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Norse Mythology tome 1 sur 1

Jerry Ordway (Illustrateur)David Rubin (Illustrateur)Mike Mignola (Illustrateur)Piotr Kowalski (Illustrateur)Jill Thompson (Illustrateur)
EAN : 9781506718743
160 pages
Dark Horse (23/03/2021)
3.5/5   2 notes
Résumé :
#1 New York Times bestselling author Neil Gaiman and Eisner Award-winning comics legend P. Craig Russell breathe new life into the ancient Norse stories in this comic-book adaptation of the hit novel Norse Mythology.
Gaiman and Russell team with a legendary collection of artists to take readers through a series of Norse myths, including the creation of the Nine Worlds, the loss of Odin's eye and source of his knowledge, the crafting of Thor's hammer and the g... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier dans l'adaptation du livre La Mythologie Viking (2017) de Neil Gaiman. Il comprend 7 récits, tous adaptés par Philip Craig Russell, avec différents dessinateurs. Russell a adapté de nombreux livres de Gaiman dont Coralie, L'étrange vie de Nobody Owens, American Gods, également avec plusieurs artistes. La mise en couleurs a été réalisée par Lovern Kindzierksi, à l'exception de 3 histoires. le tome se termine avec les 6 couvertures originales de Craig Russell sans texte ni logo, les 6 alternatives de David Mack véritablement enchanteresses, et celle de Bill Sienkiewicz, ainsi que 10 pages d'études graphiques.

Prologue : dessins de P. Craig Russell, 10 pages. Au nord il y avait Niflheim, plus froid que le froid, caché par le brouillard et la brume glacée. Là, neuf rivières empoisonnées jaillissaient du même maelstrom grondant appelé Hvergelmir. Au sud, était Muspell. Là, il n'y avait rien d'autre qu'une chaleur jaillissante, du feu, et de la lave en fusion. Sur le bord des flames, là où la brume se consume en lumière, se tenait Surtr qui existait avant les dieux. - Yggdrasil et les neuf mondes : dessins de P. Craig Russell, 6 pages. le frêne Yggdrasil est un arbre vigoureux. Les plus belles et les plus parfaites de ses racines plongent dans trois mondes, alimentées par trois puits. La première racine, la plus profonde, plonge dans Niflheim, le dragon Nidhogg la rongeant par en dessous. - La tête de Mimir et l'oeil d'Odin : dessins de Mike Mignola couleurs de Dave Stewart, 6 pages. En Jontuheim, la demeure des géants, se trouve le puits de Mimir. Il arrose l'arbre monde Yggdrasil. Tous les matins, Mimir plonge sa corne Gjallerhorn dans l'eau et se désaltère : son puits est la sagesse. - Les trésors des dieux : dessins de Jerry Ordway, 28 pages. L'épouse de Thor était la belle Sif. Thor l'aimait pour elle-même, pour ses yeux bleus, ses lèvres rouges, et ses longs, longs cheveux, de la couleur d'un champ d'orge à la fin de l'été. Un matin, Thor se réveille aux côtés de son épouse, et il constate que son crâne est chauve Il sait immédiatement qui s'est rendu coupable de cet acte : Loki.

Le maître bâtisseur : dessins de Piotr Kowalski, 32 pages. Thor s'était éloigné d'Asgard, pour aller combattre les trolls à l'Est. La ville profitait du calme et de la paix, les dieux étant conscients qu'elle manquait de protection. Loki propose à Odin de faire construire un mur d'enceinte autour de la cité. le jour suivant, un nouveau venu se présente aux portes d'Asgard. Il est reçu par Odin et sa cour. Il propose ses services pour construire un mur d'enceinte en trois saisons : un hiver, un été et un hiver. En échange, il exige la main de Freya, le soleil qui brille dans le ciel le jour, la Lune qui donne de la lumière la nuit. Sa proposition est reçue par le silence des dieux, et le visage énervé de Freya. Odin lui demande de sortir, le temps qu'ils se concertent. - Les enfants de Loki : dessins et couleurs de David Rubín, 24 pages. Loki est marié à Sigyn, avec qui il a eu deux garçons Narfi et Vali. de temps à autre, il s'en va plusieurs jours durant. Odin a eu la vision que son fils a eu trois autres rejetons avec Angrboda. - le mariage inhabituel de Freya, dessins peints de Jill Thompson, 26 pages. Un matin, Thor se réveille et son marteau Mjöllnir a disparu. Loki découvre qu'il a été volé par l'ogre Thrym qui ne le rendra qu'à la condition qu'il épouse Freya.

Neil Gaiman avait intégré certains éléments de la mythologie nordique dans sa série Sandman, par exemple Loki, et il a donc fini par raconter ces légendes, une forme synthétique à la fois érudite et de bonne foi, pour les présenter simplement à des lecteurs néophytes, sous forme d'histoires facilement accessibles, sans intention académique ou philosophique. L'éditeur Dark Horse a établi de longue date une relation de confiance avec cet écrivain (ou avec son agent littéraire), et organise régulièrement des projets d'adaptation de ses oeuvres en comics, que ce soient des nouvelles ou des romans. P. Craig Russel a également établi une relation de confiance avec cet écrivain, d'abord en illustrant des épisodes mémorables de Sandaman (Ramadan dans le 50 par exemple), puis des adaptations qu'il a lui-même illustrées, et enfin des adaptations avec d'autres artistes. le lecteur découvre donc de sympathiques bandes dessinées relativement courtes, reprenant chacune une légende ou un conte traditionnel mettant en scène Odin, Thor, Asgard et d'autres divinités de cette mythologie. Les dessins sont agréables à l'oeil, tout public. Il ne faut donc pas s'attendre à une vision d'artiste de cette mythologie, ou à une interprétation très personnelle de type psychanalytique ou sociologique. Les histoires sont racontées au premier degré et le lecteur est supposé les prendre comme des comptes, parfois avec une morale.

Craig Russell se charge donc de dessiner les deux premiers chapitres : le prologue est consacré à la cosmogonie, et la suite aux neuf mondes et à leurs habitants. le coloriste complète parfaitement les traits encrés, au point que le lecteur ne perçoive pas le fait qu'il s'agisse de deux artistes différents, et à ne pas pouvoir imaginer l'allure des cases sans les couleurs. le dessinateur est un créateur avec une sensibilité personnelle développée à l'écart des superhéros, en particulier en réalisant des adaptations d'opéras classiques (The P. Craig Russell Library of Opera Adaptations) et d'histoires pour enfants d'Oscar Wilde (voir The Fairy Tales of Oscar Wilde). Ses cases ne sont donc pas percluses des tics graphiques des comics de superhéros, et le lecteur n'éprouve jamais la sensation de lire un comics de Thor version Marvel. Il réalise des images un peu épurées, tirant parfois vers une idéalisation naïve, tout à fait adaptée pour transcrire des notions divines, des lieux mythologiques. Il a la lourde tâche de donner à voir deux chapitres d'exposition et de présentation, et il s'en sort très bien avec des dessins légers et des cartouches de texte concises et claires. le lecteur fait donc connaissance (ou retrouve) les neufs mondes, le dragon Nidhogg, l'écureuil Ratatosk, Surtr, les trois nornes Urd, Verdandi et Skuld, et quelques autres. C'est une présentation légère, agréable à la lecture, destinée à des néophytes, ou à des lecteurs souhaitant se faire une idée plus précise de ce qui relève réellement de la mythologie nordique, sans ajouts éditoriaux apocryphes.

Le lecteur passe ensuite à l'histoire racontant comment Odin a perdu son oeil. Il ressent tout de suite que l'histoire est plus sombre, à la fois pour le sujet, à la fois du fait des dessins, plus épurés, avec des aplats de noir plus important, aux formes plus torturés. Mike Mignola est en très grande forme pour une épure des plus sophistiquée, à la fois d'une rare élégance et d'une simplicité apparente qui est le fruit de nombreuses années de raffinement de son art. C'est une histoire fondamentale, narrée avec intelligence. le tome se poursuit avec une histoire plus longue évoquant la manière dont Loki a manipulé deux tribus de nains pour un concours de trésors à offrir à Odin. le mode narratif revient dans un registre très classique avec des dessins plus descriptifs et précis, des personnages avec des dialogues, et très peu de cartouches de texte. Cela se lit donc comme une bande dessinée classique. Jerry Ordway, vétéran des comics, parvient à se tenir à distance de l'apparence de Thor et Odin des comics Marvel, s'inspirant plus de leur apparence dans le prologue dessiné par Craig Russel. Il a disposé du temps nécessaire pour peaufiner ses dessins dans les contours, avec une présence régulière des décors, même si ceux-ci manquent d'imagination, et d'emphase pour une cité des dieux. L'histoire est facile à lire, et raconte comment Thor a acquis un marteau proche de la perfection, mais pas tout à fait à cause de la nuisance d'une mouche, et comment Loki a dû payer le prix de sa duplicité.

L'histoire suivante reste dans le même registre narratif : des dessins descriptifs, et une prédominance des dialogues sur les récitatifs. Piotr Kowalksi réalise des dessins plus vivants que ceux du chapitre précédent, avec une petite touche d'amusement qui rend le conte plus savoureux, sans neutraliser sa dimension dramatique. Par exemple, le lecteur ne peut que sourire devant l'air furibard de Freya qui ne peut pas envisager un seul instant l'éventualité d'un mariage avec cet inconnu, et qui ne peut pas croire que les autres dieux n'écartent pas cette éventualité avec la même vigueur qu'elle. le lecteur se rend compte que cette narration très littérale rabaisse les dieux à l'état de simples mortels, au moins dans les dessins, ce qui diminue d'autant la fibre mythologique du récit pour le ramener à l'état de simple conte. La narration visuelle de David Rubín est plus colorée, moins réaliste pour les personnages, comme s'ils étaient habités par une énergie plus riche qu'un simple être humain. du coup, l'aura des dieux augmentent un peu d'intensité, et les monstres sont moins inoffensifs sur le plan visuel. Les actions magiques sont plus inquiétantes, que ce soit le ruban de soie de l'atelier des elfes ou les crocs du loup et la texture de sa langue. Jill Thompson s'éloigne également un peu de la représentation descriptive, avec des pages allant plus vers une lecture pour lecteurs plus jeunes, une touche de comédie dans le jeu des acteurs, et une mise en couleurs à l'aquarelle douce et très agréable sans être fade. La dimension dramatique diminue d'autant, les dieux passant pour des gens pas très sérieux, mais sans perdre leur aura de personnages avec une stature plus grande que celle de simple être humain.

Bien sûr, l'appréciation du lecteur pour ces histoires dépend fortement de ce qu'il est venu chercher. Si son horizon d'attente est celui d'une interprétation personnelle de mythes bien connus, il n'y trouvera pas son content. S'il est venu découvrir des parties des fondations de la mythologie nordique, il apprécie des histoires bien faites, accessibles et agréables à la lecture convenant à un large public.
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