AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782841721979
365 pages
L’Atalante (26/01/2002)
3.36/5   21 notes
Résumé :


Mes rêves étaient toujours là. D'une précision absolue. C'étaient ces rêves qui me maintenaient en vie, je le sais maintenant. Sans Shakespeare, mon existence n'aurait eu aucun sens. 7e n'étais né que pour le faire revivre.

1923. À la mort de sa mère, Vitus Amleth de Saint-Ange quitte l'institution d'Elisnear Manor où il séjourne, amnésique, depuis sept ans. Il part à la reconquête de son passé.

Son chemin à rebours le ... >Voir plus
Que lire après Or not to beVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Avouons-le tout net et sans détour : je ne m'attendais largement pas à ça. En tant que tel, je ne connaissais Fabrice Colin que de nom et un peu de réputation, plus deux livres écrits à deux mains, ce qui est donc assez peu comme départ d'un auteur. Sans compter que l'auteur ne fait pas tellement parler de lui, j'entends au final assez peu de critiques ou même de personnes en parler. Mais en creusant un peu, on se rend compte que l'auteur n'en est largement pas à son coup d'essai, qu'il a déjà bien confirmé son talent et qu'il est une valeur montante et sûre de la littérature française actuelle. J'ai eu l'occasion d'aller le voir en dédicace, et même si ce fut bref, je fus enchanté de pouvoir toucher du doigt sa production qui semblait assez intense. Et qui donne envie de se plonger encore dedans.

Ce roman est étrange, intriguant, attirant, envoûtant. Il est décousu et totalement linéaire. C'est un roman expérimental reposant sur des bases anciennes. Je ne saurais vraiment où le ranger, mais c'est dans mon top du panier qu'il va assurément. Dans le genre, je n'avais pas ressenti de tel « choc » à la sortie de ma lecture depuis celle de Martin Eden, de Neverwhere ou de Wonderful. Ici, tout est superbe mais en même temps rien n'est clair. Et pourtant si. Essayons de l'expliquer.

Déjà, le propos est centré sur Shakespeare sans que celui-ci n'apparaisse une seule fois. Bien évidemment, son oeuvre et sa biographie lacunaire suffiraient à représenter le personnage, mais Fabrice Colin se paye le luxe de nous en donner plus, en inventant le reste, en reprenant la légende faite autour du personnage mais aussi en nous faisant explorer d'autres domaines.
Ce livre traite de folie, d'amour, de femmes et de mère, de l'art et de la vie, de la nature et de mythologie grecque sans que tout cela ne soit un seul instant incohérent. C'est un mélange de diverses choses qui forme un ensemble d'une grande richesse et que je n'ai pas fini de comprendre, j'en suis certain. Rien n'est totalement limpide, mais tout semble clair. Brillant.

La forme est aussi déroutante que le fond, puisque nous nous retrouvons avec des passages de la vie d'un personnage, avec des références internes au livre, puisque le personnage brule à un moment son journal, que nous lisons ensuite dans l'intégralité. le tout se finissant sur une pièce de théâtre en cinq actes. C'est une façon tellement originale de faire qu'on ne peut résister, tout en comprenant à quel point l'ensemble est parfaitement cohérent à la structure interne du récit et au récit lui-même.

Le tout avec un style … Excellent serait le mot exact. Parfaitement approprié, avec des passages proches du théâtre, de la poésie, du film, des morceaux d'onirisme et de folie parfaitement orchestré, des superbes passages entre réalité et monde de fée. Et des références qui rehaussent l'ensemble. Comment résister à cela ?

Pourtant, et je dois bien le dire, je ne sais pas si je conseillerai ce livre à tout le monde. En fait, ce livre est très expérimental et risque de rebuter plus d'une personne qui s'accrocherait au récit pour en comprendre le sens. C'est un livre qui nécessite un lâcher-prise mental, qui nous demande de nous asseoir sans se poser de question et de vagabonder dans cet univers étrange et poétique sans nous arrêter. Si vous arrivez à faire ce détachement, le livre commencera doucement à vous envoûter pour vous promener dans une Angleterre qu'on rêverait de visiter, un sonnet de Shakespeare en tête, dans une forêt brumeuse, à la recherche de Puck ou d'Obéron. C'est un charme extraordinaire, qui nous tient d'un bout à l'autre pour nous relâcher haletant avec en tête, comme unique pensée : « Oh merde. Encore ».

Car oui, il faudrait se replonger au coeur de ce livre pour en extraire encore les détails qui ne semblent pas clairs, les passages légèrement flous, tout ce qui est encore à découvrir. C'est un livre qui se déguste bien après sa lecture, qui reste en bouche et en tête, qui nous transporte pour nous lâcher après la dernière page, et la chute est belle et longue. C'est le genre de livre qui nous a accroché le coeur et qui nous laisse des petites cicatrices dessus, qui marque vraiment. Car oui, ce livre marque. C'est de la sensibilité, de l'émotion, et, pauvres de nous, simples mortels, nous restons sensibles à cela. Puisse cette sensibilité rester éternelle.

Si je vous conseille ce livre ? La question ne se pose même pas. Oui. Et je vous envie, futur lecteur de cette oeuvre, de pouvoir goûter au délice nouveau de ce livre. Bonne lecture à vous, et rendez-vous ensuite, dans un théâtre ou à la bibliothèque. Avec Shakespeare. Et avec Fabrice Colin.
Commenter  J’apprécie          10
La lecture "d'Or not to be" m'a rappelée celle –d'ailleurs récente- de « L'obscène oiseau de la nuit », de l'écrivain chilien José Donoso. En effet, Fabrice Colin immerge lui aussi son lecteur dans un univers d'obsessions, de folie, dénué de certitudes quant à la véracité des faits qui nous sont relatés. Les deux oeuvres sont en revanche différentes d'un point de vue stylistique. Autant l'écriture de "L'obscène oiseau de la nuit" est d'une densité et d'une complexité qui rendent la lecture parfois ardue, autant celle d'Or not to be ne nécessite aucun effort tant elle est limpide.

Vitus Amleth de Saint-Ange a été interné par sa mère en maison de santé suite à sa tentative de suicide. Alors âgé de 28 ans, le jeune homme a occulté de sa mémoire tout souvenir ultérieur à ses 7 ans. Il connaît en revanche par coeur et dans son intégralité l'oeuvre de William Shakespeare, objet de son obsession. Vitus est persuadé que le « barde » lui parle, et prétend connaître parfaitement la biographie de celui dont des pans de l'existence restent une énigme aux yeux des historiens, une connaissance qu'il a acquise par des rêves et des visions.

A la mort de sa mère, sept ans après son internement, Vitus part sur les traces de William Shakespeare à la recherche d'un village dénommé Fayrwood, qui lui est justement apparu dans l'un de ses rêves. Situé dans le Nord de l'Angleterre, perdu au coeur de la forêt, ce lieu n'apparaît sur aucune carte. Il pense y trouver la réponse à la question qui le hante, à savoir « comment Shakespeare était devenu l'égal des Dieux », en y découvrant, « ce qu'il avait vu pendant ses années sombres et qu'il reverrait une fois (…) au soir de son existence : l'ineffable beauté de la vie quoi s'ouvrait sur ailleurs »...

Ce délire obsessionnel du héros amène à une réflexion sur l'art et son influence, à un questionnement sur les raisons qui font qu'un artiste, par le biais de son oeuvre, traverse les siècles, et devienne une référence. Ce qui semble en tout cas toucher Vitus au plus profond de lui-même est la force d'évocation qui émane de l'oeuvre Shakespearienne, comme si son "maître" avait trouvé les mots justes pour pénétrer l'âme du lecteur, et lui donner le sentiment d'accéder à une compréhension intime des êtres et des émotions.

« Cela parlait de la vie avec des mots que je connaissais mais que jamais je n'avais vus aussi bien assemblés ».
(...)
« Et j'étais pris. Pris au piège de la vie, un aveugle au pays des couleurs. La vérité palpitait dans ces pages. Jamais personne n'avait parlé ainsi –directement à l'âme ».

La quête du jeune homme l'entraîne dans un monde à la fois baroque et sauvage, envoûtant et délétère, où règne la forêt, élément vivant, mouvant, odorant, dans lequel il lui faudra se fondre pour aller au bout de son obsession.

Vitus étant le narrateur, c'est de son point de vue que l'on suit les événements, sans possibilité de démêler fantasme et réalité. On peut se laisser aller à diverses interprétations, et voir dans "Or not to be", le récit d'un être profondément perturbé, schizophrène, et qui, par peur de vivre, d'assumer ce qu'il est, se vide de lui-même pour se réinventer en un homme exceptionnel. On peut aussi préférer adopter une approche surnaturelle, décider de croire que Vitus ne fait que rapporter des faits réels, et voir dans ce roman la relation d'un phénomène obscur, une sorte de communion à travers les âges entre deux êtres avides d'approcher le mystère de la vie, au sens intrinsèque du terme.

L'auteur joue sur ces différentes hypothèses, ébauchant des labyrinthes dans lesquels il perd le lecteur, utilisant une symbolique inspirée de la mythologie, et donnant à l'ensemble un caractère souvent théâtral. Ainsi, Vitus donne parfois l'impression de se mettre en scène, dans des scénarios dont on ne saura jamais s'ils sont uniquement issus de son imagination.

"Or not to be" est un récit vertigineux et troublant qui bouscule nos repères, le genre de roman que l'on n'oublie pas de sitôt...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          00
Je renonce à résumer ce livre (de peur de trop en dire ou pas assez!) et vous livre ici sans détour la quatrième de couverture (entre crochets; vous pourrez ensuite lire mon avis!):

["Mes rêves étaient toujours là. D'une précision absolue. C'étaient ces rêves qui me maintenaient en vie, je le sais maintenant. Sans Shakespeare, mon existence n'aurait eu aucun sens. Je n'étais né que pour le faire revivre."
1923. À la mort de sa mère, Vitus Amleth de Saint-Ange quitte l'institution d'Elisnear Manor où il séjourne, amnésique, depuis sept ans. Il part à la reconquête de son passé. Son chemin à rebours le conduit de Londres au Nord de l'Angleterre, jusqu'au village de Fayrwood qui n'apparaît sur aucune carte...
Comme Vitus de Saint-Ange, OR NOT TO BE brasse l'imaginaire et la réalité dans une empoignade féroce et subtile. L'allégorie prend chair et le Grand Pan, dieu des bergers d'Arcadie, dieu de la fécondité, arpente la forêt de Fayrwood. Qui d'autre a la réponse au mystère qui hante le personnage comme le roman celui de la création quand elle incarne au plus juste la vie elle-même ? Comment William Shakespeare est-il devenu l'égal des dieux ?]

Bienvenue. Vous allez vivre une expérience unique et déroutante. Vous allez plonger au coeur de l'esprit de Vitus Amleth de Saint-Ange. Un esprit malade? Tout dépendra de la suspension de votre crédulité. Un voyage ineffable vous attend au cours duquel vous rencontrerez la folie, la raison, l'amour et tous ses visages, la mort et surtout la vie.
Une expérience unique et déroutante. Exigente aussi. Tel est le prix. L'auteur mélange les formes narratives avec brio afin de se trouver au plus près de son propos : prose, lettre, synopsis, théâtre,…et pourtant, aucune rupture dans le texte, aucune interruption de la lecture ne s'en suit. le style de Fabrice Colin se déploie ici dans toute sa virtuosité. Des images, beaucoup d'images. de la poésie. Des ambiances, aussi : (l'auteur passe maître en la matière!) malsaine, étrange, sulfureuse,…
Le lecteur se pose beaucoup de questions, et je vous laisse chercher vos réponses…
Lien : http://casentlebook.fr/or-no..
Commenter  J’apprécie          10
Un roman déroutant dont la structure complexe multiplie les niveaux de récit pour mieux égarer le lecteur. le début joue sur l'amnésie (et la folie ?)du héros ; s'ensuit une plongée dans le passé, à travers un journal intime, et la fin multiplie les fausses pistes (est-on dans le récit principal ? Dans une pièce de théâtre ? ailleurs ?).
Au final, un hommage à Shakeaspeare, à la vie, à la création, même si l'exercice est hélas loin d'être complètement maîtrisé par l'auteur.
Commenter  J’apprécie          30
Un article sur Colin, avec une petite analyse de cette oeuvre
Lien : http://www.delitteris.com/in..
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
Elbakin.net
03 octobre 2017
La progression de l’intrigue est très particulière, complètement morcelée et décousue. Si cette décomposition peut, de prime abord, perturber, voire rebuter, elle s’avère néanmoins un reflet fidèle de l’évolution psychique du héros retrouvant peu à peu ses souvenirs.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
assez déroutant comme roman... le rythme et très inégal, mais des parties sont très bien écrites (retour dans l'enfance), et malgré tout on attend de savoir où ça va nous mener.
Personnellement je ne connais pas ou peu Shakespeare, alors sans doute n'ai-je pas pu saisir où veut nous emmener l'auteur
il faut se faire une opinion en le lisant!
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Fabrice Colin (50) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabrice Colin
1,2,3 BD ! Chez les libraires ! vous présente les BD coups de coeurs de Catherine et la librairie Pop Up & Cie à Nîmes : Pizza Popotame de Leo Arias (Auteur) Editeur, Bang Mumbo Jumbo : et les champignons-mystères de Jakob Martin Strid (Auteur) ; Editeur(s) Sarbacane Monstres 13 ; Texte de : Fabrice Colin ; Dessins de : Nicolas de Hitori chez ALBIN MICHEL 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture avec le soutien des librairies Mine de Rien, Alfa BD, Sanzot, Krazy Kat/ Manga Kat, la planète dessin, Alès BD, le Bidibul, L'octobulle, Comic(s)Trip et Popup&co! #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (48) Voir plus



Quiz Voir plus

quiz autour du livre "Projet oxatan" de Fabrice Colin

Qui est l'auteur de ce livre ?

Fabrice Colin
Arthur Tenor
Jean-Paul Nozière

10 questions
197 lecteurs ont répondu
Thème : Projet oXatan de Fabrice ColinCréer un quiz sur ce livre

{* *}