Une part de ciel

La plume suspendue au dessus de la feuille (ou plutôt le doigt errant au dessus du clavier mais c'est moins romantique!) voilà le cauchemar du pauvre critiqueur de Babelio, lorsqu'il a fini un roman d'un écrivain qu'il apprécie et dont le dernier livre n'a pas déclenché chez lui, humble lecteur, anonyme parmi les anonymes , les transes habituelles de la belle lecture, la jubilation parfois naïve de ne pas s'être trompé en achetant les yeux fermés le livre d'un bon auteur...
Même en me mentant un peu pour ne pas avouer le fond de ma pensée, j'ai été déçue.
Bien sûr, j'ai aimé l'histoire de ces petites boules que l'on retourne , Tour Eiffel ou Bambi sous la neige, cela renvoie immanquablement à ces propres souvenirs d'enfance, l'histoire de ce village déchiré entre partisans ou non de la piste de ski," clochemerle" à la montagne, la série de photos qui se ressemblent mais ne sont jamais les mêmes avec celle qui manque comme un accroc dans le temps ,.
L'absence est un des thèmes du roman, celle de l'être que l'on attend, celle de ceux qu'on a perdu avec comme corollaire ,l'attente .
L'absence c'est aussi celle que l'on a fait subir à ses proches avec son lot de non-dits et de ressentiments, comme une fuite, ressemblant à celle du père avec le rituel immuable du retour qu'il faut respecter ou retrouver dans sa mémoire,comme ce gâteau au chocolat ...
Mais que c'est lent jusqu'à l'ennui avec des phrases courtes racontant la banalité d'un quotidien morose et grisâtre comme le temps.

Bon, je me précipiterai quand-même sur le prochain roman de Claudie Gallay !

La dernière page de ce roman tournée, je sais déjà que je vais rencontrer des difficultés pour traduire mon ressenti tant il est partagé. Je suis passée par un grand huit émotionnel, allant de l'émerveillement total à l'ennui mortel, avec l'envie à certains moments de stopper net ma lecture.

Claudie Gallay plante son décor dans un petit village de la Vanoise, où les habitants sont tenaillés entre l'envie de conserver leur ruralité et l'attrait de la modernité. Comme de coutume chez elle, le cadre qui conditionne l'atmosphère du livre est une entité à part entière. Et puis, il y a les personnages, tous plus ou moins abîmés par la vie. Carole, la narratrice, revient au pays avant Noël et y retrouve son frère Philippe et sa soeur Gaby, restés tous deux au village. Tous ont été convoqués de façon assez mystérieuse par leur père, disparu depuis trois ans dans un tour du monde en solitaire, et qu'ils espèrent retrouver. Tout le roman se construit autour de cette attente, autour du temps qui passe, de la fragilité des souvenirs et des traumatismes d'enfance non résolus. Dans la relation entre cette fratrie, j'ai trouvé parfois des instants de grâce, que l'écriture de l'auteure sait parfaitement mettre en valeur. Certaines phrases scintillent comme des éclats de lumière dans un décor plutôt sombre.
Dans ce livre, une grande importance est également accordée au rapport entre l'être humain et l'animal. Claudie Gallay ne faisant pas dans l'idéalisation, cela va de la bonté la plus extrême à la pire des cruauté, mais la nature est ainsi...
Aux côtés de ces personnages qui s'aiment et se déchirent, l'action est réduite à sa plus simple expression. Carole égrène ses activités quotidiennes comme une longue litanie et j'avoue que c'est parfois barbant, notamment la photographie de la serveuse tous les jours, à la même heure.

Certes, ce n'est pas le roman de Claudie Gallay que j'ai préféré. J'ai été malgré tout touchée par l'histoire et la générosité de Gaby (quel final !). J'accorde un 12/20 à cette lecture assez particulière.

ABSENCE ET ATTENTE : thèmes principaux de ce roman, c'est ce que l'on fait en tant que lecteur tout au long de la lecture ! un livre où il ne se passe rien ;-)) pourtant grâce à son style d'écriture très particulier ( haché et lancinant) on ne lâche pas, on va jusqu'au bout, on prend du plaisir et on regrette de le refermer .
J'ai cependant préféré " Les déferlantes"

Claudie Gallay, avec ce nouveau roman, m'a de nouveau surprise. J'avoue que j'ai eu du mal à "entrer" dans ce livre, dans la vie des personnages. Les phrases courtes, banales dans leur contenu parfois, m'a tout d'abord déroutée. Mais l'auteur distille les mots avec précision et finit par nous entraîner dans son sillage. Beaucoup de non-dits dans cet ouvrage, de souffrance parfois mais également de chaleur humaine et d'amour. A découvrir.

De retour dans sa vallée natale, nichée au creux de la Vanoise, Carole y séjourne durant plusieurs semaines d'hiver. Pour tromper l'attente d'un père parti vivre sa vie loin des siens, elle traduit un essai sur l'oeuvre de Christo tout en tendant de renouer les liens distendus avec sa jeune soeur et son frère ainé. Les échos d'un drame d'enfance, des choix (ou non-choix) de vie complexifient ces retrouvailles marquées au fer rouge par le grand absent et le silence alors que le village se prépare aux festivités de fin d'année.
A la manière d'un peintre, Claudie Gallay compose ses personnages par une superposition de fines couches. Telle l'entomologiste, elle scrute les petits gestes des habitants du bourg, sans jugements, ni psychologie. Ainsi, le lecteur évolue à petits pas dans un monde clos, où le fracas du monde est assourdi par la neige et les hautes parois montagneuses.
Si j'ai été séduite par la délicatesse de la plume et la subtile petite musique qui s'en dégage, que je reste toujours sensible à tout roman qui se déroule en montagne, la lenteur du rythme, le caractère répétitif de l'intrigue ont fini par me lasser bien avant la fin.

Un livre bien écrit, de belles descriptions de paysages de montagne en hiver, des réflexions sur la vie d'aujourd'hui alors que dans ce village on se sent loin du monde... Un mal être général de l'héroïne qui ne sait plus où elle en est, son mari est partie, ses filles sont à l'étranger, sa vie bascule... Elle revient dans son village natal pour revoir son père qu'elle n'a pas vu depuis 3 ans qui revient d'un voyage habituel... Malheureusement l'héroïne s'ennuie, ces journées d'attente sont répétitives, elle s'accorde des pauses dans son travail de traduction en photographiant tous les jours à heures fixes, la serveuse du bar qui secoue ses draps, elle visite sa soeur qui attend son mari incarcéré qui vit dans la pauvreté... son frère qui sent sa femme le quitter... L'attente et le lecteur attend aussi, il s'ennuie. Par contre, j'ai mis trois étoiles car je me suis attachée aux personnages et j'avais envie de poursuivre ma lecture.

Comme à son habitude, le père annonce sa venue à ses 3 enfants par l'envoi d'une boule de neige, ces objets touristiques qui enferment par exemple la tour Eiffel.
Philippe et sa soeur Gaby n'ont pas quitté leur montagne natale, Carole y revient pour retrouver leur père. Elle se sent un peu exclue de l'entente qui règne entre son frère et sa soeur.
L'attente est longue, le père n'arrive pas, et au fil de cette attente, on découvre la vie de cette famille. Un incendie a ravagé leur maison lorsqu'ils étaient enfants. Ne pouvant porter trois enfants pour descendre du grenier la mère a dû en choisir deux. Gaby a été laissée sur place, en a réchappé mais il lui reste des séquelles.
La mère est morte, le père est perpétuellement parti, on ne sait pour où ni pour combien de temps.
C'est un peu lent mais on se prend de sympathie pour les personnages. La fin donne un éclairage nouveau à ces vies meurtries, malmenées, qui ont souffert mais luttent et ne se laissent pas abattre.
C'est un peu trop long mais les chapitres sont courts et cela se lit facilement.

Drôle de sensation à la fermeture du dernier Claudie Gallay. Alors que la lecture du roman fut pour moi très laborieuse et ne me languissais qu'une chose, le terminer enfin, voilà que je me retrouve avec le sentiment que ce livre a été lu trop vite.

Début décembre, Carole rejoint le Val-des-Seuls, sa vallée natale, son père lui a donné rendez-vous ainsi qu'à son frère Philippe et sa soeur Gaby, restés eux depuis toujours dans le village. le livre, à travers l'attente du paternel, raconte la vie au Val-des-Seuls, ses habitants, sa nature, ses secrets, les évolutions de mentalités...

Étant une grande lectrice des romans de Claudie Gallay, il me tardait de mettre la main sur le petit dernier, mais à peine commencer, c'est déjà une grande déception. Tout d'abord, le cadre, la montagne ne me permet pas de rentrer complètement dans l'histoire alors que généralement j'adore les descriptions de l'auteur sur l'environnement (par exemple les passages sur les paysages de la Hague, dans Les Déferlantes sont très beaux). Ensuite, j'ai un autre problème avec le personnage principal, Carole, qui d'après moi, a un caractère trop proche des personnages principaux des Déferlantes ou de Seule Venise, ce qui devient ennuyant et ne permet pas encore une fois de rentrer dans l'histoire. Les personnages secondaires ont aussi quelques défauts, je trouve encore des similitudes avec d'autres personnages d'autres romans de l'auteure. En fait il y a beaucoup de similarités avec ses précédents livres, ce qui me fait déprécier tous les petits détails qui me plaisaient tant dans les autres bouquins tels que les « On raconte », « On dit » des sortes de petites légendes qui nous familiarisent avec l'histoire.
Autre point négatif de ce roman, c'est le peu de péripéties dans le roman, les chapitres correspondent à un jour et ces jours se ressemblent affreusement, on s'ennuie un peu donc. C'est dommage car habituellement j'apprécie ce découpage, style journal de bord.
Bon, là je me plains mais je sais que c'est justement cette absence d'évènement qui permet de mettre en valeur tous ces personnages écorchés et qui m'a permis d'arriver à la conclusion que « ce livre n'était pas si mal ». Je n'ai pas pu, par exemple, rester insensible au rapprochement des deux soeurs. Alors qu'au début du roman je n'aimais pas du tout le personnage de Gaby (la soeur), au fur et à mesure, je l'ai trouvé très touchante. J'ai aussi apprécié les passages qui revenaient sur l'enfance des personnages, leurs souvenirs.
Enfin, j'aime toujours autant la plume de l'auteur, elle sait toujours dégager une atmosphère qui me plait beaucoup. Malgré cette absence de coup de coeur, je lirai le prochain, sûr et certain !


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Dès le début j'ai cru lire un copié collé de "les déferlantes"......
Une jeune femme, revenue dans son village pour quelques semaines, des personnages, des descriptions, des souvenirs, des questionnements..... seule la région semble changer.
Dans ce roman, on parle d'attente, d'une longue, trop longue attente...... j'ai persévéré mais pas vraiment vibré ni été tenue en haleine.
Les déferlantes m'ont offert plus de rêve et de surprise.....
Un peu déçue.

Une part de ciel est un joli roman, toutefois j'ai été un peu déçue car je l'ai trouvé beaucoup trop lent.
Tout est dans l'attente du père, tout se met en place petit à petit, et du coup cette lenteur est prévisible.
Seulement, habitué en ce moment à lire des thrillers, j'ai eu un peu de mal et j'ai parfois du m'accrocher pour continuer ma lecture au début.
Par contre, une fois que je me suis attachée à Carole, je l'ai lu avec plaisir tout en continuant par moment à déplorer cette lenteur.
C'est un bon roman, avec une histoire intéressante, beaucoup de non-dits. C'est bien ficelé.
Mais un peu plus de punch dans tout ça aurait été encore plus intéressant.
Donc 3 étoiles pour un joli roman malgré tout :)