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3,63

sur 627 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une boule en verre, de celles qu'on secoue pour voir tomber la neige sur les Pyramides ou la Tour Eiffel, de celles que Curtil laissait derrière lui quand il laissait en plan femme et enfants pour aller vivre sa vie, voilà ce que reçoit Carole chez elle à Saint-Etienne où elle vit seule depuis que ses filles sont parties et que son mari l'a quittée. Cette boule qui surgit de l'enfance est un signe de son père qui veut voir ses enfants au Val-des-seuls, sans préciser ni quand ni pourquoi. Carole n'a rien d'autre à faire que de retourner dans le village de montagne qui l'a vu grandir pour retrouver son frère Philippe et sa soeur Gaby. Eux sont restés au village. Philippe y est garde-forestier et rêve de retrouver le chemin parcouru par Hannibal dans les Alpes tandis que Gaby vivote dans un mobilhome avec La Môme, une gamine abandonnée par sa mère et attend le retour de son homme, Ludo qui est en prison. Les jours passent, l'hiver arrive, Noël approche, Curtil ne se montre pas et Carole s'installe dans une routine apaisante parfois interrompue par les souvenirs du passé, les bons et les plus douloureux.


Un petit village de la Vanoise qui hésite à devenir une station de skis, des habitants un peu rugueux mais solidaires, une fratrie qui a été cabossée par la vie, une héroïne à la recherche d'elle-même...Claudie GALLAY sait mieux que personne planter un décor, créer une ambiance, transcrire les questionnements et les errements de ses personnages. Fidèle à son style et à ses thèmes de prédilection, elle signe ici un roman sensible et intimiste qui interroge sur la famille, les souvenirs d'enfance, la culpabilité. Grâce à une écriture moins distanciée, moins hachée qu'à son habitude, mais toujours aussi lancinante et soucieuse du moindre détail, le livre dégage un sentiment de force, de tendresse et d'humanité. Un grand roman qui emporte le lecteur dans son univers, faisant de lui un villageois parmi les autres, soucieux de l'avenir du Val-des-Seuls et de ses habitants. Une belle histoire, à lire absolument.
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Il est de ces auteurs que je suis de façon inconditionnelle, Claudie Gallay fait partie de ce petit nombre d'écrivains dont j'achète le livre "les yeux fermés" sans même regarder la 4'ème de couverture.'
Une part de ciel est pour moi de la même trempe que Les Déferlantes ,les vagues sont ici de neige , la mer est toute blanche mais les habitants de Val ,ce village perché dans les hauteurs du massif de la Vanoise, sont aussi durs et tendres que des marins , la nature est leur seul maître !
Carole rejoint ,à l'approche des fêtes de Noël ,Val, le village de son adolescence où vivent Philippe, son frère, garde forestier et Gaby , sa soeur. Les voilà réunis dans l' attente de Courtil ,ce père toujours absent mais qui revient parfois et les convoque en leur envoyant une boule en verre pleine de neige. Carole , séparée de son mari, vit seule à Saint -Etienne, ses filles sont parties au loin; Gaby vivote dans un bungalow de fortune, son homme Ludo est en prison et elle l'attend;Philippe est plongé dans ses recherches sur l'itinéraire suivi par Hannibal et ses éléphants.
L'attente commence, la vie passe lentement et les souvenirs refont surface...
Roman intime, intimiste, "Une part de ciel" est un bijou de sensibilité, d'amour , de tendresse, avec en arrière-fond le combat des habitants omni présent doit -on laisser les bulldozers entrer en action et apporter un développement économique substantiel ou faut-il rester immobiles et vivre comme les anciens ?
A lire sans hésitation :)

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Je pense qu'il faut connaître le milieu de la montagne pour bien s'imprégner de l'atmosphère lourde, pesante de cette histoire. Attention, pas les stations de skis, non, les tous petits villages de montagne coupés en deux par une route, avec un café, une épicerie, le boulanger qui passe deux fois par semaine et rien d'autre. Un froid polaire, de la neige à n'en plus finir, le ciel gris, tellement gris qu'on pense qu'il va finir par nous ensevelir. Les jours se ressemblent inlassablement, il n'y a rien, rien que la neige et le froid. La signification du titre de l'histoire est peut-être là… ou ailleurs. La solution pour ne pas devenir fou : avoir des habitudes et ne rien changer. C'est là que Carole arrive par le train, un miracle ce train qui ne dessert presque plus aucun village, en cette fin d'année. Elle n'est pas là par hasard, elle a reçu une boule de verre – ou boule de neige – celle qui annonce le retour du père depuis l'enfance. Carole vient donc dans son village natal retrouver son frère et sa soeur pour attendre Curtil leur père. Les jours passent, Carole prend ses habitudes. le père n'arrive pas mais Carole ne repart pas. Elle garde en elle une blessure d'enfance et elle veut savoir. Elle se rapproche de sa soeur, de son frère, elle pense, cherche dans ses souvenirs et observe. L'auteure nous livre Les non-dits d'une fratrie, les blessures, la beauté de cet amour fraternel et cette pause que l'on fait à un moment ou un autre de la vie pour se questionner, regarder sa vie et repartir de plus belle. Et le père dans tout ça ? Vous n'avez plus qu'à vous plonger dans le livre, armé d'une écharpe, de gants et d'un bonnet, avec une tasse de café brulant.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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C'est la couverture qui m'a attirée, Ici, il ne se passe pas grand chose si ce n'est l'attente entre toutes les lignes. de petits détails en conversations anodines, on apprend l'histoire des personnages de ce petit village de montagne. Des liens se tissent, deux soeurs et un frère se retrouvent, se redécouvrent, dans le silence et la neige, les agacements et le froid.
L'auteur raconte peu, et c'est par petites touches et impressions que l'on découvre les rancoeurs, les ragots, les sentiments et tout le tissu relationnel des villageois.
Elle parle d'un jukebox, d'un puzzle, d'un bungalow ou d'un tourniquet, de boules de verre, et c'est tout autre chose qui se dévoile.
Un livre plein de finesse et de dureté, de mélancolie et de regrets. Un livre magnifique !
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En ce début décembre Carole revient au village qui l'a vu naître et grandir dans le massif de la Vanoise. Elle y retrouve Gaby, sa jeune soeur et Philippe le grand frère qui n'ont pas quitté le Val-de-Seuls. Ils se sont donné rendez-vous pour attendre Curtil, le père qu'ils n'ont pas revu depuis l'enterrement de la mère il y a deux ans. Comme à chaque fois, ce vagabond annonce son retour par l'envoi d'une boule de neige, de celles que l'on retourne pour voir les 'flocons' tomber sur le décor naïf. Pas un mot, une lettre ou une carte juste cette boule et l'attente peut commencer.
Dès les premières pages je me suis mise au diapason des journées de Carole. Elle a loué au village un petit gîte et emploie ses journées dans la traduction d'un livre de Christo, l'artiste emballeur, tout en gardant un oeil sur les allers et venues du petit village et sur l'activité de la scierie attenante au gîte. Carole retrouve des visages connus et amis ou plus circonspects et agacés par sa présence.
Pour les rencontrer il faut pousser la porte du bar à Franckie: ils sont tous là au réfectoire ou dans la salle de billard, près du juke-box ou accoudés au bar. Vous croiserez la môme, l'enfant adoptive de Gaby, Yvon, le neveu, l'œil collé à sa caméra, Diego penché sur son dernier puzzle de trois mille pièces et puis après la journée de travail arriveront les bûcherons, les routiers qui feront une halte dans la chaleur animée du bar, et puis vous apercevrez peut-être aussi Jean, l'ami d'enfance de Carole, avec qui elle renoue le lien distendu par les années.
L'attente du père oblige Carole à s'installer dans les habitudes du Val. Les souvenirs dramatiques de l'enfance resurgissent avec son flot de doutes et d'interrogations. Pour comprendre aujourd'hui ce qu'elle a occulté hier Carole interroge, écoute, observe.

Il règne dans Une part de ciel une ambiance feutrée, un halo de mystère qui s'exprime dans les regards, les silences, les non-dits et qu'entretient la routine apaisante des journées au Val-de-Seuls.

J'ai retrouvé ici ce qui m'avait séduit dans Les déferlantes: une symbiose et complicité totale avec le microcosme villageois, une douce affinité avec les personnages créés par l'auteur et cette impression inouïe de toucher des yeux une histoire écrite spécialement pour moi.

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Et voilà, Claudie Gallay a à nouveau su me subjuguer par son style, son atmosphère plantée dans un décor montagnard cette fois, la Vanoise (pas très loin de chez moi d'ailleurs...) et quelle atmosphère!
Ce livre est une histoire de famille, entre Carole, Philippe et Gaby, les frères et soeurs et Curtil le père. Il les a "convoqué" au Val, le village de leur enfance, que Carole a quitté mais où Philippe et Gaby sont restés. La vie est simple, routinière, sauf en hiver où le gris et le blanc dominent et le froid ralenti les gens et les animaux. Un passé tragique, l'incendie de leur maison, qui a laissé à Gaby des poumons fragiles et à Carole des questions et une culpabilité qu'elle ne parvient pas à laisser filer. Elle revient pour attendre Curtil mais il ne vient pas. alors, pour Carole, c'est le temps du réapprentissage de la vie dans un petit village de montagne, avec les habitants qui le composent, qui sont attachants comme pas deux, Diego, amoureux discret de Gaby, la Môme, dont le passé et l'arrivée au Val est un mystère (jusqu'à a fin, ou presque...), Ludo, qu'on ne voit pas mais qui est omniprésent, Jean, celui qui aurait pu être l'homme de la vie de Carole sans le coup du destin, le vieux Sam, sorte de vieux sage, Francky, qui n'attend qu'une chose, la nouvelle piste de ski pour que le village se développe et que son commerce prenne son envol, la Baronne, une vraie mais qui a choisi de s'occuper de chiens parce qu'ils sont pour elle plus doux que les hommes.Bref, que de beaux portraits.
Et que dire de Philippe, râleur et on dirait presque toujours en colère contre Carole (d'être partie, de faire sa vie hors du Val, de les avoir laisser; ...???) et surtout de Gaby, que je trouve si forte, si généreuse, si belle dans sa tendresse envers sa soeur. Carole, au fur et à mesure de ses questions et des jours passés à voir vivre le village, va se rapprocher de Gaby et en prendre soin comme sûrement (on le devine) jamais elle ne l'a fait auparavant.
C'est un roman riche, par les sentiments qu'il véhicule et par l'atmosphère qu'il rend. Je me suit laisser absorber par cette montagne, par ces personnages et j'en ai ressenti une certaine sérénité. Encore une belle réussite que cette Part de Ciel.
Et que dire
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Je suis entrée dans ce roman par petits à coups prudents, comme dans une eau dont on redoute la fraicheur. Puis je me suis immergée, enveloppée de chaleur dans l'univers si particulier de Claudie Gallay.

Une fratrie qui se retrouve, un quotidien qui s'égrène avec une exquise lenteur.
Les silences ont de l'épaisseur, les échanges, laconiques, des sens cachés.
Une lente maturation, un chemin qui se parcourt à pied, dans la douceur feutrée de la neige et le froid piquant des nuits d'hiver.
Montagnes bleues, ballet des dameuses et parfums d'écorce... jusqu'au dénouement qui arrive trop vite malgré les presque 600 pages.

Un moment enchanteur.
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C'est un livre à l'atmosphère de l'hiver que j'ai eu le plaisir de lire. Claudie Gallay nous emmène dans les bagages de Carole qui retourne le temps de ses vacances dans sa vallée natale auprès de son frère et de sa soeur. En attendant leur père, qui les a tous convoqué en leur envoyant une traditionnelle boule à neige. Comme il le fait depuis leur enfance. Mais Curtil ne donne jamais de date, jamais d'adresse. Ils savent juste qu'il va revenir, il n'y a plus qu'à l'attendre.

Cette attente va être mise à profit pour renouer les liens familiaux, Carole est si différente de Philippe et Gaby. C'est celle qui a une autre vie, celle qui n'est pas restée. On sent le fossé qui les séparent au début de notre lecture. Mais on sent aussi peu à peu comment les liens se resserrent, la famille se soude à nouveau. Ils essayent d'avancer ensemble.

Ce n'est pas un livre d'action, on vit au jour le jour, les petits détails ont toute leur importance. Et j'ai aimé suivre les journées de Carole, ce quotidien. Quand elle se lève le matin en ne sachant pas ce qu'elle fera de sa journée. Les petites habitudes qui se mettent en place au fur et à mesure que le temps passe en attendant son père.

J'ai beaucoup aimé la fin, ce n'était pas ce à quoi je m'attendais. Ce livre était une belle lecture, lente, calme mais agréable avec des personnages réalistes, qui ne surjouent pas et auxquels on ne peut que s'attacher.
Lien : http://lecume-des-mots.skyro..
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La force de ce beau roman est dans la contemplation, la répétition des gestes du quotidien qui permettent d'accepter la vie et ses émotions mais également de s'accepter soi-même, avec nos faiblesses et nos petits défauts. Chaque chose est à sa place et la nature nous renvoie une image de calme et de patience qui pourrait bien nous inciter au repli. Mais, cette nature peut elle aussi devenir violente et nous détruire lentement, anéantissant toutes nos forces. Claudie Gallay écrit bien et sait toucher nos petits coeurs fragiles. Cette fois, elle entre dans une fratrie qui porte un lourd secret et aimerait s'en débarrasser afin de vivre enfin d'authentiques échanges. Mais ce n'est jamais simple la vie, et c'est sans compter sur nos émotions inattendues.
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"Une part de ciel" est pour moi de la même trempe que "Les Déferlantes" les vagues sont ici de la neige.
Carole comme sa soeur et son frère ont reçue une boule en verre, de celles qu'on secoue pour voir tomber la neige sur les Pyramides ou la Tour Eiffel. C'est le signe de leur père pour les prévenir de son retour. Aussi Carole vient s'installer au Val lieu de son enfant L'attente commence la vie passe lentement et les souvenirs refont surface...
A lire sans hésitation!

lu en 2015.
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