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sur 627 notes
Une boule en verre, de celles qu'on secoue pour voir tomber la neige sur les Pyramides ou la Tour Eiffel, de celles que Curtil laissait derrière lui quand il laissait en plan femme et enfants pour aller vivre sa vie, voilà ce que reçoit Carole chez elle à Saint-Etienne où elle vit seule depuis que ses filles sont parties et que son mari l'a quittée. Cette boule qui surgit de l'enfance est un signe de son père qui veut voir ses enfants au Val-des-seuls, sans préciser ni quand ni pourquoi. Carole n'a rien d'autre à faire que de retourner dans le village de montagne qui l'a vu grandir pour retrouver son frère Philippe et sa soeur Gaby. Eux sont restés au village. Philippe y est garde-forestier et rêve de retrouver le chemin parcouru par Hannibal dans les Alpes tandis que Gaby vivote dans un mobilhome avec La Môme, une gamine abandonnée par sa mère et attend le retour de son homme, Ludo qui est en prison. Les jours passent, l'hiver arrive, Noël approche, Curtil ne se montre pas et Carole s'installe dans une routine apaisante parfois interrompue par les souvenirs du passé, les bons et les plus douloureux.


Un petit village de la Vanoise qui hésite à devenir une station de skis, des habitants un peu rugueux mais solidaires, une fratrie qui a été cabossée par la vie, une héroïne à la recherche d'elle-même...Claudie GALLAY sait mieux que personne planter un décor, créer une ambiance, transcrire les questionnements et les errements de ses personnages. Fidèle à son style et à ses thèmes de prédilection, elle signe ici un roman sensible et intimiste qui interroge sur la famille, les souvenirs d'enfance, la culpabilité. Grâce à une écriture moins distanciée, moins hachée qu'à son habitude, mais toujours aussi lancinante et soucieuse du moindre détail, le livre dégage un sentiment de force, de tendresse et d'humanité. Un grand roman qui emporte le lecteur dans son univers, faisant de lui un villageois parmi les autres, soucieux de l'avenir du Val-des-Seuls et de ses habitants. Une belle histoire, à lire absolument.
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PITIE !!! J'abandonne !
Ce n'est pas dans mon habitude de ne pas persévérer, mais là, non, je ne peux plus.
Quel ennui !
Quelle morne existence !

Une femme part dans son village d'enfance, un village de montagne, rejoindre son frère et sa soeur, à l'appel de leur père, qu'ils appellent Courtil. Drôle de père, qu'ils ne voient qu'épisodiquement depuis leur enfance, et qui leur envoie une boule à neige comme signe de ralliement.
Elle retrouve donc des gens qu'elle a connus, et ça lui fait du bien, je suppose, car « le père de ses filles » l'a quittée il y a peu. Quelle idée, aussi, d'appeler son ex « le père de mes filles » au lieu de le nommer.
Il n'y a pas que ça, d'ailleurs, qui m'a irritée : quelle manie a-t-elle de dire « le café A Franky, le magasin A Sam, etc. » Que ça m'énerve !
Et puis les paysages ne sont même pas décrits, je n'arrive pas à m'imaginer cette montagne grandiose.
Et puis que de silences, que de non-dits, que d'attitudes froides, que de petites phrases anodines.
Roman intimiste ? Même pas. La narratrice ne partage rien.
Roman contemplatif ? Même pas. La narratrice s'enfonce dans le quotidien banal.

De temps en temps, une phrase ressort, bien sentie, bien vraie. Et celle-là, je la note, tout de suite.
Car de Claudie Gallay, j'avais adoré « Seule Venise » et son atmosphère spéciale, je m'étais délectée de ces petites phrases-phares.
Mais ici, elles sont noyées dans la brume de l'hiver, elles se diluent dans l'anodin, le quelconque.

Et le père, qu'est-ce qu'il fait ? Il envoie un signal à ses enfants pour leur dire qu'il va arriver, et il ne vient pas !
Je n'ai pas la patience de Carole, moi, et je suis partie. En claquant la porte, au quart, ou même moins, du livre.
Non, mais !
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J'avais beaucoup aimé l'atmosphère de « seule Venise » mais ici je n'ai pas su me laisser transporter par les souvenirs de Carole ( la narratrice) qui revient dans son village d'enfance à la demande de son père qui doit revenir lui aussi . Carole retrouve son frère et sa soeur qui eux, n'ont pas quitté leur village d'origine.
On attend avec carole, Curtil son père, mais j'ai perdu patience et ai décidé d'abandonner cette lecture. Comme toujours, le moment où l'on lit un livre détermine dans une certaine mesure le plaisir que l'on prend. Ce livre a un rythme lent, il est sans doute préférable de le lire lorsque l'on a de longues plages de libres, cela n'a pas été mon cas et de fait, j'ai eu du mal à m'imprégner de l'ambiance et à suivre l'histoire.
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Il est de ces auteurs que je suis de façon inconditionnelle, Claudie Gallay fait partie de ce petit nombre d'écrivains dont j'achète le livre "les yeux fermés" sans même regarder la 4'ème de couverture.'
Une part de ciel est pour moi de la même trempe que Les Déferlantes ,les vagues sont ici de neige , la mer est toute blanche mais les habitants de Val ,ce village perché dans les hauteurs du massif de la Vanoise, sont aussi durs et tendres que des marins , la nature est leur seul maître !
Carole rejoint ,à l'approche des fêtes de Noël ,Val, le village de son adolescence où vivent Philippe, son frère, garde forestier et Gaby , sa soeur. Les voilà réunis dans l' attente de Courtil ,ce père toujours absent mais qui revient parfois et les convoque en leur envoyant une boule en verre pleine de neige. Carole , séparée de son mari, vit seule à Saint -Etienne, ses filles sont parties au loin; Gaby vivote dans un bungalow de fortune, son homme Ludo est en prison et elle l'attend;Philippe est plongé dans ses recherches sur l'itinéraire suivi par Hannibal et ses éléphants.
L'attente commence, la vie passe lentement et les souvenirs refont surface...
Roman intime, intimiste, "Une part de ciel" est un bijou de sensibilité, d'amour , de tendresse, avec en arrière-fond le combat des habitants omni présent doit -on laisser les bulldozers entrer en action et apporter un développement économique substantiel ou faut-il rester immobiles et vivre comme les anciens ?
A lire sans hésitation :)

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Je pense qu'il faut connaître le milieu de la montagne pour bien s'imprégner de l'atmosphère lourde, pesante de cette histoire. Attention, pas les stations de skis, non, les tous petits villages de montagne coupés en deux par une route, avec un café, une épicerie, le boulanger qui passe deux fois par semaine et rien d'autre. Un froid polaire, de la neige à n'en plus finir, le ciel gris, tellement gris qu'on pense qu'il va finir par nous ensevelir. Les jours se ressemblent inlassablement, il n'y a rien, rien que la neige et le froid. La signification du titre de l'histoire est peut-être là… ou ailleurs. La solution pour ne pas devenir fou : avoir des habitudes et ne rien changer. C'est là que Carole arrive par le train, un miracle ce train qui ne dessert presque plus aucun village, en cette fin d'année. Elle n'est pas là par hasard, elle a reçu une boule de verre – ou boule de neige – celle qui annonce le retour du père depuis l'enfance. Carole vient donc dans son village natal retrouver son frère et sa soeur pour attendre Curtil leur père. Les jours passent, Carole prend ses habitudes. le père n'arrive pas mais Carole ne repart pas. Elle garde en elle une blessure d'enfance et elle veut savoir. Elle se rapproche de sa soeur, de son frère, elle pense, cherche dans ses souvenirs et observe. L'auteure nous livre Les non-dits d'une fratrie, les blessures, la beauté de cet amour fraternel et cette pause que l'on fait à un moment ou un autre de la vie pour se questionner, regarder sa vie et repartir de plus belle. Et le père dans tout ça ? Vous n'avez plus qu'à vous plonger dans le livre, armé d'une écharpe, de gants et d'un bonnet, avec une tasse de café brulant.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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La plume suspendue au dessus de la feuille (ou plutôt le doigt errant au dessus du clavier mais c'est moins romantique!) voilà le cauchemar du pauvre critiqueur de Babelio, lorsqu'il a fini un roman d'un écrivain qu'il apprécie et dont le dernier livre n'a pas déclenché chez lui, humble lecteur, anonyme parmi les anonymes , les transes habituelles de la belle lecture, la jubilation parfois naïve de ne pas s'être trompé en achetant les yeux fermés le livre d'un bon auteur...
Même en me mentant un peu pour ne pas avouer le fond de ma pensée, j'ai été déçue.
Bien sûr, j'ai aimé l'histoire de ces petites boules que l'on retourne , Tour Eiffel ou Bambi sous la neige, cela renvoie immanquablement à ces propres souvenirs d'enfance, l'histoire de ce village déchiré entre partisans ou non de la piste de ski," clochemerle" à la montagne, la série de photos qui se ressemblent mais ne sont jamais les mêmes avec celle qui manque comme un accroc dans le temps ,.
L'absence est un des thèmes du roman, celle de l'être que l'on attend, celle de ceux qu'on a perdu avec comme corollaire ,l'attente .
L'absence c'est aussi celle que l'on a fait subir à ses proches avec son lot de non-dits et de ressentiments, comme une fuite, ressemblant à celle du père avec le rituel immuable du retour qu'il faut respecter ou retrouver dans sa mémoire,comme ce gâteau au chocolat ...
Mais que c'est lent jusqu'à l'ennui avec des phrases courtes racontant la banalité d'un quotidien morose et grisâtre comme le temps.

Bon, je me précipiterai quand-même sur le prochain roman de Claudie Gallay !
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Quelques semaines avant Noël Carole retourne dans le Val de son enfance pour y attendre son père. Dans ce petit coin de montagne elle retrouve son frère Philippe et sa soeur cadette Gaby. Il y a aussi la Môme, la fille adoptive de Gaby, le vieux Sam, la Baronne et ses chiens, Jean, Marius, Diego, l'Oncle et la Veuve. Passant ses journées entre le gîte qu'elle a loué, le mobile home de sa soeur, le bar de Franky et le chenil de la baronne, Carole tente de tisser à nouveau les liens. Pas facile pour celle devenue depuis longtemps une citadine de renouer le dialogue avec les siens. Sans compter qu'au coeur de leur relation reste, comme une blessure impossible à refermer, la tragédie qui a marqué leur enfance. Mais peu à peu, la fratrie va se resserrer et la tendresse affleurer...

Je les ai trouvés touchants ces gens simples et taiseux, un peu cabossés, qui attendent le père comme d'autres ont attendu Godot (l'absurde en moins). L'attente agit comme un processus nécessaire pour que chacun petit à petit se révèle aux autres. Dans cette vallée où les hommes sont parfois aussi sauvages et silencieux que la nature le temps semble s'être arrêté. Au final cette attente va leur ouvrir un vaste champ de possibles et leur offrir une part de ciel, l'espoir de « comprendre la teneur de ce trou béant qui avait fait [leur] différence ».

J'ai aimé l'écriture très descriptive où chaque geste est précisé avec minutie. du lavage d'un pot de miel vide à la préparation d'une pièce montée, rien n'est épargné au lecteur. Personnellement, j'apprécie ce parti pris « behavioriste » où l'auteur s'attarde davantage sur l'action que sur l'introspection psychologique. Cette dernière est présente mais reste discrète (tout le contraire du soporifique dernier Kasischke par exemple). Sans doute pour cela que j'ai parcouru ces quelques 400 pages sans lassitude même s'il y a quelques longueurs.

Le découpage du texte est je trouve très cinématographique. Un enchaînement de chapitres qui sont autant de séquences et de scènes où les dialogues occupent une place importante et participent à leur manière à l'étude du comportement des individus sans avoir recours à cette introspection que je trouve tellement pénible.

Un roman d'atmosphère vers lequel j'hésitais à me tourner tant je craignais de m'ennuyer ferme. La surprise est donc belle, j'ai passé un excellent moment auprès de Carole et des habitants du Val. Pour tout vous dire je les ai quittés à regret, c'est un signe qui ne trompe pas.
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En attendant Curtil… C'est ainsi qu'aurait pu s'intituler ce roman qui traite justement de l'attente et ce qu'on fait pour la meubler; qui traite aussi de l'abandon qui crée l'attente, qui parle des choses qu'on cache pour mieux les révéler (à l'instar de Christo) ou qu'on met en évidence pour qu'on ne les voie pas. On y parle aussi de la famille, de la proximité qui lui est inhérente mais aussi des rivalités et tensions non moins inhérentes, de la difficulté d'exprimer ses sentiments, bref de la vie de tous les jours, de sa routine avec laquelle on voudrait parfois rompre et qu'on met en place à dessein parce qu'elle a quelque chose de rassurant…. Finalement, Curtil le père ne vient pas (ou peut-être que si, on n'en est pas sûr) mais l'annonce de son arrivée a rapproché la fratrie, a permis à chacun une meilleure compréhension de leur enfance partagée…. C'est un beau roman qui m'a paru très personnel; à date, celui que je préfère de cette auteure.
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Un roman de saison puisqu'il se situe entre le 3 décembre et le 20 janvier . En revanche vous ne retrouverez pas les lumières féeriques, la magie d'un Noël sous la neige. Non, l'atmosphère est plutôt tristement banale. Etrange atmosphère que celle que Claudie Gallay installe à chaque roman. Il ne se passe pas grand-chose. Ce pas grand-chose révélé par une succession de photographies, prises tous les jours ou presque, au même moment entre 11h et 12h, sur le même sujet : la serveuse du bar , secouant ses draps au balcon. le rythme est lent, dans la banalité du quotidien. Un insignifiant minimaliste pour décrire les vies de gens ordinaires dans un petit village de montagne. Des phrases courtes pour rendre compte essentiellement de ce qui est fait. Une galerie de personnages singuliers, où chacun occupe une place bien définie. Les sentiments, les émotions sont peu ou pas exprimés. Seul le rendu des actions, des regards, des gestes, des attitudes, amène le lecteur à saisir la profondeur des personnages. L'intime est dévoilé très subtilement par petites touches. Il ne passe pas grand-chose dans ce roman.
Après les Déferlantes, Seule Venise , je retrouve les mêmes ingrédients : une narratrice arrive pour un temps indéterminé ,dans un Lieu en laissant derrière elle des pages tournées. Des reflux du passé à éclaircir, une activité professionnelle à mener, des rencontres amicales…. Une certaine lassitude m'a envahi dès les premières pages. Et pourtant, je suis allée jusqu' au bout et en refermant le livre, la sensation que cette histoire va continuer à m'habiter quelque temps. La question de la fratrie est abordée en relation à la mère disparue. Qui était le préféré dans le coeur de la mère ? Et comment cette place dévolue va construire chacun des membres .Parler, dire, revenir sur ce qui a été tu pendant si longtemps, crever l'abcès, ne pas rester sur l'inexprimé: prendre le risque…. de se voir confirmer ce qu'une partie de nous sait… a toujours su.

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Un seul mot : bravo !

450 pages durant lesquelles il ne se passe quasiment rien et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde ! Bravo !

J'ai pourtant essayé. Si, si ! J'ai parfois repris le livre avec un petit air critique au coin des lèvres, du style « bon, d'accord, elle fait ça, puis ça, et alors, qu'en a-t-on à faire ? » Et bien, vous me croirez ou pas, mais très vite l'atmosphère m'a envahie à nouveau et j'ai pris plaisir à suivre la vie quotidienne de ce village, sans avoir un seul instant envie de refermer le livre. J'avais l'impression d'être chez moi.

Et pourtant, tout est répétitif, Carole (bah oui, la narratrice s'appelle Carole…) fait les mêmes gestes tous les jours qui passent, jusqu'à prendre la même photo à la même heure, mais Claudie Gallay a un réel talent pour faire du quotidien une succession de petits événements et surtout pour peindre de la pointe d'un pinceau délicat (fait de poils d'écureuil…) les relations pleines de non-dits, d'incompréhension et de souffrance intérieure. Ce roman, c'est une leçon de vie.

Tous les personnages ont leur intérêt, leur caractère, leur profondeur. de Sam qui tient une petite boutique pleine d'objets de toute sorte, à la Baronne propriétaire d'un chenil, du bar à Francky (oui, oui, je sais, la préposition peut heurter, et elle m'a gênée pendant quelques lignes, puis plus du tout…) aux bûcherons qui y traînent… Tous ces personnages qui font la vie du village et qui sont si attachants, contribuent à créer cette ambiance particulière et tellement obsédante que j'ai eu bien souvent de la peine à fermer le livre pour vaquer à mes propres occupations quotidiennes.

Et puis, le frère et les deux soeurs : Gaby, Philippe et Carole, qui s'aiment et n'arrivent pas à se le dire, qui sont maladroits, qui sont humains, tout simplement. Ils sont dans l'attente de leur père, celui qui les a réuni là, peut-être pour qu'ils apprennent à se connaître, pour qu'ils se comprennent, pour qu'ils s'acceptent, pour qu'ils se parlent…

Et puis encore, la neige, le froid, le soleil glacé, la brume hivernale, ce temps qui révèle la misère, mais aussi la part de ciel qui réside en chacun d'eux, en chacun de nous.
Lien : http://krolfranca.wordpress...
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