D'un point de vue sémantique, il n'y avait rien à "découvrir" en Amérique, car ce serait imposer l'idée contradictoire que ses habitants ignoraient tout de ce continent, et qu'ils furent inconnus à eux-mêmes jusqu'à l'intervention espagnole. Il serait bien plus juste de substituer le mot rencontre à celui de découverte, en rappelant que la conquête ne fut pas une relation à sens unique, mais un choc culturel, qui engendra de profonds changements de part et d'autre de l'Atlantique, et dont on peut encore sentir les secousses.
De fait, si "l'Empire inca" se révéla fragile dans sa conception politique, il offrit, au contraire, une résistance et une stabilité insoupçonnée dans sa vie quotidienne.