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3,86

sur 1773 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Gabriel García Márquez, auteur Colombien et prix Nobel de littérature en 1982, nous offre ici un récit court et intense qui nous relate comme son titre l'indique la mort de Santiago Nasar. Et si à la lecture du titre il vous subsistait encore un doute la première phrase du roman vous l'enlève : Santiago Nasar va mourrir, point à la ligne.

On suit ici l'enquête sur ce meurtre faite par un proche de la victime une bonne vingtaine d'années plus tard mais à l'opposé d'un polar on s'intéresse ici au mécanisme de mise en place du meurtre, aux circonstances environnantes nombreuses qui vont peser sur le déroulement des évènements et l'aboutissement pourtant improbable à la mort de Santiago Nasar.

Gabriel García Márquez développe aussi beaucoup les considérations sociales propre à l'Amérique latine pendant la seconde moitié du XXème siècle : la religion y tient un rôle fort, voir pesant, et associée aux valeurs morales d'honneur et de famille nous donnent les ingrédients qui aboutiront au meurtre.

C'est au final un livre très agréable à lire, intense et plein de suspens malgré une fin connue d'emblée, de la part d'un auteur que je ne connaissais pas.
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“Le jour où il allait être abattu, Santiago Nasar s'était levé à cinq heures et demie du matin pour attendre le bateau sur lequel l'évêque arrivait.”

Voici comment débute cette chronique insolite du grand maître de la littérature latino-américaine. Construite comme le résultat d'une enquête menée par un proche de Santiago Nasar, ce court et surprenant roman tente de démêler les raisons de l'assassinat d'un jeune du village, alors que tout le monde savait qu'il allait être tué :

“La plupart de ceux qui se trouvaient au port savaient qu'on allait tuer Santiago Nasar.”

Mais toute la tragédie du texte semble tenir à ces seuls mots :

“Personne ne s'était demandé si Santiago Nasar était prévenu, car le contraire paraissait à tous impossible.”

De là, la volonté de comprendre, de dénouer les fils, de laisser s'exprimer les habitants qui ont été témoin de tous les événements qui ont mené à cette mort annoncée.

“Durant des années, nous fûmes incapables de parler d'autre chose. Notre comportement quotidien, jusqu'alors dominé par la routine la plus linéaire, s'était mis à tourner autour d'une même angoisse collective. Les coqs de l'aube nous surprenaient en train de reconstituer la chaîne des nombreux hasards qui avaient rendu l'absurde possible; et il était évident que nous n'agissions pas par simple désir de percer le mystère, mais parce que personne parmi nous ne pouvait continuer à vivre sans savoir exactement la place et la mission que la fatalité lui avait assignées.”

C'est un roman désarçonnant, qui ne joue pas sur le ressort habituel du suspens puisque l'on connaît déjà la fin. L'important ici n'est pas tant d'en arriver à ce meurtre mais bien de tenter de comprendre pourquoi il a été accompli sans aucune opposition. La conclusion en est que l'inertie humaine, l'incrédulité, la paresse qui frappe un village entier peut être la cause de drames qui auraient pu être évités.

Pour en arriver à cette phrase merveilleuse, un gouffre abyssal de réflexion sur le rapport entre la vie et la littérature.

“Surtout, il lui avait toujours semblé injuste que la vie ait pu recourir à tant de hasards interdits en littérature pour qu'une mort ainsi annoncée ait pu se réaliser sans faux pas.”

… dans un roman (!), le personnage s'étonne donc que ce qu'il pense être la vie, et qui n'est qu'un récit, soit trop incongru pour être vrai et ne pourrait être utilisé en littérature, car celle-ci, pour être efficace doit maintenir un minimum de rapport avec la réalité.

Si on y retrouve moins le réalisme magique qui est la griffe de Gabriel Garcia Marquez, et dont le chef d'oeuvre est son Cent ans de solitude, ce fut pourtant un récit qui a parfaitement répondu à mes attentes pour (re)découvrir la littérature colombienne dans le cadre de mon Tour du Monde en 80 livres.
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Sorte de roman à l'envers puisqu'on sait qui doit mourir très rapidement , d'où le titre, et puis peu à peu ce fait divers s'étoffe des menus incidents de la vie du village au fur et à mesure de l'en quête du narrateur bien longtemps après l'évènement.

On voit s'animer la place du village et l'on découvre les relations de tout ce petit monde. C'est un texte sympathique qui a une couleur bien a lui , le soleil, l'alcool, les femmes ...

une lecture agréable, dépaysante, enjouée .
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Sa lecture m'a laissé un gout d'inéluctablement. Certes, on sait rapidement que Santiago Nasar sera tué, mais rien ni personne ne semble pouvoir ou vouloir stopper les assassins. Ces derniers ne se cachent pas. Ils agitent le drapeau rouge. Mais l'incrédulité, la lâcheté, les circonstances, l'acceptation permettent aux assassins de tuer Santagio.

Le roman est raconté à postériori. Ceci donne une certaine distance au récit et permet de raconter cette journée funeste de différents points de vue.

Il est surprenant de redécouvrir que les crimes d'honneurs liés à la non-virginité de la femme lors du mariage fussent à ce point acceptés ! Les assassins ne sont juste que des innocents aux yeux du village. C'est le côté négatif de ce roman. Les moeurs ont bien changé. Ou du moins, je l'espère !

Défaut : le livre est court !
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Lorsqu'Angela Vicario, pendant sa nuit de noces, est raccompagnée chez ses parents par son mari, ses frères décident de venger son honneur. Ils annoncent à qui veut l'entendre qu'ils tueront Santiago Nasar, le coupable, au petit matin.
Comment est-il possible que personne ne soit parvenu à empêcher l'assassinat, alors que la ville entière le savait? C'est en suivant la Chronique d'une mort annoncée que nous le découvrirons.

Ce court roman est agréable à lire, mais je dois dire qu'il ne m'a pas passionnée particulièrement.

Challenge ABC 2016/2017
Challenge Petits plaisirs 2016
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C'est le 4e livre de Gabriel Garcia Marquez que je lis. Depuis le coup de foudre complet que j'ai ressenti pour son écriture à la lecture de « Cent ans de solitude », je me suis promis de découvrir complètement son oeuvre. J'ai bêtement attendu qu'il décède il y a un an, pour le découvrir enfin… Mieux vaut tard que jamais. J'ai également beaucoup aimé « de l'amour et autres démons », moins aimé « La Mala Hora » ainsi que celui-ci « Chronique d'une mort annoncée » qui pourtant me tentait énormément. le charme de l'écriture a moins agi et je ne trouve pas l'humour que je lis dans les critiques et résumés ici et là… bien sûr il ya toujours de la truculence dans les portraits que nous livre Gabriel Garcia Marquez et dans certaines situations… mais de l'humour ?!
Je pense que j'ai ressenti trop d'empathie pour Santiago Nasar qui allait mourir au vu et au su de tout le village…. pour visiblement un « crime » d'honneur qu'il n'avait pas commis. le seul à ne pas le savoir et agir en conséquence pour éviter d'être tué, c'est lui le premier concerné !
Car oui le titre porte bien son nom, comme annoncée et proclamée dans tout le village, Santiago Nasar sera bien tué, assassiné sauvagement, devant sa porte fermée par erreur par sa propre mère le croyant à l'abri en haut dans sa chambre.
Pauvre homme !
Car tout le village le sait…. je le répète, mais ça parait fou comme situation !
Déjà il y a eu le mariage la veille…. beaucoup y était dont la future victime et les futurs assassins…. ils se connaissent, s'apprécient….
Le matin de bonne heure, ils sont tous bien fatigués de leur nuit d'ivresse.
Santiago Nasar s'est néanmoins levé de bonne heure et a revêtu ses habits du dimanche (donc sans arme…) pour aller saluer la venue de l'évêque sur le port… il a déambulé tranquillement dans le village… tous l'ont vu, l'ont salué…
Mais personne ne lui a dit….
Certains pensaient que ce n'était qu'esbroufe et plaisanterie de la part des 2 frères Vicario, ils sont tellement gentils ( ?)…. d'autres n'y pensaient plus à ce moment là… d'autres hummm ne voulaient pas se mêler de ce qui ne les regarde pas, ou plutôt étaient peut-être d'accord… un crime d'honneur ne se règle que dans le sang…. certains l'ont su trop tard et n'ont pu l'atteindre à temps… d'autres le croyaient à l'abri…. etc.
Bref, le pauvre Santiago Nasar est allé au devant de sa mort, sans que personne ne lui vienne en aide… destin quand tu nous tiens….
Des années après, l'auteur (enfin celui qui parle) essaie de démêler tout cet imbroglio et comprendre comment on a pu en arriver là et ce que pensent et ressentent les protagonistes survivants….
J'ai eu un peu de mal avec la construction du récit qui n'arrête pas de faire des allers et retours dans le passé et le présent, voire même dans des instants différents… et comme il y a énormément de personnages (comme souvent avec Gabriel Garcia Marquez) et qu'ils ont des noms bien évidemment de consonances étrangères et pas simples à retenir…. j'ai eu parfois du mal à m'y retrouver.
Ceci dit, cela reste quand même du Gabriel Garcia Marquez ! Respect.
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Je ne sais pas trop si j'ai aimé ou pas aimé ce livre, c'est certainement lié à mon état d'esprit au moment de ma lecture.

Un homme, Santiago Nasar, va être tué, tout le monde est au courant, mais personne ne fait rien ou ne veut (peut) rien faire pour empêcher ce meurtre...

L'histoire est racontée à postériori par le narrateur, un proche de Santiago Nasar. Je trouve que le ton est distant et très factuel, aucune émotion sort de ce récit.

Garcia Marquez a certainement voulu dénoncer la société colombienne de cette époque. Une époque où les crimes liés à l'honneur d'une famille (la fille devait être vierge le jour de son mariage) passaient "inaperçues" ou étaient "très facilement" acceptées par la société. Personne n'osait manifester son désaccord par peur des représailles. Cette non-réactivité des villageois m'a beaucoup dérangée.

On ose espérer que la société et la mentalité des gens aient évoluées entre-temps...

Challenge Multi-défis 2019




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Alors,

J'ai lu ce petit ouvrage en tant que lecteur enthousiaste après ma lecture de "Cent ans de solitude".
Je reste mitigé ; si le style, même différent, m'a plu et m'a tenu en haleine (multitudes de personnages, fourmillement de l'action...), il me tardait presque la fin de la lecture pour passer à autre chose...
Bon, critique quelque peu futile et inutile...
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Je crois que j'ai emprunté ce petit roman à mes parents il y a plusieurs années, après avoir lu Cent ans de solitude du même auteur. J'avais bien aimé, même si le côté loufoque était un peu trop présent à mon goût. J'avais donc envie de retenter l'expérience, mais je l'ai laissé végéter un sacré moment dans ma PAL!

J'ai passé un bon moment avec ce roman, je ne m'y attendais pas trop, j'avais surtout envie d'enlever un petit roman de ma pile pour avancer et cela a été finalement une jolie surprise!
J'aime bien quand cela se passe ainsi!

Dès la première phrase d'ailleurs, le ton est donné. le lecteur sait parfaitement ce qui va se produire dans les heures à venir. L'intérêt n'est pas de savoir pourquoi ce meurtre a eu lieu, mais comment.
L'écriture de l'auteur est toujours aussi agréable à lire, on avance sans peine et avec plaisir.

Un ami de Santiago Nasar décide des années plus tard de mener l'enquête sur cet assassinat, afin d'essayer de comprendre comment celui-ci a pu avoir lieu, alors que tout le monde savait qu'on cherchait à le tuer. Il va aller interroger tout le village pour comparer les témoignages. Et chaque villageois se souvient parfaitement de ce qu'il faisait à ce moment-là et pourquoi il n'a pas jugé utile d'intervenir. Pour le village, ce meurtre, c'est un moment essentiel dans leur vie et ils n'ont aucun mal à reconstituer l'histoire.

Certains ont de bonnes raisons de se taire, d'autres n'y croyaient absolument pas…et enfin, certains ont essayé, mais toute une série d'événement les a empêché d'arriver au but. Et surtout, tout le monde était persuadé que Santiago Nasar était au courant, vu que les assassins le criaient sur tous les toits.

Ce qui est vraiment intéressant dans ce roman, c'est de voir comment cet événement a pu avoir lieu, malgré tous les événements perturbateurs.

Ce qui est drôle aussi, c'est que l'auteur arrive à créer un certain suspense au fil des pages, même si le lecteur sait ce qu'il va se passer. C'est tout de même très fort de sa part!
On a envie de savoir comment cela va se passer, qu'est-ce qui va retarder le meurtre, comment celui-ci a failli ou aurait pu être évité si tel ou tel personnage avait fait telle ou telle action. C'est vraiment réussi de ce côté là.

J'ai donc passé un moment agréable et court de lecture. Je pense que le peu de pages renforce le suspense du roman avec son apothéose final. On est moins dans le réalisme magique que pour Cent ans de solitude, mais on y trouve son compte tout de même.

———————————————–

Un beau roman d'un grand auteur, très court et incisif que j'ai été contente de découvrir. Je souhaite à présent lire L'Amour au temps du choléra pour continuer ma découverte de Garcia Marquez.
Je vous le conseille, ce tout petit livre est lu en deux petites heures.
Lien : https://writeifyouplease.wor..
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Tout d'abord, je l'ai trouvé dans une boite à livre à Cuesmes. L'auteur Gabriel Garcia Marquez, est prix Nobel de littérature et c'est la première fois que je le lis.

L'auteur donne d'emblée à ses lecteurs, les identités des assassins et de la victime. Il détaille son histoire en retraçant ses dernières heures avant sa mort à la façon d'une enquête grâce aux divers témoignages des personnages. Au fil que l'histoire avance, il fait découvrir à ses lecteurs les pièces manquantes du puzzle afin de reconstituer la mort et les circonstances de celle-ci.

Le roman est hallucinant, avec des rebondissements, … car les lecteurs ont toutes les infos importantes dès le début de la lecture et doivent essayer de comprendre le gâchis de cette mort annoncée.


Lien : https://wordpress.com/view/b..
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