« L'instabilité de la vie des individus, ballotés entre un présent peu satisfaisant et un no future érigé en idéal de la soumission, a été, pour « nos » dirigeants, ainsi que celles et ceux qui les servent, une excellente façon d'asseoir leur domination, ôtant aux individus toute perspective d'avenir sûr. » Alors que « la terreur d'État, l'asservissement industriel, l'abêtissement capitaliste et la misère sociale » frappent tout le monde, mais que la perspective de l'implosion du système capitaliste devient enfin plausible, il s'agit d'accompagner son effondrement et de s'organiser en « communes » qui privilégient l'être à l'avoir, parce qu'il n'y plus rien à attendre de l'État.
(...)
Ce bref pamphlet, vif et incisif, ne paraîtra sans doute pas très original, aujourd'hui, à beaucoup de lecteurs. Pourtant, sa concision mérite qu'on s'y attarde. Et certaines recommandations ne sont pas si courantes : « On dirait que nous prenons un malin plaisir à chercher ce qui nous divise et nous singularise plutôt que ce qui pourrait nous réunir dans une action contre un ennemi commun. Tel est le fond du problème : nous imposer en tant qu'individu singulier, même si le prix est de ne pouvoir coopérer dans nos luttes. Or, nous avons un ennemi commun sans nul doute, du moment que nous le désignons ainsi : la dictature qui monte et qui, de jour en jour, nous force de fait à coopérer avec elle pour sauver de médiocres avantages matériels. »
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