AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,1

sur 3728 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Waouwww www!

Un récit épique, homérique, empli des grands sentiments, des grandes valeurs qui font les grandes histoires : l'honneur, la bravoure, la vengeance, l'amour, la honte, l'orgueil...
Peuplé de personnages tous plus magnétiques les uns que les autres, comme le roi Tsongor, comme Katabolonga.

Ce roman ne se raconte pas, il se vit. L'écriture est magnifique, les paysages y sont grandioses, les destins y sont tragiques et les hommes y sont à la fois valeureux et faibles, courageux et vils, aimants et haineux, humbles et orgueilleux, fiers et honteux.

Un sublime roman qui vient d'intégrer la liste de mes coups de coeur
Commenter  J’apprécie          190
La mort du roi Tsongor est un roman primé en 2002 du Goncourt des lycées, puis l'année suivante du Prix des libraires. C'est une oeuvre magistrale, qui est devenue presque un classique de la littérature française, puisqu'il me semble qu'elle a été intégrée au programme du baccalauréat de français. Autant dire une belle consécration pour Laurent Gaudé !

Comme le titre de l'oeuvre l'indique, le roi Tsongor est mort, tué par son fidèle serviteur Katabolonga, qui lui avait fait une promesse de vengeance des années auparavant. Sa mort survient au pire moment qu'il soit : Tsongor s'apprêter à marier sa seule fille Samilia au prince Kouame, des Terres du sel. Tout aurait été pour le mieux, si ce n'est l'arrivée de Sango Kerim, élevé plus jeunes avec les enfants de Tsongor, qui revient avec une promesse de fidélité faite par Samilia des années plus tôt. le dilemme est de taille pour cette dernière : doit-elle tenir sa parole faite dans l'enfance à Sango Kerim ou honorer sa promesse de mariage à Kouame ? En tout les cas, son choix aura des conséquences désastreuses sur le royaume et sur l'honneur de sa famille.

Sans décision tranchée prise par Samilia, les deux prétendants se déclarent la guerre. C'est à celui qui tuera l'autre pour pouvoir prendre la belle comme épouse. le royaume de Massaba est mis à sac. Massacre, pillage, violence, la guerre s'éternise et semble ne jamais finir. le sang coule à flot, les corps s'entassent, les guerriers sont à bout de souffle, mais aucun camp ne se repli et personne n'abandonne. le royaume est dévasté, la fratrie même du roi est divisée et s'entre-tuent sans vergogne. L'action est omniprésente, Laurent Gaudé ne nous laisse aucun temps mort, tout s'enchaîne avec fluidité et précision, pour nous livrer une histoire dynamique, fougueuse et enragée.

En parallèle, on pourrait dire que La mort du roi Tsongor est un roman épique, puisque l'on peut suivre Souba, le plus jeune fils de Tsongor, qui s'est vu confier une mission par son père avant de mourir. Son épopée va le conduire vers des contrées lointaines, dans une quête honorifique à la recherche de la vérité et de la spiritualité, loin de la guerre qui fait rage à Massaba. Un héros qui fait étrangement écho à Ulysse, dans L'Odyssée, qui quitte sa patrie pour errer pendant près de vingt ans, pendant que son royaume est à feu et à sang.

En lisant ce récit, on ressent avec bonheur l'ensemble des références littéraires et culturelles que l'auteur a dû utiliser pour écrire son oeuvre : récits mythologiques, quêtes initiatiques, tragédies classiques, diverses références à l'imaginaire africain ou encore à l'antiquité… Vous l'aurez compris, c'est une oeuvre riche et hétéroclite, incroyablement bien construite, plein d'exotisme et de métissage.

Une adaptation théâtrale a découlée du roman de Laurent Gaudé. Réalisée en 2009 par Olivier Letellier, elle retrace, avec habileté l'histoire originelle en une heure à peine. J'avoue qu'après cette adaptation, je verrai bien, pourquoi pas dans les années à venir, une adaptation cinématographique. Ce serait une juste récompense pour la magnifique histoire livrée ici.

Une oeuvre magistrale, épique, héroïque, peuplée de références littéraires, qui nous invite au voyage. Un récit magnifiquement bien écrit, riche et intemporel, que je vous recommande chaudement !
Lien : https://analire.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          190
Tsongor est fils de roi mais n'hérite d'aucun royaume. Il constitue une armée et s'en va à la conquête du monde connu, jusqu'aux confins des contrées sauvages. Il construit son royaume, soumet des peuples, bâtit des villes. Il se retire enfin, paisible à Massaba. Au seuil de sa vie, il marie sa fille Samilia. Enfin, il a prévu de la marier à Kouame, mais un second prétendant arrive la veille du jour des noces...

Tsongor, ne veut pas choisir, ni décider. Las, il demande à son fidèle serviteur de mettre fin à ses jours, laissant Massaba en proie au chaos, au déchirement. Les deux clans vont s'affronter dans une bataille impitoyable. Seul Souba, le plus jeune fils,envoyé par son père à travers e royaume à la recherche d'un lieu de sépulture échappe à ce destin tragique.

Conte mythologique, à la fois épique et fantastique, ce roman nous entraine dans une Antiquité africaine imaginaire où la vanité et l'orgueil guident le monde. Un monde qui révèle chaque jour, dans la guerre, un peu plus son absurdité. L'absurdité de cette lutte pour une femme que l'on a tôt fait d'oublier dès que les combats commencent. Cette femme qui n'a pas choisi mais qui avait prêté serment.

Extrêmement bien mené le récit est vif, saccadé parfois haché même, mais toujours haletant. Et qui au passage, à demi mot susurrés par les esprits, pousse notre réflexion sur la vie, sa construction et sa transmission aux générations futures Une tragédie de l'humanité.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
Commenter  J’apprécie          190
Après quelques déceptions de lecture, il est toujours bon de revenir vers un auteur qui ne nous a jamais déçu. Pour moi, c'est Laurent Gaudé. Chaque livre est un nouvel univers littéraire. Je me laisse transporter.

Parmi les titres pas encore lu de ma PAL, j'avais « La mort du roi Tsongor » qui m'attendait. Ni une, ni deux, je m'y plonge avec plaisir.

Je le termine aujourd'hui avec une pointe de nostalgie. J'aurai aimé continuer un petit peu encore avec la dynastie Tsongor. Découvrir encore plus de choses sur chacun des personnages.
Le livre est très bien rythmé en petits chapitres. La lecture devient ainsi un suspens toutes les deux pages. Est-ce que je ferme le livre pour en garder pour demain, est-ce que je continue quitte à avoir les yeux rouges demain au travail ?

A partager avec vos amis en recherche de plaisir, ou avec vos ennemis pour les priver de sommeil ! ;-)
Commenter  J’apprécie          190
Lorsque je me suis mise à lire La Mort du roi Tsongor sur les conseils d'une amie, je n'avais même pas remarqué le nom de l'auteur. Et pourtant le style ne m'était pas inconnu... C'est alors que j'ai fait le lien.

Également auteur de Médée Kali, Laurent Gaudé revisite les mythes et les tragédies de l'antiquité. Il écrit d'une manière incisive, qui prend aux tripes, parfois brutale et pourtant très poétique. J'aime.
Commenter  J’apprécie          185
A peine lu "la mort du roi Tsongor" et "Salina", que déjà Laurent Gaudé me fascine.
C'est là le miracle du livre, avec ces auteurs qui nous embarquent dans un univers particulier, qui ne ressemble à aucun autre.
Avec Laurent Gaudet, le roman se fait légende intemporelle.
On plonge avec lui, telle "Alice au pays des merveilles", vers l'inconnu. On avance dans l'histoire sans boussole; où veut-il nous emmener avec son écriture énigmatique ?
Il nous raconte une histoire, comme on le ferait à un enfant, mais derrière le conte, la palette des émotions s'éclaire, les nobles sentiments se révèlent.
Les héros semblent être prisonniers de leur destin, comme si tout était écrit, immuable, et pourtant;

"je n'ai rien voulu" dit la fille du roi Tsongor,
alors que les guerriers vont mourir pour elle!
Et Salina, qu'a t elle voulue ?
"je t'assommerai de mes propres mains et nous te porterons à l'autel inconsciente" !
a-t-on rêvé meilleur mariage ?

Et au bout du conte, une lueur, celle de l'honneur, du devoir accompli, des tourments apaisés.
c'est beau, puissant, servit par une écriture fine et précise, laissons nous porter.
Commenter  J’apprécie          171
Laurent Gaudé est un virtuose d'un talent inégalé. Il a fait revenir d'entre les morts une lignée maudite de Labdacide rongée par les vers.
Ce n'est pas une épopée, bien que, parfois l'oliflan de Roland nous perce les tympans avec une fureur foudroyante.
Il y a du Macbeth, du Hamlet, dans ce père disparu dont la voix déchirée remonte à la surface de la terre.
Mais surtout, surtout, ils remontent uns à uns, ces héros maudits au destin incomparable, qui un Achille, qui un Polynice, un Hétéocle, qui une Hélène plus envoûtante que jamais, broyée par un destin dont elle ne veut pas.
Le thème de l'errance post-mortem y est prégnant, sourd, dévorant ; quête initiatique ultime dont Souba porte le lourd linceul.
Le péché d'hybris marque de son sceau cette lignée ostracisée dans laquelle des relents de la guerre de Troie prennent une forme plus violente que jamais.

Tsongor n'a pas fini de me hanter, comme plusieurs années avant lui Oedipe le fit, sans relâche, sans vergogne, avant d'être enfin digéré par des années d'introspection maladive.
Commenter  J’apprécie          170
Court roman, de six chapitres d'une rare intensité, qui expriment la face tragique de la fidélité sous toutes ses formes : d'un simple conflit de palais à une guerre ouverte, du conflit psychologique en chacun de nous à la haine qui dure toute une vie.
La fidélité, l'orgueil, le désir, la passion et la haine sont plus que jamais mis en scène dans ce roman... et l'Amour aussi. Une tragédie, une vraie... qui déchire, qui fait souffrir, qui violente et tue.
Commenter  J’apprécie          172
Dans un pays imaginaire que l'on peut facilement situer en Afrique, le roi Tsongor va marier sa fille Samilia. Au terme d'une vie de conquête, d'expansion puis d'opulence et de paix il va unir son immense royaume à celui des Terres de sel. Mais alors que le prince Kouame arrive avec ses cadeaux, réapparait Sango Kerim, ami d'enfance de Samilia, élevé par Tsongor comme son fils, et qui vient honorer la promesse que Samilia et lui s'étaient faite enfants de se marier. le roi Tsongor doit trancher. Il préfère choisir la mort, tenant ainsi la promesse faite il y a longtemps à son fidèle Katabolonga. Ce faisant il pense aussi sauver la paix. Mais les deux prétendants décident que seule la guerre permettra de décider qui de Kouame et de Sango Kerim la belle Samilia devra épouser.

Sur cette trame Laurent Gaudé tisse une tragédie épique et poétique, puisant dans l'histoire, les mythologies, les rites et les croyances de l'Afrique, du bassin méditerranéen, de l'Inde voire même au-delà.

Samilia c'est Hélène pour qui les Grecs et les Troyens s'entretuèrent. C'est aussi Antigone ou Phèdre, née pour souffrir, pour ne pas céder aux joies d'aimer et d'être aimer car son destin est de se sacrifier pour ses frères et pour la paix. Mais Samilia n'est pas une victime docile. Elle tient tête aux hommes et à leur folie, exprime ses sentiments, sa colère, sa volonté, son refus de subir le choix des hommes.

Face à elle il y a ses trois frères, les jumeaux Sako et Liboko, et le cadet Danga, qui luttent pour le pouvoir. le mariage avorté de leur soeur et la mort du père ne sont que le prétexte qu'ils semblaient attendre pour régler les luttes intestines qui couvaient inconsciemment (ou pas) tant que le roi Tsongor était vivant. Si les jumeaux sont solidaires de Kouame, le cadet va prendre le parti de Sango Kerim, l'ami d'enfance. Ce dernier croit se battre pour Samilia, par fidélité à une promesse du passé, tandis que Kouame se bat pour une promesse du présent.

Loin de la guerre se déroule un autre combat : celui pour la vie et pour la mémoire. Avant de mourir Tsongor a confié une mission à son plus jeune fils Souba. Candide lorsqu'il quitte la capitale Massava à la veille de la guerre, loin de la fureur des hommes il va apprendre la vie, découvrir le pouvoir de la transmission, et éprouver la pire de hontes.

En filigrane de ces destins croisés et tragiques l'idée de vengeance, à commencer par celle du rampant Katalonga envers le roi conquérant qui a exterminé son peuple, mais aussi celle des prétendants et des fils qui entendent se venger du non-choix du roi Tsongor.

Le souffle épique des tragédies antiques, des contes et traditions africains, des mythes indiens traverse ce magnifique conte initiatique. La plume de Laurent Gaudé n'est pas seulement riche de sa poésie. Il nous régale de sa créativité, de son inventivité, de la richesse des descriptions. le récit est limpide et chaque parole empreinte de philosophie sonne comme une sentence irréversible.

Dans ce royaume qui englobe non seulement dans toute l'Afrique dans sa diversité, du nord au sud et de l'est à l'ouest, c'est une bonne partie des croyances de l'humanité qui est convoquée pour nous pousser à réfléchir sur le sens de la vie de nos engagements.

Une fois de plus les jurés du Goncourt des Lycéens ne se sont pas trompés en attribuant leur prix 2002 à très grand petit livre.
Commenter  J’apprécie          162
Critiquer ce qu'on a pas aimé est facile, car les éléments qui nous ont déplu nous sautent souvent aux yeux. Il est beaucoup plus difficile de critique un livre qu'on a adoré, à tout point de vue, et dans lequel justement , on trouve peu d'éléments 'critiquables".

La mort du roi Tsongor est ce genre de roman, où je ne sais pas par où commencer pour en parler.

C'est une pure merveille, voilà tout. Un récit mythique, qui me fait penser à l'Iliade. le récit d'une guerre inévitable entre deux armées, pour une femme que tout le monde veut aimer et posséder. Sans partage.
Le récit d'un roi, qui a conquis son royaume pierre par pierre, à coups de guerre et de négociations plus ou moins musclées. Un roi dont le meilleur ami est un homme survivant d'une tribu qu'il a exterminé, et a qui il a promis "sa mort". Mort qui survient dès le début de l'histoire, car elle semble être le seul moyen d'empêcher la guerre, mais s'avérera vaine pour cela.
Le récit du fils du roi, envoyé parcourir le royaume à la recherche de l'emplacement parfait pour le tombeau de son père.

Un Grand roman, écrit dans un style poétique et envoûtant, qui charme le lecteur et le laisse à la fin conquis et bouleversé.
Commenter  J’apprécie          150




Lecteurs (7937) Voir plus



Quiz Voir plus

Laurent Gaudé

En quelle année est né Laurent Gaudé?

1965
1967
1970
1972

10 questions
176 lecteurs ont répondu
Thème : Laurent GaudéCréer un quiz sur ce livre

{* *}