La Mort du roi Tsongor

Ce court roman de Laurent Gaudé croise et marie les genres , mêlant à la densité d'une pièce de théâtre, la profondeur du mythe et le flamboiement du récit épique.
Dans la cité de Massaba, le roi Tsongor s'apprête à marier au prince Kouame des terres de sel sa fille, la princesse Samilia. Alors que débute la cérémonie nuptiale, Sango Kérim, ami d'enfance de la princesse, de retour dans la cité, revendique la main de la princesse au nom d'une promesse passée. Nous sommes au théâtre par le sujet même mais aussi par la large place faite au dialogue dans le roman : même les morts se réveillent pour incarner une parole ! Et la tension dramatique du roman est à son comble dans les moments dialogués.
le roman conte les exploits inouïs, colorés parfois de magie, accomplis par des personnages extraordinaires ou pittoresques. Songeons à l'impératrice Mazébu, féroce amazone, chevauchant un zébu aux longues cornes droites et pointues ; songeons aux armées bigarrées constituées de mangeurs de khat, d'hommes fougères, de Surmas aux visages emmitouflés de rubans de tissu…
Au travers les destins difficiles des uns et des autres (d'ailleurs il semble n'y avoir plus qu'un seul destin, les individualités s'effaçant, englouties par la commune fatalité) c'est la question de la transmission et de l'héritage qui est posée ; et plus largement du sens des choix que l'on fait, des décisions que l'on prend avec à la clef une révélation amère, celle de la défaite intime face à la vie et face à soi. Un beau texte pour réfléchir !

C'est un plongeon dans une Afrique mythologique, réinventée, un conte philosophique, un récit qui a quelque chose des grandes tragédies. le vieux roi Tsongor veut marier sa fille, un ancien prétendant refait surface pour la réclamer, une guerre sans pitié éclate. le roi Tsongor trépasse, mais ne parvient pas à trouver le repos, une deuxième trame narrative s'ouvre alors, son plus jeune fils doit accomplir sa volonté, il parcourt le continent afin d'ériger sept tombeaux à l'image de son père. L'écriture de Gaudé est pleine de feu, envoûtante.

Une formidable et inattendue surprise.
Un texte merveilleusement ciselé, d'une précision phénoménale, et d'une efficacité à l'avenant.
C'est beau, c'est fort, c'est mordant, sans jamais se perdre.
Un exemple exceptionnel du concept de less is more, où tout est à sa juste place, sans en prendre en trop ni en perdre.
Impressionnant.

Faut-il que la haine et la guerre découlent forcément de l'honneur? Puis créent la honte?
Ce roman se passe dans un endroit imaginaire, avec des peuples imaginaires, et pourtant, il nous parle de l'Humanité, d'amour, de colère, de vengeance. Tsongor doit mourir, il le sait depuis longtemps, depuis qu'il s'est attaché à Katabolonga, devenu son ami et fidèle serviteur, mais qui doit le tuer pour avoir massacré tous les siens en construisant son empire. Il ne sait juste pas quand ce moment arrivera. Pour l'heure, c'est le temps de la fête, car sa fille unique va se marier à l'homme qui lui est promis et chacun se réjouit. Jusqu'au moment où arrive le fils adoptif, parti des années auparavant, après avoir reçu de Samilia, alors enfant, la promesse de l'épouser.
Jusqu'où doit on aller pour ne pas se déshonorer? Quelle est l'humiliation la moins pire? Parce que rien n'arrête la colère des hommes, née de leur orgueil, la guerre commence, sanglante, incompréhensible.

Ce roman est haletant; certaines scènes sont parfois très violentes, mais il nous parle au coeur. Les dialogues entre les personnages sont très forts, on se voit vraiment dans le récit. C'est très visuel sans pourtant beaucoup de descriptions, mais l'écriture est superbe, juste, touchante, percutante.
Je pense que je garderai longtemps en mémoire ce livre.

Dans une Antiquité imaginaire, le vieux roi Tsongor, souverain d'un immense empire édifié au cours d'innombrables conquêtes et guerres ; au prix du sang, de la sueur et de la vie des vaincus et des vainqueurs, s'apprête à marier sa fille, Samilia.
Mais, le jour des fiançailles, un second prétendant se déclare au nom d'une promesse faite au temps de l'enfance.
Quel que soit le choix, aucune issue honorable n'est envisageable, la guerre éclate, le vieux roi Tsongor s'éteint et avec lui son empire.

Pour la lectrice addictive que je suis à la plume de Laurent Gaudé, ce roman à la fois initiatique et épique a (encore une fois) émerveillé mes sens.
La poésie des mots, la noblesse des sentiments et la beauté des héros m'ont transporté à Massaba, dans cette ville assiégée qui peu à peu se meurt à l'instar de ces héros qui découvrent la défaite et la honte.


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La mort du roi Tsongor est plus qu'un roman : c'est un conte mythologique qui nous entraîne dans un espace-temps et un monde indéterminé, un univers qui pourrait tout aussi bien être issu des mythes antiques que d'un univers de jeu vidéo... On y rencontre un roi tout puissant, dont le royaume semble aussi éclectique que celui d'Hyrule dans Zelda (oui, quand je parle de jeu vidéo, ce n'est pas pour rien...). A ses côtés, un vieux serviteur fidèle et cinq enfants, quatre fils et une fille. Cette fille, c'est celle par qui le malheur arrive, du moins c'est ce qui apparaît... Et puis peu à peu, en suivant ce fils exilé dans le monde, on comprend que les guerres menées par Tsongor, ses actes parfois honteux sont à l'origine de sa perte.

En refermant ce roman, j'avais l'impression d'avoir pris une claque. C'est le genre d'ouvrage qui fait se sentir minuscule sur le chemin de l'écriture tant Laurent Gaudé maîtrise les mots et sait les agencer pour les rendre puissants. Son est simple, accessible à tous, mais il se dégage une force impressionnante de ce texte. Vous l'aurez donc compris : voici l'un de mes coups de coeur de 2021...
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Quelle belle découverte ! J'avoue que c'est la première oeuvre de l'auteur que je lis et c'est une belle agréable lecture qui nous fait voyager dans une Antiquité imaginaire.
Nous sommes à Massaba, dont le roi de cet immense empire : Tsongor, s'apprête à marier sa fille Samilia. Mais que fut sa surprise quand un second prétendant fait son apparition le jour des fiançailles de la princesse Samilia et menace d'éclater la guerre s'il ne gagne pas les faveurs de cette dernière.
Un récit époque et une histoire absolument magnifique écrit dans une langue enivrante pour faire flamber la beauté des héros de ce roman des origines dans lequel chacun des protagonistes doit apprendre d'une manière ou d'une autre, à vivre avec la honte.

La belle Samilia doit se marier mais la veille de ses noces, un deuxième soupirant se présente aux portes de Massaba, perle du royaume de son père, le roi Tsongor.

Le murmure de la guerre entre dans la cité…

Le roi Tsongor doit mourir pour honorer une vieille promesse, espérant ainsi dissiper les velléités belliqueuses des deux prétendants de sa fille.

La guerre pourtant éclatera inexorable et alors que les deux camps se déchirent, le plus jeune fils du roi défunt part pour élever des tombeaux à la gloire de son père.

Difficile à la lecture de ce roman de ne pas faire un parallèle avec la chute de Troie…On y retrouve la même force, le même destin inéluctable. Pour autant ici, pas de dieux qui jouent avec les hommes pour régler leurs comptes. Ces derniers s'enchaînent eux-mêmes à la catastrophe.

Cette histoire aux accents antiques est servie par une plume d'une beauté incroyable, où chaque mot est pesé avec le soin d'un orfèvre sans sacrifier à l'émotion.

Un vrai coup de coeur !

Voici un formidable conte africain qui captive dès la première ligne et emmène au bout d'une histoire foisonnante d'épisodes tous très révélateurs de certaines situations hallucinantes que s'obstine à créer ce que l'on appelle l'espèce humaine.

Dans une période pas vraiment définie mais que l'on suppose assez ancienne, le roi Tsongor se prépare à marier sa fille, Samilia, dans son palais de Massaba. Auprès de lui, son fidèle Katabolonga sait qu'il doit tuer le roi comme il en a fait la promesse il y a bien longtemps. L'auteur en profite pour effectuer un retour en arrière nous détaillant comment Tsongor a conquis son immense territoire par le feu et le sang.
Pour la première fois, Samilia va rencontrer celui qui doit l'épouser, Kouame, le prince des terres de sel. Tout est prêt pour une fête extraordinaire lorsque se présente Sango Kerim, un ami d'enfance de Samilia venu rappeler la promesse qu'elle et lui s'étaient faite alors qu'ils étaient enfants. C'est le début d'un enchaînement de catastrophes, d'évènements tous plus tragiques les uns que les autres.
"La mort du roi Tsongor", sacrifice ultime, ne règle rien mais, avant de trépasser, le monarque a confié une mission à son plus jeune fils Souba. Celui-ci part la remplir, seul sur sa mule pendant qu'une bataille se prépare de façon impressionnante. Ainsi, tout ce qu'a réalisé Tsongor va être détruit alors que Souba a enfin trouvé la sépulture idéale pour son père dans un lieu qui ne peut que rappeler le site magique de Petra, en Jordanie.

Tout au long de ce récit épique et initiatique, Laurent Gaudé révèle un grand talent pour nous plonger dans une tragédie que la folie des hommes a été seule capable de concevoir.
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Un beau jour, ou peut-être une nuit (2h23 très exactement) que je nourrissais mon gentil Roudoudou (dur) et sortant d'une grosse déception littéraire (re-dur) c'est avec un certain désoeuvrement que j'ouvrais La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé.

Et là, une claque.

La plongée est immédiate, pas de fioritures au palais de Massaba, lieu imaginaire dont le décor ressemblerait à l'Afrique sous l'Antiquité. Dans son magnifique palais, au coeur de son non-moins magnifique empire, le roi Tsongor s'apprête à marier sa fille. Ce jour sera exceptionnel, certes, mais pas comme le roi l'avait imaginé...

Un immense talent de conteur (décidément, après Léon l'Africain je suis chanceuse) pour une histoire au rythme soutenu et dont l'issue, même si elle ne fait aucun doute, navre et séduit à la fois.

Dans ce roman d'une centaine de pages on trouve du combat, des serments, de l'héritage qui fait mal, de l'inéxorable et tout ce qui fait des Hommes ce qu'ils sont, plus un soupçon de fantasy.

Bref, tout ce que j'aime et qui m'entraîne inéxorablement moi aussi vers le coup de coeur...

Notez que cet livre a reçu, entre autres, le prix Goncourt des lycéens, ce qui m'amène à constater une fois de plus à quel point ce prix est une mine à bijoux, pépites, joyaux, etc.
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