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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Si vous avez aimé La mort du roi Tsongor, vous allez retrouver cette ambiance de conte épique vaguement philosophique. Ce livre se lit bien, servi par la très belle écriture de Laurent Gaudé, des personnages intéressants et un peu de poésie apportée par le fantastique mais il manque un petit peu de sel pour que je trouve ce livre admirable.

Le fils de Salina doit raconter la vie de sa mère pour que les portes du cimetière marin s'ouvrent. C'est une jolie idée et le fils raconte avec émotion cette mère déposée dans le village des Djimba, qui a épousé le frère de celui qu'elle aimait, qui est chassée de son village et se réfugie dans la haine et la vengeance avant de connaître la rédemption.

Gaudé nous a habitué à plus de subtilité ; le parcours de Salina a quelque chose d'un peu simpliste, des émotions trop frustres pour que ce roman, adapté d'un pièce, soit bouleversant.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Un peu déçue. Après avoir lu la forme théâtrale de ce conte africain, le récit manque de profondeur et de rythme. La confrontation entre Mumuyé et Koura, Kumba est moins violente ce qui rend moins poignant le dénouement et les sentiments fraternels. de même avec la confrontation entre Salina et Khaya implorante...
Un sentiment de tiède alors que la pièce de théâtre résonne de la polyphonie et de la grandeur de cette histoire. Dommage.
(lu le 18 janvier 2019)
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A peine 150 pages pour ce roman qui se lit en une soirée.

J'ai bien aimé ce bouquin que j'ai lu d'une traite. A la manière d'un conte, l'auteur parle de Salina. Personnage épique dont on ne connaît pas les origines, qui a défié la nature dès la naissance en hurlant et refusant de mourrir d'épuisement, de faim et de soif; Salina a souffert.
Cette vie de violence et de rejet, son fils Malaka va la raconter pour que sa mère ait une chance d'accéder au cimetière et d'être enterrée dignement. Pour celle qui, de son vivant, a été violentée, humiliée, violée, exilée; le fils veut les honneurs dans la mort.

Si j'ai beaucoup aimé les premiers chapitres (je trouve la première scène magnifique), j'ai ressenti une baisse de régime tout au long du livre avec certaines longueurs.
La fin est très attendue, la conclusion facile; mais globalement l'histoire de Salina mérite d'être lue, et racontée.
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De Laurent Gaudé, je n'avais jusqu'à présent lu que le magnifique Soleil des Scorta. Aussi, lorsque ne sachant trop quoi lire, je suis tombée sur son dernier roman à la bibliothèque, je me suis dit que c'était peut-être le livre qu'il me fallait en ce moment : bref, d'une écriture finement ciselée, il ne laisserait pas place à la lassitude, même si ce qu'indiquait la quatrième de couverture pouvait me laisser penser que cette oeuvre était assez éloignée de mon champ de lecture habituel...

J'y ai retrouvé ce qui m'avait semblé faire la singularité de l'auteur et que j'avais apprécié dans le titre qui lui avait permis jadis de remporter le prix Goncourt : une forme d'épure dans l'écriture, une économie de moyens permettant d'aller à l'essentiel, au coeur des sentiments humains ; le talent à dresser d'emblée un décor et une atmosphère, rude, âpre, et à écarter toute espèce de détail qui diluerait le récit et en amoindrirait la force ; des personnages puissants, dans lesquels s'incarnent des types de caractères humains, à l'instar des héros antiques.

Et c'est bien une manière de conte, ou de récit ancestral, mythique, de ceux qui se transmettaient oralement que nous offre aujourd'hui Laurent Gaudé.

A travers la tragique destinée de Salina, vouée dès sa naissance au malheur, l'auteur déroule la vie d'une femme qui dut se soumettre à la loi du clan auquel elle appartenait, et recevoir le mari qui lui fut imposé. Une vie qu'elle subit mais n'accepta jamais et qui décida du sort des trois fils qui lui furent donnés, et que le plus jeune d'entre eux raconte au moment de l'accompagner vers le repos que lui offre enfin la mort.

Si j'ai été conquise à nouveau par le style, j'avoue que le récit m'a en revanche laissée plus sceptique. Dans le soleil des Scorta, les personnages s'inscrivaient dans une terre, dans une communauté qui commandaient leur existence. On était dans dans un lieu parfaitement circonscrit, le sud de l'Italie, et à travers ses héros, Gaudé me semblait dépeindre un peuple et son viscéral attachement à une terre. Et c'est ce que j'avais aimé. Ici, quoique l'on puisse imaginer être quelque part en terre africaine, l'univers a une dimension qui se veut plus universelle, plus primitive, et c'est pourquoi sans doute j'en suis restée plus à l'écart. Mais je crois vraiment que c'est une question de sensibilité personnelle et je ne doute pas que ce texte aux indéniables qualités littéraires ait trouvé son public.

Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Excellent bien sûr, mais que dire de plus, presque toutes les critiques sont dithyrambiques... je n'irais cependant pas jusque là car je m'en lasse. A relire peut-être ?
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Si le début du roman est fascinant, avec une première scène qui dégage une beauté picturale, voire cinématographique impressionnante, j'ai été légèrement déçue par la suite et la fin du texte.
Salina est un personnage de souffrances et de colère, mais qui a accumulé tant de haine qu'elle ne peut l'exprimer. Exilée plusieurs fois dans le désert, elle a perdu l'habitude des hommes, et sa voix est devenue inutile. Ne pouvant plus exprimer sa douleur et sa rage que sous forme de cris, elle n'est plus capable de parler. C'est pour cela que le récit n'est pas focalisé sur elle, mais qu'il passe par la médiation de son fils, qui conte sa mère telle qu'elle s'est peinte à lui. Si ce procédé permet d'héroïser Salina, d'en faire un personnage mythologique, j'ai perdu une part de sa souffrance puisqu'elle même les tait.
Si certaines images sont poétiques, voire oniriques - la scène des barques qui se rassemblent, éclairées à la lueur des bougies, le roman n'atteint pas la grandeur mythologique de la Mort du Roi Tsongor, mais parce que ce n'est pas un récit épique de héros, mais le portrait d'une femme, une simple femme pourrais-je presque dire qui partage les douleurs de nombreuses autres, qui souffre de mariage forcé, de viol, de maternité, qui pleure pour son fils...
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Tout le monde semble sous le charme de l'auteur. le talent de conteur est sans conteste le point fort de Laurent Gaudé. Il raconte une histoire, on suppose l'Afrique, les noms, le climat, le désert, quelque part au Sahel, à une époque indéterminée, comme dans ces films d'héroic fantasy, nul besoin d'être trop précis, seul le lyrisme des situations emporte le morceau. Les morceaux de bravoure ne manquent pas, les invraisemblances aussi mais qu'importe, le bébé maudit qui sème le chaos dans une tribu, les hyènes qui protègent la femme vengeresse, chacun peut visualiser les scènes sans avoir mis les pieds en Afrique ou ailleurs, c'est exotique, dans le temps et dans l'espace. Les sentiments, les valeurs, les actes qui les prolongent sont forts, obéissants à des lois ancestrales qui se perdent-bien sûr- dans la nuit des temps. Tout ceci est empreint d'une noblesse d'âme aux traits un peu "forcés", empruntant à toute civilisation ce qu'elle a de plus implacable dans le tracé d'une destinée,
Trop beau, trop pur, trop et...déjà vu dans ses premiers romans, La mort du roi Tsongor, le soleil des Scorta, ici en moins crédible, un exercice de style, un concentré du roi des conteurs.
Lisez-le, c'est court, toujours bien écrit mais trop...facile vu le talent du bonhomme.
Laurent Gaudé fait du Laurent Gaudé.
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Déçu par ces récits d'un auteur que j'adore pourtant. C'est un peu comme s'il avait cherché à montrer qu'il était capable de raconter des histoires tribales mais finalement très convenues. La 4ième est en plus assez exagérée, car je ne vois pas en quoi: "Laurent Gaudé réinvente les mythes pour écrire le geste d'une héroïne lumineuse et sauvage." Il semble plutôt se contenter de réaliser un exercice style, réussi bien sûr, mais qui ne me semble pas à la hauteur des romans précédents. Il manque de la profondeurs dans les traits des personnages pour qu'ils nous emportent, si loin au milieu du désert.
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J'avais lu Nous, l'Europe de Laurent Gaudé, épopée poétique et historique sur l'Europe, une vision humaniste de notre continent qui m'avait beaucoup plu.
Avec Salina, je suis plus réservée. le style de Laurent Gaudé reste celui du conte, de l'épopée, sujet qu'il maîtrise indéniablement. le déroulement des scènes est théâtral, il est cependant difficile de situer le contexte de ce récit tragique : entre la balade africaine ou le conte oriental Des mille et une nuits avec le récit dans le récit. L'auteur, très cultivé, est imprégné des récits mythologiques. Certains passages sont très poétiques « Les journées sont vastes et n'ont besoin d'aucun mot » ou « La liberté que perdent les jeunes filles avec le premier sang »
Une vraiment très belle écriture et une construction implacable du récit, l'histoire débute comme un conte cruel et ce sera ensuite une succession de périples du destin tragique de Salina. Pour avoir lu Homère et d'autres récits antiques, j'ai trouvé revisité le passage avec la barque pour le cimetière de l'île, qui m'a rappelé les portes de l'enfer, Le Styx. Les scènes de batailles des frères m'ont fait penser à Remus et Romulus, le bannissement à Oedipe, la vengeance et son impitoyable cruauté à tant de récits déjà lus. L'épilogue semble inéluctablement conduire vers une catharsis, qui a comme modèle le pardon chrétien…
J'ai eu souvent l'impression de lire une histoire cruelle pour adolescents, pour le fond (d'ailleurs ce livre a reçu le prix des lycéens) avec ses nombreux épisodes sanglants.
Ce personnage de Salina ne réussit pas à s'incarner. Peut-être parce qu'elle est racontée et cela la met à distance ou parce que le récit se situe dans un temps immatériel, dans un lieu imaginaire ? Elle est agie par ses fils, par son destin et malgré son courage à affronter les épreuves, elle est restée pour moi un personnage fantôme, un mythe fabriqué. Et cela pose des questions d'ordre philosophique : Faut-il arriver jusqu'aux portes de la mort pour être accepté par la communauté ?
« Elle sait, elle, que la vie se soucie peu de la volonté des hommes, qu'elle décide à leur place, impose, écarte les chemins qu'on aurait voulu explorer et affaiblit ce qu'on croyait éternel."
Notre civilisation a mis tellement de temps à ne plus croire au destin, à la fatalité des Dieux, aux dictats du religieux ou des traditions imposées que je ne peux m'empêcher de considérer cette phrase avec circonspection. Qu'est-ce que l'auteur cherche à nous dire ?
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Sa façon d'écrire, de raconter ces vies arides du désert, ces personnages héroïques et grandioses pouvant mordre cette poussière de sable. J'adore son écriture telle une légende qui nous est transmise de peuples en peuples, de vieilles générations aux plus jeunes
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