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Kristina Gauthier-Landry (Autre)
EAN : 9782924898543
128 pages
La Peuplade (18/06/2020)
3.95/5   22 notes
Résumé :
Il y a le retour prudent sur le chemin des origines, le long de la côte, où les maisons boudent. La poésie mène alors à l’enfance, paraît gourmande, des bleuets en confiture, un coeur de lièvre sous la dent. Ici, les bonheurs disponibles s’empilent sur tout ce dont on ne parle pas, des pères horizon, des mères à la gorge inquiète. Et arrivées au bout nous prendrons racine annonce la réconciliation avec un territoire, ce lichen millénaire parmi lequel s’en vont renaî... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"il est grand le nord
la nuit
tu égorges le sommeil à mains nues
nous l'étendons en longues traînées rouges
sur le blanc"

La poésie de Kristina Gauthier-Landry, c'est comme de la crème solaire pour enfants sur le bout du nez. Ça apaise, c'est doux, et son odeur est gorgée de souvenirs heureux. Ça rappelle un espace public qu'on a fait sien, un lieu pour un temps indisponible qu'on aspire à retrouver.

Dans ces courts poèmes on trouve des attaches ligneuses à un lieu, où les mots semés constitueront bientôt une carte géopoétique de Natashquan ; d'autres fois ce sont des polaroïds retrouvés au fond d'un carton évoquant les instants de l'enfance ; enfin la rudesse du Nord, de ces espaces immensément silencieux, devant lesquels seul l'humilité vous permet de survivre.

"ça sent l'été
les hot-dogs grillés
le ketchup dessine des coeurs
sur nos joies"

L'écriture est sobre, délicate, réjouissante.

"dans la constance
il y a une maison
un lieu sûr
où se déposer

souvent des joies nouvelles
un départ le retour des couleurs
la fumée d'un café
qu'on boira peut-être"

Un grand coup de coeur. Ideal pour ceux qui souhaitent s'initier àà l poésie. Les lecteurs avertis y trouveront bien eviévidemmde sublimes et subtiles choses.
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Bienfaisant, chaleureux, qu'il est bon de lire et relire ce kaléidoscope poétique, tremblant d'authenticité.
« Et arrivées au bout nous prendrons racine » linge frais claquant au vent, farandole de douceur, tour de manège dans le vrai monde. Main en offrande, recueillir les fragments de Kristina Gauthier-Landry. Et attendre subrepticement le frôlement de la vie craie de mille couleurs.
Lucioles, aurore-boréale, marelle entre ciel et terre, la beauté douce, l'empathie au monde stupéfiante.
Quatre parties, tartine au miel, écharpe autour du cou, phare au bout de la nuit, volet ouvert au jour qui s'annonce subrepticement.
«Je te cherche comme le fleuve »
« Toutes les maisons boudent
tournent le dos
à la mer. »
« Le goût de la confiture »
« Aimer le mot
anorak
comme son propre frère. »
« Rouge sur blanc »
« L'écho de ma chute
n'existe pas
c'est mieux pour entendre rire
refuser la tristesse en bloc
lego
sous le pied. »
«La constance des heures »
« Bientôt la marée » monte
entre nous
le rêve impossible
de rentrer à pied. »
« Et arrivées au bout nous prendrons racine »
« Nous venons à pas de pluie dans les feuilles
qui sentent le monde
fertiles
cueillir l'air mouillé
du pays vert
puis émerge l'évidence
nous sommes venues de la mer. »
L'Ère des petits riens, l'élégance du mot, toit du monde. Ricochets en nos mémoires, retenir ces dentelles poétiques, chapelles épiphanies, murmures à voix basse.
Lire cet écrin tout haut face à la mer. S'étonner des échos cascades, vagues et chants.
« Toutes les beautés nous hurlent torrentielles. »
Perpétuel, l'existentialisme au garde-à-vous, magistral. Publié par les majeures Éditions La Peuplade Poésie.
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Un recueil tout en douceur et nostalgie qui nous entraîne dans un village au Nord, dans le Natashquan.
Les grands espaces se mélangent aux moments intimes, aux petits riens de la vie.
Une poésie qui parle de racines avec peu de mots mais beaucoup d'intelligence et de chaleur.
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Un très beau recueil de poésie en cinq actes, qui raconte l'enfance sur la Côte-Nord, où les mères et les filles espèrent le retour des pères partis en mers. L'éloignement, l'attente, la filiation, la maison et le motif du retour constituent les thèmes principaux de ses bribes d'enfance perdue dans l'immensité du territoire nordique et la petitesse de ses villages.

Les images, esquissées par une plume douce et sensible, sont belles; autant de cartes postales à conserver en souvenir des paysages qui nous habitent et qui nous entourent. Je l'ai lu deux fois plutôt qu'une!
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Récompensée en 2019 par le prix Geneviève-Amyot pour sa suite poétique « tes choses sauvages » , Kristina Gauthier-Landry, native de Natashquan (Québec), publie en 2020 Et arrivées au bout nous prendrons racine aux éditions de la Peuplade. Un premier recueil de poésie où paix, nostalgie et lumière imprègnent inévitablement l'âme.

Avec sa poésie, l'autrice originaire de la Côte-Nord délie un flux soigneusement mesuré et maîtrisé de mélancolie, de fatalisme parfois, et de tout ce que le passé a encore à offrir si l'on ose se souvenir un peu. Tout se rattache aux fondements d'un territoire lointain que l'esprit garde intact, « mais où est la maison / j'étais pourtant certaine de l'avoir laissée là » , « des villages construits sur tout ce dont on ne parle pas » . Ainsi, souvenirs d'enfance se mêlent à une nature à la fois luxuriante et instable, où la pêche s'accorde au plaisir gustatif d'un fruit décroché « sur le territoire qui force la patience / on récolte les baies tout bas / jamais la bouche pleine / à genoux sous le ciel / le temps est lisse / jusqu'à ne plus savoir dire / que le goût de la confiture« . Kristina Gauthier-Landry élabore des listes, celle de tous les bonheurs disponibles à celle de ces choses qui lui échappent inopinément : la mort, l'ancrage émotionnel ou encore les addictions.

Scindé en plusieurs parties, le recueil se transforme lui-même en long trajet de retour au territoire natal, chez soi et à soi où l'onirisme prend parfois place, vestige vaillant de toutes les espérances : « retourner au début / rebrousser les entrailles / pour qu'un jour bien droites / telles des épinettes nous puissions dire / c'est ici que nous sommes nées » . Il offre la vue kaléidoscopique d'un quotidien révolu, chéri et tenu en vase clos loin de tout, là où même les routes n'allaient pas fut un temps.

L'écrivaine y fait simplement jaillir ce qu'il y a de plus grandiose et pudique dans l'acte de souvenir et dans cette quête identitaire où tout semble être d'une beauté sublimée et signifiante. le lecteur, s'il est épris des mots de la poétesse québécoise comme je l'ai été, n'aura de cesse d'ouvrir ce recueil pour se rappeler que lui aussi vient bel et bien de quelque part. Faut-il encore s'en souvenir !
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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critiques presse (1)
LaPresse
22 juin 2020
Une bouffée d’air frais poétique qui fait grand bien en ces temps teintés de couleurs moroses.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
on met les preuves de notre naissance
dans nos poches
pour s’en faire des colliers
les jours de nacre
ils flottent dans l’air
leur mouvement crée des sons
jusqu’au village
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forestville
baie-comeau
baie-trinité
sept-îles
rivière-au-tonnerre
longue-pointe-de-mingan
baie-johan-beetz
pointe-parent
port-meunier
tête-à-la-baleine
blanc-sablon

ici
même les saints ne se rendent pas
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un sac de chips
un crush aux fraises
un tour de char
au dépanneur
une tresse française
tirer des roches
sauter du pont
descendre la côte
sans les mains

voilà la liste de tous les bonheurs disponibles
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c'est son père qui un jour lui a dit
devant sa mine déconfite

les bleuets poussent en abondance après l'incendie
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retourner au début
rebrousser les entrailles
pour qu’un jour bien droites
telles des épinettes nous puissions dire
c’est ici que nous sommes nées
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Video de Kristina Gauthier-Landry (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kristina Gauthier-Landry
La covid-19 et l'océan Atlantique n'empêchent pas de promouvoir la poésie contemporaine. Surtout quand celle-ci est aussi belle et puissante que celle signée par la jeune poète québécoise Kristina Gauthier-Landry avec son premier recueil intitulé "Et arrivées au bout nous prendrons racine"
Un échange de 30 minutes pour découvrir cette plume singulière, édité par La Peuplade, à retrouver au rayon poésie.
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