Bienfaisant, chaleureux, qu'il est bon de lire et relire ce kaléidoscope poétique, tremblant d'authenticité.
«
Et arrivées au bout nous prendrons racine » linge frais claquant au vent, farandole de douceur, tour de manège dans le vrai monde. Main en offrande, recueillir les fragments de
Kristina Gauthier-Landry. Et attendre subrepticement le frôlement de la vie craie de mille couleurs.
Lucioles, aurore-boréale, marelle entre ciel et terre, la beauté douce, l'empathie au monde stupéfiante.
Quatre parties, tartine au miel, écharpe autour du cou, phare au bout de la nuit, volet ouvert au jour qui s'annonce subrepticement.
«Je te cherche comme le fleuve »
« Toutes les maisons boudent
tournent le dos
à la mer. »
« Le goût de la confiture »
« Aimer le mot
anorak
comme son propre frère. »
« Rouge sur blanc »
« L'écho de ma chute
n'existe pas
c'est mieux pour entendre rire
refuser la tristesse en bloc
lego
sous le pied. »
«La constance des heures »
« Bientôt la marée » monte
entre nous
le rêve impossible
de rentrer à pied. »
«
Et arrivées au bout nous prendrons racine »
« Nous venons à pas de pluie dans les feuilles
qui sentent le monde
fertiles
cueillir l'air mouillé
du pays vert
puis émerge l'évidence
nous sommes venues de la mer. »
L'Ère des petits riens, l'élégance du mot, toit du monde. Ricochets en nos mémoires, retenir ces dentelles poétiques, chapelles épiphanies, murmures à voix basse.
Lire cet écrin tout haut face à la mer. S'étonner des échos cascades, vagues et chants.
« Toutes les beautés nous hurlent torrentielles. »
Perpétuel, l'existentialisme au garde-à-vous, magistral. Publié par les majeures Éditions La Peuplade Poésie.