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3,56

sur 814 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les premières pages de ce livre nous plongent en plein milieu du XIXème siècle à quelques encablures du Nil, dans la vallée de Biban-el-Molouk. Un jeune aristocrate anglais, Lord Evandale et un égyptologue allemand, le docteur Rumphius, y découvrent, grâce à l'aide d'un escroc grec dénommé Argyropoulos, une tombe inviolée. Depuis plus de trente-cinq siècles, nul n'a foulé le sol de la chambre funéraire dans laquelle repose le sarcophage d'un pharaon. Mais quand on ouvre le lourd couvercle de basalte noir, les trois hommes trouvent, à leur grande stupéfaction, la momie parfaitement conservée d'une jeune femme d'une magnifique beauté appelée Tahoser. Un mystérieux papyrus est enfoui près de la momie, que le docteur Rumphius va déchiffrer, révélant les secrets de l'histoire de cette jeune femme. C'est ainsi que commence le Roman de la momie...
Le roman de la momie , c'est l'histoire d'un triangle amoureux sous l'Égypte ancienne, une histoire d'amour impossible.
Nous sommes à Thèbes. Tahoser, jeune égyptienne de seize ans, fille du grand prêtre Petamounoph, vit dans un palais doré. Elle est riche.
Elle aime secrètement Poërie, intendant des biens de la couronne. Mais il est Hébreu, ce qui rend toute liaison amoureuse impossible, d'ailleurs il est indifférent aux sentiments de la jeune Égyptienne et en aime une autre, Ra'hel, dont l'amour lui est réciproque.
La beauté de Tahoser est extraordinaire, elle ne laisse aucun homme indifférent, suscite les convoitises et les désirs, à commencer par le Pharaon. En effet, tandis que la jeune femme imagine un stratagème pour s'approcher du jeune Hébreu, Ahmosis, le Pharaon tout puissant qui domine l'Égypte, tombe amoureux d'elle au moment où il revient vainqueur d'une expédition. Mais être désiré par l'homme le plus puissant de toutes les nations est un privilège qui peut s'avérer fort fâcheux si l'on repousse ses avances...
Voilà pour l'intrigue amoureuse ! Cela dit, cette intrigue révèle au lecteur peu de surprises.
Le récit vaut davantage pour la richesse des descriptions avec un soin du détail qui permet à notre imagination de nous enrouler dans un tourbillon envoûtant de couleurs et de parfums enivrants.
Théophile Gautier s'est fait ici autant peintre que conteur.
Cette peinture m'a évoqué la lecture de salammbô, roman de Gustave Flaubert, dont la description de Carthage était tout aussi flamboyante.
Nous voici plongés dès les premières pages dans la féérie d'un conte oriental empli d'enchantements et de sortilèges. le Roman de la momie, aux accents fantastiques, c'est un récit digne d'un conte des mille et une nuits.
Le Roman de la momie, c'est un péplum haut en couleurs, romantique et sensuel à souhait. Évoquant les splendeurs de l'Égypte ancienne, Théophile Gautier y célèbre un idéal de la beauté, paradis des parnassiens qui lui était cher. Et puis, il a fait de ce personnage fabuleux qu'est Tahoser, une jeune femme furieusement moderne pour l'époque où ce récit fut écrit, souhaitant être maître de son destin, décidant par elle-même qui elle veut aimer, quitte à décevoir et attirer les foudres du puissant Pharaon.
Ici le mouvement d'une barque poussée d'une rive du fleuve à l'autre préfigure autant le voyage de l'amour que celui de la mort.
Déroulant les pages de ce conte teinté d'exotisme, j'ai retrouvé dans cette lecture mon âme d'enfant, celui qui croyait aux rêves échevelés des contes anciens, poussant à mon tour une barque secrète et m'y glissant comme on se glisse dans un songe merveilleux, devenant visible aux yeux des seuls personnages que je retrouvais sur l'autre berge.
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Amoureux de l' Orient,Théophile Gautier a visité l' Egypte et
cette visite a coincidé avec l' inauguration du Canal de Suez.
" le roman de la momie n' est pas un livre historique mais
avant de l' écrire, l' auteur s' est bien documenté auprès de
son futur ami,Ernest Feydeau qui est à la fois écrivain et
archéologue. Ce dernier a écrit un ouvrage intitulé:"Une
histoire des usages funèbres et des sépultures chez les
peuples anciens, consacré à l' Egypte ancienne"
L' auteur a situé le déroulement de cette fiction à l' époque
où les Hébreux étaient persécutés et maltraités par les
Pharaons.
L' héroine du livre est Tahoser,fille d' un grand prêtre
d' Egypte. Cette jeune femme est très belle. Elle a été remar-
-qué par Pharaon et ce dernier a jeté son dévolu sur elle. IL
l' a fait recherché dans toute l' Egypte.
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C'est un roman que j'ai dévoré enfant avec passion et précipitation. Ce fut pour la gamine que j'étais la fabuleuse découverte de l'Egypte ancienne, d'un épisode marquant bien que fortement adapté de l'histoire biblique, d'une histoire d'amour hors du commun - que dis-je, de plusieurs histoires d'amour - et surtout, surtout, de ce que l'écriture permet de faire, des merveilles d'évasion qu'elle recèle. Gamine je suis ainsi descendue dans les galeries souterraines, attentive à chaque détail, j'ai partagé des repas, j'ai parcouru des palais, j'ai revêtu des atours fabuleux, j'ai dansé au son d'instruments étranges, je me suis glissée dans la cohorte infinie des Hébreux en fuite, j'ai tenté de barrer chemin à l'armée de Pharaon. Chaque ligne était pour moi la découverte d'une matière, d'une couleur, d'une pierre, d'un fruit, d'un art, d'une arme. J'ai rêvé, je m'y voyais. J'en rêve encore.
Alors faites rêver les enfants, parlez leur de la momie, de son roman, de sa découverte, de cette vie imagée, et s'ils rechignent à lire le livre, faites les s'asseoir par terre autour de vous et commencez à leur lire...
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Un roman de jeunesse récupéré dans mes cartons de livres,très vieux( Librairie Gründ ,Paris).
Livre,que j'avais lu ,il y a bien longtemps,qui m'a apporté fraîcheur et ressourcement juste ce qu'il me fallait après ces mois difficiles psychologiquement.
Malgré de très nombreuses descriptions qui parfois alourdissent le récit c'est avec plaisir que j'ai retrouvé l ' histoire de cette reine: Tahoser.
Mais notre jeunesse actuelle prendrait-elle autant de plaisir à lire ce roman,cela j'en doute.
Un bon moment d'évasion , à recommander.⭐⭐⭐⭐
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Après avoir déchiré ‘Mademoiselle de Maupin', il est juste que je rende à Théophile Gautier ce qui lui appartient ! Car voici un roman brillant et léger, l'oeuvre du digne porte-oriflamme du Parnasse !

Quand il l'écrit, il n'a encore jamais mis un seul pied en Égypte. Mais il s'est solidement documenté, et a probablement rencontré des gens l'ayant visité. Peut-être un lord anglais, comme son héros, lord Evandale. Cet ami aurait-il vraiment organisé des fouilles sauvages ? Théophile Gautier semble un peu trop bien connaitre le sujet et le petit monde des trafiquants d'antiquités ! En tout cet ami a cas visité des tombes, à l'évidence. Ce sentiment de pénétrer dans un lieu inviolé depuis des milliers d'années est trop bien décrit. du reste beaucoup d'entre elles étaient déjà visitables à l'époque, et offraient à l'oeil leurs magnifiques peintures, reproduites dans des ouvrages qu'il a pu consulter.

Mais pour le reste l'égyptologie était nettement mois avancée qu'aujourd'hui, et Théophile Gautier a donc puisé dans les deux sources à sa disposition : la Bible, et sa belle imagination !

La belle égyptienne qui est l'héroïne de l'histoire, et dont c'est la tombe qu'on visite, est donc amoureuse d'un Hébreux, et le cadre du récit la fuite des Juifs hors d'Égypte. Pour le reste notre écrivain s'en est donné à coeur joie ! Libéré de la contrainte de la réalité, il a pu imaginer un monde à sa convenance, régi par ses canons esthétiques et son idéal de beauté. le paradis des parnassiens en quelque sorte ! Ses personnages sont tous indescriptiblement beaux, vivent dans des palais somptueux et sont du plus grand raffinement. Mais une gigantesque évolution s'est faite depuis ‘Mademoiselle de Maupin' : la beauté peut maintenant se trouver même au milieu de la misère !

Son écriture est superbe et pleine d'humour. On profite de la magnificence de ses descriptions, qu'il a entre temps également appris à (un peu) écourter, et qui se greffent sur une action décrite avec un art qui préfigure le ‘Capitaine Fracasse'.

J'ai apprécié ce livre, qui malgré sa fantaisie historique m'a rappelé la Valée des Rois, dont il retrouve la beauté sans l'avoir vue. Combien fut couteuse en vies humaines la campagne d'Égypte, mais combien on est redevable à Napoléon d'avoir fait naitre l'égyptologie !
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Au 19ème un goût pour l'orient s'est emparé des arts. La peinture surtout a montré des odalisques et autre manifestation des fantasmes de l'occident. Beaucoup d'écrivains ont aussi fait le voyage d'orient et rapporté le récit de leurs pérégrinations. le Roman de la momie s'inscrit dans ce mouvement et a fait rêver les lecteurs contemporains de Théophile Gautier comme il nous fait encore rêver aujourd'hui. Mais il a aussi les défauts de cette époque, et si l'auteur manifeste une admiration certaine pour les Égyptiens, il relaie l'opinion de l'époque sur les africains subsahariens.
Ainsi peut-on lire : « Quelques rares esclaves de la race Nahasi, au teint noir, au masque simiesque, à l'allure bestiale, bravant seuls l'ardeur du jour, portaient chez leurs maîtres l'eau puisée au Nil dans des jarres suspendues à un bâton posé sur l'épaule » ou encore « Après la musique arrivaient les captifs barbares, à tournures étranges, à masque bestial, à peau noire, à chevelure crépue, ressemblant autant au singe qu'à l'homme, et vêtus du costume de leur pays : une jupe au-dessus des hanches et retenue par une bretelle unique, brodée d'ornements de couleurs diverses. »
Ceci dit, pour qui est sensible au style plus qu'à l'histoire c'est un pur bonheur. le vocabulaire est d'une grande richesse, outre les termes propres à l'Égypte tels calarisis qui désigne un vêtement, ou amschir, sorte d'encensoir, vous rencontrez des mots comme hiéracocéphale qui signifie à tête d'épervier. Même en dehors du contexte certains termes sont assez peu usités, j'ai appris pour ma part le sens de conculcateur ; pas sûr pour autant que je puisse le replacer dans une conversation. Les descriptions sont très nombreuses particulièrement dans le premier tiers et d'une grande précision, rejoignant l'art pictural.
Dans un prologue, l'auteur nous raconte la découverte par un Lord anglais accompagné d'un savant allemand et guidé par un « entrepreneur de fouille » grec d'une sépulture inviolée et qui contient contre toute attente, vu sa richesse, le corps d'une très jeune femme, admirablement conservée à tel point qu'on peut encore en admirer la beauté. Dans le sarcophage, un papyrus qui retrace l'histoire de cette jeune femme et la raison de sa présence dans cette vallée des rois. Il faut reconnaitre que ce texte sensé être écrit par un grammate trente-trois siècles auparavant sonne de façon étonnamment moderne. Peu importe. Ce n'est pas un roman historique mais plutôt un songe où tout est possible. Mais que d'amours contrariés dans ce récit, celui de Pharaon pour Tahoser, celui de Tahoser pour Poeri, celui d'Ahmosis pour Tahoser… et celui de Lord Evandale pour Tahoser.
Théophile Gautier a toujours été très attiré par l'Orient, il écrit à Gérard de Nerval : « On n'est pas toujours du pays qui vous a vu naître, et, alors, on cherche à travers tout sa vraie patrie […] moi, je suis Turc, non de Constantinople, mais d'Égypte. Il me semble que j'ai vécu en Orient. ». le roman est dédié à Ernest Feydeau, (père de Georges) dont L Histoire des usages funèbres et des sépultures des peuples anciens l'a beaucoup inspiré.

Lu dans le cadre du challenge XIXè siècle 2015

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Un roman passionnant certainement né d'une rêverie orientaliste dont Gautier avait le secret et la passion.
Comme un très grand nombre d'écrivains du XIXe siècle parmi lesquels on compte Zola et Flaubert, Gautier propose un roman qui repose sur une très importante documentation et laisse le reste à son talent et à son imagination. On remarque quelques lieux communs : triangle amoureux, histoire d'amour impossible et tourmentée, etc.
Mais ces topoï n'enlèvent rien à la qualité du roman et au plaisir de la lecture. L'écriture de Gautier rend l'oeuvre singulière et captivante.
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Nous sommes en Egypte, un jeune lord s'amuse à faire de l'archéologie en compagnie d'un savant allemand. Ils découvrent une tombe inviolée, qui recèle entre autres merveilles, la momie d'une jeune femme, Tahoser. Un rouleau de papyrus, conte son histoire, que le savant va se faire un devoir de décrypter. Les splendeurs de l'Egypte ancien se mêlent à des histoires d'amour, ainsi qu'à la Sortie d'Egypte dans le texte dévoilé.

Ma première lecture de ce livre remonte à très très longtemps, un des premiers livres que j'ai lu en français, dans mes souvenirs juste après salammbô. C'est d'autant plus troublant, que Flaubert envisageait d'écrire un roman se passant en Egypte antique, et y renoncé suite à la parution du Roman de la momie, préférant situer son livre à lui à Carthage. Il faut dire qu'au XIXe siècle, le roman historique était un genre noble, et que les plus grands auteurs y ont sacrifié.

Ce qui m'a frappé à cette relecture, c'est la documentation et le soucis du détail historique apporté par Gautier au roman. Les descriptions des intérieurs, des maisons, des personnages, les éléments de religion, trouvent leurs sources dans les livres des spécialiste de l'Egypte de l'époque, sans que cela soit pédant ni lourd. Evidemment, les connaissances ont progressé depuis, mais pour l'époque c'était à la pointe.

En ce qui concerne l'intrigue, c'est très efficace, Gautier dépeint quelques moments clés, allant droit à l'essentiel, le plus signifiant, en peintre presque plus qu'en conteur, ce qui fait que le livre est prenant et intéressant. le tout dans une très belle langue. Un péplum de luxe en somme.

Il ne me reste plus qu'à relire le capitaine Fracasse....
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Le roman s'ouvre sur un prologue circonstancié, narration des conditions de la découverte de la fameuse momie, par un lord anglais et un docteur allemand spécialiste d'antiquités égyptiennes, récit donnant prétexte à une série de descriptions fabuleuses et fastueuses, pleines d'un art consommé pour la mise en scène et de goût pour l'archéologie (science alors en plein développement et inspiratrice d'artistes de toutes sortes) et l'exotisme.

Passé cette introduction, c'est un saut de 3500 ans en arrière que nous faisons, télé transportés que nous sommes, à Thèbes, à l'époque où vécut Tahoser, notre momie. Égyptienne de haut rang, elle a remarqué et s'est éprise d'un jeune Hébreux, Poëri, intendant des jardins du roi. Mais, durant le défilé triomphal de ses troupes, le pharaon a posé les yeux sur elle, et ce que le souverain désir, il doit l'obtenir...

Plutôt qu'un roman, cette oeuvre m'a fait l'effet - à l'image de Salammbô de Flaubert - d'une longue description, riche, somptueuse, exotique; les images se succédaient dans mon esprit, sollicitant mon imagination et ma fantaisie. Je ne sais à quel point est exacte du point de vue archéologique l'évocation de l'Egypte pharaonique par l'auteur, mais je dois avouer que le Roman de la momie m'a captivé. La fin est particulièrement suggestive, avec les plaies d'Égypte, l'endurcissement de pharaon et la traversée de la mer Rouge.


L'édition folio de cette oeuvre de Théophile Gautier est accompagnée d'une préface très intéressante, replaçant l'oeuvre dans le contexte de la vogue pour l'égyptologie et l'archéologie en général qui caractèrisa le milieu du 19e siècle, et est agrémentée magistralement d'un essai de reconstitution de la physionomie de la ville de Thèbes sous la 19e dynastie par Ernest Feydeau, document dont c'est très certainement inspiré l'artiste pour ses riches descriptions.
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Un livre captivant. Une très belle plume. Un excellent roman qu'il faut absolument avoir lu. Un grand classique de la littérature.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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