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EAN : 9782213015644
518 pages
Fayard (05/12/1984)
3.81/5   26 notes
Résumé :
Qualifié par Léon Daudet de« livre-bombe », de« livre-événement », La Révolution française, premier ouvrage de Pierre Gaxotte paru en 1928, est un classique des études révolutionnaires. Enrichi et régulièrement refondu par l'auteur d'édition en édition, cet ouvrage devenu incontournable montre comment à partir de 1790 les révolutionnaires actifs étaient peu nombreux et comment la Terreur, devenue instrument d'une révolution économique et sociale, frappe en priorité ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Plus qu'un livre d'Histoire, plus qu'une explication de la révolution française, ce livre est une plaidoirie pour l'ancien régime et surtout pour la monarchie.
Pierre Gaxotte, avocat de la défense de son roi est à la barre.
Son propos est bien amené, construit, logique. Sa démonstration est intelligente voire même brillante. L'auteur du plaidoyer est un défenseur redoutable et un écrivain talentueux.
On sent qu'il va convaincre et nous amener à baisser gentiment le pavillon de la République.
Pourtant voilà qu'au fil des pages, le lecteur, virulent républicain qu'il ne peut s'empêcher d'être, pense percevoir une certaine mauvaise foi qui viendrait malheureusement teinter le discours.
Comment ! Ne savez-vous point, qu'au temps de Louis XII, le villageois avait pour son rude baron un respect familier qui le faisait l'inviter à tous les repas de familles ?
Ignorez-vous qu'à la nuit tombante, seigneurs et laboureurs de retour de la foire, après avoir échangé quelques verres et bonnes plaisanteries, s'en retournaient ensembles fièrement campés sur la même rossinante ?
L'auteur de cet ouvrage, Pierre Gaxotte, nous offre là une historiographie monarchiste et conservatrice de la révolution.
Le propos est, aujourd'hui, désuet et a perdu de son acuité politique. Pourtant ce livre, écrit d'un style élégant, conserve un intérêt majeur pour le lecteur moderne.
Il serait comme le récit, fait, au fil du temps, par un partisan du roi, des soubresauts et des troubles de la révolution française.
Il pourrait prendre ce titre de souvenirs apocryphe d'un fidèle à son souverain.
Cet ouvrage s'inscrit dans la même veine qu'une histoire de France rédigée par Jacques Bainville. Sa lecture peut expliquer par l'orientation de son propos bien des méandres de l'Histoire de France.
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Avec sa Révolution française, Pierre Gaxotte nous permet de sortir de l'aveuglement issu du romantisme révolutionnaire. S'appuyant sur sa grande érudition et son talent d'historien, il dénoue l'écheveau des événements, de leurs causes, de leurs répercussions. Il nous donne à voir aussi à quel point l'histoire en marche s'est nourrie de la profonde médiocrité de ses acteurs : arrivistes, cupides, mesquins, coupables de crimes de droit commun et ne tenant l'apparence de leur génie qu'à celui des circonstances et de l'histoire. On mesure enfin à quel point la révolution a été une véritable boucherie, du début à la fin.

Les portraits que Pierre Gaxotte brosse des principaux protagonistes sont très réussis :
- Malesherbes : « Il se met en quatre pour allumer la révolution et protéger les incendiaires »,
- Mirabeau : « On parlait couramment de sa bassesse, de sa vénalité, de ses vices. Il parviendra à séduire, à convaincre, à arracher certains votes, il aura de l'influence, il n'aura jamais l'autorité. »
- Danton : « Très endetté, dévoré de besoins, esclave d'un tempérament tyrannique, il se jeta dans la révolution comme un moissonneur dans un champ. Eloquence brutale, figure de dogue, mufle puissant : c'est le Mirabeau de la Canaille. »
- Robespierre : « Il a peu vécu et son expérience des choses est bornée. le club [des Jacobins] est une société artificielle construite au rebours de la société véritable. Il a l'intelligence formaliste, sans grande prise sur le réel ? Au club, l'action ne compte pas, mais la parole. »
- Saint-Just : « S'il n'était pas d'une bravoure à toute épreuve, on dirait que c'est un théoricien excité ».
- Siéyès : « Il bénéficie de la force immense attachée à ceux qui ont l'art de se faire désirer. […] Il est mystérieux, profond, inintelligible. »
- Fouché : « Il avait vécu misérablement, tâtant de tous les métiers, rôdant autour du pouvoir, prêt à toutes les besognes pourvu qu'elles fussent bien payées. »

On sort de cette lecture avec un immense sentiment de gâchis et d'occasions manquées.
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Le prix Nobel d'économie 1974, Friedrich Hayek, pose la question de savoir si une société de liberté peut prendre ses racines sur la violence. L'ouvrage de Pierre Gaxotte donne des éléments de réponse à cette question.
Pendant toutes mes études secondaires, je n'ai jamais entendu autre chose qu'une apologie de la Révolution française, ainsi que de Rousseau et de son ‘Contrat social'. Pierre Gaxotte apporte un autre son de cloche bienvenu.
J'ai découvert ce livre par hasard. Aujourd'hui, je le garde toujours à portée de la main.
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Au-delà des bouleversements politiques profonds, Gaxotte nous fait comprendre le cahos "économique" qui y fut associé, et qui a certainement traumatisé durablement les campagnes, dans une France alors essentiellement rurale : instabilité monétaire, cadre légal constamment remis en cause... toutes choses ayant provoqué la méfiance du plus grand nombre car associées à la Ière République. Si nous avons dû attendre 1871 et la IIIème pour que ce régime devienne pérenne et légitime, ce n'est certainement pas par hasard...
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des périodes où les dangers et les malheurs publics font toucher au peuple l'utilité du commandement.
Mais ce péril oublié, le mal réparé, ce sentiment disparaît.
Désirée après la Fronde pour sa bienfaisance, saluée avec enthousiasme en 1661, l'autorité lassait en 1715 avant d'être, en 1789, traitée de tyrannie.
Ce n'était pas qu'elle fût plus lourde, ni plus coûteuse : elle avait seulement vieilli.
Habitué à ses services, le pays ne les remarquait plus.
Il prenait pour naturels et spontanés un ordre et une tranquillité qui ne se maintenaient que par des soins continuels et il s'impatientait de la soumission qui en était le prix.
A peine Louis XIV avait-il fermé les yeux que les agitations renaissaient parmi ceux qui, par position, sont les adversaires nés du pouvoir royal....
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La France de l'ancien régime était un très grand et très vieil édifice qu'avaient bâti cinquante générations, embrassant plus de quinze cents années. Elles y avaient laissé chacune sa marque, ajoutant toujours au passé sans presque jamais rien en abattre ni retrancher. Aussi, le plan en était-il confus, les styles disparates, les morceaux irréguliers. Quelques parties abandonnées menaçaient ruine ; d'autres étaient incommodes ; d'autres, trop luxueuses. Mais somme toute, l'ensemble était cossu, la façade avait grand air, et on y vivait mieux et plus nombreux qu'ailleurs.
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Les historiens qui veulent à tout prix nous représenter les hécatombes montagnardes comme des excès regrettables d’une riposte légitime, se trouvent à partir de 1794, fort embarrassés. Aussi dans leur désir aveugle d’innocenter le système, sont-ils contraints de charger un homme, Robespierre, de tous les crimes qu’ils n’arrivent pas à expliquer autrement. L’ambition de Robespierre, l’hypocrisie de Robespierre, la cruauté de Robespierre…, ces mots reviennent à toutes les pages. Défaite puérile ! La Terreur est l’essence même de la Révolution, parce que la Révolution n’est point un simple changement de Régime, mais une révolution sociale, une entreprise d’expropriation et d’extermination.
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La chose, cette fois, était claire. On n’essayait plus de barbouiller la Terreur aux couleurs nationales. Tous les prétextes mis en avant pour la justifier étaient rejetés. Il ne s’agissait plus ni d’effrayer les complices de Pitt et de Cobourg, ni même de contenir un parti hostile. Il s’agissait d’anéantir 300 000 familles pour prendre leurs biens.
Despotisme de la Liberté, dogmatisme de la Raison, c’est ainsi que les révolutionnaires appelaient le régime qu’ils avaient fondé. Camisole de force, tyrannie, enfer, oppression : c’est ainsi que les historiens les plus impartiaux le qualifient aujourd’hui. Disons plus simplement que c’est le règne du Contrat Social : « l’aliénation totale de chaque individu avec tous ses droits, à la communauté », selon l’exacte formule de Rousseau.
(p. 342, librairie Arthème Fayard, MCMXLI)
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Avocat depuis deux ans, Danton était en 1789, dans une situation financière difficile. Très endetté, dévoré de besoins, esclave d’un tempérament tyrannique, il se jeta dans la révolution comme un moissonneur dans un pré. Eloquence brutale, figure de dogue, mufle puissant : c’est le Mirabeau de la canaille. Pendant trois ans, il travaille les auditoires les plus populaires. Traînant après lui une clientèle d’aventuriers et d’individus tarés, il est répandu dans tous les complots, mêlé à toutes les agitations. Effronté, vénal, sans scrupules, jouant sur les deux tableaux, il touche de l’Angleterre, du Duc d’Orléans, de la Cour. Les uns l’achètent pour qu’il pousse aux désordres, les autres pour qu’il les contienne. Il fait de la démagogie par métier sans y croire.
(p. 249, librairie Arthème Fayard, MCMXLI)
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Un règne diffamé
Rencontre de Jean FELLER avec Pierre GAXOTTE (dans sa propriété d'Amboise) pour évoquer le roi Louis XV que l'historien et académicien s'efforce de réhabiliter. Au pied d'un tableau de Louis XV, Pierre GAXOTTE explique pourquoi il admire ce Roi, son règne, son temps. C'est un roimoderne, égalitaire. le 18ème siècle était progressiste. le règne de Louis XV est un règne...
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