Très beau livre sur le Japon à travers le monde des geishas. Après une brève mais très instructive introduction,
Bérénice Geoffroy-Schneiter et les éditions
Assouline, en quelques dizaines de pages, nous offrent un large éventail de reproductions d'estampes et de photos d'époque colorisées. On est alors plongé dans ce japon fin-de-siècle que l'on retrouve dans les récits de
Nagai Kafu ou de
Pierre Loti. Mais, attention, le texte introductif nous met en garde. Derrière les shogi et les paravents du quartier de Yoshiwara se cache bien souvent la misère et un esclavage sexuel que la culture artistique de ces dames peine à cacher. C'est le propos de l'auteure dans son introduction.
Concernant les reproductions, il y a de tout, par les plus grands artistes, de Utamaro à Harunobu. Des vues d'ensemble panoramiques ou des scènes de rues du Yoshiwara, aux moments plus intimistes de la geisha qui se prépare pour recevoir son client, parfois quelques shunga remarquablement explicites. Les photos sont peut-être les plus émouvantes et permettent de saisir dans un portrait figé, le désarroi et la tristesse de ces femmes, obligées de se soumettre aux moindres désirs de leur client. Tout cela est d'une qualité remarquable.
C'est un petit livre d'art à compulser en lisant par exemple quelques récits des écrivains de Meiji.