Depuis la nuit des temps, les humains, non contents de se repaître de leurs chairs mortes et de leurs plaies saignantes, humilient les animaux tout au long de leur existence. Tandis que les femelles sont soumises à des cadences infernales pour produire leur lait, leurs petits ou leurs oeufs, les bourses des mâles sont massacrées sans pitié, dans une sorte d'hécatombe génitale permanente.
La vanité des écrivains donne une idée de l'infini.
Le grand âge qui est le mien m'a appris que les gens sont bien plus vivants en vous une fois qu'ils sont morts. C'est pourquoi mourir n'est pas disparaître,mais au contraire, renaître dans la tête des autres.
Je n’aime pas les crépuscules, c’est comme s’ils me retiraient la vie de la bouche. Le monde est mal fait : le soleil se couche toujours quand on a le plus besoin de lui.
Quand on est jeune, c’est pour la vie.
Les humains sont comme les bêtes d’abattoir. Ils vont à leur destin, les yeux baissés, sans jamais regarder devant ni derrière eux. Ils ne savent pas ce qui les attend, ils ne veulent pas savoir, alors que rien ne serait plus facile : l’avenir, c’est un renvoi, un hoquet, une aigreur, parfois le vomi du passé.
Honorade, son épouse, semblait le fruit des noces d’un calcul biliaire et d’une fiole de vinaigre. Elle ne souriait jamais : tout la contrariait, le soleil, la pluie, le froid, la chaleur, et il y avait toujours une bonne raison de se plaindre.
Ce qu'il y avait de mieux chez Sartre, c'était Beauvoir.
Je ne supporte pas les gens qui se plaignent. Or, il n'y a que ça, sur cette terre. C'est pourquoi j'ai un problème avec les gens. Dans le passé, j'ai eu maintes occasions de me lamenter sur mon sort mais j'ai toujours résisté à ce qui a transformé le monde en grand pleurnichoir. La seule chose qui nous sépare des animaux, finalement, ce n'est pas la conscience qu'on leur refuse bêtement, mais cette tendance à l'auto-apitoiement qui tire l'humanité vers le bas.
Mais c'est quand même une chose étrange, à la fin, que l'amour rende si bête et en même temps si heureux.