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3,63

sur 739 notes
Etant donné le nombre de critiques qui existent déjà sur ce livre, je ne vais pas ajouter un résumé à ceux qui existent déjà. Je me contenterai de livrer ici mes impressions.

C'est le premier roman de Franz-Olivier Giesbert que je lis, et je dois dire que son style m'a plu. C'est alerte et bien ciselé, et ça se lit facilement.

Au niveau du récit, j'ai été quelque peu mal à l'aise au début en raison de la froide distance avec laquelle sont racontées toutes les vicissitudes que rencontre Rose. Mais il est vrai qu'elle déteste verser dans la pleurnicherie, et cette distance m'est apparue plus logique au fur et à mesure de mon avancée dans la narration.

En fait, une fois terminé, il m'a semblé évident que Rose n'est que l'incarnation de la petite histoire dans la grande, et qu'elle ne sert que de fil conducteur à la description de toutes les exactions du XXe siècle. Une sorte de Forrest Gump littéraire, en quelque sorte. Et que par-delà L Histoire, qui ne retient que les grands évènements sans tenir compte des êtres humains, Rose représente la vie dans toute sa splendeur, avec tous ses plaisirs quotidiens, le sexe et la nourriture, et tous ses malheurs engendrés par le destin.

Je ne sais pas si je retiendrais longtemps l'histoire de Rose, mais le livre m'a donné l'envie et la curiosité d'aller me renseigner sur certains pans de l'histoire du XXe siècle que je ne connais pas en détail : le génocide arménien, le nazisme ou le maoïsme, tous ces moments où des êtres humains ont arbitrairement décidé du sort d'autres êtres humains.

Au final, ce livre est un hymne à la vie. Nul ne sait ce que l'avenir et le destin réserve à chacun d'entre nous, mais il nous appartient de vivre, de profiter de chaque instant, en essayant de passer entre les fourches caudines de la grande Histoire.

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Franz-Olivier Giesbert est un malin. Il écrit chaque semaine de beaux éditoriaux, très profonds, dans le Point. Mais tout le monde ne lit pas ce magazine. Aussi, pour s'adresser au plus grand nombre, rien ne vaut un beau roman, romanesque et historique. "La Cuisinière de Himmler" étonne déjà avec ce titre inattendu. C'est une histoire fictive, mais qui s'inscrit dans son siècle, avec de nombreux personnages historiques comme protagonistes du récit. L'occasion de revisiter l'Histoire de manière légère, en compagnie d'un personnage attachant, Rose, une femme d'origine arménienne dont on va suivre toute la vie au cours des 360 pages du roman. Et quelle vie !...

Giesbert lui a inventé un destin aux petits oignons. Elle a 105 ans, et a tout connu dans le siècle écoulé : le génocide arménien, la montée de l'anti-sémitisme des années 30, le nazisme dans l'entourage immédiat d'Himmler, les années glorieuses de l'Amérique des années 50, le grand bond en avant de la Chine de Mao, l'émancipation et la libération des femmes des années 70 et la grande vieillesse dans notre époque qui ignore ses anciens. L'accumulation de ces tranches de vie symptomatiques de leur époque, aussi improbable soit-elle, permet tout simplement de parler subrepticement d'Histoire. Giesbert retrouve l'esprit de chaque époque pour rappeler quelques vérités qu'il assène avec la finesse d'un polémiste rompu au débat d'idée. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il déménage !

Les premières pages sur le génocide arménien sont saisissantes. Giesbert rappelle, l'air de rien, la responsabilité totale des Turcs qui, aujourd'hui, contestent encore la chose. On ne parle pas assez de cette première éradication organisée d'un peuple entier, près de 25 ans avant le nazisme. Puis, de retour en France, Rose retrouve un autre conflit, plus souterrain, l'anti-sémitisme purulent qui monte dans le pays, bien avant Hitler. Les périodes s'enchaînent qui donnent lieu à des charges en règle contre des illusions collectives qui ont détruit nos civilisations patiemment construites. Si l'attaque contre la folie nazie est consensuelle, l'ironie grinçante contre les marxistes et maoïstes de tout poil fait mouche. Giesbert distille ses scud avec une passion communicative. Il taille ainsi un costume à Jean Paul Sartre particulièrement savoureux. L'auteur des "Mots" n'a pas ses faveurs, contrairement à Albert Camus qu'il vénère.

Mais ne nous méprenons pas. Au delà du règlement de compte politique, "La cuisinière d'Himmler" est d'abord une belle histoire, avec une héroïne attachante. L'écriture est enlevée et le récit alerte. Et le moralisme de Giesbert reste en filigrane... Une lecture réjouissante !
Lien : http://calembredaines.fr
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J'ai beaucoup aimé ce livre, le sujet est grave et même parfois choquant mais c'est écrit avec un certain détachement avec un humour particulier, grinçant et qui porte jusqu'à la fin du livre, on a du mal à le lâcher. Une histoire rocambolesque, qui nous emmène a travers toute l'Europe et a travers toutes les guerres. Vraiment atypique, on passe un excellent moment. le tout rédigé avec une certaine légèreté. le lecteur se demande si ce personnage haut en couleur avait une source de réalité ou s'il était uniquement fictif; puis malheureusement la suite s'est éparpillée dans notre siècle passé et où l'on a l'impression que l'auteur se fait le grand plaisir d'exposer toutes ses connaissances politiques ou littéraires sur le monde du 20éme siècle. Cela en devient un peu un étalage gratuit, un peu fat. Je recommande néanmoins cette lecture.
Lien : https://www.amazon.fr/cuisin..
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Après l'arracheuse de dents je me suis lancée dans la lecture de ce bouquin, et une fois de plus j'ai aimé.
Voici l'histoire de Rose à travers le 20 ième siècle, l'histoire d'une femme peu commune, forte et armée d'une grande résilience. J'ai aimé traverser l'histoire avec elle, je me suis prise d'affection pour ce personnage.
Oui l'histoire est quelque peu crue tant sur les termes que sur les thèmes, mais elle est comme la vie, et indéniablement c'est cet aspect "cru" et sans exagération que j'aime chez FOG.
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Surprenant et drôle ....comme FOG , en dehors de ses romans politiques, peut nous surprendre par son humour et son imagination
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Entre drame (souvent) et comédie (parfois), nous découvrons dans ce roman la vie de Rose 105 ans et croyez moi, c'est pas souvent gai! Heureusement pour elle, parmi toutes les ordures rencontrées dans sa vie, certains personnages plus solaires la maintienne à flot.
Son amour de la vie, de la cuisine et l'amour et de la vengeance lui permet de survivre à toutes les souffrances et les drames de sa vie et cette vie cabossée en fait le personnage drolatique de centenaire un peu "racaille" du roman...
Agréable à lire, souvent bien documenté mais mis à part Rose, les personnages croisés manquent de profondeur et les agissements manquent de vraisemblance.
Ce ne sera pas une lecture inoubliable mais un bon moment passé tout de même...
Le fil conducteur autour de la cuisine, des aliments et des recettes est très original...
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Rose, centenaire scandaleuse a décidé d'écrire un livre, son livre.
Belle histoire que celle de la petite Arménienne Rouzane née en 1907, qui dès l'enfance va vivre les pires exactions et perversités dont les hommes sont capables, mais aussi découvrir le vrai sens de la vie.
Entre désespoir, révolte, injustice, humour, dérision, nous allons suivre durant plus de 90 ans la vie d'un sacré petit bout de femme, devenue Rose et cuisinière dans son bistro à Marseille suite aux « hasards » de la vie.
Un rythme enlevé, une absence de longueurs rendent la lecture agréable.
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Rose, 105 ans, est au départ une belle fleur d'Arménie dont le destin tragique nous touche au coeur malgré le style picaresque qu'elle emploie pour nous raconter les drames .qui jalonnent son existence....tout du moins dans la première moitié du livre. Dommage !
Car peu à peu son personnage, aux avis tranchés et à l'extravagance qui frise l'indécence enfle comme la grenouille De La Fontaine jusqu'à l'infatuation. A vouloir trop en dire et trop en faire, on perd en crédibilité. Ses aventures , ses vengeances, ses rencontres et ses amours sont une suite d'événements invraisemblables qui affadissent le menu, un comble pour une cuisinière ! le roman historique tourne au roman de gare et ce qui promettait d'être un banquet tourne au fast-food. Sexe drogue et rock and roll, à plus de 100 ans, ça finit par être ridicule. Bref...toutes les femmes ne mettent pas leur sexe à toutes les sauces pour arriver à leurs fins, Marseille est une belle ville pleine de poésie où les mémés ne sont pas vulgaires, n.ont pas de flingue dans leur sac à main et apprécient la jeunesse sans vouloir lui en remontrer ...
N'est pas Rabelais ni Michel Tournier qui veut.
Deux étoiles pour le fonds historique très bien documenté mais pour le reste, le menu m'est resté sur l'estomac. Chez nous, On ne met pas de courgettes dans la parmesane sinon c'est un tian de légumes !
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Cette autobiographie fictive commence de manière très poignante, elle mêle tout au long du livre, l'histoire de Rose et l'Histoire du XXème siècle... On passe du massacre arménien au génocide juif. Cette dame raconte ses cent cinq années, on y va de péripéties en péripéties, de rencontres en rencontres et de vengeances en vengeances, mais trop c'est trop...
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Dès les premiers chapitres ce roman m'a rappelé "l'arracheuse de dents" du même auteur, lu cet été. En effet, on y retrouve une centenaire qui fut une belle femme. Dans les deux romans, nos vieilles dames ont, tout au long de leurs vies respectives, côtoyé pléthore d'illustres personnages. Elles sont animées par cette même soif de vengeance et elles vont toutes deux assassiner avec une déconcertante facilité ceux qui leur ont causé préjudice. Les deux histoires sont peu crédibles. Mais, allez savoir pourquoi, Rose m'est apparue attachante alors que le personnage de Lucile m'était totalement antipathique. Rose va gérer sa vie selon deux préceptes, l'amour et la vengeance et nous faire revivre l'histoire depuis le génocide arménien jusqu'à la seconde guerre mondiale puis, la Chine maoïste, en passant par l'Arménie, New-York, Pékin, Paris et Marseille., ville qui lui a offert toutes ses chances et croisement de tous ses chemins. Elle mêle l'histoire à la cuisine en traitant des sujets gravissimes avec légèreté. Ce personnage atypique, loufoque, à l'humour grinçant est finalement fort sympathique. Un agréable moment de lecture.
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