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sur 2351 notes
Si vous êtes seul le jour de la Saint Valentin, lisez Quand souffle le vent du nord . C'est ce que je viens de faire hier. Et les mots, ceux échangés entre Emmi et Leo ont eu cet effet magique qui réchauffe le coeur. Ce n'est pas de la grande littérature, mais ce roman à l'apparence feel good est profondément, j'allais dire virtuellement, humain.
Les mails d'Emmi à Leo, de Leo à Emmi, sont désespérément simples, ordinaires, spontanés, naïfs, ils pourraient faire fuir mais vous tournez chaque page avec plaisir, tendresse, avidité même.
Ne rendent-ils pas un peu voyeurs de leur intimité, peut-être, mais surtout voyeurs de nous-mêmes, ils renvoient à ce que nous faisons, ou avons fait, de notre vie, à nos possibles, nos envies, nos désirs, toute cette partie imaginaire qui fait rêver et rend la réalité plus supportable.
Comme ils deviennent attachants ces personnages, romanesques mais si présents. Ils entrent dans votre univers et vous vous mettez à les aimer, à souhaiter le meilleur pour eux, vous ralentissez la lecture et retardez l'échéance, car vous pressentez qu'une fois le roman terminé il vous faudra quitter ceux qui n'ont existé qu'une journée de lecture, un jour de Saint Valentin... ou un jour de grande solitude. Il faudra retomber dans la réalité. Mais demain est toujours un autre jour.
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Il y a un côté ”voyeurisme” dans ce roman, mais ça ne m'a pas déplus. On reste dans l'envie d'en apprendre plus sur Leo et Emma, qui s'évertue à ne donner à l'autre que des bribes d'informations sur sa vie ”réelles”. Au fur et à mesure de la lecture, ils se lient d'une certaine intimité, d'un besoin presque irrationnel de s'écrire. C'est un roman épistolaire assez bien mené, on a envie de voir où cette aventure par mail pourrait mené les 2 protagonistes.
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Et dire que sans l'époustouflant billet d'Onee, j'aurais pu passer à côté d'un tel plaisir de lecture!

À la suite d'une erreur, Emma Rothner dite Emmi engage une correspondance par mail avec un certain Leo Leike. Tous deux se piquent au jeu et bientôt cette correspondance devient addictive :  de la joute verbale, naît  la complicité, du plaisir de la séduction masquée naît le désir, et bientôt un amour aussi virtuel que ravageur.

Comme une drogue dont aucun des deux, ni Emmi, mariée et heureuse dans une famille recomposée, ni Leo, qui sort d'une déception amoureuse , ne décèle immédiatement l'emprise.

Ils pourraient  se rencontrer: Leo et Emmi habitent la même ville..

 Le "présentiel" , comme on dit vilainement par ces temps de Covid,  devient une vraie question: se voir, se (re)connaître,  est ce bien une urgence? Faut-il vraiment mettre un visage et un corps sur un nom alors que tous deux  croient se connaître tellement? Et qu'ils se plaisent si follement...

Entendre leur voix  était déjà un risque, mais sans la vue, la voix reste désincarnée et peut continuer de participer au fantasme. La voix n' a pas  été un premier pas vers le réel, comme ils l'escomptaient..ou le craignaient Elle a même amplifié les délires de l'imagination, cette voix chucHOTée dans la nuit à  l'oreille d'un coeur battant la chamade ..

Alors,  se voir? ...le risque de déconvenue est immense! On sait ça depuis La Princesse de Clèves , confirmation avec L'Education sentimentale -  " Leurs yeux se rencontrèrent.. " - le coup de foudre nait du regard et souvent du premier regard. Mais Leo et Emmi sont déjà amoureux, ils ont tout éprouvé virtuellement: le désir, le manque, la possession, la jalousie...Comme l'écrit Leo, ils partent "tous  deux de la ligne d'arrivée". Chaque nouveau pas ne peut que les ramener en arrière, vers l'amère désillusion de la réalité. ..

Loin de la bluette redoutée-  une sorte de version romanesque  de "You've got a message!",  au cinéma, avec une Meg Ryan primesautière et aseptisée - je me suis trouvée aux prises avec un marivaudage subtil, lucide, cruel et drôle à la fois,  très proche non du cinema mais du théâtre!

Le mystère du virtuel en même temps  que son anonymat libératoire donne des ailes, permet les audaces, suscite  les jeux de rôle, les épreuves imposées, les rendez vous secrets, l'érotisme et même l'ivresse ! 

Le "jeu" mène la danse!

Les deux protagonistes jouent avec les décalages temporels propres à ce médium en différé : ces décalages  deviennent les didascalies de leur dialogue.

Si la reponse d'un mail  est envoyée quelques minutes après , elle dit  la colère, l'orgueil blessé, la curiosité piquée, la passion enflammée; si elle l'est après  quelques jours, elle dénote le temps de la réflexion, signifie la pause punitive, la déception, le doute.

Comme chez Marivaux ou chez Musset, les amants n'hésitent pas,   pour éprouver leur amour,  à envoyer sur le front du réel quelques victimes propitiatoires:  une meilleure amie, une ex, un mari inquiet.

Le jeu peut devenir un jeu d'échec. Cruel.

Comme au théâtre,  la dérobade est une force, et l'esquive, une stratégie...

Et comme au théâtre, à la fin, le rideau tombe,  cachant les coulisses du réel et escamotant , dans l'ombre,  les silhouettes  des protagonistes...

Très bien écrit, sans l'ombre d'une vulgarité ou d'une facilité - et malgré son titre, jamais "dans le vent"-, Quand souffle le vent du Nord est un régal! Merci, Onee, pour ce livre que j'ai essayé de déguster sans trop de voracité - difficile exercice de contrôle!- et dont je relis souvent,  depuis, quelques passages ..

Une lettre disait un des protagonistes des Liaisons dangereuses , est le portrait d'une âme.

 Plus rapide, plus réactif, un mail est l' electrocardiogramme, l' instantané troublant d'un sentiment qui a l'apparence du vrai, mais qui, privé du poids de la présence et de la vie réelle qui le lesteraient comme un boulet, se joue des contraintes du réel où l'imagination est constamment confrontée aux vérités concrètes.

Le mail garde l'extrême liberté du rêve, la séduction illusoire du fantasme. 
Le mail, c'est le dernier,  l'ultra moderne avatar, de ces lettres et billets  qui empoisonnaient le coeur d'Emma.

Emma Bovary, pas Emmi.... mais le prénom n'est sûrement pas une coïncidence.

 
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🔖 Coup de 🖤 pour cette histoire épistolaire en 2 tomes.
🔖 Dans le 1️⃣er tome, on fait la connaissance de Léo et Emmi, qui ne se connaissent pas. Par un heureux hasard, ils commencent à échanger des mails 📩, et deviennent accros l'un à l'autre.
🔖 On assiste à une romance épistolaire et à la naissance du sentiment amoureux. 💌
🔖 Dans le 2️⃣nd tome, on retrouve ces deux protagonistes, ♾ et leur échangent à distance. Vont-ils finir par se rencontrer ? 👫

🔖 J'ai beaucoup aimé ces deux tomes, même si j'ai une préférence pour le 1️⃣er.
🔖 le premier tome est consacrer à la découverte, aux prémices de leur attachement mutuel. Je me suis posé beaucoup de questions.. 🤯
🔖 le deuxième tome est plus fluide, plus lent, il y a moins d'actions, moins de surprises que dans le premier.
🔖En définitif, ce que j'attendais dans le premier tome, se passe dans le second tome. C'est une suite réussie pour ma part. 📧
🔖 Une belle histoire en douceur 🕊, qui se lis vite et que je vous conseille.
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• C𠆞ST L’HISTOIRE de Leo et Emma, qui de〛ute le jour où cette dernière se trompe de destinataire dans sa boîte mail. Une correspondance étrange va alors commencer, mais prendre finalement de plus en plus d’importance dans la vie de chacun. Au fil des jours, des semaines et même des mois, ils vont s𠆚ttacher sans vraiment se le dire, tout en poursuivant leur vie « re〞lle »… et cette situation va devenir complique〞 pour l’un et l𠆚utre.

• L𠆚MBIANCE du livre est vraiment détendue, car les personnages abordent peu leurs problèmes personnels dans les mails. On aimerait parfois en apprendre un peu plus sur leur entourage, leur mode de vie, mais on se rend rapidement compte qu’on n𠆞n a pas besoin et que les courts extraits que l’on a nous suffisent. On attend nous aussi le mail suivant, ce qui rend le livre difficile à la〬her (visiblement, je n𠆚i pas réussi) et nous rend, nous, impatients.

• LES PERSONNAGES sont attachants malgré le fait qu’on ne sache que très peu de choses sur eux. Leurs grooos points forts sont clairement, selon moi, leur sens de l’humour et leur manière d𠆞〜rire (donc la plume de l𠆚uteur, hein…). Ils arrivent à la fois à être très sérieux et plein d𠆚utodérision ou d’ironie, j𠆚i vraiment eu le sourire aux lèvres pendant toute ma lecture (oui j𠆚i souri pendant une journe〞 entière c𠆞st incroyable).

• LE GROS POINT FAIBLE selon moi était la fin que j𠆚i DÉTESTE〞 (je n𠆞xagère pas, j𠆚i eu du mal à m𠆞ndormir et tout j𠆞́tais triste), et j𠆚i de〜ouvert ensuite qu’il y avait un deuxième tome (« La septième vague ») et depuis je vais beaucoup mieux.

• Bref, courez, volez pour l�heter, c𠆞st de l’humour intelligent C㉺ FAIT DU BIEN (désole〞 Jean Marie Bigard mais moi je ne ris pas quand je t𠆞〜oute)
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You've got a mail.


de : Onee
à : annette55@libre.fr


OBJET : Divine idylle…


Ma Chère Annette,


Je t'écris tardivement, mais je ne pouvais plus m'extraire de « quand souffle le vent du nord », de Glattauer. Est-ce que tu l'as lu ? Il raconte une dangereuse liaison par correspondance électronique… entre deux personnages qui ne se sont jamais vus ! Dit comme ça, ça sonne comme le remake d'un classique ou une bluette vite oubliée. Mais Wow, Annette. C'était tellement intense. J'ai tout vécu avec les personnages : mon coeur battait avec le leur à chaque message reçu, je me posais mille questions quand la réponse se faisait attendre, je décryptais chaque mot avec les protagonistes pour tenter d'imaginer les pensées de l'autre ; j'essayais de me faire une image précise de leur personnalité - et même de leur physique - à travers leurs échanges. Idiot et impossible, n'est-ce pas ? Mais n'est-ce pas pourtant ce que l'on fait tous, lorsqu'on écrit à des inconnus ? Comme nous, par exemple ?


En fait je crois que, si j'ai si bien compris les personnages, c'est grâce à Babélio, qui m'a fait éprouver moi-même toutes les joies, les doutes et les émotions intenses que peuvent brasser des correspondances à l'aveugle, les discussions à bâton rompu avec de parfaits inconnus qu'on ne peut pas voir, et qu'on ne rencontrera sans doute jamais. Ici, j'ai amicalement succombé à vos charmes, vous ai imaginé derrière vos mots, vos tournures ; ai ardemment espéré vos réponses, me suis interrogée sur les miennes, et sur vos silences, parfois.
Finalement une belle rencontre littéraire, ça tient parfois à pas grand chose : Les bons mots au bon moment. Comme une rencontre entre deux âmes. Alors imagine lorsque deux âmes, qui n'ont que les mots pour se rencontrer, sont obligées d'exacerber leurs sens pour se cerner, à l'aveugle, comme Emmi et Leo.


Emmi est mariée, a une vie heureuse et des enfants. Pour se désabonner du magazine « Like », elle envoie un mail. Mais l'adresse étant erronée, ce mail parvient à Léo « Leike ». Il lui répond une phrase ironique et polie pour l'informer de l'erreur, à laquelle Emmi-qui-ne-se-laisse-pas-démonter répond sur le même ton. Un échange minuscule et insignifiant, qui aurait pu s'arrêter là - ou même aboutir à une belle amitié pouvant passer, si affinités, de virtuelle à réelle.
Rapidement, on voit en chacun d'eux un ami sympa avec qui plaisanter. Emmi est le vent de fraicheur inattendu qui détourne les idées de Leo après une rupture ; Leo est une île isolée de l'univers familial quotidien d'Emmi, une petite bulle de joie spontanée et inhabituelle, pour elle toute seule. Mais au fil des mots se tisse une toile complexe de sentiments…


Léo est psychologue du langage et réalise une étude sur les mails comme vecteurs de sentiments. Lucide sur ce qui est en train de se passer, il va pourtant succomber à la présence et aux réactions d'Emmi, qui succombera à son tour à ses mots amants. Bien sûr, ces mots comptent, qui évoluent au fil du temps. Bien sûr, se crée un jeu de petites attentions et de séduction, qui s'installe d'autant plus subrepticement qu'il semble inoffensif car… « virtuel ». Mais on ne le dira jamais assez : Il y a toujours de vraies personnes, derrière le virtuel. de vrais coeurs qui battent. « Quand je vois un nouveau mail de vous, mon coeur bat. Aujourd'hui, comme hier et comme il y a sept mois. » Pour autant, bat-il pour la personne fantasmée, ou pour la personne réelle ? Ou encore, par amour du désir d'être aimé, ou pour l'excitation du mystère et de la découverte...?


Et puis il y a aussi cette urgence, qui naît un peu du vecteur mail. Cette proximité qui s'installe au fils de dialogues exclusifs - au sens propre, car lorsqu'ils s'écrivent, il n'y a jamais qu'eux deux dans leur bulle. Ce poison s'immisce de plus en plus violemment dans leur relation : plus qu'une envie, un besoin de réponse instantanée et exclusive, de présence effective de l'autre à ses côtés. Et avec cette urgence vient le manque, dès que l'attente perturbe la dose addictive d'échange dans la journée. Les mails comme des bonbons, cette addiction sucrée qui comble parfois les manques affectifs et les caresses. Ou encore, qui surprend à faire du bien alors que l'on croyait ne manquer de rien. Ce petit lien ténu entre eux, Emmi et Leo ne veulent plus le lâcher, ils s'y accrochent comme des perdus - et perdus, ils le sont bel et bien, ne sachant pas où tout cela va les mener. « Ou cela nous mènera-t-il ? Les choses en général nous mènent où on veut qu'elles nous mènent. Où voulez-vous que cela nous mène, Léo ? »


Si tu savais, ma chère Annette, à quel point j'ai vibré avec les personnages, suis tombée amoureuse, ai été frustrée, perdue, indécise, malheureuse. Hélas, le billet que j'ai écrit était trop dans l'émotion, et ce mail ne rend rien non-plus, ça ne dit pas l'essentiel, qui est le ressenti de chacun. le don de l'auteur, c'est de parvenir à nous faire vivre l'attachement progressif que vivent les personnages, rien qu'en lisant les mêmes messages qu'eux. Comme quoi, on peut vraiment s'attacher à des personnages virtuels… En même temps, n'est-ce pas ce que nous faisons toujours, en tant que lecteurs ?


Bref, troisième lecture de l'année, troisième coup au coeur. Je crois que vos voeux de bonne année livresque sont allés un peu loin… Mon coeur va lâcher ! J'attends de tes nouvelles.
Gros bisous,
Onee.


REP :


Chère Madame. Ou dois-je déjà vous appeler Onee, après avoir lu vos confessions si intimes ?
Votre correcteur d'orthographe semble vous avoir joué un tour pendable. Vous pensiez visiblement vous confier à votre « Chère » amie « Annette55 », alors que vos propos ne sont tombés que dans l'oreille - ou plutôt la boîte mail - d'un modeste boulanger de la Meuse.
« banette55 » est en effet l'adresse de contact de ma boulangerie. Cela dit, ne soyez pas gênée d'avoir dévoilé vos sentiments, pour des personnages imaginaires, à un illustre inconnu. Soyez au contraire assurée que j'ai savouré l'ironie de toute cette histoire, tandis que votre amie n'y aurait certainement vu, comme vous le craigniez, qu'une bluette pétrie de bons sentiments. Soit dit sans vous vexer.
Enfin bref, j'espère ne pas vous avoir découragée de partager vos sentiments avec des inconnus.
Sincèrement,
« Votre Leo » ;-)


RE :


Cher fabriquant de banettes dans la Meuse,
Rendez-vous sur Babélio jeudi prochain pour en discuter.
Vous savez désormais à quelle adresse me trouver.
PS : Lisez ce bouquin avant d'en dire un mot de plus. On ne parle pas de ce qu'on ne connait pas.
Sincèrement,
Onee.


REP :


Je verrai si je peux me libérer.
Mais du coup je me sens un peu obligé de poursuivre cet échange.


RE :


??? Je ne vous retiens pas, si vous avez du pain à faire cuire…


REP :


Ne vous vexez pas si facilement. Je voulais dire que si je dois connaître l'effet d'une discussion avec une inconnue pour avoir le droit d'en parler, vous allez devoir me servir de cobaye ! En ce qui me concerne, c'est ma première fois avec une inconnue ;-)


RE :


Rendez-vous jeudi.
Et lisez ce livre !! J'ai vraiment hâte de connaître votre avis de boulanger, vierge mais déjà tellement blasé. (sans vous vexer).


REP :


:-) Ainsi soit-il, alors ; à jeudi. Quant à savoir si j'aurais lu ce bouquin, même novice à ce jeu je pressens qu'il faut que j'entretienne un voile de mystère…


[un jour plus tard]


REP :


Onee, vous entretenez le mystère, vous aussi ?


[un jour plus tard]


REP :


Ça y est, je parle à une inconnue invisible. Qui ne répond plus. Je parle tout seul, quoi. N'allez pas croire que vous me manquez. C'est une désagréable sensation d'inachevé, c'est tout. Et une lectrice si passionnée ne peut pas laisser cette histoire inachevée, si ?


[un jour plus tard]


REP :


Ok, je laisse tomber le mystère : je me suis procuré le bouquin.


[un jour plus tard]


REP :


Ok Onee, vous avez gagné, le mystère c'est tout pourri, et ce bouquin est pas mal addictif.
Ils vont accepter de se rencontrer alors finalement ?! Bon sang soyez sympa, je cuits des pains toute la nuit et le jour il faut que je dorme un peu, aidez-moi, c'est à cause de vous si j'en suis là, j'avais rien demandé, moi !


[une heure plus tard]


RE :


Bonjour, désolée, je suis de retour. Je crois que vous avez saisi l'idée, vous êtes parfaitement mûr pour apprécier ma bluette maintenant. Mais ne comptez pas sur moi pour dévoiler l'issue mystérieuse de cette histoire, c'est ce qui en fait tout le charme ! Ramenez vos miches jeudi, on a des babélamis à convaincre !!
PS : Je vous ai pas dit, mais y'a une suite. Vous en pensez quoi, je la lis ou je vais être déçue ?


REP :


Non Onee !! Vous m'avez pas embarqué dans une espèce d'histoire sans fin ?


REP :


Onee ???


REP :


Vous êtes impossible, Onee. Envoyez-moi la foutue suite, vous me devez bien ça.
A jeudi.


RE :


Je vous l'enverrai. Si vous pouvez répondre à la question.


REP :


Vous vous prenez pour une sorte de Sphinx ? Quelle question ?


RE :


Le seule, l'unique : Peut-on tomber amoureux par e-mail, d'une personne qu'on n'a jamais rencontrée ?


Ou pour parodier Choderlos de Laclos : Un e-mail est-il le portrait de l'âme ?


Leo vous dirait « OUI », sans hésiter. Mais vous, qu'en pensez-vous ?
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Au début j'ai pensé que ce roman serait niais et pas très intéressant car il s'agit du début à la fin d'un échange de mails entre un homme et une femme qui se sont écrits par hasard et par erreur. Cela dit, au fil des pages ( qui se tournent très vite ), je me suis permise de changer d'avis. J'ai été attirée moi aussi par Leo, qui n'a pas de visage, juste des mots. Je suis tombée amoureuse de sa façon d'écrire et c'est ce qui arrive à Emmi. Mais qui est Leo, qui est Emmi ? Ces questions ne trouveront jamais de réponse. Cette histoire d'amour ne sera jamais vécue. Ces échanges de mails resteront des échanges de mails. C'est tragique et pourtant très contemporain. Que font les écrans à nos vies ? J'ai adoré cette parenthèse et j'ai eu mal pour Leo. Emmi était un peu plus agaçante, car plusieurs fois j'aurai voulu prendre sa place et rencontrer Leo. Surtout à la fin. Qu'elle frustration que cela se termine ainsi.
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Une agréable surprise, plaisant à lire par sa forme et par ses personnages complexes, amoureux. Un crescendo de mails qui nous entraîne tout en haut pour nous faire retomber tout en bas, encore et encore. Quand le vent va t’il cesser de souffler ?

J𠆚i adorée 🤗
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Aaah Léo et Emmi… Emmi et Léo !

Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer ! Et pourtant, pour une simple adresse mail mal orthographiée, leurs vies vont se retrouver chamboulées et intimement liées.

Léo est universitaire, droitier, conseiller en communication psychologue du langage, cartésien, rationnel, posé, introverti… Bon, avec ça, un rien aigri et cynique aussi… Il aime faire des négations de négations… Et puis il aime le vin blanc, Léo.

Son monde à lui est fait de collègues, d'amis, de sa soeur Adrienne…

Il sort d'une rupture avec Marlène… Même deux ruptures avec Marlène… Enfin, plusieurs ruptures avec Marlène… C'est un peu Je t'aime moi non plus ces deux-là…

Emmi est conceptrice de sites web, gauchère, intelligente, spirituelle, spontanée, non dépourvue d'humour… Bon, jalouse aussi, méfiante et un peu névrosée… Elle chausse du 37… Et puis elle aime le vin rouge, Emmi… Ah, et le whiskey aussi.

Son monde à elle est une forteresse, imposante vue de l'extérieur mais pourtant fissurée dès qu'on y franchit le pont-levis…

Elle est mariée à Bernhard… Deux enfants, un chien prénommé Jukebox… le couple parfait aux yeux des amies… Leur vie amoureuse semble aussi inébranlable que la forteresse susnommée… Et pourtant…

Emmi et Léo vont entamer bien malgré eux une relation épistolaire. Drôle, émouvante, sérieuse, triste, entrecoupée de silences et de doutes…

Dans le monde intérieur d'Emmi, son piano lui souffle de ne pas en raconter trop, sa bibliothèque se demande pourquoi elle devient si songeuse, son lit lui martèle de ne pas rêver d'ailleurs… Mais son cellier à vins, qui n'a rien contre Léo, proteste ! Dans son monde extérieur, Léo est cette petite étincelle qui lui manque, celui qui voit en elle et l'accepte telle qu'elle est.

Ces deux-là se cherchent, s'approchent, s'éloignent. Ces deux-là se découvrent sans se rencontrer. Ces deux-là s'imaginent, s'idéalisent, se rêvent… Vont-ils franchir le pas ?

Quand souffle le vent du Nord, c'est cette petite voix intérieure qui vous confronte à vos doutes mais vous crie « Cours ! Fonce ! Vas-y ! Mais qu'est-ce que tu attends ? le train ne s'arrête pas deux fois en gare ! ».

Quand souffle le vent du Nord, c'est un double effet Kiss Cool, c'est frais, surprenant et aussi suave qu'une menthe à l'eau faite maison, dans la chaleur d'un soir d'été… C'est drôle, c'est touchant. C'est une danse à deux, sous les platanes…

C'est un très bon moment de lecture, dans la même veine que « Et je danse, aussi », mais peut-être encore un cran au-dessus… (pardon Pierre-Marie Sotto, j'ai gardé cette mauvaise habitude des points de suspension !). Parce que je me suis senti proche de Léo et Emmi… Parce que, au-delà d'une rencontre, il y a des rêves à construire et des souvenirs qui se vivent à deux… Parce que c'est un cadeau déposé avec beaucoup d'attention sous mon sapin, parce qu'il me rappelle un agréable réveillon de Noël… Et « parce qu'un jour, nous ne pouvons atteindre que le Sud à force de marcher »… Merci pour ce livre, d'être là et d'être toi ! A notre vent du Nord, qui nous pousse vers ce Sud…
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Un livre que je trouve très féminin mais qui m a beaucoup plu.
Chacun aura, selon ses convictions et son vécu, un positionnement par rapport à la simple crédibilité d une telle histoire.
Personnellement, je n y crois pas, mais c est joli. Les livres sont faits pour s evader.
L idée est bonne et originale. Un livre grais, parfois à la limite de la mièvrerie.
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