En 1829, du vivant même de
Goethe, un des plus extraordinaires des chefs d'oeuvre de la littérature universelle "
Faust" a été transposé sur scène, tout entier, en Allemagne, par Ernst August Friedrich Klingemann, un talentueux homme de Théâtre.
Peu à peu, "
Faust" parut sur toute les grandes scènes allemandes.
Pourtant pour la première fois en France,
Emile Vedel présente, en 1913, au Théâtre National de l'Odéon, un spectacle qui exprime, malgré des raccourcis formidables effectués dans le plus grand respect de l'oeuvre initiale, la puissance du texte allemand.
Le rideau se lève sur la grande rosace d'une cathédrale gothique vue de l'extérieur, les statues nichés dans la pierre prennent la parole.
Les archanges Raphaël, Gabriel et Michel s'adressent au Seigneur qui est lui-même interpellé par Méphistophélès.
Le docteur
Faust, serviteur du Seigneur devient l'enjeu de cette conversation et Dieu permet à Satan de le tenter et de l'entraîner doucement dans les sentiers qui mènent à l'enfer.
Le Prologue, très court, est à lui-seul un grand moment de Théâtre.
Douze tableau constituent ce morceau de Théâtre, rendu accessible au public, et qui sont issus pour la plupart du premier "
Faust" et de ce que le second a de plus scénique.
La tentation de
Faust, l'épisode de Marguerite, l'apparition d'Hélène précèdent le superbe tableau de la mort de
Faust, lorsque Méphistophélès vient de le ramener dans son cabinet.
Emile Vedel, ancien officier de marine et écrivain, a écrit une version fidèle et intelligente. Il parvient, dans ce texte à éclairer et à modeler pour la scène les trois personnalités crées par le génie de
Goethe :
Faust, Méphistophélès et Marguerite.
Cette adaptation, talentueuse et très littéraire, est, aujourd'hui, encore un des textes les plus beaux que le Théâtre ait donné à la littérature.