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sur 1861 notes
J'ai toujours eu beaucoup de mal avec les classiques du XVIIIe siècle. L'écriture est souvent ampoulée, voire précieuse, avec beaucoup d'effets théâtraux. Ce n'est pas une écriture simple. Pourtant, on retrouve souvent dans ces romans la description de sentiments et de situations très contemporaines. C'est le cas ici. Il y a longtemps que je voulais lire ce classique de la littérature allemande. Voilà, c'est fait. Et je ne regrette absolument pas. Je me suis souvent identifié à ce pauvre Werther dont l'amour qu'il porte à cette charmante Charlotte n'est pas réciproque. le style épistolaire ne m'a pas gêné. Et le rythme est assez soutenu pour que le roman reste accessible aux lecteurs actuels. Quelques longueurs, peut-être, sont à déplorer, comme le faisait déjà remarquer André Gide. Mais la dépression qui mènera notre héros au suicide a gardé toute son actualité.
Pour moi qui navigue sans cesse entre la passion romantique et le détachement émotionnel, l'équilibre n'est pas facile à trouver.
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Amour impossible,drame ... il faut se souvenir que ce sont les prémices du romantisme et que nous sommes au XVIIIème siècle pour ne pas trouver l'histoire mièvre, par contre quelle écriture ! J'ai pris un grand plaisir à lire ce roman essentiellement pour le style, l'écriture, le vocabulaire
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Un roman emmerdant comme un amour non consommé devant se contenter de promenades en calèches, de bals sanctionnant la drague, de jeux et de tartines avec la marmaille – en ne cessant jamais de s'arrimer à l'espoir que l'aimée aimera. Plongée directe dans la torpeur de ces jours d'espoir s'accrochant au moindre signe, c'est-à-dire à rien.
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● Ah, "Les souffrances du jeune Werther" ! C'est beau, c'est mélancolique, c'est exalté ( mais pas toujours exaltant ), sans être larmoyant, il est si difficile d'en parler, surtout en ce XXIème siècle, où il semble tellement difficile, de pouvoir vraiment apprécié cette oeuvre archétypale, d'un romantisme, qui semble aux antipodes, des préoccupations et des goûts esthétiques, de l'époque.
Car "Les souffrance du jeune Werther", plus que le plus grand chef-d'oeuvre, du genre romantique, en est, à mon avis, l'archétype. Tout est romantique, dans "Les souffrances du jeune Werther" : le style, le personnage, les paysages, les sentiments, et j'en passe !
J'ai globalement plutôt bien apprécié "Les souffrances du jeune Werther", mais j'estime que l'oeuvre a un peu mal vieillie, et que son potentiel émotionnel, en souffre grandement.
J'admire beaucoup les derniers passages, qui sont comme une gradation émotionnelle, vers un événement inévitable. Cette gradation, est admirablement bien construite, et ces passages, sont, pour moi, les plus intenses émotionnellement.
Globalement, j'aime plutôt "Les souffrances du jeune Werther". Il y a des défauts, c'est vrai ; l'intrigue piétine parfois un peu, le style n'est pas toujours parfait ( mais peut-être est-ce lié, à un défaut de traduction ? ), l'oeuvre peut parfois apparaître comme vieillie, et elle n'émeut pas toujours autant, que cela serait désirable.
Toutefois, "Les souffrances du jeune Werther", est une oeuvre majeure de la littérature mondiale, et, malgré certains défauts, une oeuvre fort intéressante esthétiquement. Il y a, dans ce roman, une ambiance unique de douce mélancolie, que je ne suis pas prêt, d'oublier.
Un texte qui n'a pas volé, son statut de classique !

● Passable, sans plus.
Voilà ce que j'ai pensé des Souffrances du Jeune Werther jusqu'aux trente dernières pages. Je ne pensais pas qu'il y aurait soudain de grandes réussites. Je m'attendais à reposer ce livre sur ma table de nuit en me disant : "Passable, sans plus." Mais la surprise a été au rendez-vous. La fin justifie la réputation de Goethe. Construite sans fioriture, cette succession de moments forts, construite autour d'un point d'orgue, qui sera bientôt imité dans toute l'Europe, est tout simplement d'une force, d'une poésie exceptionnelle.
Les Souffrances du Jeune Werther ne sont pas une pièce de théâtre ; mais il n'est pas scandaleux de dire que cette fin est construite à la façon d'une pièce de théâtre. C'est que, comme je l'ai dit auparavant, c'est une succession de moments forts, de scènes essentielles. A une différence, près, toutefois, avec une pièce de théâtre : les sentiments et les pensées intimes des personnages nous sont accessibles, vraiment, totalement.
En somme, Werther est un livre passable avec une fin exceptionnelle.
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Si le romantisme de Goethe sonne parfois étrangement et drôlement à nos oreilles tristement désabusées, ce roman mythique n'en est pas moins touchant. Sans doute apprenons-nous à détester le jeune Werther : nous avons envie de le secouer plus d'une fois au cours de ces longues élégies...
Mais le texte conserve toute sa force, qui parle moins de l'amour que de l'entêtement, de l'aveuglement face aux réalités indiscutables que tant discutent ou masquent.
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Goethe n'est pas un auteur qui m'attire beaucoup. Il aura fallu le challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" pour me décider à me pencher sur Les souffrances du jeune Werther. Rien que le titre vend du rêve. On sent bien qu'il est paru avant l'invention du marketing !
Tout ce que je savais, c'est que ce roman est considéré comme un des chefs-d'oeuvre du romantisme même s'il est paru bien avant la naissance de ce courant littéraire. Et c'est vrai qu'on y trouve les grandes caractéristiques de ce style littéraire : la fascination sentimentale pour la nature, l'accent mis sur les sentiments... C'en est presque caricatural. D'autres Babelionautes ont souligné le côté très excessif des réactions du personnage principal qui verse des torrents de larmes à la seule évocation de sa bien-aimée. Je trouve que ces aspects, s'ils caractérisent l'oeuvre, la datent aussi et font qu'elle ne résonne plus trop à notre époque.
Les autres personnages ne sont pas beaucoup plus vraisemblables. Que dire d'Albert, par exemple, qui n'a pas l'air de s'offenser (au moins au début) de voir Werther se jeter aux pieds de sa fiancée.
J'aurais tendance à considérer que Les souffrances du jeune Werther est un chef-d'oeuvre "patrimonial". Son principal intérêt repose sur la manière dont il a marqué son époque et l'histoire de la littérature mais il n'a pas ce qui fait que certains "chefs-d'oeuvre" parlent encore aux lecteurs d'aujourd'hui.
Cela dit, même si, en lisant ce roman, j'étais parfois lassée par ce romantisme guimauve et absurde, j'étais aussi frappée, parfois, par la justesse avec laquelle l'auteur exprimait des vérités toutes simples, évidentes mais comme s'il était le premier à avoir su mettre des mots dessus.
Par exemple, ce trait sur l'esprit et le coeur :
"En outre, il apprécie mes talents et mon esprit plus que mon coeur, la seule chose dont je suis fier, et qui seule est la source de tout, de toute force, de toute félicité, de toute misère. Ah ! ce que je sais, chacun peut le savoir…. Mon coeur est à moi seul."

En résumé : un chef-d'oeuvre qui sent un peu la naphtaline, dont l'intérêt est surtout historique mais dont l'histoire exagérée jusqu'à l'absurde ne m'a pas vraiment touchée. Goethe est cependant un grand écrivain dans sa capacité à pouvoir mettre des mots sur ce qu'on pense sans jamais avoir réussi à l'exprimer.

Challenge Solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2019
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Roman épistolaire paru en 1774, Les Souffrances du jeune Werther est à la fois une histoire d'amour passionnée et une tragédie romantique. Livre emblématique précurseur des grands mouvements littéraires et artistiques du XIXème siècle, inspiré de faits réels, le récit de Goethe présente, à la manière d'Orgueil et Préjugés, de nombreux traits que l'imitation finira par convertir en clichés : sensibilité exacerbée à la nature, inclination pour la beauté mélancolique des nuits de pleine lune, goût marqué des épopées et des élégies de l'Antiquité, amour impossible envers une figure féminine vertueuse et idéalisée.

Comme le suggère son titre, Les Souffrances du jeune Werther est centré autour d'un unique protagoniste : Werther. Jeune homme incité par sa famille à faire carrière, il rencontre dans la ville où il s'installe la belle Charlotte, dont il tombe amoureux bien qu'elle soit fiancée à un autre. Au fil des lettres, le lecteur voit naître et s'épanouir cette passion condamnée d'avance. Seuls les écrits de Werther sont donnés à lire, tissant comme un long monologue qui nous plonge sans retenue dans les pensées de plus en plus sombres d'une âme incomprise par ses contemporains et éprise d'idéal. En creux se dessine la figure vertueuse de Charlotte, dont on ignore jusqu'au bout les sentiments envers Werther.

Toute sa vie, Goethe sera poursuivi par Les Souffrances du jeune Werther. Best-seller immédiat, traduit, parodié, loué et condamné à travers toute l'Europe, certains accusent le roman d'être à l'origine d'une vague de suicides. Allant à l'encontre des conventions sociales de son époque, Goethe place en effet les émotions et la poursuite de l'idéal au mépris de la réalité au coeur de son livre. Faute de pouvoir s'incarner dans l'amour, la sublimation poursuivie par Werther trouve sa réalisation dans la mort. Loin de faire l'apologie du suicide, Les Souffrances du jeune Werther dénonce autant les excès d'un sentimentalisme démesuré que le poids du carcan bourgeois pesant sur les impulsions de la jeunesse. Une démarche qui, à l'époque des Lumières, est pour le moins révolutionnaire.

Dans notre XXIème siècle technologique aux moeurs libérées, on pourrait croire qu'un tel roman n'a plus sa place. Il incite pourtant à la contemplation et à une certaine naïveté poétique qui n'est pas sans agrément, et questionne avec autant d'acuité qu'au temps de Goethe l'importance que nous accordons à la poursuite de l'idéal au quotidien. Jusqu'où doit-on accepter les compromis entre ce que l'on souhaite et la réalité ? Tel est le dilemme qui a tant fait souffrir Werther.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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Ma première rencontre avec Werther date seulement de la semaine dernière, lors d'une représentation de l'opéra de Jules Massenet au Théâtre du Capitole de Toulouse.
Le ténor Jean François Borras, qui incarnait Werther et interpréta le célèbre « Pourquoi me réveiller ? Ô souffle du Printemps ! » eut sur moi le même effet que la musique du joueur de pipeau sur un serpent à sornettes.
Durant les entractes, je me souvins, un peu honteux, que le roman de Goethe prenait la poussière dans ma bibliothèque depuis plusieurs années et qu'il avait dû perdre tout espoir de se retrouver un jour ventilé entre mes mimines.
Dès la fin de la représentation, malgré l'heure tardive, je partis à sa recherche et je le débusquai, la couverture collée à son voisin de droite et une araignée fossilisée sur la tranche.
Il ne m'en a pas tenu rigueur.
Peut-être que le charme suranné des décors de l'opéra m'avait mis dans de bonnes dispositions pour me laisser séduire par cette histoire d'amour impossible à l'issue tragique que mon cynisme habituel aurait peut-être dénigré ou qualifié de mièvrerie datée dans d'autres circonstances.
En fait, Goethe est celui qui a le mieux expliqué le succès de son chef d'oeuvre, cité dans la préface de Pierre Bertaux :« Il serait fâcheux qu'au moins une fois dans sa vie chacun n'ait pas une époque où Werther lui semble avoir été écrit spécialement pour lui. »
le sortilège exercé sur le lecteur est ainsi débusqué. Werther nous touche car il rappelle à chacun les épisodes de sa vie où la passion a ignoré la raison. le romantisme allemand, dont Werther est l'incarnation, ce n'est pas seulement, comme je l'ai longtemps cru, des vallées embrumées encerclant des ruines abandonnées aux saules pleureurs, au lierre et aux peintres mélancoliques. C'est une forme d'hommage à la déraison des sentiments qui vient tamiser la philosophie des lumières.
Ecrit en 1774, le roman suit donc le jeune Werther envoyé dans un village pour des affaires de famille. Il y fait la connaissance de Charlotte, jeune femme, orpheline de mère, qui élève avec le plus grand dévouement ses frères et soeurs dans un cadre bourgeois. Il en tombe éperdument amoureux. le drame de Werther est que la belle est déjà fiancée à un autre, à qui sa mère l'a promise sur son lit de mort. Albert, le fiancé, est un homme aussi honnête que lisse qui se prend d'amitié pour Werther tout en étant conscient des sentiments du jeune homme pour sa Charlotte. Les trois personnages sont des êtres loyaux, incapables de transgresser les conventions et les promesses. Cet amour inassouvi est insupportable pour Werther et à travers les lettres écrites à un proche, le lecteur l'accompagne dans sa descente vers les abysses de la détresse psychologique.
Dans un tel triangle amoureux, il est souvent de coutume de faire du fiancé un monstre de jalousie, violent et soiffard. Cela permet de moraliser la passion interdite. Dans le roman, ce personnage est au contraire sympathique et dévoué, ce qui emprisonne d'autant plus les sentiments de Werther. J'ai trouvé que cette subtilité confère une touche de réalisme qui renforce le propos. Charlotte, de son côté, incarne la raison (moins dans l'opéra de Massenet où ses sentiments amoureux sont beaucoup plus affirmés) et elle tente en vain de détourner Werther de sa passion pour elle.
Ce roman comporte nombre d'emprunts à la vie de Goethe : ce dernier a eu une liaison avec une Charlotte, la fiancée d'un proche. Un autre de ses amis s'est suicidé avec un pistolet par amour.
Pour autant, « Les souffrances du jeune Werther » ne constitue pas une apologie du suicide et Goethe a toujours eu un jugement personnel critique envers ce héros qui fit sa gloire dès sa parution dans toute l'Europe.
Un chef d'oeuvre à prescrire à nos coeurs balafrés.
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Lamartine écrivait à propos de ce grand classique :

« Je me souviens de l'avoir lu et relus dans ma première jeunesse… Les impressions que ces lectures ont faites sur moi ne se sont jamais effacées ni refroidies. La mélancolie des grandes passions s'est inoculée en moi par ce livre. J'ai touché avec lui au fond de l'abîme humain… Il faut avoir dix âmes pour s'emparer ainsi de celle de tout un siècle »

Goethe a donné naissance à Werther, personnage incontournable de la littérature classique.

Dans ce roman épistolaire, Werther, un jeune homme issu de la bourgeoisie, raconte à un ami intime la naissance de ses sentiments pour Charlotte. Cette femme est une véritable perfection tant par ses qualités d'âme que par son inégalable beauté. Durant un bal, elle charme profondément Werther.

Pourtant, très rapidement, Werther apprend que la jeune femme est fiancée à Albert. Peu à peu, un triangle amoureux se tisse entre eux où se mélange profonde affection, amitié et jalousie.

Au fil de ses lettres, Werther décrit l'évolution de sa passion grandissante pour Charlotte. Très vite, son amour se transforme en véritable tragédie…

Dans la seconde partie de l'ouvrage, l'éditeur devient le narrateur et peut décrire avec un nouveau regard la chute dramatique de son héros.

Classique du romantisme allemand, cette oeuvre est passionnante par le lyrisme poétique qui se dégage de la plume de Goethe. L'écriture est sans nul doute magistral.

Même si nous ne sommes plus accoutumés aux emphases romantiques, j'ai aimé découvrir cette littérature classique précurseuse des oeuvres De Chateaubriand, Musset, Victor Hugo ou encore Vigny.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Un des plus Beaux livres
Romantique dans l aspect le plus noble du terme
C est à dire poétique, descriptif, introspectif et
Surtout nous nous identifions au personnage
Qu on doit jeune ou plus âgé.e
Cela marque à l'adolescence et plus tard on y redécouvre des pans magnifiques

Goethe porte la littérature allemande dans ses plus belles heures
À vous d essayer même si cette période et cet auteur ne vous semble pas d un abord facile

C est un texte également très moderne par son oralité il faut parfois lire à haute voix les passages pour comprendre le travail de l écrivain.
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