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sur 1860 notes
Passion vient du latin  « passio » : souffrance, et pour moi, c'est vrai !
Ici, on verse des torrents de larmes.
Je ne supporte pas les pleurnicheries ! Ce n'est pas ainsi qu'on m'émeut, au contraire.
Bon. Que se passe-t-il ? En 1771, quelque part en Allemagne, dans un milieu cultivé, le jeune Werther tombe éperdument amoureux de Charlotte, la fille aînée du bailli. Hélas, il apprend par la suite que celle-ci est promise à Albert. C'est alors le drame : Roméo et Juliette, Héloïse d'Argenteuil et Abélard, Saint-Preux et Julie, la Nouvelle Héloïse, etc...
Werther choisit la pire option : après un court éloignement, il revient « se coller », il n'y a pas d'autre terme, à Charlotte et Albert !
.
J'ai pris ce livre pour connaître Goethe, le grand écrivain allemand. Je suis déçu. Il me fait penser à Rousseau avec « La Nouvelle Héloïse » ; après un éloignement raisonnable de huit ans, Saint-Preux se « recolle » aussi à elle alors qu'elle est maintenant mariée avec des enfants, bien dans sa vie de femme.
Foutez leur la paix, quoi ! Il y a des millions de femmes à travers le monde, mais non !
Je ne comprends pas. Ça fait du tort à tout le monde.
.
A moins que la problématique de l'auteur soit :
Vous voyez ce qui arrive quand vous êtes incapable de fuir l'amour impossible ?
.
J'avoue que cela m'est arrivé avant de connaître ma Lise. Quand je voyais Daniella en salle des profs, je n'arrivais plus à respirer, j'étais obligé de sortir ! Je lui ai écrit une lettre enflammée, elle m'a répondu que son coeur était pris. du coup j'ai arrêté, et cherché ailleurs. Ça sert à quoi d'insister ?
Ceux qui ne comprennent pas doivent lire « L'éloge de la fuite », d'Henri Laborit :)
Ou faire un tour chez les bouddhistes ; Matthieu Ricard leur dirait :
« Ce sont des pensées négatives ;  regardez les et laissez les passer, elles s'évanouiront. »
Bon, mais pour l'un comme pour l'autre, Werther, Saint-Preux ou Héloïse doivent faire un voyage dans le temps...
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Goethe dépeint avec justesse et précision le caractère et les sentiments très exaltés de cette première figure du romantisme et c'est aussi à cause de cela que certains pourront être « gonflés » par ce livre. Oui l'histoire pourrait être racontée beaucoup plus vite (et pourtant le livre est déjà court, environ 150 pages) mais ce ne serait plus LE roman précurseur du style romantique, duquel ne peut que se réclamer rené, De Chateaubriand, par exemple. On adhère ou pas. Pour ma part j'ai trouvé Les Souffrances… passionnant, facile d'accès, se dévorant en quelques heures et là où Faust m'avait plu mais m'avait paru tout de même assez suranné, celui-ci, de par le sujet (les tourments de la jeunesse, son jusqu'au-boutisme) reste plus actuel. Et c'est un régal à lire, certains passages sont magnifiques et donnent envie de replonger à travers ces pages pour s'en imprégner encore un peu. Après-tout, rien de si surprenant, Goethe n'étant pas réputé pour écrire avec les pieds, ce qui anatomiquement serait de plus fort étrange.
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Ce livre ne peut pas se résumer à la déréliction amoureuse du héros. Il porte également un regard cruel sur les différences de castes (très marquées dans l'Allemagne de Goethe) entre les « pauvres gens », les bourgeois dont Werther fait partie et l'aristocratie, qui bien que le tolérant, ne l'accepteront jamais et freineront une possible ascension professionnelle à cause de la sa naissance. Bien sûr, on a surtout retenu son idylle malheureuse et sa fin tragique. Il faut cependant apprendre à lire entre les lignes.
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Cela faisait des années que Les Souffrances du Jeune Werther attendait que je me penche dessus, et entre dedans.

Il est difficile d'émettre un avis sur un si grand classique, et je reconnais qu'au-delà du plaisir de lectrice, j'ai forcément un avis distancié, car je vois là un "monument" littéraire, le livre qui a fait connaître le romantisme allemand.

La rencontre de Werther et de Charlotte est touchante. Pour lui c'est un coup de foudre, il aime immédiatement Charlotte pour tout ce qu'elle est, et elle est autant l'amie à qui se confier, que celle avec qui partager le goût des livres, de la poésie, et ce n'est pas rien.

La première partie du roman se livre par lettres, essentiellement de Werther à son ami Wilhelm, jeune homme qui connaît sa mère, et semble veiller sur lui à distance, le conseiller, voire même lui assurer un poste chez l'ambassadeur.

Car les joies pures et sans mélange du début se ternissent, lorsque le "promis" de Charlotte revient dans le cadre. Werther tente de sympathiser avec lui, de l'aimer ; toutefois, cette relation s'entache vite de soupçons et d'une certaine jalousie de part et d'autre. Werther s'enfonce dans cet amour sans espoir qui ne peut lâcher son "objet", tout en sachant qu'il ne devrait pas. En un ultime sursaut il tente de partir, et part travailler pour l'ambassadeur.

Mais c'est un échec. L'employeur ne comprend pas le jeune homme, et le caractère passionné et entier du jeune homme ne trouve pas à s'employer, il s'ennuie, et se sent mal dans la société mondaine. Il revient, et il lui faut revoir Charlotte, et les lieux où il a été heureux. Mais cela ne fera qu'empirer sa situation et le mener irrémédiablement au désespoir...

C'est l'éditeur du manuscrit qui prend la relève sous forme de narrateur a posteriori, en racontant la fin de Werther et l'escalade vers sa décision tragique.

J'aimerais dire de Werther ce que je ne connaissais pas déjà, ce à quoi peut-être je ne m'attendais pas.
Tout d'abord, le sentiment mystique de la nature, de sa grandeur, qui toujours s'accorde aux sentiments passionnés, voire exaltés, ou, du moins dans les débuts, méditatifs et sereins. La nature est l'écrin du coeur, elle se prête à des pages où souffle un vent puissant, des pages de descriptions lyriques qui marquent l'imagination. Je croyais vois ces scènes comme des tableaux peints au fur et à mesure avec netteté devant mes yeux - je pense à la scène de l'inondation de la vallée, par exemple. J'avais oublié à quel point les lieux sont importants dans le romantisme.

Ensuite, l'intrigue qui mène le jeune homme au choix désespéré entre tous est bien loin d'être restreinte à une histoire d'amour ; elle est existentielle, et Goethe ici ne déparerait pas auprès des philosophes. le mal-être de Werther est dû à sa condition, à son sentiment d'inutilité, d'impossibilité de s'engager pour une oeuvre grandiose. Ses qualités de coeur et de sensibilité s'étiolent, il n'arrive plus à dessiner, renonce vite à travailler. Il gâche ses dons artistiques et intellectuels.

Sans doute ce vide préexiste-t-il à son attitude jusqu'au-boutiste en ce qui concerne son amour pour Charlotte. du reste, celle-ci le détecte, et lui en fait gentiment le reproche.

C'est donc une lecture touchante, triste plus que sombre, j'aurais vraisemblablement adoré lorsque j'étais jeune cette histoire d'amour impossible. J'ai sans doute plus aimé maintenant la peinture des personnages, l'analyse psychologique, le décor soigné, et certaines anecdotes, histoires de vie d'autres personnes croisées par Werther, qui ne manquent pas de force. Sa difficulté à vivre en société, à accepter les codes, son tempérament atypique et hypersensible m'ont touchée, son désespoir existentiel aussi.

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Le succès foudroyant de ce roman me surprend fortement.

Je soupçonnais au départ un fort attrait du public féminin pour ce type d'ouvrage mais apparemment les hommes aussi aimaient ce livre peut être parce qu'au fond l'histoire de Werther est puissamment universelle et qu'elle renvoie tout à chacun à ses propres blessures amoureuses.

Quoi de plus universel et classique en effet de désirer une femme qui ne veut pas de soi ou qui nous est inaccessible ?

J'avoue moi-même m'être parfois douloureusement meurtri dans cet engrenage.

Sur le livre en lui même, je n'ai pas été très touché par les déboires de ce jeune homme de bonne famille, oisif et privilégié et ne pas avoir été très réceptif à ce type de littérature trop sentimentale à mon goût.

Et puis Goethe n'est il pas tout au fond considéré comme un génie par ses poésies et ses pièces de théâtre (comme Faust) ?
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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J'avais souffert sur les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, trop longues, trop larmoyantes pour moi. Je m'étais dis que je devais être trop cynique pour l'apprécier. Mais ayant lu récemment Fragments du discours amoureux de R. Barthes, j'ai voulu retrouver Goethe, avec cette oeuvre bien plus courte, un sommet du pré-romantisme européen.
Mais peut-être que justement, je savais déjà tout sur cet ouvrage avant de le commencer, de l'habit bleu et jaune de Werther qui a inspiré une mode, de la figure maternelle de Charlotte, vue non comme un objet de désir mais comme une vierge dévouée au milieu de sa famille, de la beauté des tilleuls à la grandeur des précipices, de l'harmonie entre les sentiments du héros et le paysage et le temps du ciel, du paternalisme charitable mais condescendant sur ceux qui ne sont pas encore les classes inférieures, et jusqu'à la fin du texte, à l'origine elle aussi d'une mode à la fin du XVIIIème siècle. Je n'ai donc été surprise par aucun élément de l'intrigue. Werther m'a autant insupporté pour sa complainte permanente sur lui-même, son auto-apitoyement, que Wilhelm.
En revanche, j'ai trouvé intéressant l'opposition entre le génie et l'honnête homme. Elle n'est pas formulée comme ça, mais Albert n'est pas détestable, au contraire, c'est un brave fiancé et un brave homme, qui aime avec raison tout en s'occupant tranquillement de ses affaires. C'est la carrière qu'on propose à Werther. Mais il rejette ce conformisme bourgeois, cette vie rangée - termes anachroniques. Lui, il se dit non pas un génie, mais un homme de coeur, conscient que "ce qu'il sait, tout le monde peut le savoir" : sa singularité n'est donc pas sa science mais son coeur, et donc son individualité qu'il revendique. C'est ce que j'ai préféré dans l'oeuvre, cette réflexion qui est, elle aussi, à l'origine du romantisme - plus que les larmes de la passion.
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En 1771, Werther, récemment installé dans une petite ville dans laquelle il ne connaît que peu de monde, rencontre Charlotte. Il tombe immédiatement amoureux de la jeune femme, pourtant promise à Albert, son fiancé.

Un classique du romantisme épistolaire. Même à l'âge adulte, il demeure un certain emballement à observer les souffrances de cette âme romantique, confrontée à la réalité du monde et aux cruautés de la société.

A lire à Wetzlar.
Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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Un très beau roman épistolaire sur la passion et sur la souffrance amoureuses ....
Il y a aussi des réflexions philosophiques intéressantes sur la nature, sur l'existence, ainsi que des moments de joie, de bonheur.
Un chef d'oeuvre.
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Voici un ouvrage que je souhaitais lire depuis longtemps et qui me laisse un sentiment partagé. D'abord je suis un peu mécontente d'avoir été une lectrice trop consciencieuse qui a tenu à lire l'introduction écrite par Antoine Blondin. Quelle idée saugrenue! Employant un ton proche de l'ironie il dessert beaucoup l'oeuvre de Goethe, et non content de cela il dévoile la chute du roman.
Ce livre est constitué de trois parties, la dernière "L'éditeur au lecteur" est celle qui me séduit le plus, donnant la clé de l'attitude du malheureux Werther et expliquant son cheminement. Les deux premières parties, épistolaires, présentent des longueurs et me semblent très désuètes. Je n'ai pu lire ce roman sans avoir une pensée pour la toile de Caspar Friedrich "Le voyageur contemplant une mer de nuage".
Une oeuvre très allemande, et annonçant les prémices du courant romantique... un ouvrage que l'on savoure peut-être davantage adolescent lorsqu'on connaît ses premiers émois, ses premières déconvenues amoureuses... Un classique qui aurait pu sans doute me séduire lorsque j'avais 17 ans, mais que je découvre bien trop tard... Werther a la larme bien trop facile, oui cette oeuvre est trop mièvre à mon goût... Un rendez-vous raté, c'est dommage il y a de beaux passages, notamment les descriptions de la nature...
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Un grand roman que celui de Goethe. L'amour et son possible déchirement est une source inépuisable d'écrits et un des thèmes les plus utilisés, car les plus à même de toucher chacun de nous.

C'est un sentiment universel où le corps et l'esprit sont appelés à l'aide tout en se tiraillant. Tomber amoureux n'est-ce pas la chose la plus belle que l'on puisse vivre ? À l'inverse, la rupture amoureuse, le deuil amoureux ou comme ici, l'impossibilité de délivrer son amour à la personne aimée, ne sont-ils pas des choses qu'il est difficile d'accepter pour tout un chacun ? Toutefois nous vivons ces bouleversements différemment et acceptons avec plus ou moins de temps ces changements dans nos vies. Pour le personnage de Goethe, le jeune Werther, cette impossibilité de vivre avec son amour va le mener dans les coins très sombres de sa conscience. C'est un homme mélancolique que nous découvrons, où nait un chagrin profond le menant à des idées suicidaires.

Toutefois, le livre n'aborde pas que le sentiment amoureux / la perte amoureuse, mais aussi celui de bien-être et de plaisir à travers nos sensations et les liens que nous créons avec ceux qui nous entourent. Ainsi, en s'éclipsant de la ville, le jeune Werther va venir se ressourcer et apprécier la vie calme et paisible de la province, et ce dès le début de l'histoire. En nous faisant part de ses réflexions sur la vie, Werther nous apporte une réflexion intéressante et enrichissante, qui pourrait être transposée à celle du XXIe siècle (alors que ce dernier a été écrit au XVIIIe siècle !!). Aussi, les conventions sociales étant de mise, il est intéressant de se rappeler le clivage de l'époque entre les nobles et les roturiers.

De ce fait, je trouve que ce roman n'a pas tellement vieilli (mis à part le parallèle avec les poèmes que j'ai trouvés pour le coup, très daté) ou du moins ces idées (et son thème bien sûr) et il m'a semblé assez simple à lire.

Concernant son architecture, je le trouve très bien organisé, en deux livres, et le choix de l'auteur d'utiliser la correspondance (fictive) pour avancer dans l'histoire en se basant sur le seul point de vue du personnage est bien pensé. le choix d'un roman épistolaire me semble audacieux et apporte une forme intéressante à la lecture. de même, la dernière partie du livre "L'éditeur au lecteur" apporte de nouveaux éléments et conclus parfaitement ce dernier.

J'ai trouvé intéressante l'évolution du personnage qui va à la fois renaitre et vivre des moments de bonheur puis connaitre l'amour qui va chambouler sa vie. Aussi, il m'a grandement rappelé le Petit Prince tant dans les conseils apportés ou dans son style qui frôle parfois celui du conte.
À ce sujet, on voit bien l'impossibilité qu'il existe parfois d'associer le coeur et la raison. Un exemple flagrant ici :

" Les hommes auraient des peines bien moins vives si… (Dieu sait pourquoi ils sont ainsi faits…), s'ils n'appliquaient pas toutes forces de leur imagination à renouveler sans cesse le souvenir de leurs maux, au lieu de supporter un présent qui ne leur dit rien " (p.34).

" Je me rappelai l'inquiétude, les larmes, la mélancolie et le serrement de coeur que j'avais essuyés dans ce trou. Je ne faisais pas un pas qui n'amenât un souvenir " (p.110).

Enfin, je dirais que cette oeuvre ne fait aucunement l'apologie du suicide, comme certains l'ont pensé à l'époque ou encore de nos jours, mais il suit la destinée tantôt joyeuse, tantôt tragique d'un homme tombant dans les méandres de la dépendance et de l'admiration d'un être unique quitte à l'idolâtrer et se perdre en lui.
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