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EAN : 9782253069539
352 pages
Le Livre de Poche (12/04/2017)
3.25/5   28 notes
Résumé :
Huit ans avant sa mort, Olivier Goldsmith publie ce qui restera son seul roman : Le Vicaire de Wakefield. Le succès n’est pas au rendez-vous, il sera long à venir mais durable. Il existe déjà six traductions quand, en 1838, Charles Nodier entreprend la sienne.
Ce roman est une synthèse des sujets et des thèmes familiers aux grands romanciers anglais du XVIIIe siècle. De Fielding, il retient le picaresque mais accentue le comique, de Richardson, il rep... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un classique de la littérature britannique, écrit par le fils d'un pasteur irlandais, publié en 1776. C'est l'unique roman de son auteur, genre qui au XVIIIe siècle n'avait pas encore complètement conquis ses lettres de noblesses. Oliver Goldsmith a d'ailleurs pratiqué à peu près tous les genres littéraires : poésie, théâtre, essais, littérature « scientifique », « histoire » « biographie » etc. Victime des éditeurs qui l'exploitent, il doit écrire beaucoup pour essayer de survivre : dans son roman il évoque d'ailleurs cette vie de galérien imposée aux hommes de lettres pauvres.

Nous suivons donc les destinées d'un pasteur anglican et de sa famille dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Homme profondément croyant et bienveillant, il voit s'abattre sur lui et les siens, toute une série de désastres, sans se départir de son amour de Dieu et de ses créatures. Il se trouve ruiné suite à la fuite de son banquier, ce qui empêche le mariage de son fils aîné, qui doit partir gagner son pain loin de la famille. Les mésaventures de ce fils, George, ressemblent pas mal à la vie qu'a pu mener l'auteur lui-même, réduit à un moment de vivre de ses talents de musiciens, et d'homme de lettres bien entendu. le méchant seigneur de l'endroit veut séduire une de ses filles, qui s'enfuit avec lui. Un incendie détruit la maison et les biens de la famille, et le comble des malheurs est atteint lorsque notre brave ecclésiastique se trouve enfermé en prison pour dettes, à cause des menées du seigneur, qui craint que le témoignage de notre pasteur ne nuise au mariage projeté avec l'ex fiancée de George. Mais cela n'empêche pas le brave homme de glorifier Dieu,et de pardonner à ses ennemis. Il tente même d'amender et convertir les autres prisonniers, qui sont là pour de bonnes raisons. Un retournement de situation va lui permettre de retrouver tout ce qu'il a perdu.

Nous ne sommes pas encore complètement dans le roman, tel que nous le connaissons maintenant. La vraisemblance est tout à fait accessoire, l'analyse psychologique plutôt sommaire, les personnages sont plus des types que des personnes. Même si ce roman annonce par certains aspects ceux de Jane Austen, il est loin de leur finesse d'analyse et de caractérisation. Il y a un côté parabole dans le récit de cette chute, qui ne provoque aucun doute ni récrimination chez la victime : nous ne sommes pas loin du Job biblique. Et comme pour Job, la situation est rétablie en un tour de main par une sorte de providence. Par ailleurs, l'auteur développe des discours politiques, économique, religieux… sans doute normaux chez un homme d'église. Plutôt intéressants et dont certains n'ont pas perdu leur actualité, comme le fait de montrer que la mondialisation profite aux riches et puissants, mais qui ralentissent forcément la marche de l'intrigue, qui par ailleurs est plutôt prévisible dans nombre de ses développements.

Malgré cela, c'est un très bon texte, intéressant et très agréable à lire, avec un humour au second degré toujours en embuscade. Il ne faut juste pas s'attendre à une trame romanesque parfaitement tenue et maîtrisée, et une galerie de personnages fine et très bien construite.
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Vous avez déjà lu tous les livres de Jane Austen et vous recherchez un roman très bien écrit, intelligent, sensible et caustique à la fois ?
Datant de 1766, cet unique roman d'Oliver Goldsmith est un petit bijou dans lequel le travail, la bonté et la gentillesse sont des valeurs mille fois plus reconnues que la renommée, la beauté ou la richesse.
Nous y suivons la famille d'un modeste vicaire qui va connaître bien des mésaventures et des revers en tout genre. Malgré son bon coeur et sa sagesse, de terribles malheurs et d'innombrables injustices vont s'abattre sur lui et sa famille.
Bien sur, tout cela sera finalement surmonté grâce à des concours de circonstances, des rencontres fortuites, des coïncidences etc...car ce pauvre homme est juste et droit et dans ce genre d'histoire, c'est forcément le bien qui triomphe au détriment des menteurs, des voleurs, des orgueilleux etc...
Comme plus tard dans les romans de Jane Austen, nous rencontrerons des jeunes gens avides de pouvoir, qui ne veulent que jouir des plaisirs de la vie sans respecter autrui, qui déshonorent les jeunes filles pures et innocentes, qui ridiculisent les braves et qui dépouillent les honnêtes gens.
Mais la morale et la justice sont bien sûr les plus fortes dans ce combat entre le bien et le mal, et les méchants en prennent pour leur grades au passage.
J'ai beaucoup aimé ce roman sarcastique au charme suranné.
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Ce livre d'Oliver Goldsmith fut pour moi une totale découverte car ce roman qui a bien l'allure d'un roman victorien, a en fait été écrit plus d'un siècle avant soit en 1766. Cette fable sympathique m'a immédiatement fait penser à l'histoire biblique de Job qui était bien entendu présente à l'esprit de tous les contemporains.
Le révérend Primrose qui vit heureux et dans l'aisance au sein d'une famille unie, est successivement accablé par tous les malheurs du monde. Il perd sa fortune, son fils ainé court les routes du vaste monde sans y trouver sa place, sa fille est séduite et abandonnée par un noble sans scrupules, sa maison brûle et pour finir il connait la prison pour dettes (qui n'avait rien à envier à cette époque à celle que Dickens nous a décrite plus tard dans son roman "La petite Dorrit").
Ce livre traite bien sûr des thèmes à la mode à toute époque (les risques que l'amour peut faire courir aux jeunes femmes trop confiantes, les revers de fortune, les faux semblants) et les mésaventures des personnages, narrées avec une réjouissante ironie parfois, en font une lecture distrayante .
Malgré toutes les épreuves qui le frappent, le révérend Primrose ne perd jamais la foi et fait face courageusement avec ce que l'on peut toutefois qualifier de suffisance orgueilleuse. S'érigeant en modèle au sein de sa famille, il ne fait pas preuve d'une grande tolérance pour les écarts des autres et s'il pardonne à sa fille, c'est parce que les malheurs de cette dernière et sa repentance , lui permettent de le faire sans perdre la face. Il va même jusqu'à prêcher au milieu des détenus qui l'entourent lors de son incarcération, les faisant profiter de leçons de morales censées améliorer leur nature foncièrement perverse.
Au delà de ces aspects qui peuvent agacer le lecteur, et qu'il faut replacer dans un contexte historique donné ce qui les rend plus compréhensibles, il convient de relever les analyses livrées par l'auteur qui sont parfois d'une grande modernité, notamment les développements consacrés à la politique pénale et qui peuvent annoncer le développement de la critique sociale et des lumières de la fin du 18ème siècle.
Le roman se termine de façon heureuse avec nos héros sauvés pas un "deus ex machina", ce qui l'inscrit dans la catégorie des contes philosophiques et évoque le célèbre "Candide" voltairien bien qu'il soit très en deçà en ce qui concerne la critique sociale et religieuse (totalement absente chez Goldsmith).
Pour manier l'anachronisme de façon assumée, je dirai que voici un roman "feel good" qui a dû connaitre un beau succès lors de sa sortie en faisant les délices des lectrices en mal de divertissement.
Pour découvrir la littérature de cette période, il est quand même préférable de relire Henry Fielding et son inoubliable "Tom Jones".

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Le Curé de Wakefield ou la dupe de lui-même.

Monsieur Primrose, vicaire de Wakefield, en honnête ministre du culte est un parangon des vertus domestiques. Père comblé de six enfants, il est d'obédience monogame stricte, savoir : un veuf ne saurait, sans déchoir, se remarier. Rien ne devait pouvoir troubler ce bel ordonnancement mais patatras! le marchand londonien au soin duquel il a confié ses économies de bon père de famille a pris la fuite pour éviter d'être déclaré en faillite. En bon chrétien louant le Seigneur dans la prospérité, il se soumet lorsque les temps de tribulations surviennent. Il mande son ainé, avec sa bénédiction, quérir la fortune dans la capitale et poursuit sa vie sur un autre pied en changeant de cure. Mais il est dit que pour le bon clergyman et sa famille, l'heure des calamités digne de Job a sonné. Bien que non dénué de préjugés le Docteur Primrose est vraiment un brave homme, qui malgré sa propension à exhorter, chapitrer et moraliser en Pater Familias, accède trop souvent aux prétentions d'une épouse ambitieuse et n'est pas sourd aux espérances vaniteuses de ses filles. Ajoutez à cela un optimisme indécrottable qui semble appeler fatalement les revers de fortune, toute la maisonnée va se voir en proie aux nombreuses fourberies des coquins que la Providence va placer sur son chemin.

Le Curé de Wakefield, publié en 1766, contient en germe tous les motifs délicieux et sympathiques du roman domestique Victorien. D'une lecture aisée, il n'a pas l'emphase déplaisante, l'outrance d'expression des oeuvres de son siècle. C'est un livre plein d'esprit dont le personnage principal, attachant malgré ses ridicules, sait à l'occasion faire montre d'une rare éloquence. C'est aussi un roman empreint d'un humour singulier dans la cruauté de sa mécanique faite de contrastes et de décalages, car c'est toujours quand le bon curé s'abandonne aux actions de grâce et à l'expression de son éternel optimisme que les malheurs arrivent. Un petit bijou parmi les classiques de la littérature anglophone.
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La vie haute en couleurs d'un vicaire :
L'anglicanisme ne connaît pas le célibat sacerdotal, chaque ecclésiastique peut donc se marier et avoir des enfants. Ce qui est le cas du vicaire que l'on va suivre tout le long du roman.
Ce vicaire est joyeux, festif, est sage et peut prodiguer des conseils mais ne plombe pas littéralement son entourage par des paroles d'évangiles.
Il s'ouvre aux pauvres, aux riches locaux dont il fait connaissance ; se méfie des riches qui se rapprochent de ses filles, semblant penser que tout leur est dû de par leur fortune.
Il est difficile de résumer ce livre qui est une série d'anecdotes même s'il y a un fil conducteur. Perte de toute fortune, perte d'une maison, perte des enfants, trahison par des faux amis, arnaques au marché, perte de liberté aussi... le vicaire subi beaucoup et relève chaque problème comme un nouveau défi. Sa conception de la religion n'est pas caricaturale au sens où il ne pense pas que chaque homme est naturellement mauvais et qu'il doit se purifier de son vivant pour mériter le paradis, ou encore avoir une conception du sacrifice total de soi au profit des autres au point de s'oublier totalement et de se réduire à un état de victime permanent, non, non pas du tout, ce serait très lourd si c'était cela. le vicaire apparait plutôt comme un père de famille idéal qu'un vicaire froid et obscur. le livre déborde de bons sentiments mais est loin d'être abrutissant non plus. Campagne, famille, gaieté et festivité, évènements aléatoires bouleversant le destin, retournements de situation inattendus, fin heureuse, c'est une livre qui ouvre notre sensibilité.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La petite république à laquelle je donnai des lois obéissait aux règles suivantes : au lever du soleil nous nous réunissions tous dans la salle commune, le feu ayant été préalablement allumé par la domestique. Après nous être salués avec toute la gravité requise (car j’ai toujours considéré comme souhaitable de maintenir des formes inhérentes à une bonne éducation, sans lesquelles la liberté finit toujours par détruire l’amitié), tous nous nous inclinions pour manifester notre gratitude envers l’Être qui nous gratifiait d’un jour de plus. Ce devoir accompli, mon fils et moi vaquions au-dehors à nos occupations habituelles, tandis que ma femme et mes filles s’employaient à préparer le petit déjeuner, qui était toujours prêt à heure fixe. J’accordais une demi-heure de liberté pour ce repas – et une heure pour diner -, temps passé par ma femme et mes filles à s’amuser innocemment, tandis que mon fils et moi nous engagions dans des discussions philosophiques.
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On l'a remarqué mille fois, et je dois le remarquer une fois de plus, l'heure de la contemplation d'un bonheur en perspective est plus douce que celle de la jouissance.
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Si nous jetons un coup d’œil sur notre passé, il nous paraît très bref, et quoi que nous pensions du reste de notre existence, il nous semble encore plus court car, à mesure que nous vieillissons, les jours nous donnent l'impression de raccourcir et notre familiarité avec le temps toujours abrège notre perception de la durée.
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Je m'efforçai d'être de bonne humeur, mais jusqu'à maintenant la bonne humeur n'a jamais été obtenue par un effort de volonté qui en soi est pénible.
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J'ai vu que, dans tout le pays, la richesse était un nom qui remplace celui de liberté, et qu'il n'y a pas d'homme si ami de la liberté qui ne voulût soumettre la volonté de quelques individus à la sienne.
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