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Samuel Brussell (Éditeur scientifique)Michel Bibard (Traducteur)
EAN : 9782268044675
382 pages
Les Editions du Rocher (24/02/2003)
4.82/5   14 notes
Résumé :
Nicolás Gómez Dávila (1913-1994) consacra sa vie à la lecture et à l'écriture. Chez lui, à Bogotá, sa bibliothèque était le centre de sa maison, un lieu de recueillement et de méditation d'où se dégageait le parfum du savoir et de la littérature de l'ancienne Europe.
Selon son ami Alvaro Mutis, son œuvre, « un livre immense », est un « territoire jalousement maintenu dans la pénombre ». Et Gabriel García Márquez aurait avoué en privé : « Si je n'étais pas com... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'adore lire les moralistes mais un catholique traditionaliste, ça ne me disait rien. Peur de rencontrer un esprit étroit, et moralisateur plus que moraliste. Eh bien j'avais tort... Profondeur, clarté, ironie : il est du niveau De La Rochefoucauld, et même au dessus, plus vaste et plus profond. Catholique, réactionnaire, mais aussi paradoxalement sceptique, grand lecteur de Montaigne – son « saint patron » avec Burckhardt – et de Nietzsche, les aphorismes de Nicolás Gómez Dávila distillent une philosophie antimoderne radicale mais d'une grande subtilité. le titre racoleur choisi par l'éditeur, «Les horreurs de la démocratie» est minable alors que la traduction littérale du titre d'origine, "Scolies pour un texte implicite" eut été infiniment plus digne de l'ouvrage.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Comment ne pas mépriser le peuple ?
Il suffit du moindre relâchement des règles de notre civilisation pour que le peuple soumis qui gronde en chacun de nous déchaîne ses louches appétits.

L'Etat moderne fabrique les opinions qu'il recueille ensuite respectueusement sous le nom d'opinion publique.

Avocat des pauvres, dans le martyrologe démocratique, signifie démagogue enrichi.

L'amour de la pauvreté est chrétien, mais l'adulation du pauvre est une pure et simple technique de recrutement électoral.

L'envie n'est pas un vice de pauvre, mais de riche.
De moins riche envers plus riche.

La société libre n'est pas celle qui a le droit d'élire ceux qui la gouvernent, mais celle qui élit ceux qui ont le droit de la gouverner.

Pour distraire le peuple pendant qu'ils l'exploitent, les despotismes idiots choisissent les jeux du cirque, tandis que le despotisme astucieux préfère les jeux électoraux.

Aimer le peuple est une vocation d'aristocrate. Le démocrate ne l'aime qu'en période électorale.

Le démon a gagné lorsqu'il permet que nous le battions avec ses propres armes.

Démagogie est le mot qu'emploient les démocrates quand la démocratie leur fait peur.

Nous ne blâmons pas le capitalisme parce qu'il fomente l'inégalité, mais pour favoriser l'ascension de types humains inférieurs.

Confondre populaire et démocratique, c'est une ruse tactique du démocrate.

Pour le vulgaire, ce qui importe, ce n'est pas d'être, mais de se croire, libre.
Ce qui mutile sa liberté ne le gêne pas, tant qu'on ne lui en parle pas.

Les véritables transformations sociales sont l'oeuvre de gens qui pensent à autre chose.

Toute droite d'aujourd'hui n'est autre chose qu'une gauche d'hier désireuse de digérer en paix.

Le peuple n'est pas démocrate tant que la bourgeoisie ne lui a pas insufflé son âme.

Dans des sociétés où tous se croient égaux, l'inévitable supériorité de quelques-uns fait que les autres se sentent des ratés.
Inversement, dans des sociétés où l'inégalité est la norme, chacun s'installe dans sa différence, sans ressentir le besoin, ni concevoir la possibilité, de se comparer aux autres.
Seule une structure hiérarchique a des égards envers les médiocres et les humbles.

La vie est une fabrique de hiérarchies.
La mort seule est démocratique.

Le démocrate, en quête d'égalité, passe le rasoir sur l'humanité, pour couper ce qui dépasse : la tête.
Décapiter est le rite central de la messe démocratique.
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Les individus, dans la société moderne, sont chaque jour plus semblables les uns aux autres et chaque jour plus étrangers les uns aux autres. Des monades identiques qui s’affrontent dans un individualisme féroce.
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L’homme ne communique avec son semblable que quand l’un écrit dans sa solitude, et que l’autre le lit dans la sienne. Les conversations sont divertissement, escroquerie, ou escrime.
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La ferveur du culte que le démocrate rend à l’humanité n’a d’égale que la froideur par laquelle il manifeste son manque de respect pour l’individu. Le réactionnaire, lui, dédaigne l’homme, sans trouver aucun individu méprisable.
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La plus grande erreur moderne, ce n'est pas d'annoncer que Dieu est mort, mais de croire que le diable est mort.
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Video de Nicolás Gómez Dávila (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolás Gómez Dávila
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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