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EAN : 9782818052792
144 pages
P.O.L. (01/04/2021)
3.54/5   12 notes
Résumé :
Iegor Gran n’en démord pas, la crise sanitaire pandémique fait ressortir tous nos défauts, toutes nos superstitions, toutes nos faiblesses et lâchetés. Après un premier état des lieux féroce et hilarant dans Ces casseroles qui applaudissent aux fenêtres en septembre 2020, l’auteur récidive en s’attaquant dans ce nouveau texte à l’impéritie du pouvoir politique. Il décrit drôlement l’improvisation érigée en règle de gouvernement. Séquence tragi-comique d’un déconfine... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ceci est un pamphlet. Si vous êtes satisfait de la manière dont la crise du Covid a été traitée par nos maîtres (ainsi que par bon nombre de nos voisins avec quelques nuances), je crois que vous pouvez passer votre chemin.
L'auteur, dans une langue vive, pleine de verve, analyse la manière dont la technostructure a pris les choses en main durant cette année passée. C'est bourré de références, d'analyse de déclarations suivies de leur contraire, de préconisations ubuesques, de pirouettes sémantiques, le tout vérifiable.
En ces temps où les chaînes de propagande en continu et leurs filiales audio et papier nous incitent à vivre l'instant sans avoir le temps de penser les évènements : ce petit livre invite à un retour salutaire à l'analyse.
Ce n'est absolument pas technique, économique ou philosophique : c'est simplement politique au sens de l'intérêt de la cité (ici la France, même si quelques exemples illustrent la similitude avec nos voisins et amis).
Je ne crois pas qu'il soit la peine d'en dire plus, j'en conseille fortement la lecture à qui souhaite débattre (c'est à dire accepter une remise en question de ses certitudes) de la manière dont on nous a présenté la séquence qui se prolonge encore aujourd'hui. Et qui servira demain aux mêmes de magnifique prétexte pour avancer leurs pions. Intellectuellement stimulant.
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Bon, on est bien d'accord, je viens ici faire la recension d'un petit livre engagé qui dresse un bilan, hélas provisoire, de nos années COVID. Les propos qui suivent n'engagent que l'auteur, même si je dois bien l'avouer, certaines de ses idées ont fini par me convaincre. Visiblement Iegor Gran est fâché, très fâché même après le gouvernement français tout en ayant parfaitement conscience que nos voisins européens n'ont pas fait beaucoup mieux dans la gestion de cette crise sans précédent…
D'abord, parce que , selon lui, certains choix politiques sont parfaitement contestables : on a confiné à plusieurs reprises toute la population, arrêtant de force l'intégralité du système économique français. Les crèches, les écoles, les facs ont fermé. Les conséquences dramatiques de ces choix n'ont pas tardé à se faire sentir (et on est loin d'être au bout de nos peines!) : le taux de chômage a explosé, les faillites des petits commerces se sont multipliées, les suicides aussi. On le sait, les décrochages scolaires ont été nombreux et pour beaucoup, il faut en être conscient, ils sont irrémédiables. Les prépas, elles, n'ont pas fermé lors du second confinement malgré leurs 40 élèves par classe contrairement aux TD des facs : « le réflexe sociologique de reproduction de l'élite française n'a pas été amoindri par le COVID. » Pourquoi ?
L'impact psychologique sur les jeunes est immense et durable si j'en juge par l'attitude de certains élèves dans les collèges en cette fin d'année 2021. du jamais vu.
Donc, toute une société à l'arrêt. Une dette qui va peser longtemps sur les épaules des jeunes. Question : était-ce nécessaire ? Était-ce nécessaire dans la mesure où, finalement, la tranche d'âge des 0-45 était très peu touchée ? (en novembre 2020, ils représentent un pour cent des décès en hôpital contre 90 pour cent pour les plus de 65 ans.)
Iegor Gran pense que l'on a sacrifié les plus jeunes, ceux qui construisaient leur avenir et qu'on en a même fait des boucs émissaires. Solidarité, oui, à condition que les efforts soient partagés ! Beaucoup de jeunes ont abandonné leurs études, se sont retrouvés sans petits boulots, exit les stages, les séjours à l'étranger, exit les copains, les rencontres, exit la vie quoi. Ils ont morflé et ils morfleront encore longtemps pour payer la dette alors que finalement, encore une fois, ils étaient très peu touchés par le COVID.
Jamais au contraire les gens plus âgés n'ont été invités à se protéger davantage que les autres (ou alors, le projet a vite été enterré), ce qui aurait été logique vu leur fragilité.
On a fermé certains petits commerces jugés non essentiels : était-ce là qu'il y avait foule, chez les libraires, les fleuristes, les cordonniers? N'aurait-on pas pu continuer à vivre, à se rendre dans une librairie, chez le coiffeur, au restaurant, en respectant les distances, bien sûr ?
Et ce fameux masque : pourquoi une société aussi riche que la nôtre a-t-elle mis autant de temps à en produire ? ( et j'ajoute cela : pourquoi ces masques ont-ils été vendus aussi cher au début ? Cinq euros le paquet de 10 ! Les familles dans le besoin avaient-elles les moyens de s'en procurer? Je m'interroge.)
On a sacralisé l'hôpital pour protéger l'État. Pourquoi aucun lit d'hôpital n'a t-il été créé entre le premier et le second confinement ? On avait bien dit qu'on en manquait. Et les chiffres prouvent qu'on en aurait même perdu !
On a nagé dans la pire des absurdités (on en rirait, tiens, maintenant si ce n'était pas si grave!) Inutile que je vous donne des exemples, vous les avez en tête ! N'oublions pas quand même qu'à un moment donné on ne pouvait s'habiller, se chausser que via Internet… Pratique pour essayer… Amazon s'est régalé… Il a fallu emballer les présentoirs de livres, de sous-vêtements et de chaussettes ...
Et dans les églises, c'était trente. Peu importe la taille de l'édifice. Trente.
L'État a voulu nous protéger, il a voulu bien faire, répondrez-vous à l'auteur. On était dans l'urgence, la situation était exceptionnelle. du coup, on a vécu dans le présent, dans l'immédiateté, sans penser aux conséquences à long terme sur les jeunes notamment.
Et puis, si l'on veut réellement préserver la santé des Français, on pourrait par exemple tenter de diminuer la pollution, l'usage des pesticides, proposer des salaires décents et des logements salubres et des fruits pour l'été à moins de cinq euros…
Allez, vous l'aurez compris, Iegor Gran nous livre ici un pamphlet cinglant, décapant, vif, drôle aussi, pour dénoncer les choix politiques posés par le gouvernement face à la pandémie, les improvisations, les incohérences, les cafouillages qui ont souvent donné lieu à des règles absurdes et injustes.
On peut ne pas être d'accord… En tout cas, ce petit livre a le mérite de faire réfléchir et pourquoi pas, de remettre en question toutes nos belles certitudes.
Salvateur donc !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Avec une critique acerbe de nos petites vies au coeur du grand chaos des années covid-19, Iegor Gran nous offre une lecture décapante. Son propos est de prouver par A+B que depuis le début de la crise sanitaire, nous nageons en pleine absurdité : sacrifice des plus jeunes (ceux qui construisent leur avenir – et le nôtre) sans bénéfice réel pour quiconque, sacrifice des petits commerces « non essentiels » alors que la distanciation sociale y est beaucoup mieux respectée que dans les grandes surfaces, sacralisation de l'hôpital pour protéger l'état, etc… En résumé, gestion de l'immédiateté sans réflexion sur les conséquences à long terme.
Il ne s'agit évidemment là que de l'opinion de l'auteur, et il l'exprime dans ce pamphlet cinglant, décapant, vif, et parfois même drôle, mettant en avant les incohérences et les cafouillages. La lecture est aisée, et même si on peut ne pas être d'accord, ce livre a le mérite de faire réfléchir et faire vaciller nos belles certitudes…
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Une chose est sur, Iegor Gran n'a pas digéré la gestion de l'épidémie de sars-cov-2 par le gouvernement Français tout en précisant que les pays voisins n'ont pas fait mieux.
Après ces casseroles qui applaudissent sur le même thème voici la deuxième doses de rappelle. Si dans le premier jet c'est la populâsse moutonière qui en prenait pour son grade, ici c'est le gouvernement qui est mis sur le banc des accusés. Tout y passe : les injonctions contradictoires, les essentielles et non essentielles, les pénuries, la mauvaise fois, la communication par la peur, l'infantilisation, Jean Castex.. ect
Le format est court, sorte de vade-mecum pour les générations futures qui se souviendront qu'une maladie avec un tel taux de mortalité a pu transformé tout un pays en absurdie.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un bazar sans foi ni réflexion : les formules inventées un lundi sont modifiées le mardi, deviennent obsolètes mercredi, sont remplacées par d’autres jeudi, elles-mêmes amendées vendredi, et oubliées samedi. Pour une société se réclamant de la rationalité, idolâtrant les modèles mathématiques et les feuilles d’impôts préremplies, ce n’est pas le moindre des paradoxes que d’assister à l’improvisation érigée en principe de gouvernement.
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Le bien-être du pays n'est plus évalué dans une perspective de moyen et long termes ; seul le bien-être présent a de l'importance - d'où le désintérêt pour le sort des jeunes et la fermeture des lieux de culture, des librairies, des cinémas, des théâtres, ces endroits où la France de demain s'aère la tête et pioche ses idées. Coincée dans son déambulateur, Marianne est devenue une vieille bonne femme trouillarde, habitée par l'idée de la mort. elle ne sème plus rien, l'avenir lui est égal : elle n'y sera pas, pourquoi voulez-vous qu'elle s'en soucie ? Bien profiter de son temps, de sa retraite, de son cocon, de son poste au ministère ; claquer tout l'héritage et ne rien laisser à ses petits-enfants - après moi, le déluge ! Comme dans la chanson de Bref, elle ne rêve plus, ses livres s'ensommeillent, ses pianos sont fermés et le muscat du dimanche ne la fait plus chanter - par précaution, elle a fermé les bars en premier. Seule compte la pendule d'argent qui ronronne au salon, ce présent obsessionnel où il n'y a plus de joie de vivre, plus de fête, plus de réveillon.
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Travail, Solitude, Hôpital - telle a été la devise de l'Etat français sous l'Occupation Covid. Le couvre-feu - punition pour les jeunes et les noctambules, récompense pour les robots et les pères Fouettard. Sur le livre du Monde, ce journal intime de l'obéissance au quotidien, des internautes applaudissaient : "Nous avons enfin pu dormir normalement : beaucoup moins de circulation automobile, plus de quads, plus aucun papotage à voix haute, plus de cris nocturnes ; le calme, quoi ! Merci au virus."
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Videos de Iegor Gran (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iegor Gran
Iegor Gran vous présente son ouvrage "L'entretien d'embauche au KGB" aux éditions Bayard récits. Rentrée Sciences-Humaines 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2993521/iegor-gran-l-entretien-d-embauche-au-kgb
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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