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3,86

sur 1565 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

C'est la conclusion "Chapeau, Herr Grangé !" d'un article paru dans L'Express du 16 septembre dernier, de la main de Marianne Payot, qui m'a convaincu de renouer avec cet auteur dont je n'avais plus rien lu depuis 2009. Déçu par son "Miserere" et "La forêt des Mânes" après mon fort enthousiasme pour ses débuts : "Le Vol des cicognes', "Les Rivières pourpres" et "L'Empire des Loups".

Comme si le Berlin des années 1930 sous le sieur Adolf Hitler manquait d'animation, un autre monstre s'en prend à des femmes qu'il égorge et éventre et dont il vole les organes de reproduction et les chaussures.

La "Kripo" (police criminelle) a seulement découvert que les 3 victimes se connaissaient, étaient les épouses d'hommes puissants dans le "Reich" et se rencontraient dans le somptueux et légendaire Hôtel Adlon.
Le 1-7-2017, j'ai fait la critique de l'autobiographie de la directrice de l'hôtel à cette époque, Hedda Adlon (1899-1967).

Les 3 malheureuses avaient une autre particularité en commun : elles consultaient le même psychiatre, le docteur Simon Kraus, un nabot dégénéré et maître chanteur.

Comme l'enquête piétine, le dossier est confié à la Gestapo, aux bons soins du Hauptsturmführer (capitaine SS) Franz Beewen, un jeune officier ambitieux, mais un autre "cas" psychologique.

Très vite Beewen se rend avec sa grosse Mercedes de service chez le psychanalyste pour lui tirer les vers du nez sur les problèmes intimes spécifiques de ces dames sauvagement assassinées.

Un interrogatoire qui ne mène nulle part, puisque Beewen et Kraus se détestent d'emblée copieusement. Il est vrai que l'écart entre ces 2 énergumènes est plutôt colossal et se trouve encore accentué par le climat charmant qui règne dans la capitale nazie.

L'époque historique et l'endroit évoquent inévitablement la mémorable trilogie berlinoise du regretté Britannique, Philip Kerr (1956-2018). Je me refuse, toutefois, de faire la moindre comparaison entre la qualité de l'oeuvre de ces 2 auteurs pour ne pas gêner le jugement de mes amis lectrices et lecteurs.
Peut-être juste que ces 2 messieurs ont fait tous les deux preuve d'un sacré travail de recherche et d'une reconstitution historique fidèle et remarquablement authentique.

J'arrête mon billet d'un livre de 653 pages ici, de crainte de dévoiler des données d'une intrigue machiavéliquement bien construite.

Je suis personnellement persuadé que prochainement la presse anglo-saxonne accueillera "Les promises" en version anglaise avec des titres comme : "Mister Grangé is back !"
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J'ai aimé cette histoire. Les chapitres sont courts, le début est un tantinet longuet. La deuxième partie fait décoller l'intrigue.
Un voyage dans un Berlin aux prémices de l'époque nazi, des épouses de personnalités des hautes sphères allemandes sont assassinées, éviscérées, sans chaussures… un Homme au masque de marbre, fausses pistes, rebondissements pour un final invraisemblable.
Un improbable trio se chargent de l'enquête : Franz BEEWEN, un membre de la Gestapo, Simon KRAUS psychanalyste, amant de ces hautes dames et Mina VON HASSEL, aristo alcoolique, psychiatre de son état. Au fil du déroulé, ils prennent conscience de la sauvagerie environnante et remettent en cause leurs croyances et certitudes.
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Un roman puissant, qui met en exergue toutes les vicissitudes, toutes les exactions, toutes les abominations, le mal cauchemardesque dans toute son horreur, engendrés par le nazisme, la guerre, la perversion diabolique de dirigeants fous. Complètement portée par cette histoire à peine romancée, durant quelques nuits, moi aussi, j'ai suffoqué, confrontée à des cauchemars terrifiants , revoyant dans mes rêves, les descriptions lues avant de m'endormir ( et même pire, des dissections complétement loufoques) … Cette nuit, mes rêves seront sans doute plus blancs, plus lumineux comme cette image finale de route enneigée fuyant vers un horizon lointain et qui fait croire à un peu d' humanité.
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Berlin, à la veille de l'invasion de la Pologne.

Qu'est-ce qui pourrait réunir deux psychiatres brillants et une « kolossale » brute SS de la Gestapo ?
Un meurtre éventuellement… Deux peut-être… Trois sûrement !

Oui, mais quel est le rapport ?
Oh, la, la… Vous avez de ces questions…

Bon ! J'explique, mais il faut suivre !

Il était une fois dans un beau pays où les gens s'exprimaient avec des accents gutturaux tout en poésie, un bras levé à quarante-cinq degrés, un pays très accueillant pour les bons-à-rien, pardon, je voulais dire pour les blonds aryens, un officier SS très comme il faut (chez les SS, parce que les mauvaises langues diraient « affreusement brutal, un vrai salopard », mais ce sont des mauvaises langues, faut pas les écouter) qui avait un papa dans un asile psychiatrique. Il y était depuis la fin de la Grande Guerre où il avait subi de vilains traumatismes, en particulier ceux liés aux gaz. Il vomissait les Français. Haine qu'il transmit à son fils qui rêvait d'une bonne guerre bien sanglante contre ces « schweinehunden ». le papa voulait ignorer que les gaz en question, c'étaient les Allemands qui les avaient balancés, mais qu'un changement de direction du vent, les avait alors dirigés vers les tranchées boches, pardon… allemandes…
Cet asile où le papa passait ses journées et ses nuits, convaincu qu'on voulait l'empoisonner avec des gaz via les tuyaux qui passaient dans la chambre, était dirigé par une femme. Une très jolie femme, psychiatre de son état ! Issue d'une famille noble et très riche. Ses parents avaient préféré aller respirer l'air des Etats-Unis ne supportant pas le parfum nazi. Ne disposant que de moyens ridicules tant en hommes qu'en médicaments, dans des bâtiments délabrés, la demoiselle, qui s'était lancée dans l'aventure pleine d'idéal, noyait ses déconvenues dans l'alcool et les drogues de toutes sortes.
La demoiselle psychiatre avait fait ses études avec un brillant jeune homme très beau mais immensément perturbé par sa petite taille que les talonnettes qu'il portait ne suffisaient pas à transformer en un grand homme. Ce médecin psychiatre était adepte des méthodes de monsieur Sigmund Freud, un juif. Il valait mieux ne pas en faire l'apanage car ces voyous de nazis avaient décidé que les juifs n'étaient pas des hommes. Bref ! Ce psy avait une très riche clientèle composée essentiellement de femmes de dignitaires nazis de haut rang. Il les enregistrait à leur insu et les faisait chanter pour arrondir ses maigres revenus qui auraient semblés exorbitants au commun des mortels allemands. A l'occasion, il couchait avec ses patientes (celles qui étaient jolies, évidemment) malgré certains risques car n'oubliez pas qu'elles étaient les épouses de dignitaires nazis de très haut rang…
Un jour, on trouva une de ces dames égorgée et ayant subi des sévices qu'il est inutile de détailler ici. Puis, une autre dame, puis encore une… C'est à Franz Beewen, brutal colosse de la Gestapo, qu'échut la délicate mission de mener l'enquête dans la plus complète discrétion vu le pédigrée de ces dames. Il avait plus l'habitude de faire avouer n'importe quoi à des innocents que de faire parler les morts. Il finira par demander/exiger l'aide de ce dépravé de psychanalyste, Simon Kraus, qui avait ces femmes comme patientes. Il recourut aussi à l'aide de Mina von Hassel, riche héritière et psychiatre dévouée qui s'occupait du papa Beewen dans son asyle dépourvu de tout.
Particularité du suspect : les patientes trucidées du docteur Simon Kraus avaient toutes fait des cauchemars où un homme au visage de marbre apparaissait…

Critique :

Ne voilà-t-il pas que monsieur Grangé joue les Philip Kerr, trop tôt disparu et arraché à notre affection. Ici, pas de flic sympa façon Bernie Gunther ! A la place un gestapiste de la pire espèce, inculte, brutal, sadique, haineux… Pas vraiment un personnage attachant, mais plutôt à attacher. Comme il n'est pas très fut-fut, il se fait aider par deux psychanalystes, eux, très intelligents, qui ont des motifs très différents de venir se mêler plus ou moins volontairement à l'enquête.

Ah, petit détail, mais qui compte : ces trois « enquêteurs », qui travaillent « ensemble », se détestent…

L'immersion dans l'Allemagne juste avant et au début de la Seconde Guerre mondiale est bien rendue avec toute la « délicatesse » du régime nazi.
Il faudra plus de six cents pages pour découvrir quel est l'affreux zigoto qui zigouille de pauvres femmes riches au cours d'une enquête qui ne manque pas d'être perturbée par la situation de l'Allemagne qui entre en guerre contre la Pologne. Un très bon Grangé avec des personnages que l'on peut comprendre sans toutefois arriver à les apprécier, à s'attacher à eux.
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Autant vous le dire de suite, ma relation de lecteur avec Jean-Christophe Grangé est un peu en dents de scie, alternant coups de coeur magistraux et déceptions abyssales. Quand l'annonce de ce nouveau roman est arrivée, je ne savais pas vraiment quoi en penser. La peur d'avoir un autre roman court où l'auteur joue la facilité était bien là, mais j'ai tout de même tenter le coup. Premier constat, Les Promises dépasse les 650 pages et le roman donne de suite l'impression de retrouver le romancier d'antan. Cette première constatation sera d'ailleurs de suite validée au vu de la qualité d'écriture des premières pages, tant le pouvoir d'écriture de celui-ci fait aussitôt mouche.

Ce nouveau roman s'avère être un véritable page-turner, à la fois haletant et dense dans ce qu'il propose. Jean-Christophe Grangé nous offre bien plus qu'une enquête et qu'un thriller sous fond d'Histoire, il nous propose de vivre ce moment suspendu où l'Allemagne Nazie était déjà bien en place en faisant régner la terreur et que celle-ci n'était pas encore véritablement entrée en guerre contre le reste du monde. Avant toute chose, Les Promises est une plongée dans Berlin où l'on aura l'impression d'y habiter depuis des années, de côtoyer le peuple, les plus riches, comme les plus pauvres, tout en essayant de jouer et de s'affranchir des règles pour survivre au régime nazi. le romancier joue avec cette ambiance pour nous faire entrer pleinement dans son univers en multipliant les descriptions et si, celles-ci pourront paraître de trop à certains moments, celui-ci nous rappelle à l'ordre en nous prouvant le contraire, apportant ainsi une densité dramatique parfaite.


La magie de Jean-Christophe Grangé opère dès les premières lignes et c'est un tunnel qui s'offre à nous, tant on est pris dans son histoire. Il n'y a absolument rien à jeter dans Les Promises, tant le romancier semble maîtriser toutes les parties de son histoire. L'enquête est terriblement prenante, jouant sur de multiples fausses pistes et s'appuyant sur notre curiosité face aux victimes appartenant aux proches du régime en place. L'auteur n'en oublie pas ce qui a fait son succès, puisque l'on retrouvera quelques détails gores dans les descriptions et dans la noirceur que cela pourra apporter au reste de son histoire. Aucun doute à avoir, J.C. Grangé est plus en forme que jamais et nous tient en haleine jusqu'au dénouement aussi terrible que touchant. L'aspect thriller est particulièrement réussi, notamment lorsque l'auteur l'amène encore plus loin avec cette tension qui émane du pouvoir nazi. le danger de l'enquête est présent, mais celui-ci peut aussi arriver du côté des SS et de la Gestapo. La tension se fait ressentir à chaque page et à chaque événement, tant les enquêteurs jouent avec leur propre vie.

Si cette nouvelle cuvée fonctionne, c'est aussi grâce aux trois personnages que Jean-Christophe Grangé nous offre. Les Promises s'appuie sur trois caractères et trois fonctions que tout oppose, du moins en apparence. La rencontre se fait à plusieurs niveaux et notre attachement pour eux se fera au fil de la lecture, puisque le romancier nous laissera le temps de voir au-delà des préjugés pour les apprécier pleinement. L'adrénaline de l'enquête aidant, nous allons faire la connaissance de Simon Kraus, psychanalyste un poil gigolo et maître chanteur, qui joue sur sa position pour s'enrichir au nez et à la barbe des nazis. Mais aussi de Mina von Hassel, une des plus riches héritières du pays, psychiatre à ses heures perdus dans un hôpital psychiatrique et de Franz Beewen, un homme brutal de la Gestapo qui enquête sur cette série de meurtres. Si l'enquête et l'Histoire qui se joue en fond est dense, c'est aussi le cas pour ces personnages qui gravitent autour de ces meurtres, tant Grangé ne va pas jouer sur le manichéisme, mais bien sur la fragilité psychologique de chaque protagoniste. Ces trois personnages vont apprendre à se connaître, à s'apprécier, malgré la barrière des préjugés, des fonctions et des méthodes. le monde change, devient de plus en plus dangereux et incertain, mais Simon, Mina et Franz vont évoluer, changer leur vision du monde, au même rythme que nous. Tout n'est pas noir dans ce monde et leur ambiguïté fera office de rayon de soleil. Les pages avancent et plus il est impossible de ne pas les aimer, rendant ainsi l'enquête toujours plus palpitante et offrant alors le statut de très bon roman pour Les Promises.

Vous l'aurez compris, Les Promises de Jean-Christophe Grangé est une très belle réussite. En nous offrant un thriller qui nous amène toujours plus loin dans le mélange des genres, le romancier fait un retour gagnant dans le monde de la littérature. Il est même indéniable que ce nouveau plaise à un public plus large encore, tant le récit nous propose bien plus qu'une enquête sordide. La plume nous entraîne dans un songe infernal, dans une enquête qui nous dépasse autant qu'elle dépasse ses personnages et dans l'Histoire avec brio.


Lien : https://tomabooks.com/2021/0..
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Les femmes de hauts dignitaires nazis sont retrouvés sauvagement assassinées dans Berlin qui se prépare à la seconde guerre mondiale .La gestapo est au travail persuadée de mettre la main sur le meurtrier rapidement mais le tueur reste insaisissable .Alors Franz Beewen ,un gestapiste sans pitié va enquêter en s'entourant d'un psychiatre véreux ,Simon Kraus, et d'une directrice d'asile ,Mina von Hassel et au fil de l'enquête découvrir des horreurs insoupçonnables .Jamais déçu avec Mr Grangé !
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Ce roman sera mon premier coup de coeur 2022 ! J'ai beaucoup aimé ce polar historique vraiment très réussi et documenté, on s'y croirait vraiment. Simon Krauss est psychanalyste, spécialisé dans l'étude des rêves et très complexé par sa petite taille, contrebalancée par sa beauté qui lui vaut de nombreuses maîtresses parmi ses patientes, de riches Berlinoises mariées à des dignitaires nazis. Il a aussi une face sombre, il s'enrichit en les faisant chanter, car ces dames n'aiment guère le Führer et ne s'en cachent pas lors de leurs séances et accessoirement profite d'un magnifique appartement et de son riche contenu dans un beau quartier, le tout spolié à des Juifs. Il n'est pas antisémite, se fiche de la politique mais comme de nombreux Allemands, il essaie de survivre dans la folie ambiante et n'a pas de scrupule particulier à profiter de la situation. Sa vie est bousculée lorsqu'il reçoit la visite de Franz Beewen, un capitaine de la Gestapo qui enquête sur l'une de ses patientes assassinée, les deux hommes se détestent d'emblée. Simon lui révèle qu'elle craignait un homme de marbre dont elle a rêvé à plusieurs reprises. Franz quant à lui est un fils de paysan pauvre, né en 1904 et dont l'univers a volé en éclat lorsque son père a été gazé durant la guerre en France, il a dû assumer sa tâche à la ferme et s'est senti exploité par une mère très dure, le tout en pleine crise économique. Depuis son père a perdu la raison, il est interné dans l'asile de Brangbo et Franz est passé par les SA, puis la Gestapo, il se sent à l'aise dans cette troupe d'assassins, mais son but est d'aller faire la guerre en France pour venger son père. La Gestapo n'a aucune compétence pour les enquêtes criminelles, mais le commissaire de la Kripo a disparu, le dossier est sensible vu qu'il concerne de hautes personnalités, Franz doit résoudre l'enquête avant de pouvoir partir au front. Cet homme n'est pas tout noir, il est très lié à son père qu'il va visiter chaque semaine malgré les nombreuses rebuffades qu'il subit et secrètement amoureux de la baronne Minna von Hassel, directrice de l'asile, droguée et alcoolique, il s'habille en civil lors de ses visites pour ne pas l'effrayer. Minna s'en est aperçue et lorsque un sinistre médecin vient lui annoncer que ses patients vont être transférés dans un institut moderne, elle comprend tout de suite qu'il s'agit de les euthanasier. Elle compte profiter des sentiments secrets de Franz pour les sauver, mais elle provoquera une catastrophe bien pire. Finalement Franz associe les deux psychiatres, Simon et Minna à son enquête, le trio improbable essaie de comprendre qui a pu tuer de manière barbare trois dames de la haute société, car même dans cette ville où les disparitions et assassinats sont monnaie courante, la Gestapo ne peut laisser un tueur en série sévir.

Il y a de nombreuses fausses pistes qui sont autant d'occasions de parler de la vie quotidienne à Berlin juste avant et au début de la guerre, dans différents milieux, privilégiés ou non, et c'est vraiment passionnant, une plongée immersive dans ce moment de l'Histoire. J'ai été frappée par l'ambivalence des personnages, aucun n'est tout noir ou tout blanc. Ils évoluent au fil de l'enquête, en particulier les deux hommes, ils finissent même par développer une amitié, Minna évolue moins étant plus stable et équilibrée que les deux autres malgré son alcoolisme. L'auteur insiste sur leurs fragilités et les nuances de leurs personnalité les rendant très attachant, même Franz tortionnaire professionnel, mais pas que. Je dirais même que le nazi est mon personnage préféré. Ils trouveront l'assassin après d'innombrables péripéties puis trois ans plus tard, Franz a compris le fin de mot de l'histoire et décide de retrouver ses amis mobilisés comme lui à l'est comme médecin et ils puniront le vrai coupable. La fin est inattendue et pleine d'espoir, elle est ouverte et on se prend à espérer qu'ils s'en sortiront et survivront à la guerre.

L'ambivalence des Berlinois est très bien décrite, ils ont peur et en même temps continue à avoir des distractions superficielle comme le cinéma ou des thés dansants dans les Biergarten, sans oublier les dames de l'Adlon qui semblent se préoccuper surtout de leurs toilettes en buvant du champagne et en collectionnant les amants. Il y quelques descriptions violentes et gores, mais elles s'inscrivent très bien dans le récit. Malgré ses six cents cinquante pages, ce qui fait vingt et une heure en version audio, je ne me suis jamais ennuyée. Les fausses pistes permettent d'explorer ce Berlin des années noires. Les trois héros ne croient pas du tout au projet nazi et sont conscients de ses failles, de l'échec inévitable du Reich de mille ans.

Un excellent polar historique très fouillé qui mérite largement ses cinq étoiles. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour cette magnifique découverte qui passionnera tous ceux qui s'intéressent à ce sujet historique.

#LesPromises #NetGalleyFrance !

Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Je suis toujours surpris qu'un auteur soit capable d'écrire un livre à l'écriture aussi fluide, avec une intrigue pareillement trépidante, dans un environnement historique aussi bien documenté. C'est un roman policier qu'on ne peut lâcher avant de l'avoir terminé. Ces 800 pages ont été lues en quelques jours. La reconstitution du Berlin à l'orée de l'invasion de la Pologne est tout simplement stupéfiante. L'intrigue est une succession de rebondissements qui va réunir de manière tout à fait improbable deux psychiatres et un gestapiste qui vont mener le lecteur dans les horreurs du nazisme. C'est le premier livre que je lis de Jean-Christophe Grangier, mais pas le dernier.
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Une plongée en plein IIIe Reich, sous la houlette de Jean-Christophe Grangé, un des maîtres du thriller français, je savais donc en commençant ce pavé de plus de 600 pages que le voyage me conduirait dans les tréfonds les plus obscurs de l'âme humaine. Il est évident que, dans un tel contexte historique où l'imagination de l'auteur peut jongler avec les idées de propagande nazie, le résultat ne donne pas dans la dentelle. le Mal, Grangé a l'habitude de le mettre en scène, mais dans "Les Promises", le Mal est aussi au pouvoir. "Éliminer et Repeupler", deux verbes contenant toute l'horreur du programme...

Il faut louer ici le travail de documentation préalable à l'écriture car Jean-Christophe Grangé nous dévoile une peinture de Berlin, en cette fin des années 30, des plus réalistes, des cabarets miteux aux cafés chics où se précipitent les dames de la jet-set allemande de l'époque. Un trio improbable va être amené à unir ses efforts pour enquêter sur les meurtres atroces d'épouses de personnalités nazies : Simon Kraus, le psychanalyste dandy, maître-chanteur, amant et confident de ces dames, Minna von Hassel, la psychiatre aristocratique et alcoolique et Franz Beewen , l'officier de la gestapo en mal de reconnaissance. L'enquête qui doit rester discrète pour ne pas ternir le régime en place (!!!) va les conduire de fausses pistes en fausses pistes, chacun d'eux ayant son avis sur le coupable éventuel et aucune idée sur ce qu'est la cohésion de groupe. C'est donc au pas de charge que le lecteur va suivre cette équipe plutôt bancale qui va l'entraîner dans une longue descente aux enfers.
Comme souvent, chez Grangé, le thème de la folie et de la psychiatrie sert de colonne vertébrale à l'histoire. A cette époque, le matériau de base ne manque pas, entre les séquelles laissées par la grande guerre et les effets du programme de purification de la race aryenne mis en place, les traumatismes sont légion.

Pour moi, ce thriller à contexte historique tient ses promesses, on y retrouve tout le machiavélisme de l'auteur, un décor berlinois authentique, une intrigue dense et travaillée qui plonge le lecteur dans une réalité du passé bien sombre. J'en ai apprécié la lueur d'humanité finale (au milieu de tant d'horreurs !) et je lui accorde un 18/20.

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Un petit tour dans ma PAL, et voilà.
L'histoire débute à Berlin, à l'aube de la 2ème Guerre Mondiale. Hitler est au pouvoir, on est en pleine montée du nazisme. Mais comme si cette horreur ne suffisait pas des femmes sont assassinées, leurs corps sont mutilés. Elles appartiennent à la haute société berlinoise, leurs maris occupent des postes importants, et elles fréquentent le club Wilhem qui se réunit chaque jour à l'hôtel Adlon. L'enquête est confiée à la Gestapo à Franz Beewen. Ses femmes ont un point commun, elles vont voir le psychanalyste Simon Kraus. Il s'occupe de leurs névroses, mais il est aussi gigolo et maître chanteur. Franz est également en relation avec Minna von Hassel, baronne, mais aussi psychiatre. Ses 3 personnages s'associent et mènent l'enquête.
Un trio d'enquêteurs très hétéroclites avec chacun des caractères très prononcés, et surtout très différents, avec des passés sombres et troubles, des personnages dont on peut comprendre leur choix et leurs actions. En tant que lecteur, on suit ce trio dans leur enquête, dans leur recherche de la vérité avec de nombreux rebondissements.
Le style d'écriture est clair et fluide. Comme à son habitude, l'auteur ne ménage pas le lecteur sur les atrocités des meurtres, des tortures, des horreurs de la guerre au cours des nombreuses fausses pistes. Il y a des rebondissements, du suspense jusqu'au dénouement final, et même quand j'ai cru avoir deviné, l'auteur a su me surprendre dans le final. Une intrigue très bien construite. Il y a un beau travail de documentation. Les descriptions, les détails nous plongent dans l'ambiance. Mais à mon goût, certains passages sont un peu trop long.
Cette lecture m'a aussi fait pensé à la trilogie berlinoise de Philip Kerr.
Une belle lecture même si il n'y a rien de joyeux.
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