Je ne connaissais pas Dunning mais j'ai apprécié son écriture. C'est un beau sujet, complexe. le livre présente cependant quelques longueurs qui ne rende pas hommage à cette idée de roman brillante.
La poésie de ses phrases et leur homogénéité m'ont cependant permis de passer un moment relativement agréable
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Les jours se sont envolés. Les saisons changeaient peu à peu. Ici, sur l’île, les saisons semblaient plus lentes à céder leur place. Les feuilles prenaient leur temps pour changer de couleur. Les feuilles prenaient leur temps pour tomber. Les feuilles prenaient leur temps pour s’accumuler au sol et craquer quand on marchait dessus. La vie sur l’île était faite de cette humidité qui ne se pressait pas. (p.194).
Annie s’est levé et lui a pris la main. […]. Deux Esquimaux en exil, le cœur brisé, flânant le long d’un quai en béton, une structure construite par des humains et non par la nature. Elle et lui, ils étaient la digue. (p.175).
Pourquoi écrire sur le corps des femmes, le désir, et la jouissance ? Qu'y a-t-il entre ces lignes qui ne disent pas autre chose que la revendication d'une autonomie – un peu comme une terre colonisée libérée de l'oppression ? Quoi de mieux que des nouvelles pour faire la part belle à celles qui font preuve d'une grande imagination pour exister pleinement aux yeux du monde ?
Norma Dunning et Kristiana Kahakauwila