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Daniel Grenier (Traducteur)
EAN : 9782897128593
410 pages
Mémoire d'Encrier (08/09/2022)
3.78/5   9 notes
Résumé :
Reclus dans une réserve autochtone, Jeremiah Camp, alias l’oracle, est rattrapé par son passé quand les milliardaires dont il prédisait l’avenir commencent à mourir.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Jeremiah Camp habite dans le pensionnat désert d'une réserve autochtone. Un peu ermite, il vit loin de tout.

Des patrons de grandes entreprises meurent de façon naturelle ou accidentelle. Aucun rapport? Sauf lorsqu'on apprend que les morts sont tous sur une liste que Jeremiah avait préparée lorsqu'il travaillait pour un magnat de la finance. Comment a-t-il pu prédire l'avenir? À moins qu'il n'ait quelque chose à voir avec ces morts?

La couverture ne m'a pas séduite, j'ai bien failli passer à côté de ce roman, mélange de polar et de science-fiction. Et ça aurait été dommage car j'ai bien aimé cette écriture avec son humour cynique et ses réflexions sociales.
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Roman lu dans le cadre de la masse critique de septembre 2022
Seuil de Tolérance de Thomas King nous entraine dans une réserve d'autochtones au Canada. Dans cette réserve vit reclus dans un ancien pensionnat Jeremiah Camp. Il a été l'oracle d'un consortium multinational qui avait prédit l'avenir de douze milliardaires d'où il avait créé une liste. Mais ces milliardaires commencent à mourir. L'un d'eux va donc le retrouver afin de lui demander une nouvelle prédiction.
En parallèle, Jeremiah Camp vit au milieu des habitants de cette réserve où ceux-ci sont malmenés par le maire de cette ville. En effet, la ville tente de récupérer les terrains où se trouvent les roulottes, lieux de vies de ces autochtones.
A travers sont romans, Thomas King nous plonge dans une réflexion sur la différence entre les riches et les pauvres. D'un côté ces riches qui ont tout et qui cherchent comme nouvel objectif l'immortalité. de l'autre, ces pauvres autochtones qui survivent entre eux alors qu'ils sont malmenés et chassés de leur lieu de résidence. on découvre donc leur histoire, leurs difficultés. On demeure avec eux à travers les mots de Thomas King
Un roman très original qui dépeint notre société dans lequel on vit et on survit. Un ton juste mélangeant l'humour et un ton grave sur ceux qui font partis de l'élite s'exerce à éliminer les minorités.
Alors que le personnage principal est un oracle, l'auteur à choisi de ne pas le faire parler; surement pour faire ressentir la rédemption de Jeremiah Camp.
Hormis quelques longueurs sur certains passages, ce roman est un bon cru de cette rentrée de septembre 2022
Merci à Babelio et aux Editions "Mémoire D encrier" pour cette découverte
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Un immense merci à Babelio et aux éditions Mémoires d'encrier pour cette superbe découverte littéraire dans le cadre de la Masse Critique de septembre 2022. Passionnée par la littérature autochtone, je note Thomas King sur ma liste des auteurs à suivre.

« Seuil de tolérance » est le dernier livre de Thomas King, livre par lequel je découvre cet auteur canadien d'ascendance Cherokee qui se trouve également être l'un des plus importants écrivains et intellectuels issus des Premières Nations.

Le héros de l'histoire, Jeremiah Camp, alias l'Oracle, a le pouvoir de voir au coeur de l'humanité. Et ce qu'il y a vu l'a réellement écoeuré. Désabusé après sa dernière mission au profit des riches et des puissants, Jeremiah Camp décide de se cacher du monde dans l'ancien pensionnat de la réserve autochtone de Cradle River et fait voeu de silence. Cependant, les conditions de vie en réserve indienne sont exécrables et la situation risque encore de se dégrader, car le gouvernement prévoit de déplacer la réserve entière. Bien que solitaire, Jeremiah Camp apprécie cette vie en communauté, car il y trouve la rédemption et la possibilité de surmonter les fractures sociales. Mais quand les milliardaires figurant sur une liste établie par l'Oracle en personne décèdent les uns derrière les autres, Jeremiah Camp se voit rattrapé par son passé au sein du consortium multinational ; le Groupe Locken le retrouve et exige de lui une dernière prédiction.

Ainsi s'enchaînent situations abracadabrantes, causes légitimes et critiques acides, tout en finesse sur le ton de l'humour. L'histoire est audacieuse, provocatrice et habilement construite. le personnage silencieux, impassible et aigre-doux de Jeremiah Camp est très intéressant. Thomas King nous restitue à merveille les pensées caustiques de son héros, qui se trouve également être le narrateur.

Roman d'histoire, tant passée que présente, « Seuil de Tolérance » dresse un portrait au vitriol de nos sociétés modernes régies par le pouvoir et les privilèges, qui voient les inégalités sociales, raciales et financières exploser, engendrant des conséquences humaines, politiques et environnementales catastrophiques.
Un roman terriblement ancré dans la réalité, au regard de la période troublée que traverse la planète entière à l'heure actuelle…
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Roman lu dans le cadre de la Masse Critique de septembre 2022, un grand merci à Babelio pour cette découverte.
"Votre mission, si vous l'acceptez, consiste à découvrir pourquoi ces milliardaires sont en train de mourir." C'est ainsi que démarre ce roman, incipit qui annonce assez bien le ton de ce livre : atypique et intriguant. Un homme prénommé Jeremiah Camp vit dans une réserve autochtone du Canada, a fait voeu de silence et passe ses journées à planter des pierres tombales dans le cimetière d'un ancien pensionnat catholique. On apprend alors que Jeremiah travaillait pour un consortium multinational et prédisait l'avenir de milliardaires. Mais voilà que ces dits milliardaires se mettent à mourir un à un de manière douteuse.
J'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans ce roman, peut-être parce que je trouvais la narration du tout début un peu longuette et décousue. J'ai aussi été prise au dépourvu par le protagoniste complétement désabusé et impassible. Mais passé les 50 premières pages, j'ai réussi à me plonger dedans et je n'ai pas été déçue. Thomas King immerge le lecteur en pleine communauté amérindienne, on y découvre les conditions de vie difficiles des natifs, les injustices et le combat pour conserver leur territoire et leurs droits. Mais ce n'est jamais décrit de manière larmoyante comme on pourrait s'y attendre. Au contraire, l'histoire se présente plus sous forme de satire, c'est raconté avec beaucoup de cynisme et l'humour est bien présent. J'ai pris beaucoup plaisir à découvrir cet univers, les coutumes et la vie de ces personnages tous très uniques et attachants. En parallèle de la vie dans la réserve, il y a aussi l'intrigue des milliardaires que j'ai trouvé passionnante. Ce que j'ai particulièrement aimé c'est cette alternance de point de vue : on jongle entre le portrait et le destin des amérindiens et celui des nantis dont la fortune et la vie ne peut paraitre qu'indécente en comparaison. Cela crée une vision de notre société très cynique et grinçante et grâce à cela Thomas King arrive avec beaucoup de justesse à pointer les inégalités sociales de notre société.
Un roman audacieux et intriguant qui donne à réfléchir !
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critiques presse (2)
Actualitte
14 février 2023
Dans un roman entremêlant le fantastique et l’histoire des Premières Nations, le professeur et écrivain Thomas King plonge dans les séquelles psychologiques et le traumatisme causés par les pensionnats, institutions destinées à évangéliser les enfants autochtones. Jeremiah Camp, spectateur muet du traitement infligé à ces communautés, doit également faire face aux velléités des milliardaires, qui recherchent l’immortalité à tout prix.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
27 décembre 2022
Thomas King brouille les genres littéraires avec un talent indéniable. Seuil de tolérance est un grand et beau roman de fantastique social, que vient relever un zeste de thriller politique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
je laisse les ombres remplir l’espace autour de moi. Je n’ai besoin d’aller nulle part, alors pourquoi ne pas rester ici. p.28

Les voyages, ça forge l’esprit, ça nous rend plus ouverts à la différence. Voilà un dicton populaire qui n’a jamais fait ses preuves. Si on se mettait en tête de faire la lien entre la quantité de voyages effectués dans le monde et le niveau de fermeture d’esprit qui se manifeste dans nos politiques et nos interactions sociales, on en arriverait probablement à la conclusion opposée. p. 60

je dois me tasser pour laisser passer les joggeurs qui me contournent avec lourdeur, pressés de se rendre à leur rendez-vous avec la fasciite plantaire, les ostéophytoses et les tassements de vertèbres. p. 70

Nous existons grâce au seuil de tolérance d’autrui. p. 350
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Aucune des personnes présentes ce jour-là sur la place n’aurait admis qu’elles aimaient la mort. Tout ce qu’elles voulaient, c’était célébrer les traditions pompeuses de la guerre, savourer le rituel propre des chansons et des drapeaux, sans qu’on leur rappelle le massacre sanglant qui allait avec.

(Mémoire d’encrier, p.92)
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Huit fois neuf, ça fait soixante-douze.

Deux plus deux, ça fait quatre.

On pourrait croire que le fait de savoir ça, ça change notre façon de percevoir notre place dans l’univers.

Mais non, ça ne change rien, évidemment.

(Mémoire d’encrier, p.278)
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Videos de Thomas King (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas King
Le Huffington Post interviewe Thomas King sur son livre sur la liste restreinte du prix RBC Taylor 2014 pour la non-fiction littéraire. Il parle du livre et de la façon dont il a été écrit, en s'inspirant de son propre héritage autochtone. Sous-titres en français
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