AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782369350491
50 pages
Le Passager Clandestin (16/02/2016)
3.88/5   43 notes
Résumé :
Qu’il fait bon vivre dans l’Amérique des époux Bascom. Maman est à sa place, dans sa belle cuisine, aidée dans ses tâches par des messages publicitaires qui lui disent quand et avec quoi remplir son frigo.
Il y a les deux magnifiques enfants de la maisonnée, totalement accros aux jingles délivrés par leur boîte de céréales préférées.
Et puis il y a Papa, qui travaille avec tant de fierté pour la Société de Ventriloquie Universelle des Etats-Unis, fleur... >Voir plus
Que lire après Audience captiveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 43 notes
5
4 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Bonjour les Babélionautes ! Noon, vous ne vous êtes pas trompé de chaine ; je n'ai pas embauché les deidamie (si vous ne la connaissez pas, allez voir leurs billets). Je fais de l'imitation pour vous parler d'une nouvelle…

« DING, DONG ! IL FAUDRAIT PRENDRE TES CACHETS ! ET N'OUBLIE PAS QUE LES CACHETS ‘ÇAVAMIEUX' ONT LE MEILLEUR DES GOÛTS ! »

Oups ! Désolé, c'est mon pilulier connecté qui se manifeste. Il est sponsorisé. Je l'éteins, voilà !
Donc je vous présente la nouvelle Audience Captive, d'une auteure qui n'a publié… que ça. Ann Warren Griffith a fait beaucoup de choses dans sa vie, mais en termes de fiction, c'est le seul écrit. Et un excellent écrit qui plus est.

« ALLEZ MON GARS ! TU AS PASSÉ TA JOURNÉE DEVANT L'ORDINATEUR. METS TES BASKETS ‘VIFARGENTFLASH' AUX PIEDS ET FILE COURIR ! T'EN AS BESOIN ! »

Mince, encore désolé ! Ce sont mes baskets connectés qui me rappellent à l'ordre. Au retour j'aurai droit à une proposition d'achat d'une nouvelle paire, à tous les coups. Bon, je termine déjà ce billet.
Eh bien la nouvelle de Griffith évoque justement les abus de la publicité. On est dans les années cinquante. On s'y croirait vraiment ; je m'imaginais regarder un épisode de Mad Men. L'auteure évoque une compagnie de publicité qui a conçu un système proche du Wi-Fi pour faire diffuser des pubs par tous les objets que le client a achetés. Cette compagnie s'est même arrangée pour qu'il soit illégal de ne pas écouter ces pubs, et même de se doter de bouchons d'oreilles.
Je vous laisse imaginer l'enfer domestique que vit la « desperate houwive »…

« EH C'EST L'HEURE DE SOUPER ! ÇA TE DIRAIT UNE BONNE SALADE LÉGÈRE ‘LAITUECROUTON ‘ ? ALLEZ, SI TU VEUX TU PEUX MANGER UN PEU DE CAMEMBERT ‘BONLAITCRU' »

Et merdouille ! C'est la pub du frigo connecté maintenant ! Je ne vais pas éteindre le frigo, quand même !
En fait la maîtresse de maison est l'épouse d'un ponte de la compagnie, encore plus brillant que le mari de la Sorcière bien aimée. Et tout le monde apprécie les pubs dans la famille, même si c'est exigeant car on ne s'entend plus penser.
Tout le monde ? Pas tout à fait, une résiste encore et toujours…

« TU AS PENSÉ À ACHETER UN NOUVEL OREILLER ‘GRODODO' ? OUI ? TU VAS DORMIR COMME UN BÉBÉ »

Rââââ ! C'est ma lingerie de lit maintenant ! Fichez-moi la paix.
Bref Ann Warren Griffith décrit parfaitement une situation qui, en qualité de dystopie, m'apparaît plus pénible qu'une apocalypse nucléaire. Bien sûr elle exagère la situation à l'extrême pour que cela en devienne absurde, mais c'est une bonne méthode pour lancer une alerte. La pub, on a tous affaire à cette engeance qui s'incruste partout, des boîtes aux lettre aux pages web consultées en passant par les films des grandes chaines télé. Heureusement, en France son influence a été un peu limitée. J'ai regardé quelquefois des séries en Autriche ou en Allemagne ; c'était à devenir dingue. Ils passaient même une page de pub avant le générique de fin.

« FÉLICITATIONS ! TU VIENS DE TAPER TON MILLIONIÈME MOT AVEC LE LOGICIEL ‘TAPTAPTAP' TU AS DROIT À UN CADEAU. VA VITE LE DÉCOUVRIR SUR LE SITE TAPTAPTAP.COM »

J'en peux plus ! Sauvez-moi !!!

Commenter  J’apprécie          4621
La plus grande difficulté des récits de SF prospective c'est de se retrouver confrontés aux lecteurs du futur qu'ils dépeignent. Il faut reconnaitre qu'il aurait été impossible aux auteurs des années 50 de prévoir toutes les avancées qui auraient lieu à la fin du 20ème siècle. Bien souvent, les récits de SF prospective dégagent un côté suranné en étant passé à côté de certaines innovations. Ceci dit, on peut juger la qualité d'un récit de ce registre lorsque celui-ci parvient, malgré ces anachronismes, à demeurer pertinent sur le fond. C'est totalement le cas de la nouvelle « Audience captive » écrite en 1953 par une certaine Ann Warren Griffith.
Si sur la forme, le texte a un côté un peu daté, l'auteure n'ayant pas anticipé certaines évolutions sociétales et technologiques, sur le fond en revanche, cette nouvelle est d'une justesse et d'une pertinence effroyables. En effet, ce monde dépeint par Griffith, où la publicité est omniprésente, partout, tout le temps, où l'Homme est réduit à sa fonction de consommateur, ce monde aliénant est bel et bien le nôtre.
L'auteure développe son propos dans un récit très bien mené, très bien construit qui parvient à faire sourire, même s'il s'agit d'un rire jaune tant le texte est acide et cruel. Il est très regrettable que l'auteure n'ait pas publié d'autres histoires, celle-ci est vraiment très réussie.

Le petit dossier qui suit la nouvelle est très intéressant et, une fois de plus dans cette collection, donne envie de creuser encore davantage le sujet.

Parmi les nouvelles publiées dans la collection Dyschroniques de l'éditeur le passager clandestin, « audience captive » se hisse dans le haut du panier. Je recommande chaudement.
Commenter  J’apprécie          310
Est-ce l'inspiration prédictive de certains textes SF ? S'ils ne dépassent tout juste pas la fiction, ils approchent néanmoins de très près la réalité de notre quotidien du 21e siècle. C'est bien le cas pour cette nouvelle (et unique histoire SF de l'auteure) d'une petite quarantaine de pages, parue pour la première fois en 1953.
Critique piquante de la société de consommation américaine qui a placé la Publicité sur un Piédestal. La propagande de réclame a envahi la vie de manière totalitaire et tout le monde obéit à doigt et à l'oeil au matraquage.
Si ça amuse bêtement les enfants, cela abrutit aussi la femme au foyer des fifties (synonyme de ménagère écervelée)... j'avais espéré qu'elle péterait un câble... mais non, elle reste crédulement attachée à sa vie d'esclave femelle et consommatrice :(
Mais la procédure de la mise en place de ces publicités qu'a imaginé A. Warren Griffith à quelque chose d'effroyable, parce que tout à fait envisageable...
Un court récit aussi amusant que hérissant.
Commenter  J’apprécie          292
Vous imaginez une vie où la publicité serait omniprésente ? C'est ce monde que nous décrit Anne Warren Griffith. Une Amérique des années 50 où chaque produit vante les bienfaits de son utilisation/consommation. Que ce soit des céréales, des produits d'entretien ou des médicaments. Fred Bascom travaille pour la VU (la Ventriloquie Universelle), heureuse société qui balance des slogans publicitaires à travers divers articles, qui se soit en magasin ou à la maison…
Un petit livre coup de poing ! En moins de 50 pages, il montre les dangers d'un monde où la publicité est reine. Aucune décision prise, on choisit sans choisir et sans besoin. Ca ferait peur si ça n'était pas déjà un peu le cas avec les pubs présentes sur les pages Internet ou dans n'importe quel lieu visité.
On reconnait l'époque des Etats-Unis (années 50) de Griffith, la femme et mère au foyer, reste une femme soumise à l'autorité du mari et aux différentes tâches ménagères.
La fin m'a un peu étonnée mais reste dans le ton de la nouvelle… Audience captive serait apparemment la seule oeuvre de l'auteur mais c'est un livre intéressant sur le pouvoir de la publicité.
Commenter  J’apprécie          210
Avant de lire cette critique, veuillez accepter les cookies…
Audience captive est une novella assez drôle et sarcastique, Ann Warren Griffith imagine une société, proche de la société idéale américaine des années 50, femme au foyer, fée du logis au bruching impeccable attendant son mari, la sortie préférée des enfants est celle du supermarché, et la publicité se répand dans l'air, on serait entouré de slogans sonores en tous genres : imaginez votre paquet de céréale vous appelant le matin dès le réveil, votre paquet de cigarette vous vantant le plaisir de la première cigarette de la journée… C'est une critique de la société de consommation, du mode de fonctionnement capitaliste, forçant la surconsommation, à l'aliénation de la pensée à ce système, la seule réflexion possible étant portée sur cette consommation à outrance, c'est drôle mais assez violent et cruel au final, une petite fable toujours d'actualité malgré le look désuet de cette société, l'autrice n'avait pas imaginé la télé et l'écran à portée de tous, mais le matraquage publicitaire, oui !
Avec ça, vous reprendrez bien un peu de croissance infinie ?
Commenter  J’apprécie          210

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
A l'instant même où Fred avalait son dernier morceau d'ananas, il y eut un rot énorme et sans équivoque. Les enfants eurent l'air surpris et éclatèrent de rire. Mavis parut choquée, mais se mit à rire avec les autres lorsqu'elle entendit une voix d'homme dire :
"Extrêmement gênant, n'est-ce pas ? Et supposez que cela vous soit arrivé à vous ? Mais ce qui est pire c'est le malaise que l'on éprouve en voulant retenir les gaz digestifs ! Pourquoi risquer d'être embarrassé ou ressentir des malaises ? Prenez une tablette Digèrebien et évitez le risque de..." (le rot retentit une fois de plus, déchaînant de nouveau le fou rire des enfants).
Commenter  J’apprécie          100
Elle se sentait mal à l’aise, abattue et, pendant le court répit pendant la publicité du petit déjeuner et celles des articles de nettoyage et d’entretien, elle essaya d’analyser ses sentiments.
Commenter  J’apprécie          120

autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus

Lecteurs (81) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4884 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}