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Bruno Martin (Traducteur)
EAN : 9782369351788
112 pages
Le Passager Clandestin (07/04/2023)
3/5   17 notes
Résumé :

En 1969, Blish imagine un basculement géologique causé par l’espèce humaine.
En 1969, Arthur C. Clarke, prestigieux nom de la science-fiction américaine (2001 : l’odyssée de l’espace), propose à trois grandes plumes du genre, Robert Silverberg, Roger Zelazny et James Blish, d’envisager le danger croissant encouru par l’humanité du fait du progrès technologique.
Dans sa collection Dyschroniques, le passager clandestin réédite la passionnante spé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
James Blish est le quatrième auteur que je découvre grâce à la collection Dyschroniques du Passager Clandestin. Je ne sais pas si le présent texte est représentatif de son oeuvre, mais il m'a plutôt impressionné.

La nouvelle Nous mourons nus serait née à l'initiative d'Arthur C. Clarke qui aurait proposé à Robert Silverberg, Roger Zelazny et James Blish d'écrire un texte évoquant le danger croissant que fait courir à l'homme le perfectionnement de sa technologie.
Le texte de James Blish est assez drastique, mais impressionnant par la proximité de ce qu'il écrit en 1969 avec la réalité d'aujourd'hui (l'extrapolation va un peu au-delà de la réalité, heureusement). Notre bonne vieille New York, lieu du récit, a bien changé. On s'y déplace en canoé ou en péniche, un masque à gaz sur le visage tellement les eaux ont monté à la suite de la fonte des glaces et de l'atmosphère polluée. La vie aquatique a quasiment disparue à cause des déchets plastiques. C'est la cata écologique que l'on nous annonce pour demain.

Mais l'auteur propose une autre idée encore plus définitive pour le genre humain : l'enfouissement des masses incroyables de déchets risque d'entraîner une déstabilisation géologique de la planète elle-même, avec pour conséquence tremblement de terre et volcanisme irrémédiable. Il ne balance pas l'idée en l'air mais en pose des bases scientifiques qui s'appuient sur des théories de l'époque (un article de Hubbert et Rubbey en particulier). Je ne me suis pas renseigné plus avant pour évaluer la plausibilité, mais j'ai apprécié la démarche. Au passage, j'ai noté que James Blish prend la science au sérieux.

Le fond de l'intrigue est qu'il existe une possibilité, pour une poignée de gens, de s'éloigner de cette planète foutue. Certaines personnes ont la possibilité de choisir les sauvés parmi leur entourage. le récit montre les affres du choix pour Alex, sa culpabilité, puis l'inanité de celui-ci. Faut-il survivre à tout prix, comme des rats si nécessaire ? La question est là.

Un texte court et riche, bien équilibré, qui donne envie de découvrir plus avant l'oeuvre de James Blish.
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En 1969, James Blish imagine, dans cette novella visionnaire, une humanité anthropocentrique victime de sa technologie, ayant transformé la Terre en poubelle. le niveau des eaux a considérablement monté avec la fonte des calottes glacières. New-York baigne dans des eaux saumâtres (La cité des eaux mouvantes ?). Il se base sur les premières thèses sur le réchauffement climatique pour nous proposer un récit pessimiste sur la nature humaine. Difficile de croire que ce récit a été écrit en 1969, tant il est aujourd'hui bien plus d'actualité qu'à l'époque : l'aveuglement de ceux qui maîtrisent le système à leurs profits, l'illusion de la planète de secours… C'est court, c'est efficace, les personnages semblent tout droit sortis des romans de Boris Vian, une bande de cadres un peu illuminés, Alex, le personnage principal est haut responsable dans le domaine du ramassage des ordures. C'est traité avec une pointe de satire, un humour détaché, l'insouciance domine, mais le sujet est grave. La noirceur contraste avec cette apparente légèreté, le genre de truc que personnellement j'adore.


Tout va très bien, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien.
Pourtant, il faut, il faut que l'on vous dise,
On déplore un tout petit rien :
La terre va exploser,
Les survivants mourons nus
dans d'atroces souffrances,
Mais, à part ça, Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien.


À la manière des Editions du Belial avec sa collection “Une heure lumière”, les éditions “Le passager clandestin” ont lancé la collection “dyschroniques” présentant de courts récits de science fiction. Il y a une identité visuelle, une petite image en noir et blanc perdue dans un fond blanc crème et nom de l'auteur en noir et titre en rouge chaud. C'est le genre de concept qui m'attire irresistiblement, surtout comme si c'est le cas pour “Une heure lumière”, le choix des textes est qualitatif et judicieux. C'est ma première lecture dans cette collection, et ça démarre franchement bien.
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Une longue nouvelle écrite en 1969, qui se situe dans le courant en vogue à l'époque dans la science-fiction anglo-saxonne, la mise en garde sur les dérives de l'humanité qui maltraite l'environnement et la planète entière...

Le réchauffement climatique a provoqué la fonte des glaces de l'arctique et a déjà bien entamé le continent Antarctique, entraînant une montée des eaux...A New-York, les gens qui ont les moyens habitent aux derniers étages des grattes-ciel, pour sortir on prend son canoë et la police tente de maintenir l'ordre sur les canaux, dans une ambiance d'insécurité et d'insalubrité...Les habitants croulent sous les déchets, dans cette société de consommation qui n'a pas pensé son avenir...

Le personnage principal est patron du syndicat des employés de la société toute-puissante de collecte des ordures ménagères. Avec ses amis et tous les humains, il va devoir affronter son destin...car l'homme a par ses activités provoqué un bouleversement géologique propice à de gigantesques tremblements de terre.
Et peu importe finalement que deux thèses s'affrontent pour en expliquer les causes exactes : injections de déchets liquides dans des puits forés exprès dans le sous-sol ou déstabilisation de l'axe du pôle sud, les conséquences fatales sont là, même l'exode vers la lune imaginé n'est pas opérant.

L'intrigue en elle-même est assez mince, et je n'ai pas tellement aimé le style d'écriture.
Cependant, cette nouvelle et les notes de fin de l'éditeur ont le mérite de nous montrer que dès les années 60 et même 50, des scientifiques voyaient déjà l'humanité aller à la catastrophe, climat, pollution, surpopulation...Elle montre aussi que l'homme discute, discute, et discute encore des causes possibles, et n'agit pas, et il sera bientôt trop tard.
Enfin, autre question mise en évidence dans ce texte, la question du choix, du renoncement...que feriez-vous si le nombre de places vers le salut était limité ? S'il fallait trier, sélectionner des "élus", pour leur force, leur intelligence, leur fertilité, afin de laisser sa chance à l'espèce humaine de se réadapter sur une autre planète ? Laisser son amour sur Terre et partir ? le ou la laisser partir et se sacrifier ? Que faire de ses chats adorés ? Les élus ne seront sans doute pas nombreux...

James Blish est intéressant car il est d'un courant d'anticipation catastrophiste un peu passé de mode, que j'ai notamment beaucoup aimé chez John Brunner...Ecrasé depuis par la Fantasy, il avait pourtant le mérite de faire réfléchir sur un avenir, notre avenir, malheureusement hautement plausible.
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La masse critique de Babelio, mauvais genre de mars 2023, m'a permis de recevoir une nouvelle de James Blish, Nous mourons nus, aux éditions, le passager clandestin, collection dyschroniques, déjà rencontrée avec un livre de Frank M. Robinson, Vent d'est, vent d'ouest, un récit d'anticipation, étant le principe de cette collection, « exhumant », des vieux textes de ce genre de littérature. La science-fiction des années 70, laisse le lecteur conscient des peurs de l'époque étant toujours les mêmes à notre époque, les consciences n'ont pas beaucoup évoluées, la cause écologique est plus un enjeu politique qu'humain, la radicalisation érode lentement les discours, scientifiquement la discorde est présente. James Blish a fait des études de zoologie, poursuivant dans la recherche médicale, pour devenir écrivain et critique dans la science-fiction, recevant le prix Hugo du meilleur roman 1959, pour Un cas de conscience. Cette nouvelle rappelle la conscience que peut avoir l'humanité face à la dérive libérale de la consommation du monde, cette planète qui devient une poubelle de déchet, où le climat s'en trouve perturbé.
De base, le projet de cette nouvelle est l'initiative d'un grand nom de la science-fiction nord-américaine, Arthur C. Clarke, l'ayant proposé à trois autres auteurs, Robert Silverberg, Roger Zelazny et James Blish, déjà en 1969, la prise de conscience sur la préservation de notre terre face à la croissance technologique donnera naissance à une littérature idéologique écologique. Nous sommes en 1989, l'océan est 7 mètres supérieurs à celui de 1938, l'atmosphère est ionisée par le décret d'une loi, étant chargé par des simples gaz industriels et autres poisons qui entrainent des cancers du poumon et des décès par emphysème, l'anhydride carbonique trop présent, par la bataille perdue de la végétation pour la conversion de ce gaz en oxygène et d'eau, loi Clean Air Act n'empêche pas le changement profond de la planète bleue, confronté à des séismes de plus en plus fréquent, la vie humaine risque de disparaitre, un projet fou d'envoyer l'humain sur la lune est en prochain, sans se rendre compte de la difficulté majeure provoqué par ce changement sur l'orbite.
Il y a dans cette courte nouvelle, une réflexion sur la valeur humaine face à son éradication, comme dans Les choses : Une histoire des années soixante de Georges Perec, dénonçant le matérialiste de consommation, nous mourons nus, le titre reprend la tirade d'un acteur de cette histoire, exprimant l'adage que les souvenirs d'une vie ne sont pas matérialistes, c'est l'amour et l'amitié des siens. La réflexion écologique est ce décor sur le questionnement philosophique sur l'amitié et l'amour, celui de choisir ceux que l'on peut sauver et nous accompagner dans une nouvelle vie, dans un environnement hostile comme celui de la lune, où la terre sera le cercueil de l'humanité. Nous sommes dans ces années où la guerre froide est en oscillation, toujours présente, comme une petite piqure de rappel, James Blish avec humour, n'inviteront pas les Russes à les sauver, devront-ils se débrouiller tout seul !
Les détritus indestructibles sont de plus en plus nombreux en cette année 1989, Alex est éboueurs des temps modernes, un grade supérieurs dans ces années 1989, faisant partie d'un syndicat, en proie à faire grève, rencontre le secrétaire Tohil Vaca de cette discussion, nous apprenons la faillite des hommes face à la préservation de la terre, et de la fuite vers la lune pour certain dans une sélection aléatoire, Alex aura la tâche de choisir quelques amis pour ce voyage de survie. La suite sera de longues conversations et des réflexions d'Alex sur les personnes pouvant l'accompagner, laissant une fin d'espoir pour les félidés avec l'amour de leur Maitre.
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J'aime beaucoup les éditions le passage clandestin, pour la qualité des nouvelles publiées mais aussi pour les quelques pages finales explicitant la 'synchronique' du texte.

Dans le cas présent, 'Nous mourons nus', écrit en 1969, est un texte efficace, mais rapidement lu et digéré. Les thèses qui annoncent la destruction de l'Amérique sont d'actualité (la vision de New York sous l'eau et les déchets m'a rappelé un lointain roman d'André Ruellan, intitulé Tunnel), mais j'ai un peu de mal avec les récits eschatologiques à la morale facile. Or c'est le principal écueil de ce (trop) court texte : la description des personnages et leurs dilemmes moraux m'a paru catapultée. Je crois que cette nouvelle aurait été largement mieux si elle avait été déclinée en roman...

Avec cette fin ouverte, j'ai néanmoins l'impression que James Blish m'invite à découvrir d'autres de ses ouvrages, sans doute plus aboutis.

Merci à Babelio et à l'éditeur pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Si nous devons mourir, je tiens à mourir avec mes affaires... et j'entends par là mon monde, mon histoire, ma tradition, ma race. Pas dans un terrier sous un monde désert bon tout au plus à faire une carrière de pierres tombales. C'est nus que nous venons au monde, mais nous ne mourons pas tous nus ; nous avons le choix. Nous pouvons mourir nus sur la Lune... ou nous pouvons aller aux Enfers avec Shakespeare.
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Bien sûr, il n'y avait en réalité plus de poisson nulle part si près de la côte. Il n'y en avait même plus beaucoup en haute mer. Le canal du Guatemala avait entraîné la destruction de vingt-trois mille espèces dans le Pacifique, selon le processus de la compétition évolutive, mais les dommages dans l'Atlantique n'avaient pas été aussi sélectifs. Ils avaient commencé par l'empoisonnement du phytoplancton atlantique, qui constituait le début même de la chaîne de nutrition de toute la vie marine, empoisonnement causé par les limons terrestres chargés d'insecticides et d'herbicides. La population de l'Atlantique d'un pôle à l'autre, du sprat à la baleine, n'atteignait plus que les dix pour cent de ce qu'elle avait été à l'époque où la balayeuse n'était encore que sur les planches à dessin. Quant aux bactéries, le nombre des variétés de molécules qu'elles ne pouvaient plus digérer dépassait de beaucoup celles qu'elles étaient en mesure de résorber.
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L'appartement de Juliette était au quatrième étage, le seul habitable, d'un immeuble naguère à loyers moyens dans le quartier de Chelsea. De temps à autre, le propriétaire réussissait à louer à prix réduit un appartement au troisième à quelque famille crédule et désespérée, en démontrant que même la marée haute ne montait pas jusque-là ; mais les locataires restaient rarement plus d'un mois, ou s'en allaient dès que la première tempête expédiait des vagues battre leurs fenêtres.
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Ils s’en fichent, tout simplement. Ou peut-être ont-ils pris l’habitude de nous mentir depuis si longtemps qu’ils sont devenus incapables de nous dire la vérité même s’ils le souhaitent.
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Il ne lui était encore jamais venu à l’esprit que la raison pour laquelle Dieu exige l’amour de tous, c’est qu’il doit se sentir terriblement coupable.
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