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EAN : 9782213017860
478 pages
Fayard (12/05/1986)
3.92/5   26 notes
Résumé :
Le Cicéron, extraordinairement vivant et attachant, que nous offre Pierre Grimal, est un témoignage sur une époque, mais avant tout sur un homme que des générations ont caricaturé et défiguré de mille manières. L'auteur essaie non pas de porter un jugement de l'extérieur, et, à travers l'épaisseur des siècles, sur l'homme, ou sur le consul, ou l'orateur, mais s'attache à comprendre le personnage lui-même dans sa complexité.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une vraie bible! Avec humour, précision et un art qui ne tenait qu'à lui de rendre vivantes les grandes figures de l'antiquité, comme s'il les avait connues et fréquentées familièrement, Pierre Grimal- un merveilleux professeur que je regrette encore -fait ici le portrait du célèbre Pois-Chiche!

Famille, formation,carrière, biens, amis, oeuvres et le plus intéressant : implication politique.

Il trace le portrait d'un éternel hésitant qu'une bouffée de courage envoie soudain en exil après l'affaire Catilina pour un ridicule vice de forme alors qu'il a réellement empêché un coup d'état .

Cicéron revenu d'exil (sous les vivats, il insiste!) passe une nouvelle fois de l'opportunisme lâche (je soutiens Pompée, puis César, puis Antoine, puis Octave...) à la prise de risque insensée: s'attaquer à ce soudard d'Antoine sans pour autant soutenir Octave, encore bien plus dangereux (c'est le futur Auguste, un poisson froid)...

Notre Pois-Chiche vieillissant, devenu décidément héroïque, va finalement s'exposer, après un incompréhensible atermoiement sur les bords de la mer (je prends ce bateau? je ne le prends pas?)- à se faire trancher la gorge, la langue et les mains par les sbires d'Antoine ( sans qu'Octave, trop content d'être ainsi débarrassé d'une vieille baderne républicaine, attachée au sénat et à ses pouvoirs, ne lève le petit doigt)...

Ses mains et sa langue seront, ô horreur , exposées sur les Rostres du forum, et la femme d'Antoine- une douce créature..- ira transpercer cette langue experte qui a osé attaquer son mari par une fibule enlevée à sa paenula...

Quelle vie extraordinaire! Quelle fin tragique! Quel drôle d'homme dont les discours nous ont tous ennuyés et dont la correspondance montre l'intelligence et les difficultés de choix!
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Un livre passionnant qui nous permet d'en découvrir un plus sur une grande personnalité politique de la république de Rome dans une époque charnière et troublée : Ciceron. Souvent décrié par les historiens comme étant un individu lâche et vaniteux, Pierre Grimal va s'aider des écrits de Plutarque et de Ciceron lui-même pour nuancer ces propos et tenter de réhabiliter l'homme d'Arpinium
En effet, l'auteur nous dévoile toute la subtilité et toute la complexité de ce tribun connu pour ses joutes oratoires admirées par la société romaine. Véritable gladiateur du verbe qui ne put embrasser la carrière militaire à cause de sa mauvaise santé, et qui, pour compenser, développa son éloquence auprès des diverses écoles de dialectique hellénistique dans le but de servir Rome en tant que magistrat et gravir les échelons du pouvoir. On le suivra dans le début de sa carrière comme jeune avocat de province en quête de relations, jusqu'à son avènement en tant que jurisconsulte puis sa fin funeste. Tout se parcourt sera l'occasion de découvrir un homme tiraillé entre son sens moral, sa haute idée des valeurs républicaines et son ambition personnelle ainsi que ses diverses compromissions pour ménager ses amitiés, éviter des revers de fortunes. Il passera une bonne partie de sa carrière politique à éviter les pièges, procès et tentative d'assassinat échafaudés par ses adversaires et n'aura de cesse de développer ses connaissances philosophiques notamment stoïciennes. Ce livre nous permet également d'en découvrir un peu plus sur les arcanes du pouvoir politiques de l'époque et leurs acteurs principaux : les systèmes de castes, les alliances, les complots, les manoeuvres judiciaires, coup d'état, démagogie envers la plèbe, système d'alliance, le triumvir de César- Pompée et Crassus, les vertueux du sénat comme Caton, les ennemis haineux comme Clodius Pulcher. On découvrira une société en prise avec diverses contradictions : un système logique de loi, coutume et procédures écrites qui peuvent être chamboulé par la superstition sous forme d'augures, rêves funestes ; le besoin de démocratie et d'égalité et la tentation de confier l'état a des imperators, homme fort qui rétablirait l'ordre et rendrait à Rome sa gloire légendaire.
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C'est dense ! Une biographie très complète qui demande un peu de volonté et de concentration. le propos manque parfois de clarté et de fluidité, les personnages et digressions souvent touffues (souvent passionnantes, mais denses) ne sont pas toujours très bien introduites. On sent que Pierre Grimal s'attend à ce que son lecteur ait déjà de bonnes bases concernant Rome et la République.

À conseiller à ceux qui ont déjà quelques connaissances sur République romaine (sans pour autant avoir un doctorat sur le sujet).
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Magnifique, il est rare qu'un livre d'Histoire m'accroche comme un roman. C'est super bien raconté mais à la fois très juste historiquement.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pour en découvrir et en enseigner les moyens, il expose les résultats de sa longue réflexion et sa longue pratique moins sur l'éloquence que sur l'art de s'en servir pour le bien de la cité.
Antonius, au premier livre, établit une distinction entre les hommes"diserts" et les hommes "éloquents". Les premiers, dit-il, sont capable de parler, devant les hommes "moyens" et d'exposer clairement les idées reçues. Les seconds savent mettre en pleine lumière, dans toutes une splendeur nouvelle, le sujet dont ils parlent et leur esprit contient, comme une source jaillissante, tout ce qui importe à leurs discours. Ici, la beauté exalte la pensée, la porte à son plus haut degré; le discours n'est pas alors seulement un moyen de persuasion, il est la pensée elle-même.
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Nous rencontrons ici un trait profond du caractère romain: le sentiment des liens affectifs qui existent entre les membres de la cité. (...) . Cela entraîne que les citoyens ont, les uns envers les autres, des devoirs de pietas qui dans une certaine mesure l'emportent sur le droit. Un souvenir de cela subsiste dans une maxime romaine, souvent répétée que "le comble du droit est le comble de l'injustice" Summum ius, summa inuiria" : les Romains, peuple de juristes, ont été en même temps sensibles aux limitations d'un système dans lequel la parole écrite, la règle une fois formulée remplaceraient l’appréciation sensible de chaques situations , saisie dans sa complexité
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Video de Pierre Grimal (12) Voir plusAjouter une vidéo

Pierre Grimal
Jacques CHANCEL s'entretient avec Pierre GRIMAL, professeur d'histoire romaine à la Sorbonne : l'importance du latin, comment lui est venu son intérêt pour la civilisation antique, ce que représente la culture antique, remarques sur l'enseignement, ce que nous devons à La civilisation romaine, la mentalité romaine, les sciences ont permis l'évolution intellectuelle, s'est intéressé à la...
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