Noémie Grunenwald est la traductrice en français de
Dorothy Allison,
Silvia Federici,
Julia Serano,
Sara Ahmed, bell hooks... Elle est entrée en traduction « par effraction », c'est-à-dire sans formation en traductologie, mais en voulant comprendre des textes inaccessibles en français.
«
Sur les bouts de la langue – Traduire en féministe/s » est un essai narratif sur son expérience du métier et les choix de traduction qu'elle a opérés, mais également une belle réflexion générale sur la langue en tant qu'alliée. Écrire en féministe/s, ce n'est pas juste ajouter un point médian par-ci, par-là, c'est un ensemble de choix politiques.
La traduction est un métier de l'ombre, majoritairement féminin (« En 2020, 74% des membres de l'Association des Traducteurs [sic] Littéraires de France étaient des femmes ») alors que les institutions littéraires sont, je ne vous apprends rien, gouvernées par les hommes. La traduction est pourtant essentielle dans un effort de transmission des savoirs. À quand la mention des noms des traductrices sur les couvertures ?
Noémie Grunenwald tisse des liens entre les écrits féministes et rend hommage au collectif, d'où le pluriel de « féministe/s » dans le titre. Je recommande ce livre à toutes les personnes qui traduisent, écrivent, lisent de manière politique car il leur donnera de la force dans laquelle puiser pour lutter contre les impensés, pour les impensées de la langue. À découvrir absolument en librairie dès le 8 octobre.