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Gerty Dambury (Traducteur)
EAN : 9782381980126
224 pages
L'Arche (08/10/2021)
4.27/5   13 notes
Résumé :
Le recueil Black Unicorn, écrit en 1978, occupe au sein de ses écrits poétiques une place particulière. La poète apparaît sous toutes les facettes de sa féminité, comme fille, mère, amante, poète, militante. Ces poèmes d’amour évoquent l’apogée d’un désir, empreint de rage et d’une sensualité que la prise de conscience aigüe des discriminations subies ne parviendra pas à brider.
À la fois charnels et érotiques, ces poèmes renouent avec une spiritualité ances... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En abordant ce recueil, on est tout de suite saisi par l'atmosphère militant, radical, combattant qui s'en dégage. L'autrice militante acharnée des droits civiques de la minorité noire, mais aussi de la cause féministe, lesbienne, et des mères élevant seule leurs enfants, nous emmène au travers de ce parcours polymorphe, dans un dithyrambique portrait des combats existentiels à mener pour se libérer des carcans multiples de l'oppression. Comme des petites histoires du quotidien, souvent triste et mélancolique, la poétesse construit un labyrinthe aux multiples sorties possibles, offrant dans ses mots, une poésie sensible et déterminée à la fois. Oxymore poétique énigmatique, cachant dans ses vers à double, triple lecture, des messages percutants incitant les opprimés, les victimes de discrimination à se bouger" les fesses" si elles veulent obtenir des droits et trouver leur place dans la société américaine. Par cette injonction poétique, l'autrice délivre un leitmotiv hyper simple, le combat, c'est tout le temps et n'attendez rien de vos "supposés" oppresseurs. Néanmoins, si la grande poétesse a du talent, un esprit guerrier pour faire triompher ses causes, elle laisse planer une ambiguïté, un doute, voir une certitude sur la non-universalité de sa lutte. Car, en utilisant parfois, une rhétorique aux consonances wokistes, elle assombrit la portée de ces vers, en refusant d'inclure l'ensemble des êtres humains dans un combat universel pour la tolérance.
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Une amie m'a fait découvrir cette poétesse et je l'en remercie vivement. Ce recueil est incroyable, à chaque page, le lecteur est transporté ailleurs, à l'intérieur de soi ou bien loin très très loin. C'est magnifique.
Chaque soir, je lis quelques poèmes et je voyage partout. Splendide, cette poétesse est extraordinaire, je n'en dis pas plus, il faut absolument la découvrir par vous même.
Les poèmes sont plein d'amour, de tendresse, de sensualité, d'érotisme, de luttes, de fureur, de liberté, de spiritualité.
Audre Lorde est une brillante poétesse féministe mais surtout une vraie guerrière !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C‘est un simple poème
pour les mères les sœurs les filles
jeunes filles que je n‘ai jamais été
pour les femmes qui nettoient le ferry de Staten lsland
pour les sorcières décharnées qui me brûlent
à minuit
en effigie
parce que je mange à leur table
et dors avec leurs fantômes.

Ces pierres dans mon coeur sont toi
de ma propre chair
me tailladant de la pointe de tes yeux menteurs
m’expulsant de ta peau par ton rire
parce que tu n'accordes de valeur ni à ta propre
vie
ni à moi.

Ceci est un simple poème
il ne me restera ni mère ni sœur ni fille
lorsque j’en aurai terminé
et seuls demeureront les os
vois comme les os sont visibles
la forme de nos corps en guerre
de nos griffes déchirant notre chair
pour nourrir l’autre côté de nos faces travesties
auxquelles nous avons donné 1e nom d’hommes.

Donald deFreeze je ne t'ai jamais mieux connu
que dans les yeux de mon propre miroir
espérais-tu
pardon ou bénédiction
couché
dans un lit après l’autre
ou bien ton œil était-il suffisamment acéré et sans merci
Pour supporter
Plus encore que les morts du désir ?

Avec ta voix à mon oreille
avec ma voix à ton oreille
essaie de me renier
je te pourchasserai
à travers les veines nocturnes de ma propre addiction
à travers toutes mes enfances insatisfaites
tandis que ce poème se déploie
comme les feuilles d’un livre d’images
je n’ai plus ni sœur ni mère ni enfants
seulement un océan sans marées de femmes éclairées par la lune
de toutes les ombres de l’amour
apprenant la danse de qui s’ouvre et se ferme
apprenant une danse de tendresse électrique
qu'aucun père et aucune mère ne leur enseignerait.

Viens Sambo danse avec moi
paie le joueur de cornemuse
les genoux bien haut
au-dessus de ta volonté sous ta sale tronche
blanche viens Bimbo viens Ding-Dong
regarde la ville tomber tomber
tomber couche-toi chienne ralentis négro
alors tu veux une matrice confortable pour te cacher
pour avancer les lèvres et te ré-aspirer
en toute sécurité
je vais te dire ce que je ferai
la prochaine fois que tu te précipites sur la hache
que tu chercheras vraiment une niche pour te cacher
huche-moi
le suis la vendeuse de tickets
pour la reine des montagnes russes
je peux te tirer de là
Pour pas cher.

Ceci est un simple poème
qui cohabite dans me tête avec des rêves de grande femme noire
ayant des bijoux dans les yeux
elle danse
la tête prise dans un casque doré
altière
couverte de plumes
son nom est Colossa
ses cuisses sont comme des colonnes
ou comme des chênes écorchés
enfermée dans son armure
elle danse
avec de lents mouvements qui secouent la terre
qui soudain changent
et s’illuminent
tandis qu’elle tournoie en riant
le métal ouvrage sur ses hanches
disparaît
et sur le bord brillant
une surprise
de poils noirs et crépus.
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S’adapter

Il pleut depuis cinq jours
D’affilée
Le monde est une
Flaque ronde
D’eau sans soleil
Où de petites îles
Commencent seulement
à pointer
Un jeune garçon
Dans mon jardin
Écope l’eau
De sa parcelle de fleurs
Quand je lui demande pourquoi
Il me dit
Que les jeunes graines qui n’ont pas vu le soleil
Oublient
Et coulent facilement.
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Les femmes Dan dansent avec des épées à la main pour marquer le temps où elles étaient des guerrières



extrait 1

Je ne suis pas tombée du ciel
je
ne descends pas non plus d’une plaie de sauterelles
boire de la terre ma couleur et ma force
et je ne viens pas comme la pluie
en offrande ou symbole du futur de la terre
j’arrive comme une femme
noire et ouverte
quelquefois je tombe comme la nuit
douce
et terrible
seulement lorsque je dois mourir
afin de me relever.



/ Traduction de l’anglais par Gerty Dambury
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La licorne noire est goulue.
La licorne noire est éperdue.
La licorne noire a été prise
pour une ombre
ou un symbole
et trimbalée
de par un pays froid
où le brouillard peignait des parodies
de ma fureur.
Ce n’est pas en son giron que repose sa corne
mais dans les profondeurs de sa fosse-de-lune
croissante.

La licorne noire est rétive
la licorne noire est intraitable
la licorne noire n’est pas
libre.
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Les femmes Dan dansent avec des épées à la main pour marquer le temps où elles étaient des guerrières



extrait 2

Je n’arrive pas comme un guerrier secret
une épée dans la bouche
cachée derrière ma langue
réduisant ma gorge en lambeaux
soumise aux ordres avec le sourire
tandis que le sang
s’écoule et sort
par les orifices des deux moules sacrés
sur ma poitrine.



/ Traduction de l’anglais par Gerty Dambury
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Videos de Audre Lorde (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Audre Lorde
Lecture par Nanténé Traoré & Marie-Sohna Condé Rencontre avec Lucie Lamy & Jean-Philippe Rossignol & les éditrices de L'Arche et d'Ypsilon, animée par Christelle Murhula
À l'occasion de la publication de Nouveau départ de May Ayim et de Charbon d'Audre Lorde, les éditions Ypsilon et L'Arche vous invitent à traverser l'oeuvre de ces deux poétesses, essayistes et militantes par une soirée de lectures et de discussion. Pour Ayim comme pour Lorde, il aura fallu attendre plus de vingt ans pour voir traduire leur poésie en français. Reconnues dans leurs pays comme des figures essentielles de la lutte contre le racisme et le sexisme, les écrits de ces deux grandes personnalités de l'afroféminisme sont enfin disponibles en France, apportant une nouvelle pierre à l'histoire internationale du mouvement. Ayim et Lorde se sont rencontrées à Berlin au cours des années 1980, alors que les liens transatlantiques du mouvement se renforçaient, les mots et les idées circulant entre l'Allemagne et les États-Unis. Ayim fut l'une des premières à revendiquer le terme d'afro-allemande, et Lorde une pionnière dans l'affirmation d'identités multiples et mouvantes (« poète, noire, féministe, lesbienne, mère, guerrière, professeure et survivante du cancer » comme elle se décrivait elle-même). Toutes deux ont écrit des essais et des recueils de poésie, démontrant par leur travail que théorie, pratique, militantisme et poésie peuvent fonctionner ensemble pour changer le monde. Marie-Sohna Condé et Nanténé Traoré porteront les voix des poétesses, puis une discussion autour de la traduction sera proposée avec Lucie Lamy et Jean-Philippe Rossignol, traducteur et traductrice de May Ayim, et les éditrices d'Ypsilon et de L'Arche.
À lire – Audre Lorde, Charbon, trad. de l'anglais (États-Unis) par le collectif Cételle, éd. de l'Arche, 2023 – May Ayim, Nouveau départ, trad. de l'allemand par Lucie Lamy et J.-P. Rossignol, éd. Ypsilon, 2023.
Son : Axel Bigot Lumière : Iris Feix, assistée de Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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