Qui ne connaît pas au moins une oeuvre d'
Edward Hopper ? La « maison au bord de la voie ferrée », qui a inspiré
Hitchcock, « Nighthawks » certainement la plus célèbre, ou bien encore « Gas », la station service (presque) vide.
Là, il est question de « Cap Cod Evening », un tableau emblématique de ce grand peintre américain. On y retrouve tout ce qui le caractérise : la mélancolie, le silence, la solitude et une lumière qui vient mettre tout cela en exergue.
Ce tableau n'est qu'un prétexte pour raconter Hopper. C'est d'ailleurs l'objet de cette très belle maison d'édition qui, à partir d'une oeuvre, va relater la vie de différents artistes (c'est le cas ici pour E. Hopper).
C'est par la voix de Joséphine, sa femme, enfin
Catherine Guennec l'autrice de ce récit romanesque, que l'on entre dans la vie et l'oeuvre de ce couple de peintres. Cette dernière s'est basée sur les journaux et autres carnets que Joséphine aura remplis toute sa vie.
Ces deux artistes peintres auront joué à je t'aime moi non plus durant quarante ans.
On entre dans leur intimité, par le regard de Joséphine donc, cette femme qui sacrifia sa carrière de peintre pour mieux mettre en lumière celle de son mari « Se marier est fatal pour la femme artiste ».
En l'occurrence, ce tableau n'a pas été choisi au hasard : cette femme, bras croisés, qui semble agacée, l'homme qui cherche à attirer l'attention du chien, qui lui regarde ailleurs, tous semblant avoir oublier comment communiquer.
Ah l'atmosphère des tableaux de Hopper …!
Wim Wenders, qui lui consacra un film, dit de Hopper et son oeuvre « il crée une tension telle qu'il force le spectateur à en imaginer la suite ».
Je m'y perds régulièrement en contemplation et j'ai pris là beaucoup de plaisir à découvrir une nouvelle facette (pas forcément la plus reluisante, mais je vous laisse le découvrir) de ce peintre emblématique, contemporain de Georgia O'Keefe ou
John Dos Passos que l'on croise dans ce roman.