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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Premier opus de cette collection que je lis, découvert grâce à un ami babeliote que je remercie encore du précieux conseil.
Je ne suis pas déçue et je vais poursuivre avec Manet puis Géricault.

Je trouve l'idée tout à fait originale et réussie de mener un récit qui analyse une oeuvre d'art et, ici donne la parole à l'épouse de l'artiste, qui a largement collaboré à son prestige et son succès. Peintre elle même, qui s'est effacée derrière son tyrannique époux.
Cette relation bien que fructueuse n'est pas sans rappeler le couple explosif Picasso-Dora Maar !
Mais les Hopper sont restés unis jusqu'à leur dernier jour.

C'est très documenté et de nombreuses oeuvres sont évoquées ce qui permet de les découvrir.
Car de Hopper je ne connais que les plus célèbres.
Cette promenade m'a donc conduite à rechercher le catalogue d'exposition de 2012, resté longtemps épuisé, il réapparaît de nouveau, j'ai pu enfin le commander au prix initial !
Je l'attends impatiemment...

Plusieurs émissions en podcast sont disponibles sur France culture dont 5 épisodes avec Karin Muller qui communique sa passion pour ce peintre.
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C'est l'histoire d'un livre qui n'aurait jamais dû finir entre mes mains.
Non pas que je ne m'intéresse pas à la peinture, à l'art d'une manière générale sous toutes ses formes, ou même aux ouvrages traitant de ces questions. Mais il se trouve que Ed Hopper et ses tableaux n'éveillent que bien peu de sentiments en moi ...
Et pourtant, me voilà avec un court opus d'une centaine de pages de Catherine Guennec, dans une collection qui donne pour objectif à ses auteurs de raconter l'histoire d'un tableau célèbre.
Nous voilà donc parti à la découverte de "Cape Cod Evening", peint en 1939, dans un subtil mélange entre fiction et histoire, entre roman et enquête. Sauf que Catherine Guennec ne se contente pas de décrire le tableau. C'est pour elle un prétexte qui, tout en interrogeant assez largement l'oeuvre d'Hopper - et en évitant le piège de l'érudition - et pour dessiner en creux le portrait d'un homme. Ou plutôt, le portrait d'un couple. Mieux encore, le portrait d'une femme, celle de Hopper.
Jo Nivison. La narratrice. Celle qui peint, mais qui sacrifie sa carrière pour s'effacer devant celle de Hopper. Celle qui est aujourd'hui oubliée. Mais qui donne aussi tout son sens à ce roman, à "Cape Cod Evening". Un très bel angle choisi par Catherine Guennec et au final, l'impression de mieux comprendre voir apprécier le travail de Ed Hopper.
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Voici une biographie peu banale qui en réalité en cache deux, celle du peintre Edward Hopper, et celle de sa compagne Joséphine Nivison son épouse, dite Jo. L'auteure, Catherine Guennec, a en effet eu l'excellente idée, à partir des nombreuses notes que celle-ci a consignées durant sa vie, de lui donner la parole pour nous parler de Edward Hopper et raconter leur histoire.
Et quelle histoire !

De Hopper, à part ses peintures, j'ignorais tout de l'homme mais je n'ai eu aucune surprise à découvrir un caractère taiseux, solitaire, jaloux de son espace intime, mais non pour autant dépourvu d'ego.
Plus que le travail de Hopper qui est présenté, c'est un rideau qui est levé ici découvrant un couple dans la tourmente, elle, épouse tempétueuse et vivante, lui taciturne et morne. Pourtant ils vécurent ensemble 43 ans, 43 années de rivalité, de lutte, de fureur, mais aussi de dépendance et de complicité, mélange de rejet et de tendresse.

Le livre s'achève sur le tableau « Deux comédiens », un Pierrot et une Colombine saluant sur scène les spectateurs, Edward et Jo ? main dans la main, Ed et Jo réconciliés ? ou métaphore de l'auteur pour considérer que c'est de leur collaboration que s'est construite l'oeuvre de Hopper ?

J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a permis de revisiter les toiles de Hopper et d'aller faire un petit tour du côté des charmes de la Nouvelle Angleterre, et surtout de découvrir Jo Nivison dont j'ignorais tout et a fortiori qu'elle fut peintre.
Mais restant un peu sur ma faim concernant le personnage Edgar Hopper je ne vais pas en rester là et commander deux ouvrages repérés dans la biographie : celui de Karin Müller « Lever de rideau sur Edgard Hopper » qui elle, a contrario, donne la parole au peintre, et celui de Gail Levin collagiste et historienne de l'art, qui ai-je appris détiendrait les mémoires de Joséphine.
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De Jo, il faudra attendre sa mort pour découvrir ne serait-ce que l'esquisse de cette femme. La femme d'Édward Hopper.

Prétendument une emmerdeuse.
Prétendument jalouse de son génie de mari. Elle qui peignait. Un peu. En dilettante, comme toutes les femmes. Quelques natures mortes. L'art n'est pas fait pour le sexe faible.
Nous sommes au début du XXe siècle.

De cette toile, absolument sublime, Cape Cod Evening, l'auteure en extrait l'essence de ce couple si mystérieux, que formait Hopper et son épouse. Ce couple solitaire. Esseulés même ensemble. Comme repliés sur eux-mêmes.

On découvre un amour ambigu, une violence latente, à la limite d'un masochisme réciproque.

Catherine Guennec donne la parole à Jo, avec un naturel et une lucidité confondantes.

On referme ce livre et...
Je vais vous raconter ce que j'ai fait après. Je suis allée regarder un documentaire, Jo et Edward, The violence of silence. Je vous le recommande. Puis j'ai cherché si les journaux intimes de Jo avaient été finalement publiés... Je n'ai pas trouvé.
Mais je n'en ai pas fini avec ces deux-là !

J'étais fascinée par ce peintre, par toute cette solitude dégorgée de sa palette. Je le suis toujours. Mais à présent, ma fascination s'étend au couple Hopper.

A lire.
Si vous aimez Hopper, à lire absolument.
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RENDEZ-VOUS A CAPE COD

Edward Hopper

…Bien-sûr vous connaissez ses tableaux- singuliers par leur quiétude énigmatique, profondément inspirés par la photographie, discrètement peuplés de personnages a priori seuls et passifs, le tout formant une oeuvre dominée par la mélancolie et continuant d'interroger ses spectateurs comme médusés par l'impression qu'ils dégagent.

Mais connaissez-vous Edward Hopper dans l'intimité ? L'homme- peintre avant tout bien sûr- mais époux également.

« Quarante ans de vie commune et de collaboration », voilà comment la narratrice, sa femme Joséphine, résume leur vie de couple.
L'homme est un taiseux sans douceur ni affection, un être renfrogné et solitaire, comme les personnages de ses tableaux et comme beaucoup de génie artistique.
Jo et Ed c'est le couple du vide- ou celui du chaos- selon. Un couple entièrement consacré à la peinture, et de rares jolis moments d'intimité.
On dit souvent que derrière chaque grand homme on trouve une grande femme. C'est exactement le cas de Jo qui toute sa vie s'est mise au service de l'oeuvre du peintre, quitte à devenir transparente à ses yeux. Elle-même femme-artiste, elle est méprisée et inconsidérée par le maître Hopper, très blessant à l'égard de ses créations.
« Se marier est fatal pour la femme artiste »- Une réalité qu'elle vécut comme une douleur mais qu'elle accepta cependant pour porter le talent inouï de l'homme qu'elle aimait.

« le roman d'un chef-d'oeuvre », voilà une nouvelle très belle collection des éditions Ateliers HD. Un concept original dont chaque récit a pour point de départ l'oeuvre d'un artiste permettant d'en découvrir les secrets le plus intimes.

Dans Les heures suspendues selon Hopper, Catherine Guennec, dans un beau et long monologue offre une voix à celle qui sacrifia sa vie d'artiste pour laisser s'épanouir celle de son mari.
Laissez-vous porter par cette voix sous les embruns de Cap Cod et par la mélancolie du plus français des peintres américains qui vouait une véritable passion à Paris, Rimbaud, Verlaine, Courbet, Zola ou encore Mallarmé.

Ou bien, laissez-vous tenter par d'autres artistes dans cette même collection : Klimt ou Manet vous attendent déjà- Gauguin, Géricault, O'Keeffe ou Van Gogh dans les parutions à venir de septembre.
Allez ! Il y en a bien un que vous aimeriez découvrir d'une manière singulière !
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Qui ne connaît pas au moins une oeuvre d'Edward Hopper ? La « maison au bord de la voie ferrée », qui a inspiré Hitchcock, « Nighthawks » certainement la plus célèbre, ou bien encore « Gas », la station service (presque) vide.
Là, il est question de « Cap Cod Evening », un tableau emblématique de ce grand peintre américain. On y retrouve tout ce qui le caractérise : la mélancolie, le silence, la solitude et une lumière qui vient mettre tout cela en exergue.

Ce tableau n'est qu'un prétexte pour raconter Hopper. C'est d'ailleurs l'objet de cette très belle maison d'édition qui, à partir d'une oeuvre, va relater la vie de différents artistes (c'est le cas ici pour E. Hopper).

C'est par la voix de Joséphine, sa femme, enfin Catherine Guennec l'autrice de ce récit romanesque, que l'on entre dans la vie et l'oeuvre de ce couple de peintres. Cette dernière s'est basée sur les journaux et autres carnets que Joséphine aura remplis toute sa vie.

Ces deux artistes peintres auront joué à je t'aime moi non plus durant quarante ans.
On entre dans leur intimité, par le regard de Joséphine donc, cette femme qui sacrifia sa carrière de peintre pour mieux mettre en lumière celle de son mari « Se marier est fatal pour la femme artiste ».
En l'occurrence, ce tableau n'a pas été choisi au hasard : cette femme, bras croisés, qui semble agacée, l'homme qui cherche à attirer l'attention du chien, qui lui regarde ailleurs, tous semblant avoir oublier comment communiquer.

Ah l'atmosphère des tableaux de Hopper …!
Wim Wenders, qui lui consacra un film, dit de Hopper et son oeuvre « il crée une tension telle qu'il force le spectateur à en imaginer la suite ».

Je m'y perds régulièrement en contemplation et j'ai pris là beaucoup de plaisir à découvrir une nouvelle facette (pas forcément la plus reluisante, mais je vous laisse le découvrir) de ce peintre emblématique, contemporain de Georgia O'Keefe ou John Dos Passos que l'on croise dans ce roman.
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Les toiles de Hopper sont est bien connues, je ne m'étais jamais vraiment interrogée sur la vie de ce peintre, de sa femme, que je savais modèle "unique". C'est une très bonne idée des éditions Ateliers Henry Dougier. On entre ainsi dans l'intimité d'un personnage célèbre, notre regard est amené à approfondir un tableau et ce livre me donne envie d'explorer la collection et d'aller au musée.
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