Il m'a été impossible de poursuivre cette lecture, je pense que c'est dû à l'écriture de l'auteure, maintenant il m'est difficile de faire une réelle critique car je ne l'ai pas lu en entier et donc je ne sais pas trop le sujet de ce roman.
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Des hommes entraient, tout empruntés :
"Faites excuse, vous tous, si vous plaît."
Ils déposaient une offrande, des fruits sauvages, noix, châtaignes, champignons ; parfois un garenne aux poils ébouriffés dont la prunelle, encore figée d'étonnement, n'avait pas eu le temps de se ternir ; parfois un jau vivant, la crête batailleuse, les plumes bariolées de reflets mordorés, ou encore un brochet, gueule béante, ouïes palpitantes, englué dans les herbes longues arrachées à la berge ; ou même une pannerée d'écrevisses grouillantes et bruissantes sur leur lit d'orties.
A ce moment, ils entendirent un roulement de voiture au loin, le trot d'un équipage. La dernière fois, ç'avait été le médecin de Ruffec. Ils se regardèrent.
"Et qui c'est-il, dit la vieille, qui peut être assez fou pour redemander le fabricant de cadavres ?"
Je n'ai connu d'elles que trois tombes pareilles, une grande maison déjà différente de celle où elles vécurent et une chape d'église en soie si lourde qu'elle faisait au prêtre comme un roide manteau de vierge espagnole. Au cimetière, à droite de la croix hosannière, la ferveur populaire avait entouré de buis leurs trois pierres moussues, sans nom, sans date. Pour la Toussaint, pour les Rameaux, quand on fleurit les tombes, les enfants que nous étions y déposaient rituellement une branchette bénie. Les vieilles femmes ne manquaient pas de venir se pencher sur ces mortes qu'elles n'avaient pourtant pas connues, elles faisaient un signe de croix et remuaient les lèvres pour une prière. Nous interrogions à voix basse : " Qui est-ce ?" et l'une ou l'autre de ces priantes en mante noire interrompait son chuchotement : "Des saintes, mes petites."
(Prologue).
"Tu racontes, dis, marraine ?"
Elle remontait sur son front les lunettes cerclées d'acier, piquait entre le velours noir de sa coiffe et les bandeaux de ses cheveux gris la cinquième broche de la chausse en cours :
" Un conte ou une histoire ? " demandait-elle.
A dix ans, je ne craignais plus l'Ogre ni Barbe-Bleue, et je connaissais par cœur les aventures de Jean-le-Sot.
Marraine le savait bien, mais elle jouait avec mon impatience. Je suppliais :
" L'histoire des Demoiselles, tu veux bien ? "
Le curé et le charpentier, qui devaient bien approcher les cadavres, moururent à deux jours d'intervalle. Et depuis, les morts s'en allaient sans eau bénite et sans cercueil. On jetait seulement de la chaux dans les fosses avant de recouvrir les corps de terre, chrétiens et païens réconciliés dans la même sauvagerie.
L'histoire et le
roman font bon ménage
Ce numéro d'Apostrophes est consacré au
roman historique.
Barbara CHASE RIBOUD présente son livre :"
La Virginienne", relation des
amours de
Thomas JEFFERSON, un président sudiste des Etats Unis et d'une esclave Sally HEMINGS ;
Maurice DENUZIERE pour son livre : "
Bagatelle";
Marguerite GURGAND pour :"
Les Demoiselles de Beaumoreau"; à l'époque napoléonienne, trois demoiselles venues de...