Je me suis attaquée à plus fort que moi.
Ce texte, traduit ici par Christian-Joseph Guyonvarc'h, est rarissime. Il rapporte un échange assez inintelligible entre deux druides ou plutôt Filid (File au singulier). En effet, ces poètes « magiciens » pratiquaient parfois des joutes verbales avec plusieurs niveaux de compréhension. Mais encore faut-il pouvoir comprendre ces différents niveaux.
Le livre commence par une introduction essentielle pour comprendre (ou du moins essayer) ce que nous allons lire par la suite. Hélas, cette présentation de l'auteur est parfois assez ardue à lire. Les nombreuses explications sur les traductions antérieures ou les choix de traductions sont parfois très dures à comprendre pour quelqu'un qui n'a aucune connaissance dans le domaine de linguistique et dans les langues celtiques.
Là était la première difficulté de ce livre.
Ensuite, on passe un autre problème. Les manuscrits qui ont transmis cette joute ont été de très nombreuses fois glosés (note de bas de page si l'on peut dire). Ces gloses ont été traduites pour éclairer le lecteur. le souci, c'est que les « vers » glosés sont très très très nombreux et qu'il faut, à chaque fois, se rendre à la fin de l'ouvrage pour les lire ; ce qui est parfois très pénible quand tous les vers de la page sont annotés ! Et cela, ça rend souvent la lecture très pénible !
Mais la plus grande difficulté du texte, c'est ça compréhension. Malgré l'introduction et les gloses, on saisit souvent très mal ce que les deux filid veulent dire. Peut-être que quelqu'un qui possède de très grosses connaissances y verra un peu plus clair (bien que les spécialistes restent eux aussi parfois « évasifs »).
La première partie du texte (si l'on peut dire) explique les raisons de la joute entre les deux filid (une histoire d'héritage à une place importante auprès d'un souverain). La seconde partie est la joute elle-même. Les filid se mesurent l'un à l'autre pour savoir qui des deux possèdent le meilleur savoir et donc le plus digne de prendre le siège convoité.
Si le déroulement de l'ensemble du texte est compréhensible, ce sont les paroles des filid qui le sont moins, même avec les gloses et les explications.
Cet ouvrage critique a été très compliqué à suivre. Je l'ai lu deux fois. Un premier coup avec les gloses (donc saut vers la fin toutes les lignes) pour essayer de cerner le propos. À la seconde lecture, je me suis contentée du texte. Mais hélas, même comme cela, je suis restée un peu perdue dans ma lecture.
Un livre que je ne peux pas recommander à tout le monde. Comme vous l'aurez compris, il est difficile d'accès. Si jamais l'envie vous en prend, pensez à vous assurer de solide base en culture celte.
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Ce livre très condensé m'a laissé sur ma faim. En effet, ce texte peut paraître obscur par bien des façons et aurait mérité des commentaires plus développés. Je recommande plutôt l'ouvrage consacré aux druides des mêmes auteurs qui permet d'avoir une bonne vision d'ensemble du sujet.
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[Je suis] fils de Poésie,
Poésie, fille d'Examen,
Examen, fils de Méditation
Méditation, fillle de Grand Savoir,
Grand Savoir, fils de Recherche,
Recherche, fille d'Investigation,
Investigation, fille de Grand Savoir,
Grand Savoir, fils de Grand Bon Sens,
Grand Bon Sens, fils de Compréhension,
Compréhension, fille de Sagesse,
Sagesse, fille des trois dieux de Dana.
Tout ce qui est noble sera méprisé, tout ce qui est servile sera élevé [...]
On brisera quiconque est intelligent.