Quand j'ai entendu parler de ce roman,
No Home, j'ai tout de suite pensé à un autre roman,
Racines, d'
Alex Haley, que j'avais lu quand j'avais 20 ans et qui m'avait fortement et durablement marquée. J'espérais y retrouver la même intensité, les mêmes émotions. Mais sans doute ne peut-on vivre qu'une fois aussi intensément cette découverte terrible de ce qu'a été la traite des nègres et ressentir le traumatisme transmis de génération en génération de cet arrachement à la terre natale, la persécution, la soumission, la ségrégation, le racisme… C'est la principale raison à mon avis pour laquelle j'ai été un peu déçue par
No Home, j'en attendais trop. Mais aussi parce que je me suis un peu perdue dans la succession des personnages. L'auteure prend comme point de départ une femme au Ghana, qui a donné naissance à deux filles. Nous sommes au XVIIIème siècle. La première fille, Esi, sera embarquée vers l'Amérique pour devenir esclave. La deuxième, Effia, épousera un capitaine anglais qui travaille dans le fort où sont enfermés les futurs esclaves avant de faire la longue traversée. de chapitre en chapitre, on passe d'une génération à la suivante, en alternant la descendance d'Esi et d'Effia, et on parcourt une double « saga » familiale, en se demandant si et comment les deux lignées vont se recouper. Même si je n'y ai pas retrouvé les émotions fortes que j'espérais, ce roman m'a permis de découvrir plusieurs choses intéressantes, comme par exemple la manière dont les Britanniques ont joué sur les rivalités entre les peuples Ashanti et Fanti au Ghana pour servir leur commerce ignoble, ou encore le travail des esclaves et prisonniers noirs dans les mines de charbon en Amérique. Cela reste un très bon roman historique.