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3,08

sur 414 notes
Abandon par K.O à la 440 ° page .
Pourtant les pavés ne me font pas peur , mais à l'idée de passer encore 600 pages en compagnie de ce livre , je ne peux pas ! Trop de livres à lire...
Pourtant ça commençait bien entre nous : un premier roman dont l'éditeur aurait versé 2 millions de dollars à l'auteur (un record!) , le producteur des frères Coen qui en a acheté les droits pour une adaptation télévisuelle (ou cinématographique ) , l'auteur ( un journaliste de 37 ans ), qui a mis 6 ans à l'écrire .
Et puis surtout New-York... Et des personnages qu'on suit sur environ 6 mois du soir du 31 décembre 1976 au blackout du 13 juillet 1977 qui plongea NY dans le noir . Une immense coupure de courant qui a réellement eu lieu .
Mais trop de personnages ont eu raison de moi , un professeur black, son concubin (ex leader d'un groupe punk et héritier d'une grande famille ), sa soeur, son mari, la jeune maîtresse de celui-ci, son soupirant qui la perd, une agression;, un flic, etc...Tous ces portraits esquissés sans vraiment rentrer dedans , cette agression qui a du mal à démarrer en histoire policière, ce NY qui est tellement mieux décrit dans pleins d'autres livres ...
Arrivée à la page 200 , j'ai été regarder les avis de mes camarades Babélio , pas les critiques, juste les étoiles . Et là , grand moment de solitude , toutes mes amies Babélio ont aimé et moi, et moi , et moi ?

Alors j'en ai repris pour encore 200 pages , histoire d'être sérieuse .
Mais je m'ennuie ... Et à l'idée d'y passer encore 3 soirées, je déclare le blackout chez moi.. Désolée d'être passée à coté de ce pavé ( que dis-je), ce rocher, cette montagne ... Allez , je vais me chanter "Ny, NY," revoir "Manhattan ", rechercher "Susan désespérément ", relire du Paul Auster ou le journal d'Andy Wharhol , réécouter tout Lou Reed , lire les critiques de mes camarades ...
Et avec tout ça , nul doute que je serai enfin éblouie ...
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Eblouissant? C'est ce que proclame le bandeau de l'éditeur pour ce pavé qui fait couler beaucoup d'encre. Si l'on se réfère au double sens ce cet adjectif, il ne faut pas occulter que l'éblouissement est une sensation qui peut être désagréable voire douloureuse….

Première impression lors de la prise en main : l'ouvrage est lourd, de grand format, les pages sont fines….Impressionnant dès le premier contact. C'est de bon augure si la séduction opère dès les premières pages.Un bon point cependant pour la typographie, la police utilisée est plutôt confortable. Et puis, avec les pages qui se tournent, on se rend compte que sont insérés de nombreux « documents », manuscrits, tapuscrits…dans une présentation originale (sauf si l'on considère que la tendance se répand à grande vitesse dans l'édition (Juste avant l'oubli d'Alice Zeniter, Intérieur nuit de Marisha Pessl). Ce procédé ménage des intervalles qui permettent au lecteur de souffler et c'est plus que nécessaire pour City on fire, sous peine d'épuisement .

Venons-en aux personnages. Ils ne sont pas d'emblée accrocheurs, ce n'est pas le type de roman qui vous happe des les premiers paragraphes. Il m'a fallu 200 pages pour que l'histoire commence à m'intéresser. Il faut dire qu'ils sont nombreux, sans relation les uns avec les autres (bien sûr on devine que le lien sera révélé plus tard), évoluant chacun dans un milieu complexe. C'est assez lourd d'emblée.
Un personnage atypique mais jouant un rôle fondamental : la ville de New-York. Il peut être judicieux si on n'en connaît pas bien la géographie de se munir d'un plan, car l'on risque de s'y perdre ou de laisser tomber les indications topographiques, qui ont cependant leur importance.

Impossible de ne pas évoquer le style d'écriture : est-il à l'origine de l' éblouissement ? Grande virtuosité, logorrhée et fonctionnement hyperactif de la pensée : cela peut susciter l'admiration. Mais c'est très ardu. Les 1000 pages auraient bénéficier d'un régime amaigrissant sans que cela nuise à l'intrigue. Est-il nécessaire d'accumuler tant de détails qui ne sont pas indispensables, au risque de fatiguer le lecteur? le lexique est très précis (chapeau au traducteur!) : il faut être joueur de poker pour comprendre que l'inspecteur Pulaski a l'art de détecter les tells ou former l'image mentale d'une forêt de pruches.

Donc après un début peu séduisant, une histoire somme toute intéressante et dont on a envie de comprendre les zones d'ombre, on se lasse, gravement. Trois semaines pour en venir à bout : c'est avec soulagement que j'ai abordé la dernière page.

Quant au dénouement, que je tairais, il arrive finalement bien avant les dernières pages, je ne suis pas sûre de ne pas être passer à côté de quelque chose tant je m'attendais à des révélations surprenantes. il faut dire que cette dernière partie se déroule dans un désordre indescriptible, provoqué par le fameux black-out de 1977.

A qui conseiller cette lecture? A des fans de culture punk? Aux amoureux de la pomme (celle qui n'a pas de marque de dents sur le côté)? aux amateurs de méga-pavés? Si on réunit ces trois critères : ça se tente. Sinon c'est facultatif. Et dans les années à venir, l'argument éditorial d'un bandeau qui indiquera "par l'auteur de City on fire" ne sera pas un critère de choix.

Challenge pavés2015 - 2016
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Il est des livres dont il est difficile de parler, ce sont des livres qui se ressentent, que l'on respire, pour lesquels on tremblent. Ce sont des livres qui vivent, qui palpitent pendant la lecture...

City on fire fait partie de ceux-ci.

J'ai attendu plus qu'à mon habitude avant d'écrire cette chronique, j'avais besoin de reprendre mon souffle de mettre une distance avec le récit, de le digérer, de l'analyser pour enfin entrevoir si je l'avais aimé ou non.

La réponse est Oui, un Oui majuscule, un Oui empli de la certitude que je n'oublierai pas ce récit.

Une vaste palette de personnages défilent et se croisent dans ce roman, semblables à la foule qui arpente les rues de New York. On se croise sans se voir. On les croise sans les voir.

Nous sommes en 1976, et c'est une New York bigarrée qui se dessine sous nos yeux. Quartiers défavorisés, quartiers huppés, tout le monde s'anime sous les mots d'une plume maitrisée et juste.

Un vent de révolte libertaire gronde, la décadence menace l'Amérique bien pensante en dansant sur du rock-punk. New-York se dresse, palpite. New York est dans l'excès, elle veut vivre. Parce que c'est elle, Oh, New York, New York qui est le protagoniste de ces 1000 pages. Les personnages n'en sont que des composantes, des souffles de sa respiration... Et cette New York des années 70, si fidèlement rendue dans ce roman singulier, n'est pas si différente de celle de maintenant. Les luttes de pouvoir sont encore là, les crimes aussi, on lutte toujours pour le droit à la différence, on essaye toujours de s'évader comme on peut pour faire taire la sauvagerie que l'on porte en nous. le portrait qui en est fait en est même effrayant. Effrayant de réalisme. Effrayant de justesse. Effrayant de noirceur aussi.

Alors oui, j'ai aimé ce roman aux mille facettes. Ces milles pages qui m'ont fait peur dans un premier temps ont été absorbées complètement, même si peut-être un peu plus lentement que d'habitude je dois le reconnaître. New York m'a prise dans ses filets, m'empêchant de me plonger dans toute lecture parallèle pour reprendre mon souffle. Ce premier roman est pour moi une réelle performance.

Ce qui ne gâche rien, l'édition est magnifique, l'insertion de photos a véritablement piqué ma curiosité, et je dois le confesser, si j'ai lu ce roman sur ma liseuse, j'ai ensuite acheté la version papier pour l'avoir dans ma bibliothèque. Je le voulais, il devait y être. Sans plus attendre.

Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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« City on fire », c'est le New York de la fin des années 70. Peu avant la coupure d'électricité du 13 Juillet 1977 qui plongera la ville dans le noir plusieurs heures durant.
New York, c'est une ambiance. C'est l'image des trottoirs grouillants de passants, des rues assourdissantes par le klaxon des taxis. Noyé dans la foule, on se sent à la fois perdu et libre. New York, c'est aussi le métro, les nombreux buildings, un lieu de fécondité créative, d'artistes en tout genre, qu'ils soient peintres (Pop Art, Expressionisme abstrait), musiciens (Rock, Punk), etc. C'est un brassage de cultures, de classes sociales, des plus pauvres du Bronx aux plus riches des beaux quartiers. Et, sans oublier le sexe et la drogue qui, eux, n'ont pas de frontière, ni de quartier. New York, on y côtoie le pire et le meilleur.
« City on fire » est le premier roman de Garth Risk Hallberg. Je ne m'attarderai pas sur le buzz autour de la sortie de ce bouquin (le fric, encore). Je préfère m'attacher à ce que j'ai éprouvé en lisant ce pavé de près de 1000 pages.
L'histoire s'articule autour d'une tentative de meurtre d'une jeune femme -Samantha- dans Central Park, la nuit de la Saint-Sylvestre 1976. Ce roman n'est pas un polar puisqu'il mêle différents genres, mais, ce fait divers en est un peu le fil conducteur.
A chaque chapitre, on découvre les personnages. Chacun tient un rôle important, aucun n'est laissé pour compte, ils ont presque tous un premier rôle dans ce grand théâtre : William, ex leader d'un groupe Punk, alias Billy Three-Sticks, fils d'une famille les plus fortunées Hamilton-Sweeney qu'il a rejeté (ou dont il a été rejeté ?) et reconverti en artiste-peintre. Homosexuel, il fréquente un jeune homme black Mercer, prof, provincial, fraichement débarqué dans la grosse pomme. Regan, la soeur de William, en plein divorce, affectée par la séparation d'avec cet homme qu'elle a aimé (ou qu'elle aime encore, malgré tout), faisant de son mieux pour s'occuper de ses deux enfants Willy et Cate. Keith, l'ex-mari, le beau mec plutôt volage, et perturbé par d'autres problèmes professionnels. La belle-famille : Felicia, la nouvelle femme du père, et son frère Amory, jamais loin, un peu vil sangsue, attiré par l'argent et le pouvoir. Un commissaire adjoint Pulaski au corps abimé. Richard, le journaliste. Jenny, la voisine de Richard, assistante de Bruno, propriétaire d'une galerie d'Art. Et bien d'autres encore.
Sans être des clichés, ils sont représentatifs de la ville, de l'époque. Ils composent un melting-pot de personnages, englués sur une immense toile d'araignée.
Chacun de ces personnages, appartenant à des milieux opposés, tous à se dépatouiller de leurs problèmes divers, sont sur cette toile, comme prisonniers de quelque chose ou de quelqu'un. Ils ne se connaissent pas tous, mais chacun d'entre eux est lié, d'une manière ou d'autre, de près ou de loin, avec cette jeune femme Samantha, au centre de la toile.
Les fils de la toile sont ces rues, ces quartiers de New York aux ambiances si particulières. La toile se resserre, les liens se tissent : les personnages se croisent, se rencontrent, s'aident ou luttent les uns contre les autres. Ces personnages -comme des proies collées, piégées sur cette toile, entortillées- se démènent, se débattent, essayent d'avancer, de survivre, de régler leur problème, émettant des vibrations parfois à force de se démener qui ont des répercussions sur les autres personnages.
Cela nous rappelle bien sûr la Théorie des 6 poignées de main, établie par le hongrois Frigyes Karinthy en 1929, évoquant la possibilité que toute personne sur cette planète peut être reliée à n'importe quelle autre, au travers d'une chaîne de relations individuelles comprenant au plus six maillons.
Comme une araignée qui a mûrement réfléchi au piège, l'auteur, s'est (sans nul doute) longuement documenté sur cette période. Par diverses techniques, des références qui nous parlent forcément (la corruption, la population qui commence à s'insurger, comme aux notes de rébellion du Punk, les Sex Pistols, les Clash, mais aussi des artistes comme Bowie ou Patti Smith, tout comme des références littéraires ou cinématographiques - Taxi Driver, le parrain, etc.-, le blackout de Juillet, etc.), on se sent en plein coeur de New York à chaque page, plongés dans son atmosphère, dans le brouhaha, l'effervescence, le sentiment parfois d'insécurité.
A chaque grand chapitre (appelé « Livre »), est inséré un « interlude » : citations, photographies ou encore pages écrites par l'un des protagonistes (article du journaliste, passage d'un journal intime, formulaire rempli par un étudiant,...). La police utilisée et différente selon les textes (note à la main, d'une machine à écrire…) ainsi que d'autres ‘'stratagèmes'' (les oeuvres « Evidences » de William notamment) renforcent le sentiment de réalité de ces écrits et renforcent l'impact du récit. Ces insertions marquent un nouveau chapitre, une nouvelle étape dans l'histoire mais sont, aussi pour le lecteur, des informations supplémentaires, tels des indices laissés ça et là pour nous aider à dénouer lentement l'intrigue.
On démaille aussi les fils de la toile grâce aux allers et retours dans des périodes différentes des protagonistes (des années 60 jusqu'aux années 2000). Si, parfois, on s'interroge sur l'intérêt de certains passages, embrouillant et ralentissant un peu la narration, on réalise rapidement qu'ils ont tous un sens, tels des morceaux du puzzle qui s'emboitent peu à peu. Ils sont autant d'indications pour la compréhension d'un fait de l'histoire, d'un caractère ou d'un comportement d'un tel.
Les personnages sont tous décrits avec profondeur. Ils sont tous en quête de quelque chose. D'un peu de bonheur, en somme, quel qu'en soit sa forme. Ils sont tous pétris par leur passé parfois douloureux, qui les a construits plus ou moins bien, comme chacun de nous. On rentre dans leurs pensées : les interrogations à l'époque adolescente, le manque d'assurance, la difficulté d'intégration, les relations amoureuses belles ou chaotiques qu'on peut vivre à l'âge adulte. le besoin de se connaître, de se comprendre, de se construire sa propre identité, et par là, de s'aimer et d'être aimé. de trouver ces « évidences » du sens de sa vie. Alors, parce qu'on se reconnaît forcément un peu dans l'un d'entre eux, selon notre propre vécu, on s'attache à eux.
Et peu à peu, on distingue le puzzle dans son entier, avec l'image de New York en toile de fond (ou toile d'araignée, devrais-je dire). Mais, ce n'est pas tout à fait juste de dire en « toile de fond » puisque New York, bien entendu, est un personnage en lui-même. Imposant.
J'ai lu précédemment des critiques sur ce roman, certaines plutôt négatives, parce que déçues, parlant notamment de longueurs. Pour ma part, j'avoue avoir été pas mal bluffée par ce premier roman qui ressemble pour moi à une analyse psychologique et historique, d'une réelle originalité. En plus de l'intrigue prenante, ce roman s'apprécie, selon moi, par l'écriture de ce jeune écrivain plutôt juste, lucide et intelligente sur les relations humaines et sur les difficultés (d'être) auxquelles nous sommes confrontées à divers moments de la vie.
Et au final, le plaisir est allé en crescendo, grâce à tous ces personnages et leurs ambiguïtés, leur fragilité tout comme leur force, tous acteurs de cette fiction « historico-psychologico-policier ».
D'ailleurs, si je devais faire une critique quelque peu mesquine, je dirai qu'on tourne les pages Bible avec -obligatoirement- précaution et respect. Pourtant, la finesse de ces pages n'est pas toujours appropriée lorsque les doigts fébriles et impatients veulent connaître la suite…
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Dans la nuit du 31 décembre 1976 des coups de feu sont entendus dans central-Park; La victime , une adolescente de 17 ans Samantha Cicciaro.
Dans ce labyrinthe qu'est New-York, une ville à l'agonie, à la limite de l'implosion où suinte misère sociale, drogues, violence, dans un décor apocalyptique faite de friches industrielles, de squats, de graffitis bref on est dans "city on fire ".
Pendant plus de mille pages Garth Risk Hallberg nous entraine dans une sorte de jeu de piste. Nous suivons des personnages atypiques qui ont côtoyé de près ou de loin Samantha et son appareil photo .
Regan et son frère William alias Billy three-sticks, Charlie le prophète fan de Bowie, Mercer l'amant de William, Richard le journaliste, Nicky Chaos le gourou des "pots-humanistes" Keith le golden boy marié à Regan , Pulaski le flic bancal...
Tous névrosés, malheureux, seuls.
A travers " city on fire "Garth Risk Hallberg nous fait revivre une époque pas si lointaine où la première crise pétrolière pointe le bout de son nez, et le sida pas encore d'actualité. " City on fire " est aussi un hommage à "big apple" un peu comme " les mystères de Paris " d'Eugene Sue.
" City on fire" c'est aussi les interludes qui ponctuent le récit.
J'ai adoré ce roman pas toujours facile à lire mais qui m'a tenu en haleine jusqu'au black-out final.
ce roman m'a permis de redécouvrir des hits de l'époque comme le fameux " Gloria " de Patti Smith ou le " Marquee moon " de Tom Verlaine ou le fameux " blitzkrieg bop" des Ramones.
" Rien ne meurt; tout se transforme.
Balzac
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« City on fire » a fait beaucoup de bruit à sa sortie (plusieurs journaux télévisés en ont même parlé, ce qui arrive tout de même assez rarement), en raison de l'à-valoir immense qu'a reçu son auteur (deux millions de dollars), alors qu'il s'agit d'un premier roman. Un prix démesuré pour un roman qui l'est tout autant ? C'est bien possible.

« Démesuré » est en effet le terme qui me vient en refermant ce roman. Tout d'abord par l'ambition littéraire que Garth Risk Hallberg déploie du début à la fin de ce très long roman (près de 1 000 pages !) en mettant en scène dans ce roman une foultitude de personnages dont les chemins, au départ éloignés les uns des autres, finiront par (évidemment) être liés. Ce patchwork de personnages fait d'ailleurs écho à la forme du roman, composé de plusieurs livres séparés par différents extraits de lettres, manuscrits, magazines, mails, photos, etc., tout en présentant le désavantage de noyer un peu l'intrigue générale (trop d'intrigues ont tendance à tuer l'intrigue !). Ce procédé est toutefois plutôt rafraîchissant (même s'il n'est nouveau), en faisant voyager le lecteur dans l'esprit des différents personnages, et en donnant différentes dimensions au roman. Enfin, le style de l'auteur est très dense, et varie selon les personnages sans toutefois réussir à ne pas être inégal. Je l'ai trouvé brillant au départ, avant que le soufflé ne tombe, selon les passages, dans le légèrement grandiloquent (la traduction ne l'aide d'ailleurs pas vraiment, n'étant pas toujours des plus réussies).

31 décembre 1976, New York s'apprête à fêter le nouvel an. Tout converge vers le lieu où va se tenir la grande fête organisée par les Hamilton-Sweeney : Regan Hamilton-Sweeney, la fille du patriarche, tente d'oublier quelques instants son divorce en se rendant à cette soirée qui ne la tente pas, et son frère William dont elle n'a plus de nouvelles depuis des années alors qu'elle aurait tant besoin de lui en cette période difficile ; Mercer Goodman, petit-ami dudit William, hésite à se rendre à cette soirée pour en savoir un peu plus sur son amant, peu bavard sur sa vie familiale ; Samantha Cicciaro attend en bas de l'hôtel particulier des Hamilton-Sweeney l'amant qui a rompu avec elle quelques semaines auparavant pour une simple discussion, et qui n'est autre que le mari de Regan. Quand soudain des coups de feu éclatent…

Une mini-enquête policière débute donc : qui est la victime des coups de feu ? Pourquoi ont-ils été tirés ? Quel est le lien entre tous les personnages ? Autant de questions qui vont mener l'intrigue de Hell's Kitchen à Park Avenue, sur fond de magouilles financières et de concerts punk.

« City on fire » est un bel hommage à New York, véritable personnage principal du roman et ville tentaculaire, qui engloutit si facilement ses habitants pour les recracher ensuite en petits morceaux. L'auteur décrit remarquablement combien elle est la ville de tous les désirs, de toutes les illusions dont les personnages du roman l'investissent, sans qu'elle leur donne satisfaction en retour puisqu'elle se dérobe à chaque fois, mais également de l'indifférence des habitants les uns pour les autres, quels que soient les quartiers. Une cruauté urbaine qui inscrit d'ailleurs « City on fire » dans une certaine filiation littéraire (j'ai pensé à Bret Easton Ellis, Paul Auster ou Siri Hustvedt dans le rendu de cette ville qui ne se laisse pas vraiment apprivoiser).

Un premier roman assez réussi et dont la complexité plutôt maîtrisée est de bon augure pour le roman suivant.
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City on fire premier roman du jeune romancier américain Garth Risk Hallberg est un vent de tempête incroyable, bousculant notre corps avec fièvre et ferveur, cette oeuvre monumentale Dostoïevskienne transpire l'Amérique seventies, New York son principal personnage s'étouffe dans un marasme financier et de terreur meurtrière, plane le film de Spike Lee Summer of Sam (2000).
Ce pavé de 970 pages livre ces lettres de noblesse à notre cher H. de Balzac, grand travailleur de l'écriture, celle-ci est envoutante, tourbillonnante, ensorceleuse, les mots de Garth Risk Hallberg voltigent dans la fulgurance du génie. Entrecoupé d'interlude City on fire est composé de sept chapitres appelés livre, ces transitions composés de lettre intime, d'article de journaux, de e-mail, de fanzines, donnent de l'épaisseur à l'histoire. Prolixe comme Proust, avec cette légèreté incertaine les personnages deviennent les rouages d'une multitude d'intrigue se bousculant, s'échappant, s'évaporant, s'entrechoquant, s'ignorant dans le mutisme d'un mono dialogue égoïste. Plane la musique, la culture, la politique, l'économie, la société américaine de cette époque lointaine d'une dérive sans fin, le choc pétrolier, New York en faillite, les crimes, la recherche d'indenté... cristallisent ce Roman Fabuleux.
Le black-out final est un bouquet final explosif, où scintillent les lueurs d'une intrigue aux ramifications multilatérales, New York en ébène s'endort dans le tumulte des émeutiers, crache le feu de la colère des manifestants, libère le poison des âmes prisonnières, grave le futur d'une évidence en trois parties-Lien unissant tous les protagonistes -Une oeuvre cristallisant la mémoire de cette histoire.
Bowie avec son Ziggy Stardust envoute l'un des protagonistes de cet opus, comme un fantôme, Patty Smith en ange gardien chante ses conseils, Faulkner effleure ses pages, ce roman va vous happer vers des heures de lectures dévorantes.
Ce roman magnétique vous réveillera pendant la nuit, la journée vous serez esclave de ce livre, prisonnier de vos mains, votre regard perlera la brillance joyeuse de cette lecture sans fin.

Chef d'oeuvre.
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CITY IN FIRE de Garth Risk HALLBERG
Traduit par Élisabeth Peellaert

Éditions Plon (GF) / le Livre de Poche

Ouf ! J'en suis venue à bout ! Il faut dire que je l'ai commencé pendant une panne de lecture (ce qui n'aide pas) et qu'il est très long (1244 pages en format poche). Mais s'il m'a fallu un peu plus de deux semaines pour la première moitié, il ne m'a fallu que trois jours pour les 600 dernières pages. En fait, si je ne l'ai pas lâché, c'est parce que les personnages m'ont obsédée.

J'ai adoré les personnages.

William III du nom (un héritier en rupture avec sa famille) est le personnage central, celui autour duquel tous les autres gravitent. C'est un ex-chanteur punk et artiste peintre qui se défonce au lieu de peindre.

Son amant, Mercer, un aspirant écrivain qui a réussi à quitter les juppes de sa famille pour oser se confronter à la vie new-yorkaise en acceptant un poste de professeur.

Regan, la soeur de William, une femme, moins fragile qu'elle ne le croît, qui n'ose pas s'affirmer et doute d'elle-même.

Keith, le mari volage de Regan.

Will, le fils de Regan et de Keith, aussi sensible et, quelque part, perdu que son oncle William.

Charlie, un enfant adopté et relégué au sous-sol pour dormir lorsque ses frères (jumeaux et enfants narurels) sont nés.

Sam, l'amie de Charlie, qui sera victime d'une agression par arme à feu.

Jenny, une californienne née de parents vietnamiens.

Richard Groskoph, le journaliste.

Larry Pulaski, l'inspecteur du NYPD.

Sans oublier le grand méchant, Amory Gould, un capitaliste surnommé le Frère Démon par William.

Quand à Nicky Chaos, comme son nom l'indique, il sème le désordre là où il passe mais il me fait un peu penser au Faust de Goethe : "une force qui, éternellement, veut le mal, et qui , éternellement, accomplit le bien".

Mais il ne faut pas oublier New-York qui est un véritable personnage. le New-York des année 70, celui des classes sociales, gouverné par de grosses sommes d'argent et insensible aux réformes durables.

Le point commun de ces personnages (sauf du Frère Démon et de Nicky Chaos), c'est qu'ils ont beaucoup de difficultés à s'émanciper de leurs familles respectives et qu'ils recherchent tous une certaine forme de liberté... ce que le blackout (panne d'électricité réelle qui a plongé New-York dans le noir en 1977) leur permettra peut-être de trouver.

Oups ! J'allais oublier de parler de la musique car, dans ce livre, il en est beaucoup question et c'est celle de toute une génération : Patti Smith, David Bowie (pendant une de mes périodes préférée, celle de Ziggy Stardust), Iggy Pop et les Stooges (je suis fan d'Iggy Pop) , Lou Reed, le TRex de Marc Bolan, les Clash, ...

Au final, j'ai énormément aimé ce livre (et je pense que c'est un livre que j'aurai envie de relire plus tard) mais qui rebutera les lecteurs impatients et fébriles d'action.
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Voici l'histoire de ma lecture de ce pavé: débuté avec enthousiasme suite aux critiques dythirambiques, après 400 pages, j'ai posé ce livre en me disant que j'allais y revenir. Première impression, je me suis dit : "ça doit être moi qui ne comprends rien !" J'y suis retournée. Et quelques 300 autres pages plus loin, j'ai de nouveau refermé ce livre en me disant que je n'y reviendrai pas...700 pages de lecture et non ce n'est pas moi ! Suis désolée mais ne lire que du rien, que du non-événement, ce n'est pas pour moi. Des mots, des mots, des mots, des phrases, des phrases, des phrases ...pour ...rien! Comme je n'ai pas terminé cette lecture, je terminerai donc ici cette appréciation de lecture sans étoiles . Tant qu'à écrire pour rien...
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Comment ne pas parler de ce livre ?
Le livre a été acheté par la maison d'édition Knopf à 2 millions de dollars. Hollywood aurait déjà acheté les droits du livre.En France , ce sont les éditions Plon qui ont acheté le livre pour environ 200 000€.
Pourquoi un tel engouement pour un pavé de 1000 pages ?
Ma curiosité est piquée donc je l'achète d'abord en Epub. Les photos , les annotations dans différentes polices,des copies des écrits rendent la lecture désagréable. Donc je l'achète en version papier. J'espère que je ne serais pas déçue car ce livre m'a coûté la modique somme de 40€.

Je l'ouvre et quelques dizaines de pages plus tard , je suis happée dans ce New York de la fin des années 70, en pleine période punk. Je découvre des groupes musicaux que je ne connaissais pas. L'écriture est fluide, agréable , la traduction est exceptionnelle et riche en vocabulaire.

Je m'étais dit que cet énorme pavé allait tirer en longueur mais pas du tout. Les pages défilent bien trop vite à mon goût.
Tout est présent pour que ce livre soit addictif.
Une coupure d'électricité qui dure 24 heures, des tranches de vie de différents milieux sociaux, un meurtre, une ville mythique, un panel de personnages haut en couleur, des soupçons, des trahisons, des vérités, de la musique …

Tout est présent pour en faire MON ENORME COUP DE COEUR de ce début d'année !!
Lien : http://www.eolesenvole.com/?..
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