Imaginez ma tête lorsque je tombai sur ce pastiche, dans une bouquinerie, et lorsque mes yeux se posèrent sur la couverture des Éditions Néo avec la femme aux seins nus, aux seins lourds et aux seins blancs (Sardou, sors de ma tête)... Nous n'étions pas encore en 1990 (si j'me souviens bien), j'étais toujours mineure et je n'avais jamais vu le film de
Billy Wilder. (Internet n'existait pas pour le commun des mortels que nous étions, les enfants !). Ma question était : pouvais-je acheter ce livre ? Était-il porno ou juste pour moi ?
Une fois mon achat terminé, je rentrai à la maison toute guillerette – dans un dessin animé, j'aurais sautillé de bonheur et chantonné. Ce fut avec voracité que je me jetai sur le livre afin de découvrir ce que j'imaginais sur mon détective préféré.
Je manquai de m'étrangler quand Holmes avoua que lui et Watson étaient ensemble... juste pour éviter de devoir jouer à l'étalon reproducteur avec la danseuse russe. Déjà à l'époque, cela me crispait pareille relation. Cela énerva Watson aussi. Non mais !
Le livre me laissa tout de même un goût amer, l'auteur s'évertuant à arrêter le récit juste au moment où cela devenait intéressant dans la chambre de Holmes avec Gabrielle (désolé,
Johnny Hallyday chante sa chanson dans ma tête). J'aurais bien hurlé de frustration, tiens, quand le récit fut coupé, me laissant imaginer ce que je voulais, alors que je désirais le lire, moi. Je ne saurai jamais s'ils ont fait plus... le genre de question existentielle qui me pourrit la vie.
Critique aussi pour notre Watson qui avait plus l'air d'un nigaud que d'un homme à l'intelligence normale. Mycroft en sorte de comploteur me fit bien rire, surtout pour les réparties entre l'aîné et le cadet, bien qu'à la fin, je mélange le film et le livre.
La petite révélation sur le mariage avorté de Holmes à cause de sa fiancée qui était morte, lui faisant dire de manière cynique que l'on ne pouvait pas faire confiance aux femmes, me fit hésiter entre le rire jaune et le rire franc. Vingt ans après, j'hésite toujours et je passe successivement de l'un à l'autre.
La fin de l'enquête me laissa sur la partie charnue de mon anatomie : révélations ! Mince alors, je ne l'avais pas vue venir, celle là. Himmel gott !!
Même si ce n'était pas « mourir d'amour enchaîné », les chaînes des menottes restant dans les poches de Mycroft, cela y ressemblait très fort. Auf wiedersehen, Gabrielle...
La fin me laissa la larme à l'oeil, Watson lisant les nouvelles et Holmes lui demandant son flacon de cocaïne. Snif.
Quelques temps après avoir lu le livre, le film passait à la télévision, me remplissant de bonheur. Je l'ai encore regardé en février. Watson est toujours aussi nigaud, mais je ne regrette pas d'avoir lu le livre. Par contre, je me demande ce que j'en penserais en le relisant avec vingt ans de plus...
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