Pas grand-chose ne correspond à ce à quoi je m'attendais dans ce célèbre roman. A commencer par le titre même : je n'avais jamais vu le premier « r » dans le nom de famille de l'héroïne (patronyme qui, on l'apprend dès les premières pages, n'est même pas son vrai nom de famille).
Contrairement à ce que l'on pouvait croire, Tess n'est pas une « jeune fille de bonne famille » à la
Jane Austen. Non, elle travaille dans les fermes pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Par ailleurs, si les « choses de la vie » ne sont qu'à peine évoquées, elles sont pourtant bien présentes :
Tess a un enfant sans être mariée, ce qui la mettrait au ban de la bonne société dans un autre roman victorien, mais qu'ici ne lui porte que relativement préjudice.
Voici pour mon étonnement.
J'ai eu des problèmes avec les personnages. Tess a de très bons côtés, mais elle a aussi des défauts à faire lever les yeux au ciel. Elle peut être très forte, supporter vaillamment de nombreuses infamies et dans le même faire montre, notamment envers ce cher Angel, d'une faiblesse telle qu'on voudrait la secouer comme un prunier.
Quant aux deux hommes de l'histoire… Alec d'Urberville connaît une évolution intéressante, mais j'ai trouvé que ce personnage n'était pas assez fouillé, pas assez mis en valeur. Concernant Angel Clare… Ses idées sont intéressantes, mais il démontre rapidement ses limites et son manque de discernement.
Je ne trouve pas de mots assez forts pour qualifier son comportement dans la seconde partie du récit. J'aurais pu le frapper.
Les personnages m'ont donc suprêmement agacée.
La lecture aurait pu être agréable, si elle n'était pas émaillée de considérations morales, voire religieuses, à chaque décision prise par un protagoniste. Je sautais des pages entières vers la fin, tant j'étais fatiguée de les voir autant tergiverser, surtout pour ne prendre que des mauvaises décisions.
Tout de même, un point positif : le réalisme des situations sociales de l'époque. Pour une fois, on découvre des existences loin d'être bourgeoises et on suit une jeune fille travailler réellement pour s'en sortir. La description du comportement des parents de Tess, son travail à la laiterie puis dans l'horrible ferme… tout cela était passionnant à découvrir, sans pour autant éclipser le reste, malheureusement.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce célèbre roman ne m'aura pas laissée indifférente ! Depuis le temps que je voulais le lire, environ 10 ans, ma déception est cuisante… Mais au moins, je vais pouvoir lire
Loin de la foule déchaînée, qui fait pas mal parler de lui depuis la sortie de son adaptation cinématographique (je voulais commencer par
Tess d'Urberville), et peut-être ainsi me réconcilier avec Hardy !