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Robert Davreu (Traducteur)
EAN : 9782020126984
405 pages
Seuil (20/02/1992)
4/5   18 notes
Résumé :
Une jeune orpheline pauvre tombe dans une machination qui l'empêche d'épouser l'homme qu'elle aime et la fait se marier avec un autre. Il lui faudra de la persévérance, de l'abnégation, du cran et l'aide de son frère et de son amant pour parvenir à s'assurer l'avenir qu'elle désire.

Premier roman publié de Thomas Hardy (Tess d'Uberville, Jude l'obscur, Loin de la foule déchaînée...), en 1871. Usurpation d'identité, secrets de famille, héritages en jeu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
"Remèdes désespérés", voilà bien un titre mystérieux.
Moi, ce qui me désespère et sans que j'y puisse trouver de remède, c'est que chaque roman lu de Thomas Hardy étête encore un peu plus la liste déjà pas si longue des romans de l'auteur qu'il me reste à découvrir. C'est dire si je savoure chaque page, essayant de freiner au maximum mon ardeur à les tourner fébrilement.

Thomas Hardy a trente ans lorsqu'il écrit ce second roman - le premier qui sera publié - alors, fatalement, on n'y trouve pas encore la maturité pleine de gravité de "Jude", de "Tess d'Urberville" ou de "La Bien-aimée". Par contre, s'y dévoile un style plein de talent, savoureux, pointu et qui aime déjà à s'attarder sur des paysages campagnards tout en saveurs et sur l'astre solaire qui, à l'instar de tous les autres, a fasciné Hardy toute sa vie et qui teinte ces mêmes paysages de couleurs aussi diverses qu'émouvantes.

Je m'avance à décrire "Remèdes désespérés" comme un roman hybride, tout en complexité. Roman d'initiation, roman psychologique, roman policier, roman à suspens, voire roman fantastique, tenant parfois presque du roman gothique, et devant sans doute beaucoup à l'ère romantique. Normalement, ici, vous devriez être particulièrement intrigué(e) par un tel pot-pourri... Pour moi, cette recherche de diversité traduit avant tout l'ambition de Hardy d'inscrire d'emblée son roman parmi les grands romans, ces romans qui provoquent chez le lecteur de fortes émotions et le laissent marqué d'une impression peu commune qui s'inscrira dans son souvenir pour longtemps.

Owen et Cytherea sont orphelins. Frère et soeur sans situation pécuniaire ni position sociale, ils vont être amenés à se faire respectivement engager en qualité d'assistant architecte et de dame de compagnie. A peine sont -ils au fait du mystérieux passé affectif de leur défunt père que le hasard va les pousser dans une voie singulière dont ils ne possèdent pas toutes les clés de compréhension, et où la manipulation, la dissimulation et l'ambition constituent les traits caractéristiques de leur nouvel entourage. Un environnement qui laisse peu de place à l'amour et à la vérité, sentiments auxquels ils sont pourtant très attachés.

"Remèdes désespérés" porte en lui une grande modernité, ne serait-ce que dans le traitement de l'action qui va de la séduction au crime, et si les portraits de ses personnages sont moins empreints de la psychologie qui caractérise les protagonistes des autres romans de Hardy, ils n'en demeurent pas moins intéressants et attachants.

Un classique à ne pas laisser tomber dans l'oubli.


Challenge 19ème siècle 2016
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Thomas Hardy est un auteur qui a parmi les babelionautes nombre d'admirateurs inconditionnels. La lecture de "remèdes désespérés" vient confirmer combien cet amour est amplement mérité.

Cette oeuvre de jeunesse n'a certes pas la profondeur des chefs d'oeuvre ultérieurs de l'auteur mais "remèdes désespérés" montre déjà tout le talent de Hardy.

On retrouve ici sa finesse dans la caractérisation de ses personnages, toute sa justesse dans l'évocation des sentiments. Hardy sait parfaitement lire les coeurs et les âmes.
Mais l'art de Hardy ne se résume pas à son talent pour observer la psyché humaine. Hardy a un talent de conteur extraordinaire qui s'exprime ici d'une façon inattendue. J'avais adoré le Hardy tragédien avec le sublime "Tess d'Urberville", je découvre ici avec bonheur le Hardy auteur de roman à suspense. "Remèdes désespérés" n'est pas une simple intrigue sentimentale, on y trouve tous les ingrédients d'une histoire à suspense : mystères, manipulation, filatures, usurpation d'identité... Ingrédients parfaitement dosés et maîtrisés par l'auteur qui parvient à installer une bonne tension, tout particulièrement dans le dernier tiers du roman qui est tout simplement trépidant.

Je remercie chaleureusement Gwen qui m'a permis de lire cet excellent roman. "Remèdes désespérés" n'est pas du tout désespérant. Au contraire, complètement enthousiasmant, ce récit me confirme la grandeur de son auteur.

Challenge Multi-défis 2016 - 35 (un livre avec une usurpation d'identité)
Challenge XIXème siècle 2016 - 9
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Thomas Hardy publie en 1871 Remèdes désespérés , ce premier roman, lui permet alors de se faire connaître et reconnaître , lui assurant des revenus suffisants pour pouvoir dès l'âge de 30 ans vivre de sa plume . de nombreux romans suivront , j'ai encore plein de bonnes surprises en vue ...
Owen et Cytherea Graye se retrouvent bien pauvres après la mort subite de leur père Ambrose , architecte de son état. Owen va se faire engager comme "apprenti" architecte et Cytherea comme dame de compagnie . Seul rayon de soleil dans la vie de Cytherea Edward Springrove.
Mais la vie va être bien cruelle pour Cytherea! Mademoiselle Aldclyffe se prend d'affection pour elle mais se montre bien intransigeante . Quels sont les liens qui l'unissent à Mr Manston qu'elle a fait embaucher comme régisseur ? ....
Alliant enquête policière, histoire d'amour, histoire d'une région qu'il aime et de ses habitants, son amour inconditionnel pour les bâtisses et la nature , Thomas Hardy nous offre la palette complète de tous les sujets qu'il traitera par la suite. Bien sûr on sent ici le novice , mais quel novice! Un roman typique de la littérature du 19ème avec ses quelques pages "gothiques" mais un roman plein d'allant, plein de rebondissements qui se lit aisément et m'a convaincue une fois encore de l'immense talent de Thomas Hardy .Dommage que ce roman soit si difficile à trouver avis aux éditeurs ....
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Pour sa première oeuvre éditée, je trouve que Thomas Hardy a fait fort dans l'imagination de ses personnages.
Tout au long de cette histoire, j'ai trouvé que les protagonistes étaient machiavéliques, bien sûrs d'eux dans leurs idées concernant le mariage.
Notre héroïne, Cytherea, au prénom plus qu'original, s'avère être une pauvre victime d'une machination bien organisée.
Ceci dit, il réside un vrai suspense dans ce roman digne d'un maître et chacun des personnages a su mener son enquête jusqu'au but final.
Bref, c'est une oeuvre dont il ne fallait pas rater la lecture quand on est une inconditionnelle de Hardy. Et merci à Sylvaine de m'avoir permis de le découvrir et de l'avoir savouré jusqu'à sa dernière page.
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Je n'avais pas la moindre idée que Thomas Hardy avait débuté sa carrière d'écrivain, en 1871, par ce qui ressemble fort à un roman à sensation. Quelle (bonne) surprise ! Avec Remèdes désespérés, nous sommes presque en plein sur les terres de William Wilkie Collins ou de Mary Elizabeth Braddon (tout débutant qu'il soit, Hardy est cependant déjà très supérieur à cette dernière pour ce qui est de la qualité de l'écriture). En tout cas, bien qu'il entre d'autres éléments plus « délicats » dans la recette, tous les ingrédients habituels du genre qui a fait les beaux jours des décennies 1860 et 1870 sont bien là : machination, chantage, secret de famille, usurpation d'identité, filatures, meurtre, rebondissements, suspense...
Si le Thomas Hardy poétique, sensuel et sombre qui finira par entrer dans la postérité perce sous la surface, et si certains des thèmes qui deviendront récurrents dans son oeuvre sont déjà présents, nous sommes néanmoins encore assez loin de l'auteur qui, quelques années plus tard, accouchera d'incontestables chefs-d'oeuvre tels que Loin de la foule déchaînée ou Tess d'Urberville.
Ou peut-être pas si loin que ça finalement… Car, avec ce roman un peu bâtard (en ce sens qu'il semble contenir une bonne partie de la littérature anglaise du XIXe siècle par la variété de ses registres et de ses thèmes), Thomas Hardy a parfaitement réussi à atteindre l'objectif qui devrait être celui de tout bon romancier qui se respecte et respecte son lecteur : captiver des toutes premières aux toutes dernières pages (ici, les toutes dernières pages sont carrément austeniennes !) En fait, Remèdes désespérés est un tel page-turner en dépit de ses quelques faiblesses que l'on en vient vite à être convaincu que, tout en n'étant peut-être pas encore un écrivain totalement accompli, Thomas Hardy était déjà un conteur consommé…

Une curiosité littéraire hautement, vivement, fortement, chaudement, chaleureusement recommandée ! (Oui, j'ai eu un prix sur les adverbes.)
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
De la méchanceté du monde, il était trop oublieux. Découvrir le mal chez un nouvel ami n'est pour la plupart des gens qu'une expérience supplémentaire : pour lui, c'était toujours une surprise.
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Tous les raisonnement de ce bas monde, particulièrement lorsqu'ils sont alliés à la sensualité, sont incapables de réprimer, dans certaines occasions extrêmes, l'instinct humain d'ouvrir son âme à quelque Etre ou Personnalité, qui, dans les moments de sang-froid, se voit congédiée sous le vocable de Fortune, ou tout au plus de Loi. Manston, de manière égoïste et inhumaine, mais honnête et ineffable, était heureux de la catastrophe récente.
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Son visage était extrêmement séduisant, bien que moins parfait du point de vue artistique que sa silhouette qui se rapprochait inhabituellement du critère de l'irréprochable. Mais même cette caractéristique cédait la palme à la grâce de ses mouvements, qui était fascinante et charmante à un degré extrême.
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"Oh, si seulement les gens savaient quelle crainte et quelle mélancolie au sujet de son avenir croissent dans le cœur d'une femme qui est ballottée en tous sens tel un roseau que le vent secoue, comme je le suis, ils n'appelleraient pas ce renoncement à soi-même une machination pour trouver un mari. [...]"
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Elle n'était pas partie loin . il la trouva écroulée sur un banc au bord de la route où elle s'était jetée totalement à bout de forces . Il courut et la souleva dans ses bras;et ainsi, assistée, elle fut capable de se mettre debout-s'agrippant à lui. Que n'aurait pas donné S... pour imprimer un baiser sur ses lèvres alors!
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