Le provincialisme , et des arguments absurdes , selon lesquels L'Union Européenne veut nous priver de notre identité , sont de bons sujets pour mon discours du 28 octobre . Je développerai une autre idée : c'est nous , nous seuls qui pouvons nous priver de notre identité , par la dégradation de la langue que nous utilisons , par l'architecture minable que nous laissons réaliser , par le manque de respect pour le paysage culturel , pour nos monuments , par l'urbanisme douteux , par l'abandon de certains métiers et leur variété , par le dépeuplement des campagnes , par la construction de toujours nouveaux monstres de la consommation sans que le rendement et l'efficacité de la production augmente et par les soins sophistiqués que l'on prodigue à la vente de ses résultats , etc ....
L'Union Européenne me semble être un instrument technocratique et matérialiste. Et elle peut devenir l'exemple d'un ordre pacifique et politiquement juste sur le continent , elle peut aussi donner l'exemple quant au respect de ses traditions , de sa culture , de ses paysages , de ses ressources . Il me semble , à vrai dire , que , sous le poids des soucis banals comme de savoir quels seront les tarifs douaniers ou encore d'autres tarifs , se perd sa dimension spirituelle comme si elle ne se souciait guère de questions essentielles , à savoir où va le monde d'aujourd'hui , quels sont les dangers qui menacent notre civilisation et quel rôle peut jouer cet ensemble étatique face aux enjeux planétaires .
En dialogue avec Nalini Anantharaman, mathématicienne et professeure au Collège de France
Lecture par Marianne Denicourt
Rencontre animée par Aïnhoa Jean-Calmettes
Quelque part dans un paysage méditerranéen orageux familier et insaisissable, en marge d'un champ de bataille indéterminé, un soldat inconnu tente de fuir sa propre violence. le 11 septembre 2001, sur la Havel, aux alentours de Berlin, à bord d'un petit paquebot de croisière, un colloque scientifique fait revivre la figure de Paul Heudeber, mathématicien est-allemand de génie, disparu tragiquement, resté fidèle à son côté du Mur de Berlin, malgré l'effondrement des idéologies. La guerre, la désertion, l'amour et l'engagement… Mathias Enard observe ce que la guerre fait au plus intime de nos vies.
À lire – Mathias Enard, Déserter, Actes Sud, 2023.
Son : Axel Bigot
Lumière : Iris Feix
Direction technique : Guillaume Parra
Captation : Claire Jarlan
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