AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782072857607
320 pages
Joëlle Losfeld (06/10/2022)
2.4/5   5 notes
Résumé :
Alors qu’il vit ses derniers instants, Patrick Jackson se remémore le souvenir d’une enfant de 8 ans, retrouvée morte sur un littoral de la côte nord de l’Irlande, près de la digue de Inch Levels. A l’hôpital, il reçoit la visite de sa sœur bien-aimée, son beau-frère qu’il méprise, et sa mère, l’austère Sara. Tous pourraient évoquer ces événements qui semblent aujourd’hui expliquer l’échec de leurs rapports, mais le non-dit est devenu chez eux une routine…
>Voir plus
Que lire après La surface de l'eauVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un livre en forme de double découverte : d'un nouvel auteur irlandais, mais aussi d'un récit qui a peu correspondu à mes attentes.

Je n'étais pas prête à affronter tant de langueur, bien que ce parti pris serve l'ambiance de façon indéniable. le récit est ancré dans un cadre naturel ambivalent et captivant. Il s'agit des côtes de l'Irlande du nord : un territoire assombri par L Histoire, proche de la mer qui inspire à elle seule autant de respect que de crainte. En ces lieux, tout le passé (individuel comme collectif) explique la fatalité du présent.

J'ai regretté qu'il n'y ait guère de place ici pour l'avenir, tant les personnages semblent « condamnés » depuis leur enfance. Et que l'intrigue concernant le mystère de la mort de Christine - une fillette enlevée alors qu'elle rentrait chez elle à vélo - soit aussi longtemps reléguée au second plan, en vue d'analyser longuement tous les dysfonctionnements d'une famille dont les membres se succèdent au chevet du fils cadet - un quinqua condamné par la maladie.

C'est à ce titre une déception qu'il faudra savoir surmonter afin d'être en mesure de s'embarquer dans la lecture du prochain opus de l'écrivain.
Commenter  J’apprécie          90
Neil Hegarty qui a grandi à Derry, en Irlande du Nord vit aujourd'hui à Dublin. Son oeuvre comprend des romans, des biographies, de l'histoire, des essais, des critiques littéraires et des nouvelles. La Surface de l'eau, un roman de 2016 premier traduit chez nous, vient de paraître.
Derry et ses environs en 1986. Patrick Jackson, trente ans, célibataire, se meurt d'un cancer dans un hôpital et n'a plus que ses souvenirs pour le rattacher à la vie. Il se souvient d'un évènement tragique survenu il y a huit ans, le corps d'une fillette avait été retrouvé sur une plage non loin de chez lui. Quelques visites, sa soeur Margaret, son beau-frère Robert qu'il ne peut pas encadrer ou sa mère Sarah, une femme rude et dure.
Patrick n'est pas commode, caustique avec les infirmières, passant « de l'aigreur à l'autodénigrement en un instant, pour mieux maintenir les gens dans le malaise, la confusion » et ce n'est guère mieux avec ses proches ; passe encore avec Robert, mais sa mère, sa soeur, on comprend immédiatement que la communication familiale n'a jamais été au mieux et que Sarah en porte la responsabilité, « Elle y avait veillé. »
Les « conversations » raniment les souvenirs, des bizarreries intriguent très vite le lecteur. Enfants, Patrick et Margaret vivaient chez leurs parents en compagnie d'une certaine Cassie sans qu'on sache qui elle était, de courtes phrases distillées par l'écrivain accentuent ce malaise, « ce qui était sûr, c'est qu'elle n'en avait jamais dit long à ses enfants sur son passé ».
Neil Hegarty mêle les époques, le présent avec Patrick dans son lit d'hôpital, hier avec le cadavre de la petite, les années de Guerre durant la jeunesse de Sarah la mère… le conflit Irlandais, manifestations et attentats, surgit parfois au détour d'une phrase et embrouille gentiment la narration qui joue aussi avec les ellipses. le lecteur tente d'y voir clair, l'ambiance est pesante, un brin mystérieuse car on commence à deviner qu'un ou plusieurs lourds secrets vont débouler d'un moment à un autre ; c'est crispant tant l'écrivain aime faire trainer avant de donner des bribes d'explications à des situations qu'on souhaiterait plus claires, usant d'un style chiadé, un tantinet tarabiscoté.
Quand elles viendront, la dureté du roman explosera au grand jour. Une famille éclatée dans un pays qui ne l'est pas moins, les secrets de famille, ailleurs on parlerait d'omerta.
Pas mal du tout.
Commenter  J’apprécie          40
Auteur rencontré et découvert au Festival 2tonnants Voyageurs en Juin dernier à St-Malo où l'Irlande était à l'honneur.
La rencontre littéraire m'avait donné envie, la quatrième de couverture qui parle " de roman obsédant " ...
J'avoue avoir eu beaucoup de mal à lire ces 307 pages ; tout dabord le mélange des époques, les personnages font des aller et retour dans leurs souvenirs sans prévenir, il faut parfois plusieurs lignes pour le comprendre ; le statut énonciatif du narrateur; et enfin l'atmosphère pesante, les silences et les non-dits entre les personnages sont oppressants et le lecteur attend le dénouement de ce secret de famille avec lassitude.
C'est dommage parce que lorsque ce dernier surgit, la narration change et donne aux sentiments et là a parole une force saisissante.
Commenter  J’apprécie          10
La mémoire et ses secrets, les non-dits et leurs violences, qui se dévoilent par une maladie, à la lettre, chronique. Mémoire surtout d'un lieu, d'une école vue depuis la chambre où se meure le personnage principal, où il a longtemps enseigné, d'un chemin de campagne le long de la mer où le corps d'une petite fille assassinée a été retrouvé, mémoire d'une baie où s'ancrent les hostiles silences maternels. Avec la grande souplesse d'un sens très sûr du décor, Neil Hegarty dit la côte nord-irlandaise, la violence de cette zone frontière, sa beauté aussi pour ceux qui ne savent s'en sortir. La surface de l'eau emporte le lecteur dans sa sombre chronique qui éclaire, avec la tendresse que l'auteur porte à l'ordinaire, la perfidie de cette haine que fomente l'amour familial.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Margaret leva les yeux vers lui. « Je n’ai jamais dit pardonner. Je ne lui pardonnerai pas et je ne me pardonnerai pas. J’ai dit continuer. » Elle chahuta les feuilles jaunes du bout des pieds. « D’ailleurs, on n’a pas l’habitude de pardonner, dans cette famille. Tu ne m’as pas pardonné de l’avoir épousé, que je sache ? Notre père n’a jamais pardonné à notre mère d’être la femme qu’elle est et elle ne lui a jamais pardonné, à lui, de l’avoir épousée, d’être aussi faible. Alors tu ne crois pas qu’il y a largement assez d’expérience à disposition ? Je connais tout ça sur le bout des doigts. – Alors, dit Patrick avec circonspection, c’est comme ça que tu vas vivre, année après année, pour le restant de ta vie ? »
Commenter  J’apprécie          00
- Y a des fantômes sur la plage, mon fils, quand le temps est à la tempête.
- Des fantômes ?
- Des fantômes. Ils chevauchent les crêtes d'écume, mon fils, et ils viennent à terre, ils quittent le navire.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : irlandeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Neil Hegarty (1) Voir plus

Lecteurs (19) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz de la Saint-Patrick

Qui est Saint-Patrick?

Le saint patron de l’Irlande
Le saint-patron des brasseurs

8 questions
252 lecteurs ont répondu
Thèmes : fêtes , irlandais , irlande , bière , barCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..