Identité « malheureuse », « embarras » de l’identité, « malaise » identitaire ou dans l’identité, « énigme » de l’identité, « piège » d’identité, « guerre », « illusion » identitaire, identités « ambiguës », identités « meurtrières », « hystérie » identitaire, « paniques » identitaires… Le moins qu’on puisse dire est que le mot « identité » possède aujourd’hui des connotations problématiques, et ce chez un large spectre de penseurs allant, en France, des philosophes aux sociologues, des pamphlétaires aux démographes, des psychanalystes aux anthropologues1. Plutôt que d’ajouter à cette notion une couche de confusion ou de déploration, l’objet du présent ouvrage sera de la clarifier, tout en mettant en évidence les bénéfices — au moins intellectuels, sinon politiques — qu’on peut tirer de son usage, pour peu qu’il soit bien pensé.Le charme autant que la difficulté des sciences sociales, et en particulier de la sociologie, c’est qu’elles doivent travailler avec les mots du langage ordinaire. Même si des termes spécialisés ont été inventés pour des concepts bien définis (« anomie », « paramètres sociodémographiques », « habitus », etc.), la plupart de nos outils sont en même temps, hélas, nos objets, parce que notions de sens commun et concepts savants s’expriment par les mêmes termes : « politique », « art », « religion », « pouvoir », « valeurs », etc. — et, bien sûr, « identité »… D’où d’innombrables malentendus avec nos lecteurs, voire — hélas encore — avec nos collègues, lorsque la familiarité de l’usage l’emporte sur le souci de définition.Faut-il pour autant se passer de ces termes à double face au motif qu’ils manqueraient de précision ? Ce serait se condamner à un langage incompréhensible à force d’être truffé de néologismes ; et, surtout, ce serait se priver des significations que revêtent ces termes pour les acteurs que nous étudions, fussent-elles erronées : autant dire qu’on s’interdirait ainsi toute sociologie des représentations, dans une restriction du domaine ouvert aux sciences sociales qui les condamnerait à un programme très étroitement positiviste. Bref, le recours aux termes utilisés par nos objets est la pire des solutions à l’exclusion de toutes les autres…
Il y a 5 ans, le 15 avril 2019, la cathédrale Notre-Dame de Paris prenait feu. La sidération et l'émotion dépassent alors les frontières : cet incendie est un événement mondial. Comment comprendre cette émotion partagée et l'universalité de ce trésor du patrimoine français ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit :
Nathalie Heinich, sociologue et directrice de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique)
Mathieu Lours, historien de l'architecture et spécialiste des cathédrales et du patrimoine religieux
Visuel de la vignette : Fabien Barreau / AFP
#patrimoine #notredame #culture
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