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EAN : 9782130431404
192 pages
Presses Universitaires de France (01/10/1990)
3.75/5   2 notes
Résumé :

En reposant la question fondamentale de la phénoménologie, et de la philosophie - la question de la donation -, en interprétant celle-ci non plus seulement, selon la pensée traditionnelle de l'Occident, comme apparition dans un monde mais comme l'étreinte invisible de la vie en son propre pathos, la phénoménologie matérielle soulève des problèmes nouveaux et paradoxaux.
Trois d'entre eux font l'objet des présentes études :

1/ La matière... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Chez Husserl, la phénoménologie hylétique est réduite au rang de discipline secondaire, presque pseudo-phénoménologique : c'est la noèse intentionnelle qui vient informer la matière de la conscience, c'est-à-dire l'impression (n'est-ce pas d'ailleurs tout le sens de la transcendance phénoménologique ?). L'impression est un contenu primaire qui attend le remplissement signifiant de la forme intentionnelle. Au contraire, chez Henry, l'hylé reprend le primat sur la forme : le transcendantal se retrouve ainsi complètement repensé en tant qu'il n'est rien d'autre que la vie elle-même. Henry voit mal, en effet, comment une matière donnée pourrait se donner en vertu d'un acte intentionnel. Une lecture des Leçons de Husserl est significative : une impression originaire (qui ne doit rien à l'activité productrice de la conscience) chaque fois redonnée pourrait se modifier dans l'immanence cognitive de l'ek-stase temporelle (production de modifications qui doit tout à la conscience intentionnelle, bien que les intentionnalités de la conscience interne du temps soient passives) sans qu'elle ne soit elle-même une transformation intentionnelle. Ici, la pensée intentionnelle est une perversion de la vie, de sa pulsion de rencontre, qu'un jeu de maitrise des représentations. La vraie phénoménologie, pour Henry, revient à l'impression, à la vie matérielle de la conscience. Prenons garde à ne pas voir là une contradictoire phénoménologie matérialiste : le concept de matière est toujours entendu au sens phénoménologique du terme, il y a toujours une vie propre de l'esprit et il ne s'agit pas de la question métaphysique de la nature physique de l'esprit. Henry ne semble pas parvenir à expliquer comment une matière pourrait avoir du sens en vertu d'une auto-donation, c'est-à-dire à expliquer l'hylé sans le morphisme. Sans doute, l'hylémorphisme husserlien pose la question de savoir en vertu de quoi la matière peut primairemnt se présenter, mais Husserl ne commet en vérité aucun paralogisme en affirmant l'organisation de la matière par la forme, il pose simplement en suspens la question de la matière.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Comment, s’il faut dire ici un mot de l’expérience d’autrui, chacun des membres de la communauté se rapporte-t-il à l’autre dans la vie, avant que ce soit dans un monde ? en cette expérience primitive à peine pensable, parce qu’elle échappe à toute pensée, le vivant n’est pas pour lui-même non plus que pour l’autre, il n’est qu’une pure épreuve, sans sujet, sans horizon, sans signification, sans objet. Ce qu’il éprouve, c’est identiquement lui-même, le Fond de la vie, l’autre en tant qu’il est lui aussi ce Fond – il éprouve donc l’Autre dans le Fond et non en lui-même, en tant que la propre épreuve que l’autre fait du Fond. Cette épreuve est l’autre qui a le Fond en lui comme le Moi a le Fond en lui. Mais cela ni le moi ni l’autre ne se le représentent. C’est pourquoi c’est le Même dans lequel ils sont abîmés l’un et l’autre. La communauté est une nappe affective souterraine et chacun y boit la même eau à cette source et à ce puits qu’il est lui-même – mais sans le savoir, sans se distinguer de lui-même, de l’autre ni du Fond.
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Il ne faut pas seulement dire que les esquisses subjectives fournissent aux noèses intentionnelles la matière de leurs opérations constitutives. Le sens de cette proposition plutôt se renverse, car les noèses constitutives ne fonctionnent qu'en se réglant sur ces apparitions, sur la manière et sur l'ordre dans lesquels elles se présentent. Ainsi la hylé n'est-elle pas un simple contenu aveugle pour une prestation noétique qui l'informerait à son gré : ce sont les matières impressionnelles, selon le jeu de leur présentation, qui dictent aux noèses les modalités de leur propre accomplissement. Ou encore l'intentionalité, au lieu de fonctionner comme un libre principe pour l'exhibition de l'objet, puise au contraire en lui, ou plutôt dans la matiere dont il procède, les éléments et les constituants matériels qui feront chaque fois de l'objet ce qu'il est. Cette détermination va si loin que la hylé prescrit à la morphé jusqu'aux modalités essentielles qu'elle doit revêtir dans la constitution de ce qu'elle constitue : perception, imagination, souvenir... En ce sens la hylé est plus essentielle que la morphé pour la détermination de l'objet, s'il s'agit de considérer celui-ci non pas dans sa condition objective mais dans son être individuel et propre. En procédant à la mise hors jeu des aperceptions transcendantes et des objets du monde, la réduction phénoménologique n'a-t-elle pas pour thème explicite de reconduire dans le «phénomène » à ce qui se donne d'abord et en lui ?
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