«Il ne s’agissait pas de cela… Oh non, personne n’oserait faire ça en plein jour, et encore moins dans un cimetière ! C’était obscène ! Creed réprima un sourire. C’était carrément dégouttant !»
Je découvre ce livre par une critique superbe de «Greg320i» et je dois dire que ce roman est un coup de cœur. Il fait partie de mes livres préférés de cet auteur. Je prends conscience que James Herbert est décédé en 2013, c’est quand même récent. Je sympathise et il restera toujours ses écrits pour se souvenir de lui. J’apprends en même temps qu’il était directeur d’une agence de publicité et un ancien chanteur de rock avant qu’il devienne un écrivain. Incroyable !
«Creed éprouvait un froid curieux sur la nuque, du genre que vous éprouvez quand on vient de vous raconter une histoire vraiment effrayante et vraie, ou quand un bruit bizarre à l’étage au-dessus vous réveille en sursaut en pleine nuit.»
«Intense», «Machiavélique » et «Sensationnel», c’est trois mots qui représentent bien ce livre «Ballade pour un ange déchu». Dans mon esprit, je m’attends de voir un ange qui correspond un peu à Castiel, l’ange gardien, dans surnaturel. C’est-à-dire bienveillant même si il peut avoir des défauts. Il lui ressemble à cause de l’imperméable que les anges gardiens portent en général. En compagnie de Creed, notre héros, je prends une toute autre avenue. C’est loin de ce que j’avais imaginé comme ballade…
Narration :
Je dois donner une précision quand on ouvre ce livre. Tu as deux narrations et je suis surprise d’avoir aimée et embarquée dans son écriture vivante, mordante, où il choisit des mots forts et perçants où le lecteur se sent interpellé :
- Tu as celui qui raconte l’histoire, tu as l’impression qui le suit d’en haut, notre héros, notre badboy du livre : Creed.
- Ensuite, on suit Creed lui-même, dans ses aventures. On perçoit ce qu’il ressent tout au long de la balade.
«C’était la même chose que dans les cauchemars, cette sensation frustrante d’impuissance, quand les membres semblent peser des tonnes et que la chose qui vous traque vous rattrape. Une bataille entre volontés, rien de moins, entre le prédateur et sa proie.»
L’histoire :
Dès les premières pages, on fait la connaissance de Creed, un paparazzi. Il va au cimetière prendre des photos, d’une actrice célèbre, décédée. Il est alors à la mauvaise place au mauvais moment. Il possède des photos qu’il ne devrait pas.
Creed est un badboy, il est un salaud, il est un profiteur. Il ne pense qu’à lui et même avec Grin (sa chatte) il a ses exigences. Il est en froid avec son ex-femme et il ne voit presque pas son garçon. Il ne croit pas non plus au surnaturel, aux esprits et aux fantômes. Il fait aussi une rencontre étrange où les évènements se corsent et son esprit s’embrouille. Il lui arrive un gros malheur : son garçon est enlevé et il n’a pas le choix de démêlé ce qu’il voit… C’est la course contre la montre pour aller sauver son fils, pour ne pas que son ex-femme lui tombe à nouveau dessus… C’est ainsi qu’il commence sa ballade en compagnie des anges déchus…
Définition d’un ange déchu :
Un ange déchu est, dans les traditions juives, chrétiennes est un ange exilé ou banni du Paradis en punition de sa désobéissance ou rébellion contre Dieu.
«D’après les films d’horreur qu’il avait vus, et les livres fantastiques lus, les vampires ne pouvaient traverser l’eau (le fait qu’il s’agissait d’eau vive que ces créatures étaient incapables de franchir était un détail qu’il ne prit pas la peine de se remémorer à cet instant précis et dans son état d’excitation, ce n’était pas si déraisonnable qu’il peut y paraître.»
Personnages :
Creed, oui, c’est notre héros. C’est un badboy, il est autant un macho que manipulateur. Il est aussi un fonceur, il est audacieux et il a confiance en ses propres moyens. Pour faire ce métier-là, tu as besoin de ses qualités pour réussir. Creed privilégie ses propres valeurs et on s’attache à lui. On ne peut pas lui être indifférent. On sent aussi qu’il change au cours de son aventure. Quand il part à la recherche de son fils, on dirait que ça le rend plus vulnérable et plus humain, ça fait de lui un héros. Il est entouré de beaucoup de personnages importants qu’ils l’aident dans son périple. C’est des personnages hauts en couleurs, avec chacun leurs personnalités comme Grin, (sa chatte), Evelyn (son ex), Sammy, (son garçon) Cally, (sa rencontre étrange) et Prunella (sa collègue). Creed maintient aussi trois principes qui lui tiennent à cœur :
1- Faites à autrui ce que vous n’aimerez pas qu’il vous fasse avant qu’il le fasse.
2- N’ayez jamais confiance en quiconque détenant l’autorité (ex-femmes/aimantes, étrangers serviables, religieux (de n’importe quelle variété.)
3- Pliez sous le vent des événements, et ripostez durement dès l’accalmie.
«Il existe toutes sortes d’êtres semblables-des démons, des diables, des esprits malins, appelez-les comme vous voudrez. Certains ne sont rien de plus que des vapeurs éthérées, d’autres sont plus puissants, plus évidents à nos sens.»
Conclusion :
Je peux dire que James Herbert saisi le lecteur avec la finale du livre. Tu es impatiente de savoir comment Creed va se débrouiller pour s’en sortir et tu assistes à tout un spectacle. Je trouve qu'il y a des ressemblances avec le film Carrie, que j’ai vu il n’y a pas longtemps.
«Ils peuvent se transformer en créatures grotesques, ils peuvent augmenter de taille ou rapetisser. Ils peuvent créer des fantômes à partir des pertes mens-truelles, ou du sperme... ils sont capables de saper votre volonté, d'affaiblir votre esprit... »
Impressions :
C’est un merveilleux moment de lecture, enfin, même si j’ai fait un cauchemar une fois. C’est une histoire où tu plonges décidément dans le surnaturel, l’imaginaire et l’horreur bien évidemment. Tu y rencontres tes propres phobies et tu y fais vraiment un vol plané dans ce monde fantastique. Tu ne peux plus détacher tes yeux du livre car tu es absorbée.
L’auteur James Herbert sort sa plus belle plume et on se croit vraiment au côté de Creed dans sa ballade avec les anges déchus. Qu’est-ce que les anges
déchus ? L’auteur sort ses théories et pour cela il faut le lire. C’est très intéressant, il développe un peu d’histoire autour des personnages et il nomme même des légendes.
Walktapus pique ma curiosité au sujet du Vampire Nosferatu. Je suis allée voir des extraits des films de cette époque sur you tube. C’est bien fait mais je crois que ce genre de film me donne la chair de poule.
Pour terminer :
C’est un livre qui est très bien construit, l'histoire est bien racontée et l'action n'arrête pas. L'atmosphère est incroyablement prenante et tendue. À mes yeux, c’est un livre réussi et comme dit Greg320i, ce roman «Ballade pour un ange déchu» mérite sa place à côté des livres de succès de Masterton. Il contient la même thématique et le même engouement. C’est vraiment un coup de cœur pour moi, c'est un livre qui me fait rêver, il me fait frissonner et il m'évade à coup sûr.
Pour ceux qui aiment rencontrer des démons, pour ceux qui sont effrayés devant Frankenstein, pour ceux qui veulent combattre un ouragan, ce livre est pour vous.
Pour ceux qui veulent rencontrer un vrai héros où finalement ses défauts lui ont servi pour se sortir des situations difficiles, rencontrez-le.
Pour la finale, je suis très émue par la tournure des événements et encore une fois, on retrouve ici du grand James Herbert. C’est un livre que je n’oublierai pas de sitôt. Je conseille ce livre à ceux qui sont friands de ce genre de littérature mais attention au cœur sensible, il contient des scènes désagréables et assez tordues.
C'est toute une ballade qu'on entreprend, croyez-moi. Qui osera ?
P.S : il y a bien sûr la critique de Greg320i, qui m'a vraiment donné le goût de le lire. Elle est tentante, colorée et excellente. Je conseille ce genre à Angie77, Amarath, Masa, Pied2chien ! Walktapus, Hiroyuko, je doute...
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Joe Creed, bad boy, paparazzo, dragueur impénitent, se croyant tout permis, va au cimetière prendre des photos d'une célèbre actrice, décédée. Cette fois, ce n'était pas une bonne idée. Il ne devrait pas se trouver en possession de certains clichés qu'il a pris.
S'il n'aime pas grand-monde à part lui-même, un être lui est très cher, c'est son fils... et celui-ci lui est enlevé...
On passe un très bon moment, le personnage n'est pas si antipathique que ça et une bonne dose d'humour pimente le récit. le suspense est également très présent, et on se laisse embarquer dans l'histoire.
En bref, j'ai aimé.
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Elle avait dit qu'elle allait le humer, et c'est exactement ce qu'elle faisait.
Creed était dérouté. À quoi diable jouait-elle ?
La femme nommée Laura vient sentir son cou, à petites inspirations courtes, d'abord par le nez, puis par la bouche, pour capturer l'air autour de lui-pour capturer son odeur!-et l'ingurgiter. Elle se coula le long de son torse, écarta les pans de sa veste de treillis, et ses lèvres et ses narines touchèrent presque le sweat-shirt. Puis, elle remonta, sous son menton, avant d'effleurer légèrement la bouche.
Il ne put s'empêcher d'inhaler son parfum, cette fragrance musquée qui était beaucoup plus forte maintenant qu'elle s'était rapprochée. L'épaisse chevelure noire cha-touillait le nez du paparazzo, et il rejeta la tête en arrière. Il fixa le plafond du regard, et on aurait pu croire qu'il en appelait au Tout-Puissant...
- Eh, écoutez... commença-t-il.
- Écoutez, nos sens normaux ne nous permettent pas de percevoir certaines choses, certaines forces. Nous ne pouvons pas voir les ultraviolets, par exemple, mais nous disposons d'instruments qui nous les révèlent. Il en est de même avec certaines fréquences extrêmes. Or, ce n'est pas parce que nous ne les percevons pas que ces choses n'existent pas.
Malheureusement, nous ne disposons pas pour l'instant des moyens scientifiques adéquats de niveaux d'existence différents. Pourtant, des millions de gens croient en une Entité supérieure mais incorporelle qu'ils nomment Dieu.
Creed pouvait difficilement être en désaccord sur ce point.
- Alors pourquoi pas des êtres spirituels inférieurs ?
- Quoi ?
- Des démons, dit-elle.
Creed laissa échapper un grognement bas.
Malheureusement, les circonstances dans lesquelles nous faisons sa connaissance n'inclinent pas spécialement à inspirer la sympathie.
Il est en train de...
... pisser sur le coin d'un tombeau, à l'intérieur d'un de ces mausolées. En fait, une sépulture située sur un tertre dans un cimetière chic, et qui offre une vue imprenable sur les autres monuments du même style extravagant qui l'entourent en contrebas : Elle se trouve au centre de plusieurs hectares occupés par une armée de croix, anges, obélisques et stèles de marbre dont beaucoup sont crou-lants et abîmés. (mais pas autant ce qui gît dessous). Creed referme sa braguette, frissonne dans l'atmosphère froide et humide, s'adosse contre un piédestal sur lequel est posé un gisant de pierre en mauvais état. Et continue d'attendre... Creed tira une nouvelle bouffée de la cigarette qui pendait au coin de sa bouche, ce qui réchauffa ses poumons et neutralisa un instant l'odeur terreuse du sépulcre.
C'était le problème, avec la jeune génération : elle manquait de cran. Il restait peu de paparazzi prêts à prendre de vrais risques ou à seulement essayer de lutter contre l'ordre rétabli. Les nouveaux attendaient que tout leur soit servi sur un plateau. Pour être tout à fait franc, ils n'hésitaient pas à jouer des coudes pour obtenir un cliché à peu près propre, mais dès qu'il était question de ruser, de montrer un tant soit peu de culot, plus personne.
Pour sa part, Creed était arrivé au cimetière juste après six heures ce matin, et il avait longé le haut mur d'enceinte jusqu'à ce qu'il trouve un endroit tranquille, sur une petite route de campagne, déserte, loin de l'entrée. Il s'était garé de l'autre côté, sous un bouquet d'arbres, avait traversé la chaussée et utilisé un petit escabeau en aluminium, un équipement souvent essentiel. Il le savait par expérience pour atteindre le haut du mur. Grâce à un filin de nylon terminé par un crochet, il avait fait descendre le sac contenant son matériel photo ainsi que le trépied de l'autre côté. La même opération lui avait permis de récupérer l'échelle. Creed avait ensuite sauté dans le cimetière et avait patienté, accroupi à couvert, jusqu'il y ait assez de lumière pour qu'il puisse récupérer la fosse.
- Vous aimez les films de vampires ?
Elle le lâcha et se redressa bouche bée.
Embarrassé, Creed s'éclaircit la gorge avant de poursuivre :
- Mon préféré a toujours été le premier. Je pense qu'il date du début des années vingt. Le... La personne que j'ai vue la nuit dernière... Et puis merde, fit Creed, se décida enfin. Hier soir, j'ai vu Nosferatu.
La bouche de Cally s'ouvrit un peu plus.
- J'ai vu le premier de ces putains de vampires.
Il plissa le front, comme si ces mots, pourtant prononcés à mi-voix, lui avaient fait mal.
Parfois, certaines personnes refusent de croire ce qu'elles ont vu de leurs propres yeux. En général, c'est parce qu'elles ne veulent pas le croire. Accusez l'ignorance, les préjugés, ou l'aveuglement face aux réalités et aux énigmes de l'existence elle-même. Cette attitude peut avoir également un lien étroit avec le fait d'être ''incapable'' d'affronter les facettes déplaisantes du monde dans lequel nous vivons.
Bande annonce de la série,The Secret of Crickley Hall, adaptation du roman de James Herbert