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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après bien des années d'errance et de spiritualité douteuse, il fut un temps où mon âme et mon corps eut besoin de se recueillir dans un monastère. A l'ombre d'un grand châtaigner, les saisons défilent dans une quiétude toute particulière. Les moines prient, les enseignants enseignent et les moinillons font le mur pour se taper la gueuze au village d'à côté. C'était il y a bien longtemps, genre ère moyenâgeuse. Mais l'esprit n'ayant que faire de ces considérations temporelles ou mystiques, il tourne les pages de ce divin bouquin, d'un auteur qu'il a appris à aimer avec parcimonie. C'est donc en m'enfermant dans ce monastère, loin de toute tentation divine, pour la boisson on utilise les vieilles méthodes à savoir soigner le mal par le vin c'est divin, que je compte me ressourcer et entretenir une discussion intime et engagée avec mon esprit. Quel état d'âme que de vouloir ainsi se flageller pour essayer de s'élever spirituellement. La tentation spiritueuse est bien trop grande, les blondes allemandes bien trop tentantes. Alors mon esprit s'égarera volontiers avec Goldmund et Narcisse. L'un sera futur moine, futur abbé, futur pape peut-être, l'autre juste un étudiant abandonné aux portes de ce monastère pour lui permettre de rentrer dans les ordres.

Mais, le vouloir ne suffit pas. Il faut y être destiné. Et Goldmund a visiblement, avec ses boucles blondes aussi dorées qu'une pinte de Paulaner, d'autres desseins. Narcisse, son maître, petit scarabée un jour tu deviendras grand, le révèle à lui. Il n'est pas fait pour les ordres. S'ensuit alors une longue errance de pauvreté, de marche, et de baise. Oui, tu as bien lu, ton esprit ne s'égare pas dans de vils fantasmes. Goldmund a la passion, celle des femmes, des grosses, des belles, des laides et des paysannes, des vierges et des peu farouches. Il les aime toutes, à part égale, et ne s'égare pas dans les détails des mensurations. Il prend son pied, avant de reprendre la route. Les seins son dessein.

Quoi ? Ce ne serait pas ça la morale de l'histoire immorale. Désolé mais je ne philosophe qu'après la seconde pinte, et comme j'ai cassé ma bouteille dans le frigo de ma cellule de méditation, je me laisse plus guidé par le cheminement de Goldmund que par la compréhension de son patrimoine familiale, à savoir que la conduite de Goldmund est due à l'absence de figure maternelle dans ses souvenirs d'enfance. Comme tout Hemann Hesse, derrière l'histoire romancée, se cache de quoi méditer sur sa propre condition et sur ses errements et ceux de ses semblables.

Parce que lorsque Goldmund multiplie les frasques sexuelles dans les étables, les chambres de domestiques ou les suites de châtelaines pubères et encore vierges pas pour longtemps, il découvre l'art. La sculpture en particulier d'une statue d'un saint dont j'ai oublié son nom entre deux seins qui illuminera son chemin. Goldmund deviendra sculpteur pour reproduire ainsi l'aura et la lumière que Narcisse a su illuminer dans sa vie et sa voie. Les seins son dessin.

Sa tâche achevée, se pose l'éternelle question du recommencement. le chef d'oeuvre terminée doit-il le pousser à s'abaisser vers d'autres basses besognes ou reprendre la route. Une question que chaque être humain se pose. Se contenter de ce que l'on a ou partir découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux culs ou de nouvelles raisons d'aimer. La longue errance reprend son chemin, et avec elle les horreurs de la peste, de la mort, des massacres, d'une vie de bison. Ainsi va la vie humaine et ses errements bestiaux. Mais si Goldmund peut compter sur la présence de Narcisse, sur qui moi puis-je compter pour trouver ma voie ?
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Un roman littéraire et philosophique dont le point de départ est un monastère du 15e siècle.

Dans un monastère allemand, Narcisse possède un esprit scientifique. D'une grande intelligence, il est devenu professeur avant même d'avoir terminé son noviciat. Il a aussi une étonnante perspicacité pour « lire » ses semblables et deviner leurs tourments.

Goldmund est un nouvel élève. Doté d'une sensibilité différente, il réagit à l'art plutôt qu'à la science. Encouragé par Narcisse, il quittera le monastère pour parcourir le monde comme un vagabond. Il deviendra un véritable Casanova, toutes les femmes lui tomberont dans les bras (un fantasme de l'auteur?). Il travaillera aussi dans un atelier d'artiste pour réaliser des oeuvres qui survivront au temps.

Un excellent roman, avec une écriture riche, un niveau spirituel et philosophique, une réflexion sur la nature humaine, sur les voies de l'esprit.

(Un bémol personnel en tant que lectrice. On y valorise d'une part la pensée pure et la science dans un monastère et d'autre part l'art, qui permet l'émotion et la sensualité. Cependant, les deux excluent les femmes. On peut avoir de brèves relations avec elles, mais elles ne semblent pas incluses, ni dans la science, ni dans l'art, peut-être même un obstacle pour l'artiste qui pourrait abandonner ses grandes oeuvres pour des commandes nourricières…)
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Je tenais à remercier la personne qui m’a fait découvrir cette lecture et cet auteur. Je me demande encore comment j’ai pu passer à côté de ce pilier de la littérature allemande. Vu ma passion pour Stefan Zweig, il me parait inconcevable de ne pas avoir encore lu du Hermann Hesse. C’est enfin réparé !

Je vous mentirais en vous disant que cette lecture est simple de prime abord. C’est une lecture compliquée autant dans le style que dans le récit. J’ai eu du mal à m’y plonger. L’histoire ne m’interpellait pas, et j’avais un mal fou à me projeter complètement. Puis peu à peu, la plume a prit le pas sur le récit en lui-même. Et l’on se voit sur des chemins perdus, à la recherche de toutes les beautés que peuvent nous apporter ce monde, sous toutes ses formes !

Dans ce roman on a Narcisse, un jeune moine très prometteur. Il arrive à lire dans l’âme des hommes et perçoit pour eux des trajectoires insoupçonnées. Puis arrive Goldmund, déposé dans le monastère par son père, il a du mal à s’y faire. Mais, très vite, il ressent pour Narcisse un amour sans faille mais désintéressé, qui va le pousser à se dépasser et à chercher enfin sa voie. Narcisse perçoit l’ampleur de son talent et le pousse dans une recherche initiatique. Goldmund va donc partir sur les traverses de la beauté afin de fuir l’horreur dans les plaisir. Mais lorsque tout le plaisir disparait il ne restera plus que de la désolation.

Ce roman est un condensé d’éléments qui en font une œuvre d’art. Entre les réflexions philosophiques liées aux horreurs de la guerre et le travail personnel sur le sens que l’on doit donner à sa vie. Ce roman pourrait être un livre initiatique mais également un récit de perdition. Goldmund va essayer de donner un sens à sa vie, mais sur les routes qui l’amène toujours plus loin, on se demande où finira son périple.

Dans ce récit, la poésie apporte une douceur nécessaire pour nous faire rêver, nous pousser à la réflexion. Et regarder avec des yeux neufs la vie dévolue de ce héros atypique. Poussé par un amour maternel inconnu et un besoin de reconnaissance, Goldmund nous ouvre les voies d’une sagesse rare pour cette époque. Là où les terribles événements réalisés lors de la guerre ont eu des répercussions sur la vie de milliers d’hommes. Et même si le texte est situé dans un moyen âge antérieur à toutes ces abominations, on nous montre la route à parcourir pour parvenir à allier la liberté des hommes à leur sagesse. Un travail de tous les jours qui commencera avec nous.
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Au Moyen-Age, au monastère de Mariabronn, Narcisse, novice supérieurement intelligent, se voit confier des tâches d'enseignement.
Il se lie d'amitié avec Goldmund, enfant confié par son père au monastère pour y recevoir éducation et entrer en vie religieuse afin d'expier les péchés de sa mère, une artiste éprise de liberté qui a quitté son mari et son fils.
Narcisse qui sait lire dans les âmes des autres sait que la vocation de Goldmund n'est pas dans la science mais dans l'art, et le lui fait graduellement découvrir.
Ainsi, à 18 ans, Goldmund abandonne ses aspirations à la vie religieuse et quitte le monastère.
Durant quelques années, Goldmund (ou Bouche d'Or) mène une vie de vagabond, de plaisirs charnels, d'amour véritable avec Lydia, de rencontre mystico-artistique face à une statue de la vierge qui le mènera à Maitre Nicklaus, sculpteur et maître de Goldmund, et ainsi à la création.
Cette vie d'errance est une apologie de la liberté d'être et de créer dans un environnement laid ou envahi de plaisirs charnels, et à l'encontre de l'absurdité et la fragilité de la vie.
Ce roman est un hymne à l'amitié de deux personnes que tout oppose, à la difficulté d'être humain dans un monde si difficile, parfois laid, parfois réjouissant.
Deux visions s'opposent : celle du savant ascète et celle de l'artiste jouissif mais très sensible. L'un parcourt le monde, l'autre son esprit…
Un très grand roman !

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Voilà un livre qui ne laisse pas indifférent. Il donne à réfléchir sur la façon dont on est amené à vivre sa vie et à décider ce que l'on veut en faire.
Dans un style très poétique et contemplatif, rappelant parfois l'amour courtois du moyen âge, où la nature des sentiments prend la pas sur la narration de l'action, le lecteur se laisse emporter dans cette magnifique amitié liant deux êtres admirables et si différents.
J'ai eu un faible pour la sagesse de Narcisse, sa façon d'accepter la différence, sa façon d'être tolérant, et sa capacité à lire le potentiel d'une personne. J'ai été touchée par l'audace de Goldmund, qui ose l'inconnu, l'aventure, au détriment d'un certain confort.
Tous les deux ont bien saisi l'imperfection de leurs situations respectives, les avantages et les inconvénients que leurs modes de vie respectifs engendraient.
Une belle lecture toute en nuance et en subtilité, qui m'aura touchée et interrogée, et que je recommande.
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Mon roman préféré de Herman Hesse, deux personnages,une rencontre et un destin extraordinaire..
Narcisse est enseignant au monastère, Goldmund y sera son élève. Peu à peu se crée une relation très forte entre eux, et le savant découvrira que la voie de son élève est celle de l'art. Cependant Goldmund aspire à la liberté et commence alors pour un lui un long parcours initiatique: la vie de vagabond, la vie d'amant, la vie d' artiste...
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Quelle belle découverte que celle d'Hermann Hesse à travers son roman Narcisse et Goldmund paru en 1930 ! Nous avons bien sûr la vie et les
péripéties de Goldmund déjà si bien racontées en elles-mêmes, mais qui
donnent aussi à l'auteur l'occasion de nous montrer, à travers ces deux personnages amis, le contraste entre l'un, cérébral et volontaire, et l'autre, sensuel et plus opportuniste, et de réfléchir au fonctionnement de ces deux types de personnalité. Plus encore, le second, Goldmund ayant des dispositions artistiques, cela fournit le prétexte à une magnifique réflexion sur l'art et la création artistique, ainsi que sur la vision de la femme, mère ou amante.
Nous trouvons aussi une méditation particulière sur l'impermanence des choses de ce monde, notion si présente de tous temps dans la littérature japonaise et asiatique en général, et si peu dans la littérature européenne.
Ces qualités précieuses sont présentées dans une cette belle prose, fluide, agréable, toujours proche du lyrisme, si ce n'est de la poésie, servie ici de bonne manière par la traduction de Fernand Delmas.
Un livre marquant de ce XXème siècle, à découvrir absolument.
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Narcisse et Goldmund. Un livre à mettre dans les mains des jeunes adultes qui cherchent le sens de leur vie, Narcisse et Goldmund sont inspirants. J'ai adoré tous les livres d'Herman Hesse lorsque je les ai lus entre 25 et 30 ans, Siddhartha, le loup des steppes, etc. Je les relirai probablement à l'approche de ma vieillesse à venir dans pas si longtemps, dans le même objectif de (re)définir le sens à donner à mes dernières années.
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Influencé par son père, Goldmund rejoint le couvent de Mariabronn. Il y rencontre Narcisse, son professeur qui deviendra son ami. Intelligent, sage, Narcisse aidera Goldmund à ouvrir les yeux sur la voie qu'il souhaite réellement suivre. le jeune homme renoncera alors à la vie monacale et deviendra un vagabond, errant au milieu des paysages de l'Allemagne du Moyen-Age, faisant des rencontres humaines et artistiques, assistant à l'horreur de la peste… Il ne reste jamais indéfiniment au même endroit, ressentant constamment le besoin de changer d'air, de trouver sa véritable place.

Roman initiatique, comme beaucoup d'oeuvres de Hermann Hesse, Narcisse et Goldmund célèbre une amitié que le temps ne peut effacer, une amitié entre deux êtres pourtant si différents l'un de l'autre. Empreint d'une profondeur psychologique, ce récit est également parsemé de réflexions philosophiques et spirituelles, ayant pour sujet aussi bien la quête initiatique que le destin, l'amitié, l'amour et la mort. Parallèlement, nous suivons bien évidemment les différentes aventures de Goldmund, qui nous captivent et nous emportent. La fin, selon moi, est particulièrement réussie.

Si vous aimez les romans initiatiques et/ou les oeuvres de Hermann Hesse, je vous recommande vivement cette lecture !
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Goldmund est envoyé dans un couvent par son père pour expier la vie aventureuse de sa mère. Il y fait la rencontre d'un jeune homme de son âge, surdoué et renfermé, Narcisse, dont la voie de la vie claustrale est toute tracée. Narcisse va lui ouvrir les yeux sur sa vraie nature, il quitte le couvent à la recherche de sa vraie personnalité, sensible et sensuelle, qu'il trouvera au bout d'une vie errante faite de rencontres charnelles, de misères, d'apprentissage et de sang versé. Dans se roman, Herman Hesse, expose sa vision du monde idéal fait de spiritualité et d'animalité où les contraires se concilient. Prix Nobel de littérature en 1946.
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