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EAN : 9782843984556
80 pages
Apogée (17/09/2014)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Notre attitude envers les bêtes révèle notre bêtise, non la leur. Soit nous les prenons pour des machines et nous prétendons que leur souffrance n’est rien. Soit nous en faisons des parents éloignés et nous en faisons des égaux. Notre bêtise est d’abord notre ignorance. Comment les connaître ?

Ne statuant pas sur ce qu’ils sont, nous avons alors tous les droits sur eux et les transformons en objets industriels et économiques. Ou, à l’inverse, i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Essai philosophique qui oppose deux théories avec Montaigne et la communication naturelle et Descartes et l'animal comme une machine. Deux positions se voient ici confrontées le naturalisme qui diminue les différences et l'humanisme qui les accentue. Opposition entre droits et devoirs. Cet essai assez court, bien documenté et assez ardu surfe sur la vague de l'actualité puisqu'il revient sur ce sujet de débat récent concernant le Code Civil qui définit l'animal comme un bien meuble. On y réfléchit aussi au sort des animaux d'élevages industriels et aux animaux de laboratoires. Un sujet brûlant rempli de passion et très actuel. Un livre qui permet de développer la réflexion et de se positionner face à l'humanisme ou au naturalisme.
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Quelle belle découverte grâce à Masse Critique! Je serais sans doute passée à côté de cet essai ô combien d'actualité. Nous le devons à une petite maison d'édition APOGEE qui publie les conférences données à la Société bretonne de philosophie. Ici Didier Heulot relaie notre questionnement et notre perplexité sur la nature de l'animal. S'opposent deux théories : pour certains l'animal serait réduit à n'être qu'une machine, tandis que pour d'autres l'homme est un animal comme les autres. Son exposé brillant oppose Montaigne à Descartes, Malebranche et Heidegger et le naturalisme à l'humanisme. " Ce respect de l'animal n'adviendra sans doute que lorsque nous aurons redonné à l'animal sa pleine et entière identité et non une similitude après laquelle nous courrons et qui nous semblerait la condition du respect. Il est des moments de l'histoire qui nous apprennent qu'il est dangereux de conditionner le respect à l'identité ou à la ressemblance."
Voilà des phrases qui donnent à réfléchir et c'est pour cela que j'ai adoré cet ouvrage. Aujourd'hui encore plus qu'il y a un an -et surtout de manière beaucoup plus philosophique qu'affective- je m'interroge sur la reconnaissance de ce vieux matou que j'ai recueilli.Dépassant mon " anthropomorphisme enfantin ", je tente de ne pas le penser d'après mes propres capacités. Je souscris à la formule de Montaigne : " Il y a plus de différences de tel homme à tel homme que de tel homme à telle bête. "
Je sais gré à Didier Heulot de nous interpeller sur " Qui sont les bêtes " à l'heure où l'homme donne la pleine mesure de sa cruauté imbécile dans des projets d'agriculture industrielle telle que la ferme des 1000 vaches.
" On peut donc penser que l'animal ne peut être réduit à une pure disponibilité sans droit ".
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J'ai reçu ce livre de Didier Heulot dans le cadre d'une opération « Masse Critique ». Il fait partie de la collection « Ateliers Populaires de Philosophie » des Editions Apogée qui a pour objet de publier des conférences données à Rennes par des professeurs de philosophie dans le cadre de la Société bretonne de philosophie, association loi 1901, qui a pour vocation de rendre la pensée philosophique accessible au plus grand nombre.
Didier Heulot est professeur de philosophie à Rennes. Son ouvrage est à la fois une réflexion sur la place de l'animal dans notre société, une étude sur les différents mouvements de pensée concernant cette place et une critique de ceux-ci.
Le livre pourrait s'appeler « L'animal est-il une personne ? ». D'emblée, Didier Heulot a semble-t-il pris position puisqu'il a intitulé son recueil « Qui sont les bêtes ? »
Il oppose Descartes et son animal machine à Montaigne qui considère que l'animal communique avec nous par différents moyens, donc qu'il parle et que s'il parle, il pense.
Il oppose humanisme et naturalisme.
Il nous fait nous interroger sur les droits et devoirs des hommes et des animaux, et des uns vis-à-vis des autres, et il faut bien le reconnaître, l'animal de peut pas avoir de devoirs. Est-ce pour cela que nous ne leur donnons pas les mêmes droits qu'à nous ? Et quel animal ? le chat ? le pou ?...
La réflexion nous amène très loin.
En fait, en tant qu'êtres vivants, nous devrions respecter les êtres vivants qu'ils sont, c'est-à-dire leur permettre de vivre leur vie, mais pour cela l'être humain devrait redevenir chasseur-cueilleur.
J'ai énormément apprécié ce livre, qui pour moi fait écho au magnifique livre de Marlen Haushofer « le mur invisible », l'histoire d'une femme coupée du monde et qui ne doit sa survie tant physique que psychologique qu'aux animaux qui se retrouvent isolés avec elle : un chien, deux chats, une vache, une corneille blanche.
Merci à Babelio et aux Editions Apogée.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La question de la nature de l'animal est centrale puisqu'elle conditionne notre attitude envers lui. S'il est une machine, sa souffrance devient insignifiante et il est totalement disponible. S'il est un être sensible proche de l'homme, ses droits doivent être reconnus et proches de ce que sont les droits de l'homme. Dans l'un et l'autre cas, l'homme est nécessairement au centre et ne peut-être un animal, lui seul pouvant instaurer un droit ou une morale. L'animal peut-il prétendre au statut de personne? Les animaux ont-ils des droits et avons-nous des devoirs envers eux? Une morale est-elle possible, qui limite nos droits sur eux et instaure une communauté avec eux?
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La communication n'est pas une exception humaine mais un attribut naturel que les hommes partagent avec les animaux, le langage verbal propre à l'homme n'est qu'un type de communication parmi d'autres, qui ne lui permet pas de se différencier de l'animal.
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