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Famille en décomposition
Maeha Akio préfère traîner au bureau plutôt que de retourner chez lui. Un jour pourtant, il reçoit un appel de détresse de son épouse Yaeko qui le convainc de rentrer immédiatement. Le cadavre d'une petite fille gît dans le jardin. Sa femme lui apprend que c'est leur fils Naomi, quatorze ans, qui l'a tuée...
L'enquête sera menée par Kaga. Fils de policier et fin limier, il travaille sur cette affaire avec son jeune cousin, Matsumiya. Celui-ci l'admire beaucoup tant pour sa sagacité que pour son humanité. Aussi ne comprend-il pas pourquoi Kaga ne va jamais rendre visite à son père qui se meurt à l'hôpital.
L'intrigue policière est bien construite, sans dialogues inutiles avec une double surprise à la fin. Mais l'intérêt du roman réside dans la chronique implacable d'une famille japonaise en décomposition. Keigo Higashino décrit l'engrenage socio-familial qui peut conduire au pire drame depuis le mariage sans amour et organisé par les anciens jusqu'à l'abandon de ces mêmes anciens en passant par les horaires de bureau infernaux, l'enfant roi emmuré dans ses jeux vidéo, la démission des parents, la lâcheté, les remords...Mais grâce à l'histoire parallèle des deux policiers-cousins, très finement ciselée, ce polar sombre respire et va s'orienter vers un horizon un peu plus engageant.
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Akio Maehara, employé de bureau à la vie morne comme un dimanche avec Drucker, n'est pas spécialement enclin à se précipiter dans son foyer, après son travail. Il préfère de beaucoup traîner dans les bars ou fricoter avec sa maîtresse, et on peut le comprendre. Il faut dire que, chez lui, rien de très motivant ne l'attend. Entre Masae, sa mère atteinte de démence sénile, Yaeko, sa femme autoritaire psycho-rigide et Naomi, son ado tête à claques, ça ne respire pas la joie de vivre. Un ado insolent, petit roi accro aux jeux vidéo et à son smartphone, qui passe ses journées enfermé dans sa chambre et qui consent parfois à répondre à ses parents en soupirant… Rien que de très classique. Que celui qui n'en connaît pas une bonne poignée rien que dans son entourage lève la main. Personne ? Ok, on peut continuer.
Le Naomi en question, quatorze ans et toutes ses dents, est quand même un petit peu moins classique que la moyenne. Lui, ce ne sont pas ses chaussettes sales qu'il laisse traîner, mais le cadavre d'une petite fille de sept ans, qu'il avait attirée chez lui en lui montrant... ses jouets (ouf, la morale est sauve !). Avant de l'étrangler, de déplacer le corps dans le jardin (pour ne pas, délicate attention, que la maison sente trop la pisse) et de retourner jouer dans sa chambre, comme si de rien n'était. Ah, ces ados...
Akio et Yaeko, du coup, sont un peu désemparés (on le serait à moins), surtout qu'ils ne sont d'accord sur rien. Un couple dysfonctionnel au possible, véritable modèle du genre.
Après bien des tergiversations, ils prennent la lourde décision de sauvegarder la vie future de leur raclure de fils en transbahutant le petit cadavre dans des toilettes publiques. C'est bien sûr Akio qui se charge du sale boulot, mais de manière tellement improvisée qu'il sème quantité d'indices derrière lui.
Logiquement, les soupçons de la police, en la personne de Matsumiya et Kaga, un duo d'enquêteurs formé de deux cousins, ne tarde pas à se porter sur les Maehara, obligeant ces derniers à échafauder dans l'urgence un nouveau plan. Et le fait que ce plan de substitution soit grandement prévisible ne gâche pas le plaisir, bien au contraire !
La description des différents personnages et, surtout, les relations entre les membres des deux familles sont délectables. Parallèlement à ce jeu du chat et de la souris entre les deux parties, certains aspects de la société japonaise sont abordés, principalement la notion de honte et de réputation, mais aussi le rapport aux personnes âgées qui bien souvent sont pris en charge par leurs enfants.
Roman psychologique très sombre et très prenant, à l'écriture fluide et facile, alternant entre le point de vue des Maehara, de plus en plus acculés par leurs mensonges, et celui des deux cousins. Avec deux chutes inattendues (contrairement au plan foireux des époux Maehara), ce qui ne gâche rien !
Un vrai petit bijou d'humour noir.
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Jusqu'où peut aller l'amour maternel ou paternel pour protéger un adolescent de s suites d'un crime qu'il a commis sur une enfant de sept ans ? La question est terrible et quasi inimaginable. Elle correspond pourtant au drame vécu par un couple bourgeois japonais, les Machara, Akio et Yaeko. Ils vivent dans la maison du père d'Akio, décédé après un Alzheimer qui a traumatisé Akio, en compagnie de leur ado, Naomi, et de la grand-mère Maesa, à son tour en proie à la démence sénile comme son époux décédé. Elle n'a que soixante-douze ans mais requiert les soins attentifs de sa fille et de son fils. La belle- fille, Yaeko, quant à elle ne supporte pas bien de partager la vie de sa belle-mère.

Et c'est cela qui fait tout l'intérêt du roman. Polar, certes, mais sans aucun suspens (quoique, in fine...). Il est ici surtout question de la vie quotidienne d'une famille, dans une société où les « anciens » font l'objet du plus grand respect et de toute l'attention possible. Quant à l'amour qu'on leur donne, c'est peut-être une autre histoire... Confucius est passé par là, avec sa sagesse chinoise adoptée par les Japonais, Bouddha également et les vertus qu'il enseigne.

Il n'en reste pas moins que, devant une situation ingérable, le réflexe d'un bourgeois japonais est ici de penser à la situation de la famille, à sa réputation, au devenir compromis d'un ado si la respectabilité apparente n'est pas sauvée. Rien qui ne soit partagé au final par les sociétés autres qu'asiatiques. Akio est Japonais, il aurait pu être n'importe quoi d'autre !

Nous suivons l'enquête de deux policiers, collègues et cousins, et va à nouveau être posé le problème de la vieillesse, du rapport enfants-parents quand les cheveux blanchissent et que le cerveau ne suit plus.
Rien de bien optimiste dans ce livre, si ce n'est, par moments, une pépite d'amour et d'empathie surgie au détour d'un paragraphe sordide.

Pas un polar au sens réel donc, mais une bonne approche d'un thème qui n'a pas fini de préoccuper les populations trop gâtées et vieillissantes à la fois, le tout dans une évocation intéressante des moeurs japonaises.
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Les doigts rouges est un roman policier - oui, mais pas seulement. Les enquêteurs sont deux policiers méticuleux et surtout, profondément humains. Méticuleux, parce qu'ils recherchent les indices et suivent les pistes vers lesquelles ils les mènent. Profondément humains parce que, par delà l'horreur du crime commis, ils s'intéressent réellement aux personnes qui sont en face d'eux, que leur langage soit oral ou corporel : le corps parle beaucoup plus qu'on ne le croit.
Le lecteur a un avantage sur eux : il sait qui a tué. Il sait qui a aidé à cacher le corps, qui a tout mis en oeuvre pour protéger le coupable - quitte à orienter la piste vers une autre personne. Ce à quoi nous assistons, c'est la décomposition de la famille traditionnelle japonaise. La cause n'est pas à chercher dans les difficultés de la vie quotidienne, non, il est dans les petites lâchetés banales, que l'on couvre sous d'autres noms. La transmission parents/enfants n'est plus possible dès lors qu'un des maillons a été disqualifiés - tel Machara Akio, qui obéit en tout point à sa femme pour obtenir la paix dans la maison, ou plutôt une petite tranquillité quotidienne. Nous avons d'un côté le discours - et l'investissement total de sa femme dans sa maison et surtout, dans l'éducation de leur fils. Nous avons de l'autre la réalité.
Un roman passionnant et profond.
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Depuis ma lecture de l'ouvrage de Keigo Higashino « le Nouveau », je savais que je retournerais rapidement vers cet auteur et son personnage de Kaga Kyoichiro.

En me promenant dans les rayons de la médiathèque Françoise Sagan (10è, Paris), je me suis arrêté dans le coin Polar et j'ai trouvé ce livre que j'avais repéré dans cette série d'enquêtes.

Comme pour ma précédente lecture, j'ai apprécié cet ouvrage, peut-être un tout petit peu moins que le précédent mais ce fut malgré tout une lecture très agréable.

L'histoire était conçue de façon différente. Dans « le Nouveau », nous suivions l'enquête à la recherche du coupable. Ici nous connaissons dès le départ le coupable et nous allons suivre l'enquête méthodique de Kaga Kyoichiro et en parallèle la vie, les choix et les actes des coupables.

Connaissant le coupable et l'enquêteur, il n'y a aucun doute sur l'issue de l'ouvrage. le travail de l'auteur est donc de réussir à nous garder avec lui pendant plus de 200 pages malgré tout. Pour ma part cela a fonctionné dans l'ensemble.

La tension était palpable dans la maison des coupables et Kaga, associé à son cousin Matsumiya dans cette enquête, ne ratait aucun indice et menait à bien son investigation grâce à ses petites cellules grises et sa connaissance aiguisée de l'âme humaine.

Dans ce volume, nous découvrons un peu plus intimement le personnage principal avec la présence de plusieurs membres de sa famille et le rappel de quelques moments de sa vie.

C'est un livre qui se lit très rapidement et à nouveau je sais que je replongerai avec Kaga Kyoichiro pour une nouvelle enquête.
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Une totale découverte que ce roman : de l'auteur, du polar "à la japonaise", de la culture nippone. L'enquête se déroule de façon très subtile, psychologique, sans surenchère de glauque, ni course poursuite. le roman est court et je l'ai lu d'une traite. Même si j'avais deviné certains éléments, la façon de raconter, de décrire les événements, le détachement de certains personnages mis en balance avec l'horreur des faits, tout a concouru à rendre ce récit captivant.
Merci
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Akio et son épouse mènent une vie "ordinaire" au Japon avec leur fils de 14 ans Naomi et la mère d'Akio, qui semble atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Un jour Akio reçoit au travail un appel très angoissé de son épouse qui lui demande de rentrer au plus vite à la maison.
Dans le jardin git une petite fille, tuée par l'adolescent qui ne nie pas, mais semble totalement dépourvu de culpabilité.
L'inspecteur Kaga et son jeune cousin sont chargés d'enquêter sur cette affaire. Ils ont eux-mêmes une vie familiale qui est évoquée en parallèle.
Ce qui est singulier dans ce roman, c'est que le lecteur est plongé dans l'affaire dès les premières pages. Il n'y a aucun doute sur la responsabilité du jeune homme. L'éducation extrêmement laxiste que lui ont donné ses parents nous pose problème. Ils sont prêts à tout pour que le garçon ne soit pas puni.
Un roman original et très "psychologique". je ne connaissais pas Keigo Higashino mais je suis certaine de lire d'autres romans de cet auteur!



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Belle découverte que celle de Keigo Higashino, auteur japonais reconnu depuis près de 30 ans dans son pays et publié en France depuis 2010.
Les Doigts Rouges, paru en France en 2018, permet d'entrer dans son oeuvre par le début de la série qu'il consacre au détective Kaga Kyoichiro. Je la poursuivrai et ai bien aussi l'intention de lire des ouvrages antérieurs.
Nous sommes avec ce roman dans un policier d'ambiance, entre Agatha Christie et Jean-Pierre Bacri. Nous dirons juste qu'un meurtre a lieu dans une famille dysfonctionnelle.
Le livre, comme l'intrigue, est évidemment profondément marqué par la culture japonaise, le poids des obligations sociales et des relations intergénérationnelles très différentes des nôtres.
J'en recommande la lecture à ceux qui aiment sortir des sentiers battus...
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Dans les Doigts rouges, il y a une famille incroyable pour ce qu'elle est capable de faire.
Akio Maehara est appelé un soir par sa femme, il doit rentrer d'urgence à la maison , alors que comme d'habitude , il préfère traîner. A son arrivée , il découvre une petite fille morte dans le jardin et apprend que c'est l'oeuvre de son fils.

C'est l'inspecteur Kago Kyoichiro qui est chargé de l'enquête avec son jeune cousin.

Deux histoires de familles en parallèle.

Sombre mais génial.
Excellente lecture.
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Un roman glaçant. J'avais adoré "Un café maison" pour son enquête très scientifique. Ici on retrouve les mêmes caractéristiques. On sait dès le départ qui a commis le meurtre : un père découvre que son fils adolescent est le meurtrier d'une petite fille. Les parents vont alors tout entreprendre pour le "protéger" quitte à commettre l'irréparable.

J'ai été très touchée par le père qui est pleinement conscient de ce qu'est devenu son fils, il est déchiré entre le fait d'appeler la police pour le dénoncer et le fait que cette action pourrait détruire sa famille et leur vie. La mère et son fils m'ont donné la nausée, ils sont détestables au plus haut point.

L'enquête est rudement menée, on suit d'un côté les inspecteurs qui dénichent le moindre indice, l'exploitent et interrogent les différents personnages de l'intrigue, et de l'autre côté, on observe le père et la mère créer un plan pour protéger leur fils. Je ne m'attendais pas du tout à cette fin !
Lien : https://www.labullederealita..
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