Livre à suspense époustouflant auquel je suis restée attachée par une ficelle ensorcelante qui m'a emmenée dans les chemins du trouble, de l'inquiétude, de l'angoisse de la nuit, et dont chaque page se tournait avec la fièvre montante et le coeur en arrêt.
La voix narratrice qui raconte l'histoire se mêle aux voix intérieures des personnages, et la surprise devant les liens qui se créent entre eux est comme une pâte de qualité, bien pétrie, bien levée. Mais le nuage menaçant annonçant l'approche du danger plane au dessus de tous et fait accélérer le rythme cardiaque du lecteur.
Tout est lié, tout se répond, tout se croise, un vrai puzzle dont les pièces se mettent en place au fur et à mesure que le rythme s'accélère et la tension monte. Et elle monte la tension !
Se remettre en question, penser à la douleur de l'autre, garder le doute et prendre du recul, ne pas se laisser aller au gré des mauvaises émotions, de la haine, du rancoeur, faire un effort pour aller vers l'autre, l'écouter, s'écouter et se remettre en question, tout est un extraordinaire, formidable et remarquable APPEL CONTRE LA PEINE DE MORT, dont la réponse est à la toute dernière page.
Et
Voltaire est cité comme il se doit : "Je ne propose pas sans doute l'encouragement du meurtre, mais le moyen de le punir sans un meurtre nouveau."
Des clins d'oeil qui ne m'ont pas échappé et que j'ai dégustés, je l'espère, avec le même bonheur que l'auteure : L'ultime razzia (The Killing) de
Stanley Kubrick, 1956 et le port de la drogue (Pickup on South Street) de
Samuel Fuller, 1952.