Si nous voulons accompagner les parents dans leur fonction parentale, ce n'est donc pas en leur disant ce qu'ils doivent faire car, même si nous pouvons avoir un avis, nous n'avons pas la réponse. Celle-ci doit se construire dans la réflexion, et c'est cette réflexion que nous devons accompagner en mutualisant avec les parents nos connaissances, nos observations, nos questionnements, no analyses. De la même manière, les parents peuvent aussi enrichir notre réflexion éducative, pour nous permettre d'ajuster nos positionnements.
Poser qu'il ne faut pas réveiller un enfant qui dort, c'est tomber dans le piège de tout principe (le propre du principe est qu'il cherche à avoir une valeur généralisante) et oublier la singularité de chacun. C'est enfermer l'enfant dans un présupposé sans lui laisser la possibilité de nous surprendre et d'expérimenter. N'est-ce pas lui pourtant qui doit nous guider ?
Travailler en structure petite enfance, ce n'est pas accueillir et accompagner des enfants, mais des familles auxquels ces enfants appartiennent. L'idée d'appartenance peut heurter car un enfant n'appartient à personne. Il n'en reste pas moins que, parmi les liens affectifs qui unissent l'enfant à ses parents, le sentiment d'appartenir à une même famille existe, lui.
Cette non-reconnaissance des besoins différents (ou, autrement dit, cette non-écoute du sujet désirant) amène les professionnels à mettre en place des dispositifs répondant aux besoins attendus, au risque de mettre le parent dans une sorte d'injonction d'adhérer à ce dispositif, sous peine d'être considéré comme un mauvais parent.
Le parent peut aussi reconnaître ses difficultés, avoir besoin d'en parler, sans pour autant avoir envie que nous l'aidions, ou en tout cas que l'aide vienne de nous. Il peut y avoir quelque chose d'agaçant, voire de blessant, dans le fait de recevoir des conseils là où nous ne demandions que de l'écoute.